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    C’est quoi ? Quand la gymnastique rencontre la natation, cela donne le plongeon. Au XVIIIème siècle, le plongeon nait de l’activité de gymnaste allemands ou suédois qui effectuent des figurent et autres pirouettes pour rentrer dans l’eau. On ne parle de plongeon comme on l’entend aujourd’hui mais de « plongeon fantaisie ». L’ancêtre de l’épreuve olympique vient de là. Aujourd’hui, le quatrième maillon de du pôle natation olympique s’est professionnalisé et s’organise autour de deux tremplins, l’un à 3m, l’autre à 10m. En plus des épreuves individuels hommes et femmes, une compétition par couple (de même sexe) est organisée. On parle de plongeon synchronisé. Cette variante contient la difficulté du mimétisme avec son partenaire et donc une totale symbiose entre les deux membres du binôme. Si l’épreuve individuelle est inscrite au programme olympique depuis déjà 1904, le synchronisé s’est vu introduire il y a douze ans à Sydney.

    Chaque plongeon est noté par un panel de juge attribuant une note sur 10 prenant en compte l’aspect artistique du saut, sa difficulté mais aussi l’entrée dans l’eau ou le synchronisme. Chaque voltigeur a droit à 6 passages comme les sauteurs ou les lanceurs en athlétisme.

    Rétro 2008 : Eclaboussure australienne en mer Rouge. Il fallait s’y attendre mais à domicile, la Chine a imposé sa loi. Rarement domination n’aura été aussi forte sur une épreuve comme le

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     plongeon. En effet, sur les huit titres mis en jeu à Pékin, l’Empire du Milieu a fait main basse sur 7 d’entre eux. Seul le plongeon de haut vol à 10m masculin, lui échappa. La faute à un Australien volant d’à peine 20 ans nommé Matthew Mitcham. Par la grâce d’un ultime saut crédité de la meilleure note attribué lors de ces Jeux Olympiques (112.10 points), il devança d’un souffle le voltigeur chinois Zhou Lüxin. Chez les femmes, la compétition fut marquée par deux doublés, celui de Chen Ruolin en individuel et en synchronisé à 10m et celui de Guo Jingjing à 3m en individuel et en synchronisé.  Par ce doublé, la « princesse du plongeon » réalisait la passe de 4, conservant ses titres acquis 4 ans plus tôt à Athènes. Une performance singulière pour la reine de la discipline aussi auréolée de 10 titres de Championne du monde et sportive la plus célèbre de Chine. Avec elle, le sens du mot esthétisme prend tout son sens. Quand plongeon rime avec impression et talon…

    La Star : Tom Dailey, la planche de la précocité. L’histoire commence par une honte, celle d’une fédération qui a fait fi des réalités et d’un âge déloyal (13 ans). En effet, quand Tom Dailey se présente à Pékin et même à Eindhoven aux Pays-Bas, le Britannique n’a que 13 ans, un âge où 

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    l’on se doit de suivre ses études et où la compétition de très haut niveau n’a pas de place. Pourtant, c’est bien à cet âge où le corps d’un homme n’est pas formé que le jeune Tom participe au Championnat d’Europe senior (!). Profitant d’un avantage de taille et de corpulence net malgré une qualité technique particulièrement impressionnante à son âge,  il devient le plus jeune champion d’Europe de plongeon de l’histoire. A Beijing, il ne fait pas de miracle mais sa jeunesse dérange. Durant 4 ans, Tom ne va cesser de se perfectionner et de développer un talent rare. Il ne faudra d’ailleurs pas attendre longtemps pour le voir dominer le plongeoir mondial puisque dès l’année 2009, il s’envole à 10m et décroche le titre mondial à Rome en Italie devant la fine pleur du plongeon mondial et l’élite chinoise (Il devance deux Chinois, dont le vice-champion olympique de la spécialité, Zhou Lüxin, troisième et devient le premier Britannique Champion du monde de la discipline). A maintenant 17 ans et avec cette tranquillité qui l’accompagne, Tom Dailey entame son plus grand défi, celui de remporter le titre olympique devant son public, sa famille et ses amis. Pas de quoi effrayer le jeune homme a l’ambition de haut vol.

    Le Français : Matthieu Rosset, l’art de tomber à pic. Voilà plus de 50 ans que la France l’attendait. Depuis 1954 exactement, date de la dernière médaille internationale d’un plongeur tricolore (Christian Piré en bronze lors des championnats d’Europe de Turin). A 1m, Matthieu 

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    Rosset a renoué avec l’histoire du plongeon français en décrochant lui aussi le bronze, à Turin aussi. Plus que cette performance sur un tremplin non-olympique, le jeune homme s’est distingué à 3m en prenant la 7ème place en individuel à Shanghai pour les Mondiaux, se qualifiant de surcroit pour les prochains Jeux Olympiques de Londres. A 22 ans, Matthieu est un enfant du plongeoir. Pourtant, il s’en est fallu de peu pour qu’il n’abandonne sa passion. Comme le Britannique Tom Dailey, c’est à 7 ans qu’il découvre les joies de ce sport poussé par ses parents en ayant assez de le voir faire des saltos au bord de la piscine familiale. Très vite ses qualités de « ligne », comme disent les professionnels, se font remarquer et dès 2000 à 10 ans, il devient champion de France poussin. Son ascension suit une trajectoire rectiligne presque linéaire vers les sommets nationaux mais une blessure aux tendons d’Achille, qu’il va se briser suite à une mauvaise réception en trampoline, vont venir semer le doute dans ses certitudes. Nous sommes en 2008 et Matthieu pense tout arrêter. Mais le garçon est un champion et possède le caractère idoine. Aussi, il s’accroche et persévère. Une attitude récompensée. Aujourd’hui, le jeune Rosset, tout frais champion d’Europe à 3m (premier titre pour un français depuis 1950), est le seul plongeur français (garçons et filles compris) à disposer de son ticket d’Eurostar pour rallier Londres et le village Olympique l’été prochain.

    Histoire : Cette péripétie appartient déjà à la légende du plongeon olympique mais illustre bien le caractère nécessaire et l’exigence demandé à un plongeur. En 1988 à Séoul (Corée du Sud), l’Américain Greg Louganis est en lice pour se qualifier pour la finale de l’épreuve de plongeon à 3m. Si ses quatre premiers passages se passent sans encombre et le voit proposer sa qualité artistique, du à son enfance sur les praticables gym, et d’exécution habituelle, son cinquième saut est de l’ordre de l’historique. L’ambiance dans la piscine coréenne est électrique et Greg s’avance sur la planche. Après son impulsion, il décolle mais rate sa figure et heurte avec violence la planche avec sa tête. Sonné, il tombe inconscient dans la piscine devant un public abasourdi par ce qu’il venait de voir. Au final, plus de peur que de mal pour l’américain d’origine samoane qui revient à lui. Là où l’histoire prend tout son sens, c’est quand Louganis parvient à surmonter le traumatisme et remporte le titre. A ce jour, il est toujours considéré comme le plus grand plongeur de tous les temps, ayant modifié en profondeur l’esthétisme du plongeon.

     

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    Christopher Buet

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