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    C’est quoi ? Le pentathlon moderne est une discipline exigeante qui nécessite un bagage technique et physique complet. Comme son nom l’indique, ce sport réuni 5 épreuves particulières que sont l’escrime, la natation, l’équitation, le tir et la course, ces deux dernières épreuves étant combinées. Durant la Grèce Antique, Aristote aurait eu cette phrase pour décrire les pentathloniens : « Ils sont les sportifs parfaits car en leur corps, force et vitesse se combinent avec harmonie.» Sport antique donc, le pentathlon moderne se déroule au cours d’une dense journée de compétition.

    1. L’escrime : Le format de cette épreuve est très particulier. En effet, l’ensemble des concurrents engagés se rencontrent, le premier à faire une touche remporte le match et ainsi de suite. Les athlètes ayant remporté 70% de leurs combats gagnent 1 000 points, chaque pourcentage au dessus ou en dessous rapporte ou pénalise de 24 points.

    2. La natation : Les participants sont répartis en séries de niveau en fonction des résultats obtenus au cours des 12 derniers mois précédents la compétition. Ils s’affrontent sur 200m nage libre. Un temps de 2 minutes et 30 secondes se voit récompenser de 1 000 points. Tous les 33 centièmes en dessous de ce temps, le total est augmenté de 4 points et inversement quand il est supérieur.

    3. L’équitation : Pour cette épreuve, les concurrents sont à nouveau répartis par groupe en fonction de leur classement après les deux premières épreuves. La difficulté de l’équitation réside dans le fait que les chevaux sont tirés au sort et qu’il est donc difficile de prévoir la qualité de son cheval. Pour cette épreuve, chaque athlète part avec 1 200 points. A chaque obstacle renversé, 20 points sont retirés, 40 points sont déduits si le cheval refuse un saut et 60 sont retranchés si le cavaliers vient à tomber. Un temps de base pour le parcours est défini (différent selon les groupes). Les athlètes sont pénalisés de 4 points par seconde de dépassement. Enfin si l’un d’eux arrive avec le double du temps de base, il est éliminé et sa compétition s’achève.

    4-5. Le combiné tir-course : L’athlète le mieux classé démarre cette épreuve le premier. Les autres participants s’élancent à sa suite avec un handicap de temps défini par leur nombre de points (une seconde de handicap étant donné tous les quatre points, ainsi si le deuxième accuse 16 points de retard sur le premier, il partira 4 secondes derrière lui). Les coureurs doivent dès lors rejoindre l’aire de tir où ils disposent de 70 secondes pour toucher 5 cibles à 10m. Une fois le tir effectué, ils effectuent 1 000 m de course. Cet enchainement est à répéter 3 fois.

    La Star : Andreï Sergueïevitch Moïsseïev, la légende. A 33 ans, l’homme de Rostov fait figure de référence dans sa catégorie. Malgré des saisons 2009 et 2010 en demi-teinte au regard de son statut, cet athlète de 1m92 pour 88kgen impose partout dans le monde. Double champion olympique en titre, il a pour lui l’expérience d’une carrière débutée depuis maintenant 13 anset des résultats toujours extraordinaires. Il faut dire que sa saison 2011 fut particulièrement réussie avec l’obtention des titres de champions du monde et d’Europe. Cette année, il est contesté par son jeune compatriote Aleksander Lesun (24 ans) mais demeure le deuxième pentathlonien du monde. A Londres, celui qui est double champion d’Europe(2008, 2011)et champion du monde(2011) tentera un fabuleux pari : réussir la passe de trois après ses sacres olympiques à Athènes et Pékin. Il s’appuiera donc sur son expérience et sa science de la discipline pour devancer son talentueux compatriote.

    La Française : Amélie Cazé, pionnière et leader à la relance. On est loin de l’état de grâce de 2008 où la Française débarquait à Pékin tout auréolée de son titre de championne du monde (son deuxième de suite)et du statut de grande favorite pour emporter l’or olympique. Mais la médaille s’est envolée au terme d’une journée ratée et achevée à une décevante 9ème place, loin de ses prétentions. Aujourd’hui,Amélie convient qu’en 2008, elle s’était trompée d’objectifs. « En 

    Amélie Cazé

    2008, j’avais fait l’erreur de vouloir préparer les Championnats du monde. J’avais à cœur de gagner pour confirmer ma victoire de 2007. J’ai eu mon pic de forme trop tôt et, au niveau psychologique, ç’a été dur de repartir pour les JO de Pékin. Là, l’objectif, c’est d’être prête le 12 août. »Un objectif clair pour la référence tricolore de la discipline qui a 27 ans semble arrivée à maturitépour une épreuve qu’elle découvrit en 2004 à seulement 19 ans.Après une saison 2010 où elle survola la discipline avec deux titres de championne du monde (individuel et par équipe) et un titre de championne d’Europe, la Française a connu une année 2011 plus délicate puisqu’ennuyée par de nombreuses blessures (ischio-jambiers, aponévrose), ce qui n’empêcha pas la première championne du monde française du pentathlon moderne de se qualifier pour les Jeux Olympiques au prix d’une belle course aux Cahmpionnats d’Europe (4ème, le huit premières étant directement qualifiées pour Londres). En 2012, la Française est revenue à l’essentiel et s’est centrée sur son objectif. Redescendue au huitième rang mondial et en retrait en Coupe du Monde, elle est montée en puissance finissant au pied du podium à Rome à l’occasion des Mondiaux. La dernière étape vers ses Jeux Olympiques où elle visera cet or qui lui manque désespérément. Loin du statut de favorite, c’est en outsider pleine d’ambition qu’elle se rendra à Londres, défier les Lena Schoneborn(ALL/n°2), Laura Asadauskaite (n°1/LIT) et autre Mhairi Spence (championne du monde en titre,GBR/n°3). «Aujourd’hui, je consacre 95% de ma vie pour ça. L’objectif, c’est le 12. »

    Bon à savoir : A Londres, le pentathlon moderne fêtera ses 100 ans de présence au programme olympique. Cher à Pierre de Coubertin, il avait fait son apparition en 1912 à l’occasion des Jeux Olympiques de Stockholm.

    L’histoire : Le pentathlon moderne trouverait son origine dans une légende du XIXème siècle, racontant qu’un jeune officier de la cavalerie française aurait été envoyé à cheval pour délivrer un message. Pour mener à bien sa mission, il aurait dû monter à cheval, se battre à l'épée, tirer, nager et courir : les cinq épreuves que doivent aujourd’hui passer les athlètes du pentathlon moderne.

     

    Christopher Buet


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