• Marie Dorin-Habert est CHAMPIONNE DU MONDE

    Marie-Dorin sur le toit du monde

    Dans la tempête finlandaise à Kontiolahti, Marie Dorin-Habert a écrit la plus page de sa carrière. A 28 ans, la Française a su dompté les éléments pour remporter le sprint et devenir championne du monde. Elle succède à Sylvie Bécart, dernière française titrée en 2003.

    Il lui fallait peut-être ça : deux ans de galère entre blessures et grossesse, un retour en forme au meilleur des moments et des conditions climatiques cataclysmiques. Il lui fallait sûrement tout ça, ce décorum en plein cœur d’une forêt finlandaise, ce déluge de neige, ce florilège de balles perdues pour enfin briller. Dans la nuit scandinave, Marie Dorin-Habert a surgit à toute vitesse dans un sprint au long cours pour devenir championne du monde. L’éveil d’une étoile au sourire éclatant qui n’avait jamais encore jamais eu l’opportunité de briller. En effet, jamais Marie Dorin-Habert n’avait connu les joies de la victoire en Coupe du Monde, jamais elle n’avait goûté la saveur si particulière d’une médaille mondiale en individuel, tout juste avait-elle apprécié le bronze olympique du sprint de Vancouver. Une incongruité à laquelle l’une des meilleures biathlètes tricolores de ses dernières années devait remédier. Plus encore que la victoire, c’est la manière avec laquelle elle est allée la chercher qui ravit.

    Aussi rapide que Domracheva et Makarainen

    Dorin-Habert file vers l'orAprès sa performance très remarquée dans le relais mixte inaugural de jeudi, tout le monde se disait que la Lyonnaise avait sa carte à jouer. Chez nos confrères de L’Equipe, on s’interrogeait justement : « Marie Dorin est-elle plus forte que jamais ? » Une chose est sûre, elle allait devoir l’être, forte, pour vaincre la météo désastreuses de ce samedi. Alors que les garçons avaient du composer avec un vent fort, les filles s’élançaient dans un tourbillon flocons avec une visibilité réduite. Pas de quoi effrayer la jeune maman qui confirmait l’impression du relais mixte. D’emblée, elle partait fort au point de faire le match avec Domracheva et Makarainen. Un bon indicateur mais c’était sur le pas de tir que la breloque allait se jouer. Sans se poser de questions, Dorin-Habert réalisait un sans-faute au couché quand Makarainen se liquéfiait (3 tours de pénalités au couché, 5 au total et une 35ème place finale à 2’20). Le debout était du même acabit et si elle lâchait une balle, c’était toujours mieux que les 4 égarées par Domracheva (finalement 25ème à 1’58) ou les 3 de Soukalova (18ème à 1’40).

    Du jamais vu depuis 12 ans

    Le podium du sprint dominée par MarieSeule l’étonnante polonaise Nowakowska restait encore en travers de sa route au prix d’un renversant 10/10, le seul du jour ! En tête pour 10’’ au sortir du debout, cette dernière n’allait pas tenir la distance sur les spatules et voir son petit pécule fondre comme la neige salée de la piste. Car personne ne pouvait résister à cette Marie Dorin-Habert si précise, si rapide (6ème temps de ski derrière les meilleures fondeuses du circuit Dahlmeier, Makarainen et autres Domracheva). Telle une étoile filante déchirant le ciel clair de la nuit, la Française filait sur la piste, la rage chevillée au corps. Cette victoire était la sienne, celle de son combat, celle de sa fille, celle de son retour au tout premier plan. Au bout d’une dernière ligne droite d’effort devant le nombreux public finlandais, la Française se paraît de l’éclat de l’or. Une performance inédite pour une tricolore depuis 12 ans et le titre, en sprint déjà, de Sylvie Bécart à Khanty-Mansïik. Le podium était finalement complété par Nowakowska (9’’6) et l’ukrainienne Valj Semerenko (+19’’6).

    Les autres françaises en revanche ont été emportées par la tempête. Du haut de ses 18 ans, Justine Braisaz termine à une honorable 34ème place, juste devant Makarainen, et surtout le 8ème temps de ski (5 fautes au tir). Avec 4 fautes au tir, Coline Varcin, qui avait remplacé au débotée Enora Latulière malade, doit se contenter de la 42ème position. Grosse déconvenue, en revanche, pour Anaïs Bescond. Cinquième du sprint olympique à Sochi en février 2014, elle termine 56ème à 3’04 de Dorin-Habert.

    Christopher Buet


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