• L'enfer en Bavière

    Thomas Muller

    Dans une ambiance vertigineuse, le FC Barcelone a été balaye par un Bayern Munich absolument effrayant de discipline et de réalisme. Plus qu'une défaite, le club catalan a été humilié en Bavière (0-4).

    Bayern

    Et l'Allianz Arena s'embrasa ! Sur un énième débordement, Alaba, bien servi par Franck Ribéry, transperçait l'arrière garde catalane. Son centre filait jusqu'au cœur de la surface blaugrana et était finalement coupé par Tomas Müller. Véritable poison par le danger qu'il insinue, l'attaquant allemand signait un doublé et terrassait définitivement un FC Barcelone, apathique.

    Qualifié par la petite porte en quart de finale, sans parvenir à vaincre le Paris Saint-Germain, le club blaugrana nourrissait de grandes ambitions à l'heure d'aborder sa sixième demi-finale de C1 consécutive. Avant de voyager en Bavière, ce dernier avait mis l'ensemble de ses cadres au repos. Comme si un bonheur ne venait pas seul, Lionel Messi était enfin remis de sa blessure à la cuisse, contractée au Parc des Princes en quart de finale aller. En un mot, Barcelone, au complet exception faite de Puyol et Mascherano, était prêt et souhaitait prouver que l'accrochage parisien n'était qu'une mauvaise passe. Le champion d'Europe 2011 était loin de se douter de ce qui l'attendait.

    Jupp Heyckes avait prévenu, il possédait un plan pour contrer le FC Barcelone, au point de marteler qu'il n'avait pas besoin des conseils de Pep Guardiola, ex-maitre à penser catalan et futur entraîneur bavarois. Il faut dire que le technicien allemand ne s'était pas trompé. D'emblée, sa championne d'équipe (le Bayern Munich a été sacre champion d'Allemagne a 7 journées de la fin de la saison, ndlr), imprimait un rythme infernal. Laissant le ballon à leurs adversaires, les coéquipiers de Franck Ribery, virevoltant sur son aile gauche, imposaient un énorme pressing. Très vite, les hommes de Tito Vilanova étouffaient, englués, repoussés par les vagues défensives bavaroises. Porté par un public fabuleux, le Bayern Munich ne se contentait pas de mettre en échec son opposant, il profitait de son déchet pour se projeter vers l'avant. Plus intense, il se créait les meilleures occasions et finissaient par trouver l'ouverture sur corner. S'élevant plus haut que tout le monde, Dante ratait (?) sa tête mais Müller était a l'affût. Au second poteau, l'Allemand plaçait sa tête et battait à bout portant Victor Valdès (1-0). Comme une évidence, le Bayern prenait les devants. Hagard et inoffensif, Barcelone était sonné. La suite de la première période n'allait rien apporter de plus que la confirmation de la supériorité tant physique que tactique du Bayern. Pour autant, c'est sur ce score minimal que les locaux rejoignaient les vestiaires (1-0).

    Munich devint maléfique

    Bayern-Barca

    Loin de faiblir, l'emprise bavaroise allait même s'accentuer durant une seconde période, aux allures de rêve pour les Allemands. En effet, ils allaient faire vivre un véritable calvaire au club catalan. Plus habitué à jouer les bourreaux, ce dernier allait vivre l'amère et traumatisante expérience de la victime, soumise à un tel supplice qu'elle espère qu'il s'arrêtera un jour. Il ne fallait ainsi que 5 minutes aux Munichois pour faire le break. Bien qu'hors-jeu sur la tête de Dante, Mario Gomez faisait oublier l'absence de l'autre Mario (Mandzukic, suspendu pour accumulation de cartons). Seul aux 6 m sous les yeux d'un Pique, en perdition, le géant de la Mannschaft corsait l'addition (2-0). Et le calvaire catalan ne faisait que commencer. Incapable de se défaire de l'étreinte mortelle du Bayern et de changer de rythme, Barcelone s'épuisait en de veines et maladroites tentatives. Totalement dépassés par les événements, les Catalans cédaient, pour la troisième fois à 20 minutes du terme. Sur une action litigieuse (Müller fait écran et donc obstruction sur Jordi Alba, ndlr), Robben, brillant de discipline sur son aile, s'autorisait quelques libertés et s'échappait. Dans un angle impossible, il parvenait à loger le cuir dans les filets d'un Victor Valdès, totalement abandonné par ses défenseurs. La messe était dite mais le châtiment allemand n'avait rien de divin et se voulait diabolique.

    Dans une Allianz Arena incandescente, le Bayern faisait se déchaîner les enfers. Déjà saoulée de coups, la victime blaugrana sombrait définitivement et rendait les armes devant Müller et ce Bayern. Les dernières minutes étaient surréalistes. Barcelone, qui avait renoncé, assistait à la démonstration collective du démon allemand, dont chacune des passes recevaient en écho des "olé". Le matador venait d'être mater par ce Bayern, puissance collective prodigieuse, machine inébranlable, monstre maléfique et terrorisant.

    lionel-messi-bayern

    Au terme d'une soirée de cauchemar, à l'image d'un Lionel Messi pathétique, le FC Barcelone repartait de Bavière humilié. Une déroute qui devrait faire date pour le club catalan, appelé a réagir dans une semaine au Camp Nou. Devant son public, c'est de l'orgueil que l'on jugera la nature de la "meilleure équipe du monde". Sûr qu'il aura a cœur de rendre meilleure copie et de prouver à son peuple que son règne peut encore s'étendre. De son cote, le Bayern Munich peut aborder sereinement son déplacement en Catalogne. Ce mardi soir, ils ont envoyé un message équivoque a l'Europe. Wembley est a portée et la coupe aux grandes oreilles promises.

    Christopher Buet


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