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    Au supplice depuis sa grave blessure le 24 décembre dernier, Thomas Bouhail a annoncé qu’il renonçait aux Jeux Olympiques cet été. Pire, il pourrait se retirer définitivement de la gymnastique.

    Il est difficile de croire qu’à 25 ans, Thomas Bouhail puisse mettre un terme à sa carrière de gymnaste. La conclusion est prématurée mais pourrait être vrai d’ici peu. En effet, l’un des plus beaux palmarès de la gym française se bat, depuis le 24 décembre dernier, contre une blessure insidieuse. Soigné pour une fracture du plateau tibial, les médecins ont révélé que le champion français souffrait du syndrome des loges, c’est-à-dire d’un gonflement de la masse musculaire entrainant une compression des vaisseaux sanguins et empêchant la vascularisation. S’ils ont réussi à éviter la nécrose de la jambe et donc à la sauver, ils n’ont pu éviter le retrait d’une partie du muscle du Français. Plus qu’un rêve, une carrière et une vie brisées.

    « L’important, c’est qu’il retrouve une vie normale. » tempère Laurent Guelzec, l’entraineur national. Avant décembre, avant cette blessure qui a nécessité (pour l’heure) 15 opérations sous anesthésie générale, tous les observateurs s’accordaient sur un fait, Thomas Bouhail allait faire un carton à Londres à l’occasion des Jeux Olympiques. Tout le monde se demandait plus qui aurait pu venir défier le tricolore au saut et si Bouhail ne pouvait pas introduire sa main sur le sol. Depuis ce 24 décembre et cette chute à priori anodine, les tribulations ont cessé. Il n’est plus question d’or olympique ou de Londres voire même de gymnastique, il est question de « vie normale », de sauvetage de jambe. Il est cruel de voir comme un destin peut basculer en une fraction de seconde. Le temps d’un entrainement anodin, d’un mouvement à la barre fixe et d’une sortie ratée et voilà un destin brisé. Peu avant Noël, Thomas Bouhail, animateur du groupe France et accessoirement double Champion d’Europe de saut, s’entraine normalement quand en sortie d’agrès à la barre fixe, il manque sa réception et se brise la jambe. Le verdict est sans appel, les Jeux Olympiques et ses rêves légitimes de sacre s’envole. Là où le bat blesse, c’est lorsque les médecins lui annoncent que la fracture est soignée mais qu’ils vont tout faire pour lui sauver la jambe, en raison d’une complication (voir plus haut). Vendredi, c’est son frère et agent qui s’est exprimé, Thomas, trop affecté, ne pouvant faire face à la presse lui-même.

    « Un pilier qui s’écroule »

    Avec ce forfait, c’est toute l’équipe de France qui souffre et pleure aujourd’hui. Bouhail était plus qu’un membre de l’équipe de France de gymnastique, il était un leader tant par les résultats (Champion d’Europe 2009 et 2011, Champion du Monde 2010 mais aussi Vice-champion olympique 2008 en saut) que par l’attitude et l’énergie qu’il insufflait au groupe.« Au-delà de son niveau,  c’est aussi un élément important pour nous, appuie Guelzec. C’est quelqu’un qui a toujours la pêche. C’est un boute-en-train. » Son coéquipier Gaël Da Silva abonde. « On ne peut pas imaginer pire comme situation. Les trois années de préparation qu’il a faites pour aller la médaille d’or qui lui tenait tant à cœur sont un peu réduites à néant. C’est un pilier qui s’écroule. ». Bouhail était un catalyseur, un prisme qui rayonnait sur ses camarades. Une aura dont il faudra maintenant se passer. « Thomas a ce grain de folie qui fait du bien à l’équipe, qui crée cette atmosphère un peu délirante qui nous permet d’avancer sans trop nous poser de questions. Ce n’est pas simple, pas évident. Mais on n’a pas le choix. Il faut faire avec. Ce n’est pas simple, pas évident. Mais on n’a pas le choix. Il faut faire avec. » confie peiné Yann Cucherat, partenaire de Bouhail et capitaine de l’équipe de France.

    C’est le cœur lourd mais la motivation décuplée que Cucherat, Da Silva et les autres membres de l’équipe de France ont décroché leur billet pour l’épreuve par équipe des JO de Londres, début janvier. Un cadeau en forme d’hommage à l’investissement de leur coéquipier et ami. A Londres, c’est pour lui qu’ils défendront les couleurs de la France.

    Loin des Jeux Olympiques, de Londres et de la gymnastique, Thomas Bouhail entame, de son côté, son plus grand combat. Un combat contre son corps, un combat contre lui-même. Se surpasser pour remarcher, tel est son nouveau credo. Avec cet espoir. « On m’a dit : Thomas, sache qu'un champion ne meurs jamais, sache qu'un homme à des ressources inespérées. Rappelles toi de tes sauts, et surtout celui de ton sacre mondial. Que s'est il passé dans ta tête à ce moment là ? Fais-en de même avec cette épreuve de la vie. Il n’y a que toi qui à la clef. »

    Christopher Buet


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  • Insaisissables Gunners. On ne sait plus par où les prendre les hommes d'Arsène Wenger. Méconnaissables voilà deux semaines du côté de San Siro où ils furent étrillés par Milan (4-0), ils ont mis le feu à l'Emirates Stadium, cet après-midi dans le derby du Nord de Londres face à Tottenham. Menés 2-0 par les coéquipiers de Louis Saha, buteur dès la 4ème minute, les Gunners ont réussi à inverser la tendance dans un match complètement fou, plantant 5 bandrilles dans les fillets des Spurs. C'est d'abord Bakary Sagna, oui vous ne revez pas, qui a inscrit le premier but d'Arsenal sur une superbe tête au point de pénalty (39ème). Deux minutes plus tard, Robin Van Persie, le seul et l'unique, remettait tout ce joli monde avec sa réalisation. A la mi-temps, le score était de 2 partout. Le suspense n'allait pas durer longtemps du côté de l'Emirates puisqu'à la 51ème,, Tomas Rosicky se mêlait à la fête donnant l'avantage aux siens (3-2). Et bientôt 4-2 quand Théo Walcott concluait une contre attaque éclair. L'international anglais inscrivait même un doublé à la 68ème minute quand servie sur la droite, il trompait d'un tir croisé Friedel. 5-2, Arsenal explose Tottenham devant un harry Redknapp muet. Arsène Wenger peut souffler, ces Gunners ont encore des munitions.

    Un peu plus tôt, Manchester United a assuré l'essentiel sur la pelouse de Norwich grâce à ses anciens. Si Scholes (37 ans) avait ouvert la marque, Giggs (38 ans) offrit la victoire et les trois points à son équipe à la 90ème minute, portant son total à 107 réalisations en 900 matches sous les couleurs mancuniennes. Entre temps Norwich avait égalisé, en vain, par Holt. Grâce à ce succès, Manchester United reste à hauteur de son rival City.


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    C'est triste un Vélodrome vide... 

     

    Bon comment dire… Quand on est petit, on a tous des rêves. Certains veulent être pompiers et toi qui es en train de me le dire t’as sans doute, à un moment donné, rêvé de soulever la Coupe du Monde. Ben moi, c’est pareil… enfin presque. M’étant rapidement rendu compte que j’avais d’autres priorités que de tout sacrifier pour taper dans un ballon et obéir à des entraîneurs cons comme leur pied, je me suis dirigé vers le journalisme sportif. Quel rapport avec le Vélodrome ? Ben, certains rêvent de jouer au Vélodrome. Moi, je voulais juste y aller.

     

    Je te le dis tout de suite, quand je veux quelque chose, je ne tourne pas cent fois des fesses pour faire droit, je saute sur la première occasion. Là, je ne sais pas pourquoi, voyant les vacances scolaires arriver, je me suis dit que peut-être... Bon, pour faire court, le jour de OM-Bourg-Péronnas, j’achète mes places pour... OM-Inter ! Désolé pour mes amis burgiens, mais la Ligue des Champions ça a quand même une autre gueule !

    En parlant de gueule tiens ! Heureusement pour moi en ce 22 février, le Vélodrome ressemble encore à cette enceinte qui m’a fait rêver. Le problème, c'est que la tribune Ganay sonne quand même bien creux, et le millier de tifosi intéristes n’y changera rien. Les grues au sommet d’une tribune squelettique et des travées vides nous rappellent que le Vélodrome sera bientôt – et enfin – couvert.

    Sinon, les virages sont bien là. Une heure avant la rencontre, ils se remplissent doucement et l’ambiance est plutôt calme. Sauf quand les tifosi se manifestent, alors là peuchère on leur montre qu’on est chez nous à Massilia et on les conspue comme il se doigt (oui, parce qu’on y ajoute aussi les gestes). Le grand rendez-vous approche, et ce n’est pas le speaker qui nous donnera envie. A peine un bonjour, à peine une différence de ton entre les compositions de l’Inter et de Marseille. Le mec, on dirait qu’il est là comme s’il animait le loto de la salle polyvalente d’Endoume et qu’il remettait le quarantième panier garni de la soirée à Germaine, qui se dit très contente et qui ne s’y attendait pas... Merde quoi,donne-nous envie ! C’est pas Diepopetrovsk en face ! Moment de demi-frisson ensuite lorsque les joueurs entrent sur la pelouse. Malgré une musique à peine audible, les deux équipes sont accueillies par un tifo réversible en tribune sud. Dans un premier temps, une croix bleu et blanche est érigée avant d’être remplacée par une gigantesque « coupe aux grandes oreilles » dorée au moment de l’hymne de la Ligue des Champions. PUTAIN ! On y est ! Désolé mais l’hymne mythique de l’UEFA, combinée au superbe tifo nous sortent enfin de l’endormissement : on assiste bien à un huitième de finale de Ligue des Champions !

     

    Une bouillabesse auditive

     

    Je me demandais bien aussi ce que ça pouvait donner en vrai l'ambiance dans un stade trop aéré avec une dizaine de kops dans chaque tribune : c'est brouillon ! Essaye de trouver un extrait sonore d'un match de l'OM et tu comprendras. Quatre à cinq chants sont lancés en même temps, des tambours résonnent de tous les côtés... en gros, c'est une bouillabesse auditive. Et les « aux armes » n'y changeront rien... Oui, il y a du monde, il y a de la ferveur, mais je n'ai pas été impressionné par ce Vélodrome. Où est le chaudron que l'on m'avait fait imaginer ? Où est la puissance vocale des supporters ? Peut-être que la tribune en moins anesthésie un peu tout le monde et peut-être aussi que ce que je vais te dire va te faire rire mais d'autres stades, bien moins impressionnants, m'ont donné des frissons avec leurs ambiances : Brest et Guingamp. Oui, je sais, en tant que Breton, je ne suis pas forcément dans la meilleure position pour être crédible. Mais je pensais que le Vélodrome, plus que Francis le Blé et Roudourou, allait me transporter. J'attendrai de voir un Vélodrome terminé et fermé pour revenir. En espérant que, comme au Parc des Princes, les chants des deux kops fassent trembler les gradins.

     

     PHD


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  • Dans un match tout droit sorti d'un jeu-vidéo, le Paris Saint-Germain et Lyon ont livré une bataille acharnée mais sans vainqueur (4-4). Une rencontre folle comme on aimerait en voir plus souvent.

    Vous qui avez regardé The Voice ce soir, vous avez fait l’erreur de votre vie. Non pas que le télé-crochet ne vaille pas le coup – on en doute pas une seconde – mais c’est surtout que s’il fallait être devant un match de Ligue 1, c’était ce Lyon-PSG. Sans hésitation.

    Du suspens, des actions, cinq buts en première mi-temps dont trois en cinq minutes, vous avez dit « spectacle » ?  Car après un début de match assez équilibré, avec de grosses occasions de part et d’autre, Paris ouvre le score dès la 20e minute grâce à Hoarau après une superbe combinaison café-crème sur un coup-franc de Ménez. Dix minutes et quelques occasions plus tard, c’est peut-être le moment qu’à choisi le livreur de pizza pour arriver chez vous.

    Manque de chance, c’est justement maintenant que Lyon plante ses trois buts en cinq minutes : coup de fusil de Gomis devant Sirigu (34e), Lissandro Lopez en pointu (36e), superbe-magnifique-sublime reprise en dehors de la surface de Michel Bastos (39e). Le Brésilien va l’envoyer en dehors de Gerland 9 fois sur 10, mais là il met le but de sa vie. Si tout à l’heure c’était café-crème, Lyon demande l’addition et se permet de laisser un pourboire. Comme vous au livreur de pizza qui vous a fait rater le 3-1.

    L’ascenseur émotionnel n’est pas terminé pour autant. En plus de la réduction du score de Nene sur pénalty dans les arrêts de jeu (vous pariez que Jean-Michel Aulas va critiquer l’arbitrage ?), l’OL en inscrit encore un par Jimmy Briand de la tête (4-2, 57e). Pas de jaloux, ça fait un but par attaquant lyonnais et donc un bonus chacun. Si ça ce n’est pas de l’esprit d’équipe.

    Et quand on se dit que tout est plié, c’est tout le contraire. Le PSG multiplie les occasions et Marcos Ceara réduit finalement le score à la 73e (4-3). Scénario classique, Lloris sauve son club à de multiples reprises (bien joué Hugo !), avant l’inévitable égalisation venue de Guillaume Hoarau, en très grande forme ce soir, après un énième ballon dégagé à la va-vite dans la surface.

    Un 4-4 mérité de part et d’autre, mais deux questions se posent. Les défenses étaient-elles en bois ou étaient-ce simplement des attaques de feu ? Et surtout, Jean-Michel Aulas va-t-il invoquer les millions des Qataris pour expliquer le nul de son équipe ?

    Raphaël Hudry


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  • Imprécis et sans idée, les Diables rouges ont failli tomber dans le piège piquant de la Rose. Mais une fin de match folle leur permet de s’imposer en terres anglaises (12-19). Et de continuer à croire au Grand Chelem.

    Twickenham les attendait. Impatiemment. Pour leur première rencontre à domicile de ce tournoi des Six Nations, les Anglais ne devaient pas décevoir leur public. Face à eux se dressaient les flamboyants Gallois de Warren Gatland. Flamboyants jusqu’à cette confrontation en tout cas… Les Diables rouges étaient pourtant bien rentrés dans le match. Georges North, perce-muraille attitrés des Gallois, échouaient à quelques mètres de la ligne après une première touche (2e). Une action porteuse d’espoir. Mais le reste n’a pas été à la hauteur pour le XV du Dragon. Pas aidé il est vrai par l’arbitrage.

    angleterre-pays de gallesJouer dans le temple du rugby Anglais n’est déjà pas chose aisée. Quand le juge de ligne a en plus un compas dans l’œil sur chacun des lancers de touche britannique, on peut commencer à s’inquiéter. Quand l’arbitre central ferme les yeux sur un attentat commis sur Warburton dans les airs, c’est que le match va être long.

    Mike Phillips et Priestland, complètement en-dedans, les coéquipiers de l’excellent capitaine Warburton justement ont pu s’appuyer sur Halfpenny ou Faletau pour tenir la distance dans cette rencontre. Et y croire jusqu’au bout. Ils ont eu raison. A cinq minutes du terme, après deux turn-over, Scott Williams arrache le ballon des bras du massif Lowes sur la ligne des quarante mètres, accélère, prolonge au pied et aplatit dans l’en-but. Stupeur à Twickenham.

    Les fondamentaux. Personne ne les maîtrise mieux que les joueurs Anglais. Fort dans les rucks, infranchissables et combattifs en défense, les hommes du novice Stuart Pearson n’auront pas grand-chose à se reprocher. Porté par le jeune et prometteur Farrell, auteur de tous les points de son équipe au pied, le XV de la Rose a plusieurs fois mis le feu dans la défense rouge. Sur une dernière action explosive, l’ailier Strettle pense donner l’égalisation à son équipe. Mais l’avis de la vidéo est implacable. Essai refusé. Après l’Irlande, l’Angleterre tombe elle aussi à domicile face au Pays de Galles. Et voit ses rêves de Grand Chelem s’envoler dans le ciel londonien.

    Nicolas Sarnak


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