• Mort à 68 ans des suites d’un cancer et incinéré ce vendredi 25 mars, Johan Cruyff restera à jamais comme l’un des plus grands joueurs de tous les temps. Plus que le meneur génial qu’il a été, le Néerlandais aura marqué le football et l’histoire du jeu.

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  • Le Barça écoeure le Real Madrid chez lui

    Au terme d’une partie maîtrisée de bout en bout, le FC Barcelone a écrasé le Real Madrid au Santiago Bernabeu grâce à des buts des intenables Luis Suarez (2) et Neymar et d’un étincelant Andrès Iniesta. Les Catalans comptent à présent 6 points d’avancent en tête de la Liga.

    Le chef d'oeuvre signé IniestaUn éclair dans une nuit d’étoiles. En un instant s’en était fini, fini des derniers espoirs d’un Real Madrid navrant dans son expression collective, fini d’un suspense qui s’était déjà bien dissipé. D’une frappe Andrès Iniesta venait de clore les débats et d’asseoir plus encore la domination catalane sur la pelouse d’un Santiago-Bernabeu désabusé. Dans le cœur du jeu, le capitaine du FC Barcelone trouvait Neymar à l’entrée de la surface. Sans regarder son coéquipier, le Brésilien avait compris la manœuvre et talonnait d’instinct pour le une-deux. Devançant Marcelo, Iniesta décochait une frappe limpide qui venait déchirer la lucarne de Keylor Navas, impuissant. On ne jouait que depuis 8 minutes en seconde période et Barcelone venait d’inscrire son 3ème but, celui qui transformait un match en une correction (3-0).

    Le Real Madrid n’a pas tenu

    Neymar et Suarez régalent au BernabeuIl faut dire que les Barcelonais n’avaient guère laissé leurs rivaux madrilènes se bercer d’illusions. A peine cinq petites minutes, le temps de digérer l’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris, et de desserrer l’étreinte d’un Real positionné haut sur le terrain pour enfin mettre le pied sur le ballon. Dès lors, ce ne fut plus qu’un récital collectif orchestré par le trio Busquets-Rakitic-Iniesta. Imposant le tempo, les trois hommes orientaient le jeu à leur guise se jouant d’un pressing adverse lâche et désorganisé. Après une longue phase de conservation, les hommes de Luis Enrique voyaient leur patience récompensée. A hauteur de la ligne médiane, Sergi Roberto, replacé sur l’aile droite effectuait un petit démarrage. A la manœuvre, Busquets le servait et voyait son jeune coéquipier fixer la défense pleine axe pour servir Luis Suarez qui avait faussé compagnie à Raphael Varane. A l’entrée de la surface, l’Uruguayen ne contrôlait même pas et expédiait un magnifique extérieur du pied dans le petit filet opposé de Navas (1-0). Si les Barcelonais laissaient éclater leur joie, sur les visages madrilènes, l’expression était blême. Rien n’était joué et pourtant, des sifflets nourris descendaient des travées.

    L’ambiance n’allait pas s’améliorer car les blaugranas ne sont jamais aussi forts que lorsqu’ils dictent le rythme. Un grand toro se mettait alors en place avec des joueurs blancs aux trousses d’un ballon les fuyant inexorablement. Il fallait attendre la 38ème minute pour voir les débats s’animer. Alors que le Real relevait un peu la tête grâce aux imprécisions dans la relance catalane à l’origine d’une bonne frappe de James Rodriguez capté par un Bravo vigilant, Luka Modric, fantomatique à l’image du collectif merengue, se faisait chaparder le ballon dans sa moitié de terrain et permettait à Iniesta de porter le danger. D’une petite balle, il alertait un Neymar à l’extrême limite du hors-jeu. D’un plat du pied gauche, le Brésilien glissait le ballon sous le corps d’un Navas plus que suspect sur ce coup et permettait aux siens de faire le break (2-0).

    Un Real sans éclatLes mouchoirs blancs de sortie

    Madrid n’y était clairement pas en cette soirée de novembre et passait tout près de la correctionnel dans le temps additionnel quand après un petit numéro le long de la ligne de touche où il mystifia Danilo, Neymar centrait pour Suarez qui aux 6m voyaient sa reprise repoussé sur la ligne par la tête de Marcelo, revenu en catastrophe. Qu’importe ce sauvetage, le peuple madrilène grondait et sortait les fameux mouchoirs blancs, réclamant la démission de Florentino Perez.

    Un climat qu’allait exacerber Andrès Iniesta dès le retour des vestiaires donc. Santiago-Bernabeu ne s’y trompait et saluait la performance étincelante du meneur de jeu catalan qui régné et rayonné sur ce 230ème Clasico, son 31ème personnel (le plus capé sur la pelouse). Dix ans après Ronaldinho, les supporters de la Maison Blanche se levaient à la sortie du héros de l’Espagne championne du monde 2010 pour l’applaudir. Une marque de respect rare pour un joueur au talent précieux et fabuleux.

    Peu avant cela, Luis Suarez avait achevé la démonstration de force du FC Barcelone au terme d’une action encore une fois parfaite avec à son origine Lionel Messi. Sans solution à 50m du but, l’Argentin, pour son retour après deux mois de convalescence, avait trouvé Jordi Alba entre Varane et Ramos, qui dans la foulée avait dévié pour l’Uruguayen. Plein de sang froid, il avait fait s’asseoir le portier adverse pour mieux le crucifier (4-0).

    Luis Suarez enterre le Real MadridL’histoire retiendra une fin de match plus heurté où Isco récolta un carton rouge stupide pour une faute sur Neymar. Comme un symbole pour un Real Madrid sans âme, sans idée et balayé par un club catalan sûr de ses forces tant individuelles que collectives, et qui n’avait plus dominé à ce point son rival depuis les années de gloire de l’ère Guardiola dont l’équipe était venu passer 6 buts à Casillas et les autres en 2009 sur cette même pelouse. Sous une nuée de mouchoirs blancs, Barcelone a porté son avance à 6 points en tête de la Liga et porté un coup très dur aux Merengues. La saison est encore longue mais la leçon catalane va laisser des traces et certainement coûter quelques têtes.

    Christopher Buet


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  • Xavi et Iniesta soulève la 27ème Copa del Rey de Barcelone

    Jamais inquiété, le FC Barcelone n’a laissé aucune chance à l’Athletic Bilbao en finale (3-1). Grâce à un doublé de Messi et un but de Neymar, les Blaugranas ont remporté leur 27ème Copa del Rey.

    Messi se déchaineOn avait senti le ciel s’assombrir depuis déjà un bon moment. Pas celui dégagé de la Catalogne accueillant la finale mais celui tapissant l’esprit de Lionel Messi, prophète du ballon rond las de sa surveillance par souvent trop rugueuse. Durant un long quart d’heure, Balenziaga a harcelé le numéro 10 catalan, l’a serré au plus près et lui a taquiné les chevilles. Un traitement de faveur dont l’Argentin est coutumier et qu’il peut supporter… jusqu’à un certain point. A droite, Messi tentait un débordement et voyait son garde du corps du soir s’interposer. L’obstruction, pourtant flagrante, n’était pas sanctionnée et finissait d’énerver le blaugrana. Sur l’action suivante, Lionel Messi combinait à hauteur de la ligne médiane avec Alves. Le long de la touche, il se retournait, fixait Balenziaga et accélérait. Bilbao avait compris la manœuvre et tentait de l’enfermer avec trois hommes. Le piège aurait pu fonctionner mais Messi en avait décidé autrement. Survolté, il glissait le ballon devant lui et faussait compagnie à ses adversaires médusés. Plus avant un murmure avait atteint les tribunes. Sur le terrain, le prodige argentin filait, pénétrait dans la surface, crochetait intérieur et enroulait avec violence son ballon au premier poteau. Herrerin était battu. En l’espace de quelques secondes, Lionel Messi venait de laisser éclater sa colère (divine) et de foudroyer l’impudent Balenziaga et avec lui tout l’Athletic Bilbao. On jouait depuis 20 minutes à peine et déjà le match venait de se terminer. « Nous avions bien débuté mais Messi a l'habitude d'apparaître dans ce genre de matches et il est apparu », lâchait avec fatalisme Ernesto Valverde après la rencontre.

    Barcelone déroule

    L’entraîneur de Bilbao avait raison. Car avant le châtiment de l’idole argentin, ses hommes avaient fait honneur à leurs très nombreux supporters venus garnir les travées du Camp Nou. Parfaitement organisés, les Basques parvenaient à exercer un fort pressing et empêchaient les Catalans d’installer leur jeu. Une tactique exigeante qu’ils n’allaient pouvoir tenir. Sans s’affoler, Barcelone desserrait progressivement l’étau à force de redoublement de passe et de petit jeu, jusqu’à l’action d’éclat de son artiste venu d’Argentine.

    Neymar creuse l'écartConfortés par son avance au score, les hommes de Luis Enrique intensifièrent leur emprise. Confisquant le ballon, ils usaient leurs opposants et finissaient par trouver la faille. Suite à une nouvelle combinaison, Rakitic servait Suarez à la limite du hors-jeu sur un énième appel dans le dos des défenseurs basques. L’Uruguayen, en échec peu avant, faisait preuve de clairvoyance et offrait le ballon à Neymar, seul à l’opposé qui n’avait plus qu’à le propulser dans le but vide (2-0). En l’espace de deux actions, Barcelone avait mis à terre Bilbao et réduit à néant ses espoirs.

    Les 45 minutes suivantes n’allait présenter que peu d’intérêt. Contrôlant le jeu à sa guise, le Champion d’Espagne faisait tourner le ballon hors d’atteinte des Basques (73 % de possession de balle au final, ndlr) en attendant l’ouverture. Elle vint à un quart d’heure du terme. En bout de course, Alves s’arrachait et centrait au premier poteau. Isolé au second, Lionel Messi prouvait qu’il n’était pas qu’un soliste incomparable. Profitant de l’apathie de la défense de Bilbao, l’Argentin faisait admirer son sens du but et surgissait pour couper la trajectoire et loger le ballon de l’extérieur du pied dans les filets. Les coéquipiers d’Iraola, qui jouait son 517ème et dernier match avec Bilbao, réduisait finalement le score en fin de rencontre grâce à Williams. Un but pour l’honneur tant Barcelone qui avait offert sa dernière prestation en Espagne à Xavi sous le maillot blaugrana, savourait son triomphe. « Physiquement, nous nous sentions bien. Nous avons toujours eu le contrôle du jeu et nous devons continuer comme cela jusqu'au but », réagissait Neymar heureux de ce second titre de la saison mais déjà tourné vers la prochaine échéance et cette finale de Ligue des Champions face à la Juventus Turin. « Nous avons deux titres, nous voulons le troisième. Cette saison sera superbe si nous obtenons la troisième, pas si nous ne le faisons pas », ajustait le technicien catalan Luis Enrique comme pour rappeler que tout n’était pas achevé. Sur la route de Berlin, le gain d’une 27ème Copa del Rey était une préparation idéale et un passage obligé pour pouvoir encore rêver du triplé.

    Christopher Buet


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  • Barcelone surprend le Real
    Au terme d'un match fabuleux d'intensité et mené a un rythme infernal, le FC Barcelone a assommé le Real Madrid dans son antre du Santiago Bernabeu (4-3). Une victoire de prestige qui ramène le champion catalan à 1 point de sa victime et de l'Atletico Madrid, nouveau leader.

    Iniesta fauché par Xabi Alonso comdamne le Real

    Intenable sur son aile gauche, Iniesta percute et s'en va défier, une fois encore, Carvajal. Le génie né à Fuentealbilla dans la Mancha, caresse le ballon et tente un dribble sur le défenseur madrilène. Le cuir passe mais pas le joueur. Venu en soutien, Xabi Alonso referme la porte sur le genou de l'artiste blaugrana qui s'effondre dans la surface de réparation. Comme quelques minutes auparavant, l'arbitre de la rencontre désigne le point de penalty. Avec la même froide précision, Lionel Messi se charge d'exécuter la sentence et envoie le ballon dans la lucarne. Pour la troisième fois de la soirée, l'avantage changeait de camp (4-3). Ce serait la dernière. Avec cette nouvelle réalisation, la troisième de sa soirée (Messi avait déjà inscrit un triplé face au Real Madrid lors de son tout premier Clasico en 2005 pour un match nul au Camp Nou, 3-3, ndlr), l'Argentin venait d'achever le rival merengue, comme un bourreau abaissant sa hache et détachant la tête du condamné sur le grand échafaud de la place publique. Vigoureux et imposant leader de la Liga deux heures plus tôt, le Real Madrid n'était plus qu'un pantin désarticulé, mis à bas par un champion dont on attendait le dernier souffle pour le précipiter dans sa tombe déjà creusée. L'arène bouillonnante du Santiago Bernabeu s'était tue, et n'y résonnait plus que les chœurs catalans, fiers de leurs champions.

    Cette exécution, le FC Barcelone l'a obtenue, au terme, d'une bataille exceptionnelle et d'une lutte infernale contre un adversaire redoutable. Plus fort, il l'a provoqué dans l'antre merengue, là ou le peuple blanc espérait destituer "l'usurpateur" et asseoir son nouveau règne.

    Le premier rôle pour Iniesta

    Iniesta déclenche les hostilités

    Il faut dire que du haut de son trône de leader et fort de ses 30 matches sans défaite, le Real Madrid s'avançait en monarque inébranlable, doté d'un jeu fluide et agréable serti par une efficacité chirurgicale. En face, Barcelone n'affichait pas les mêmes certitudes avec 3 défaites lors de ses 6 dernières journées de Liga, un niveau irrégulier et une actualité chaotique. Des éléments donnant donc un avantage relatif aux hommes de Carlo Ancelotti. Sauf qu'un Clasico n'est pas un match comme les autres et sa vérité lui appartient. Aussi, c'était bien les protégés de Tata Martino qui se mettaient en évidence les premiers. Bien que gêné par le pressing incessant et haut du Real, le club catalan assénait le premier coup après seulement 7’ de jeu. Suite à une phase de construction dans la pure tradition blaugrana, Messi servait de relais dans l'axe et décalait parfaitement Andres Iniesta côté gauche. Lancé, il prenait de vitesse son défenseur et pénétrait dans la surface de réparation ou il fusillait...avec son pied gauche, Diego Lopez d'une frappe brutale qui heurtait la transversale avant de faire trembler les filets. Sur sa première offensive, Barcelone faisait rompre la défense merengue et prenait l'avantage (1-0).

    Un but précoce qui eut le mérite de lancer les hostilités, évitant tout round d'observation, car ce Real Madrid ne se laissait pas gagner par l'abattement. Bien au contraire. Piqué dans son orgueil, le leader du Championnat laissait passer l’orage (Fabregas et Neymar ratant le but du break, ndlr) et répliquait par le jeu. Sur un centre mal négocié côté blaugrana, Karim Benzema était tout près de l'égalisation mais voyait sa frappe s'envoler au-dessus du but de la cage de Victor Valdès. Un premier avertissement. Un tir de semonce puisque Benzema n'allait pas rater deux fois sa cible.

    Benzema prend le meilleur sur Maxcherano

    La patte Benzemaria

    Très actif au cœur du jeu ou Ancelotti l'a replacé en début de saison, Angel Di Maria héritait du ballon sur la gauche de la surface de réparation. L'Argentin s'appliquait et délivrait une merveille de centre à l'attention de l'attaquant tricolore. Cette fois, avec un timing parfait, il s'élevait plus haut que Mascherano. Valdes touchait le ballon mais ne pouvait empêcher le but (1-1, 20e). Le Real revenait à hauteur de son rival. Pour un temps car les merengues ne se contentaient pas de ce retour et poussaient. Quatre minutes plus tard, le duo Di Maria-Benzema remettait ça. A nouveau servi sur l'aile gauche, le joueur de l'Albiceleste se jouait de Dani Alves et centrait. Esseulé aux 6 m, l'ancien lyonnais profitait d'une intervention complètement ratée de Mascherano. À bout portant, il ne laissait aucune chance au portier blaugrana. Ancelotti pouvait exulter et son banc se lever, en moins de cinq minutes, le Real Madrid venait de renverser la situation, ramenant Barcelone a ses errements défensifs. Benzema était même tout près du triplé sur un nouveau débordement du poison Di Maria dans un couloir droit barcelonais ravagé, mais Piqué sauvait les siens sur sa ligne.

    Messi égalise avant la pause

    Passé tout près de la correctionnelle, les Blaugranas repartaient à l'assaut. Sans temps mort, les deux rivaux se rendaient coup pour coup dans une atmosphère de KO. Alors qu'on pensait que le Real allait rentrer aux vestiaires avec ce petit d'avance, Barcelone surprenait son adversaire. Au terme d'une action confuse, Lionel Messi s'emparait du cuir, que Neymar n'avait pu exploiter, et le glissait au milieu des jambes de l'arrière garde madrilène. Diego Lopez ne pouvait que constater les dégâts. Logiquement, Blaugranas et Merengues atteignaient la pause à égalité après avoir offert 45 premières minutes prodigieuses de justesse et d'engagement.

    La valse des sanctions

    Le second acte reprenait sur les mêmes bases et voyait Cristiano Ronaldo entrer en scène. Discret jusqu’à présent, le Portugais avait besoin de 10’ pour forcer la décision. Parti depuis le côté gauche dans le dos d’un Neymar dilettante en défense, il obliquait sa course vers la surface et obligeait Mascherano à intervenir. L’Argentin laissait trainer le pied et déséquilibrait le Ballon d’Or quelques centimètres en amont de la surface de réparation. L’arbitre ne l’avait pas vu et indiquait pour la première fois de la soirée le point de pénalty.

    Cristiano Ronaldo redonne l'avantage au RealRamos expulsé par M. Mallenco

    L’ancien mancunien ne se faisait pas prier et exauçait les prières merengue en transformant lui-même la sanction. Dans le délire du Bernabeu, le Real Madrid menait 3-2.

    Une embellie avant les nuages de l’heure de jeu, moment choisi par Lionel Messi pour entrer en scène. Déjà passeur sur le premier but catalan et buteur ensuite, l’enfant de Rosario régalait Neymar d’une merveille de passe en profondeur, à ras de terre dans l’axe éliminant trois défenseurs. Le Brésilien croisait sa course pour éviter le retour de Ramos avant de tomber dans la surface. A vitesse réelle, un contact semblait avoir eu lieu entre les deux hommes. Un doute dissipé par le ralenti qui montrait Neymar s’écrouler seul. Udiano Mallenco commettait alors sa seconde erreur du soir et sifflait pénalty. Pire, il expulsait l’ancien Sévillan juste avant que Messi ne se charge de propulser une frappe croisée imparable dans le but gardé par Diego Lopez (3-3, 64e). Avec cette expulsion, le Real Madrid venait de perdre plus que son général défensif, il venait d’abandonner ses chances d’autant qu’Ancelotti sortait dans la foulée Benzema remplacé par Varane. Un choix tactique étonnant au vu de la prestation de l’attaquant tricolore et de l’apathie de Gareth Bale sur le flanc droit madrilène. Dès lors, l’intensité baissait et Barcelone semblait se contenter de faire tourner le ballon dans un jeu de conservation qu’il affectionne mais stérile jusqu’à ce nouvel éclair d’Iniesta et ce troisième pénalty, celui-là justifié.

    Lionel Messi, meilleur buteur de l'histoire du Clasico
    Au terme d’un match enlevé au niveau ahurissant, Barcelone relance le suspense dans une Liga bien indécise. Alors que l’on annonçait l’avènement du Real d’Ancelotti et la fin du règne de l’armée blaugrana, le FC Barcelone a refusé d’abdiquer pour revenir à une unité de son rival et du nouveau leader, l’Atletico Madrid. Non, le champion n’est pas mort, il respire encore et son souffle glace le sang de la capitale.

    Christopher Buet


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    A l’heure où la planète du football s’est arrêtée pour les festivités de Noël, l’Angleterre nous offre le « Boxing Day ». Une journée de jeu exceptionnel, portail vers une quinzaine d’excès et de spectacle comme seul le Royaume de sa Gracieuse Majesté peut en offrir.

    La question ne se pose même plus tant la tradition est entrée dans les us et coutumes du peuple britannique. Comme chaque année en cette fin décembre, hommes, femmes et enfants se sont donné rendez-vous au stade, à la maison ou au bar pour assister à l’un des spectacles les plus ahurissants et les plus réjouissants du sport professionnel. Un événement ne répondant à aucune rationalité : le « Boxing Day ». Bien plus qu’une journée de sport, il s’agit d’une communion grandiose héritée de l’histoire même de la nation britannique. Un symbole qui contribue à la légende du sport outre-Manche.

    Tradition quand tu nous tiens

    Sheffield-FC créé en 1857Alors que Noël s’est achevé dans la soirée du 25 décembre, Anglais et anglo-saxons poursuivent les festivités une journée supplémentaires avec le fameux « Boxing Day ». Cette vieille tradition est un héritage à l’origine nébuleuse et qui remonterait au Moyen-Age, quand les marins anglais embarquaient sur leur bateau une boîte scellée, dite porte-bonheur, dans laquelle était stockée leur obole (monnaie de l’époque). Si le voyage se passait bien, le précieux coffre était alors offert à la paroisse qui était chargé de redistribuer l’argent aux plus pauvres.

    Une autre version veut que le « Boxing Day » ait été inventé par les familles de notables possédant du personnel de maison. Ainsi, au lendemain de Noël, ces dernières autorisaient leurs employés à observer une journée de repos afin de pouvoir la passer en compagnie de leurs familles respectives, emportant avec eux une boîte remplie des mets non consommés de la veille. Qu’importe l’origine, le « Boxing Day » se veut une journée de partage et de communion qui a très vite intégré la culture populaire au point de se démocratiser.

    « J’adore cette journée »

    Sport populaire par excellence, le football n’a pas manqué d’assurer la pérennité de cette tradition. Mais plutôt que de chômer, les acteurs du ballon rond ont opté pour une autre forme de don. Si les employeurs ont offert ce jour comme férié aux travailleurs, les footballeurs ont choisi de jouer à cette période de l’année afin de permettre à toute la famille de se réunir au stade pour aller voir jouer son équipe favorite. « C’est quelque chose d’assez excitant. Il y a deux points de vue : celui de l’homme et celui du joueur. En tant que joueur, il y a un tel engouement que tout le monde attend le Boxing Day. Ça se passe en famille ou entre amis, dans les pubs ou au stade », explique Romain Vincelot  à RMC qui va vivre cette journée un peu particulière avec son club de Leyton Orient en League One (3ème division anglaise).

    Jouer un 26 décembre est une contrainte importante car elle signifie pour les joueurs de s’abstenir en ces périodes de fêtes et de tentation. Pour autant, cette tradition, dont l’origine remonte à 1860 et une rencontre interclub entre Sheffield FC et Hallam FC, probablement le premier match de football de l’histoire bien que les équipes comptaient à cette époque 16 joueurs chacune, fait le bonheur de nombreux personnes à l’image de Jose Mourinho. « J’adore cette journée. Je ne joue pasLuis Suarez et Liverpool en course pour le titre bien sûr, donc c’est plus difficile pour les joueurs que pour moi, mais c’est un moment fantastique. Je me sens fier de travailler le Boxing Dayet de donner aux gens ce qu’ils attendent », témoigne le manager de Chelsea, qui revient en Premier League après 1 année en Italie (Inter Milan) et 3 autres en Espagne (Real Madrid). « Je le vois comme une chance d’être protagoniste d’un spectacle. Pour les clubs, le Boxing Day est une rentrée d’argent super importante. Les dirigeants espèrent tous avoir le Boxing Day à domicile car il y a encore plus de monde », renchérit Romain Vincelot.

    4 matches en 12 jours

    En cette saison 2013-2014, le « Boxing Day » sera marqué par un duel Rouge et Bleu comme si souvent ces dernières années. Point de chelsea ou d’Arsenal ou encore de Manchester United, cette fois l’affiche opposera Manchester City à Liverpool. Le troisième accueillant le leader et surtout les 2 meilleures attaques du pays l’une face à l’autre (42 buts pour les coéquipiers de Luis Suarez contre 51 aux hommes de Manuel Pellegrini). Cette affiche, au-delà de son attrait sportif certain entre les deux équipes les plus enthousiasmantes outre-Manche, revêt un intérêt plus symbolique. En effet, sur les 4 dernières années, tous les leaders à Noël sont parvenus à soulever le trophée en fin de saison. Il faut remonter à 2008-2009 pour trouver trace d’un accroc pour le champion des fêtes. A cette époque le Liverpool de Rafael Benitez s’était fait coiffer au poteau par le rival honni de Manchester United.

    Outre ce choc, la Premier League sera l’occasion d’un petit derby londonien entre West Ham et Arsenal, avec des Gunners qui auront à cœur de se ressaisir après  3 matches sans victoire et la perte de leur fauteuil de leader pour la première fois depuis fin septembre. Réaction attendue donc face au 17ème du Championnat. Dans un autre genre, Newcastle et sa colonie de français (contre Stoke City), Everton (face à Sunderland) et Tottenham (contre West Bromwich Albion) vont chercher à maintenir leur rythme pour continuer à rêver d’Europe voire de titre. « Le niveau du Championnat n’a jamais été aussi relevé », interpelle Arsène Wenger qui en a vu passer des hivers depuis son arrivée en 1996 sur les bords de la Tamise.

    Quoiqu’il en soit, ce « Boxing Day » ouvre une période dingue qui verra les équipes disputer 4 matches en l’espace de 12 jours, dont 3 jusqu’à mercredi. Qu’on se le dise, seul l’Angleterre peut proposer pareil spectacle à pareille période de l’année. Thank you England.

    Christopher Buet


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