• La leçon catalane

    Le Barça écoeure le Real Madrid chez lui

    Au terme d’une partie maîtrisée de bout en bout, le FC Barcelone a écrasé le Real Madrid au Santiago Bernabeu grâce à des buts des intenables Luis Suarez (2) et Neymar et d’un étincelant Andrès Iniesta. Les Catalans comptent à présent 6 points d’avancent en tête de la Liga.

    Le chef d'oeuvre signé IniestaUn éclair dans une nuit d’étoiles. En un instant s’en était fini, fini des derniers espoirs d’un Real Madrid navrant dans son expression collective, fini d’un suspense qui s’était déjà bien dissipé. D’une frappe Andrès Iniesta venait de clore les débats et d’asseoir plus encore la domination catalane sur la pelouse d’un Santiago-Bernabeu désabusé. Dans le cœur du jeu, le capitaine du FC Barcelone trouvait Neymar à l’entrée de la surface. Sans regarder son coéquipier, le Brésilien avait compris la manœuvre et talonnait d’instinct pour le une-deux. Devançant Marcelo, Iniesta décochait une frappe limpide qui venait déchirer la lucarne de Keylor Navas, impuissant. On ne jouait que depuis 8 minutes en seconde période et Barcelone venait d’inscrire son 3ème but, celui qui transformait un match en une correction (3-0).

    Le Real Madrid n’a pas tenu

    Neymar et Suarez régalent au BernabeuIl faut dire que les Barcelonais n’avaient guère laissé leurs rivaux madrilènes se bercer d’illusions. A peine cinq petites minutes, le temps de digérer l’hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris, et de desserrer l’étreinte d’un Real positionné haut sur le terrain pour enfin mettre le pied sur le ballon. Dès lors, ce ne fut plus qu’un récital collectif orchestré par le trio Busquets-Rakitic-Iniesta. Imposant le tempo, les trois hommes orientaient le jeu à leur guise se jouant d’un pressing adverse lâche et désorganisé. Après une longue phase de conservation, les hommes de Luis Enrique voyaient leur patience récompensée. A hauteur de la ligne médiane, Sergi Roberto, replacé sur l’aile droite effectuait un petit démarrage. A la manœuvre, Busquets le servait et voyait son jeune coéquipier fixer la défense pleine axe pour servir Luis Suarez qui avait faussé compagnie à Raphael Varane. A l’entrée de la surface, l’Uruguayen ne contrôlait même pas et expédiait un magnifique extérieur du pied dans le petit filet opposé de Navas (1-0). Si les Barcelonais laissaient éclater leur joie, sur les visages madrilènes, l’expression était blême. Rien n’était joué et pourtant, des sifflets nourris descendaient des travées.

    L’ambiance n’allait pas s’améliorer car les blaugranas ne sont jamais aussi forts que lorsqu’ils dictent le rythme. Un grand toro se mettait alors en place avec des joueurs blancs aux trousses d’un ballon les fuyant inexorablement. Il fallait attendre la 38ème minute pour voir les débats s’animer. Alors que le Real relevait un peu la tête grâce aux imprécisions dans la relance catalane à l’origine d’une bonne frappe de James Rodriguez capté par un Bravo vigilant, Luka Modric, fantomatique à l’image du collectif merengue, se faisait chaparder le ballon dans sa moitié de terrain et permettait à Iniesta de porter le danger. D’une petite balle, il alertait un Neymar à l’extrême limite du hors-jeu. D’un plat du pied gauche, le Brésilien glissait le ballon sous le corps d’un Navas plus que suspect sur ce coup et permettait aux siens de faire le break (2-0).

    Un Real sans éclatLes mouchoirs blancs de sortie

    Madrid n’y était clairement pas en cette soirée de novembre et passait tout près de la correctionnel dans le temps additionnel quand après un petit numéro le long de la ligne de touche où il mystifia Danilo, Neymar centrait pour Suarez qui aux 6m voyaient sa reprise repoussé sur la ligne par la tête de Marcelo, revenu en catastrophe. Qu’importe ce sauvetage, le peuple madrilène grondait et sortait les fameux mouchoirs blancs, réclamant la démission de Florentino Perez.

    Un climat qu’allait exacerber Andrès Iniesta dès le retour des vestiaires donc. Santiago-Bernabeu ne s’y trompait et saluait la performance étincelante du meneur de jeu catalan qui régné et rayonné sur ce 230ème Clasico, son 31ème personnel (le plus capé sur la pelouse). Dix ans après Ronaldinho, les supporters de la Maison Blanche se levaient à la sortie du héros de l’Espagne championne du monde 2010 pour l’applaudir. Une marque de respect rare pour un joueur au talent précieux et fabuleux.

    Peu avant cela, Luis Suarez avait achevé la démonstration de force du FC Barcelone au terme d’une action encore une fois parfaite avec à son origine Lionel Messi. Sans solution à 50m du but, l’Argentin, pour son retour après deux mois de convalescence, avait trouvé Jordi Alba entre Varane et Ramos, qui dans la foulée avait dévié pour l’Uruguayen. Plein de sang froid, il avait fait s’asseoir le portier adverse pour mieux le crucifier (4-0).

    Luis Suarez enterre le Real MadridL’histoire retiendra une fin de match plus heurté où Isco récolta un carton rouge stupide pour une faute sur Neymar. Comme un symbole pour un Real Madrid sans âme, sans idée et balayé par un club catalan sûr de ses forces tant individuelles que collectives, et qui n’avait plus dominé à ce point son rival depuis les années de gloire de l’ère Guardiola dont l’équipe était venu passer 6 buts à Casillas et les autres en 2009 sur cette même pelouse. Sous une nuée de mouchoirs blancs, Barcelone a porté son avance à 6 points en tête de la Liga et porté un coup très dur aux Merengues. La saison est encore longue mais la leçon catalane va laisser des traces et certainement coûter quelques têtes.

    Christopher Buet


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