• Le champion respire encore

    Barcelone surprend le Real
    Au terme d'un match fabuleux d'intensité et mené a un rythme infernal, le FC Barcelone a assommé le Real Madrid dans son antre du Santiago Bernabeu (4-3). Une victoire de prestige qui ramène le champion catalan à 1 point de sa victime et de l'Atletico Madrid, nouveau leader.

    Iniesta fauché par Xabi Alonso comdamne le Real

    Intenable sur son aile gauche, Iniesta percute et s'en va défier, une fois encore, Carvajal. Le génie né à Fuentealbilla dans la Mancha, caresse le ballon et tente un dribble sur le défenseur madrilène. Le cuir passe mais pas le joueur. Venu en soutien, Xabi Alonso referme la porte sur le genou de l'artiste blaugrana qui s'effondre dans la surface de réparation. Comme quelques minutes auparavant, l'arbitre de la rencontre désigne le point de penalty. Avec la même froide précision, Lionel Messi se charge d'exécuter la sentence et envoie le ballon dans la lucarne. Pour la troisième fois de la soirée, l'avantage changeait de camp (4-3). Ce serait la dernière. Avec cette nouvelle réalisation, la troisième de sa soirée (Messi avait déjà inscrit un triplé face au Real Madrid lors de son tout premier Clasico en 2005 pour un match nul au Camp Nou, 3-3, ndlr), l'Argentin venait d'achever le rival merengue, comme un bourreau abaissant sa hache et détachant la tête du condamné sur le grand échafaud de la place publique. Vigoureux et imposant leader de la Liga deux heures plus tôt, le Real Madrid n'était plus qu'un pantin désarticulé, mis à bas par un champion dont on attendait le dernier souffle pour le précipiter dans sa tombe déjà creusée. L'arène bouillonnante du Santiago Bernabeu s'était tue, et n'y résonnait plus que les chœurs catalans, fiers de leurs champions.

    Cette exécution, le FC Barcelone l'a obtenue, au terme, d'une bataille exceptionnelle et d'une lutte infernale contre un adversaire redoutable. Plus fort, il l'a provoqué dans l'antre merengue, là ou le peuple blanc espérait destituer "l'usurpateur" et asseoir son nouveau règne.

    Le premier rôle pour Iniesta

    Iniesta déclenche les hostilités

    Il faut dire que du haut de son trône de leader et fort de ses 30 matches sans défaite, le Real Madrid s'avançait en monarque inébranlable, doté d'un jeu fluide et agréable serti par une efficacité chirurgicale. En face, Barcelone n'affichait pas les mêmes certitudes avec 3 défaites lors de ses 6 dernières journées de Liga, un niveau irrégulier et une actualité chaotique. Des éléments donnant donc un avantage relatif aux hommes de Carlo Ancelotti. Sauf qu'un Clasico n'est pas un match comme les autres et sa vérité lui appartient. Aussi, c'était bien les protégés de Tata Martino qui se mettaient en évidence les premiers. Bien que gêné par le pressing incessant et haut du Real, le club catalan assénait le premier coup après seulement 7’ de jeu. Suite à une phase de construction dans la pure tradition blaugrana, Messi servait de relais dans l'axe et décalait parfaitement Andres Iniesta côté gauche. Lancé, il prenait de vitesse son défenseur et pénétrait dans la surface de réparation ou il fusillait...avec son pied gauche, Diego Lopez d'une frappe brutale qui heurtait la transversale avant de faire trembler les filets. Sur sa première offensive, Barcelone faisait rompre la défense merengue et prenait l'avantage (1-0).

    Un but précoce qui eut le mérite de lancer les hostilités, évitant tout round d'observation, car ce Real Madrid ne se laissait pas gagner par l'abattement. Bien au contraire. Piqué dans son orgueil, le leader du Championnat laissait passer l’orage (Fabregas et Neymar ratant le but du break, ndlr) et répliquait par le jeu. Sur un centre mal négocié côté blaugrana, Karim Benzema était tout près de l'égalisation mais voyait sa frappe s'envoler au-dessus du but de la cage de Victor Valdès. Un premier avertissement. Un tir de semonce puisque Benzema n'allait pas rater deux fois sa cible.

    Benzema prend le meilleur sur Maxcherano

    La patte Benzemaria

    Très actif au cœur du jeu ou Ancelotti l'a replacé en début de saison, Angel Di Maria héritait du ballon sur la gauche de la surface de réparation. L'Argentin s'appliquait et délivrait une merveille de centre à l'attention de l'attaquant tricolore. Cette fois, avec un timing parfait, il s'élevait plus haut que Mascherano. Valdes touchait le ballon mais ne pouvait empêcher le but (1-1, 20e). Le Real revenait à hauteur de son rival. Pour un temps car les merengues ne se contentaient pas de ce retour et poussaient. Quatre minutes plus tard, le duo Di Maria-Benzema remettait ça. A nouveau servi sur l'aile gauche, le joueur de l'Albiceleste se jouait de Dani Alves et centrait. Esseulé aux 6 m, l'ancien lyonnais profitait d'une intervention complètement ratée de Mascherano. À bout portant, il ne laissait aucune chance au portier blaugrana. Ancelotti pouvait exulter et son banc se lever, en moins de cinq minutes, le Real Madrid venait de renverser la situation, ramenant Barcelone a ses errements défensifs. Benzema était même tout près du triplé sur un nouveau débordement du poison Di Maria dans un couloir droit barcelonais ravagé, mais Piqué sauvait les siens sur sa ligne.

    Messi égalise avant la pause

    Passé tout près de la correctionnelle, les Blaugranas repartaient à l'assaut. Sans temps mort, les deux rivaux se rendaient coup pour coup dans une atmosphère de KO. Alors qu'on pensait que le Real allait rentrer aux vestiaires avec ce petit d'avance, Barcelone surprenait son adversaire. Au terme d'une action confuse, Lionel Messi s'emparait du cuir, que Neymar n'avait pu exploiter, et le glissait au milieu des jambes de l'arrière garde madrilène. Diego Lopez ne pouvait que constater les dégâts. Logiquement, Blaugranas et Merengues atteignaient la pause à égalité après avoir offert 45 premières minutes prodigieuses de justesse et d'engagement.

    La valse des sanctions

    Le second acte reprenait sur les mêmes bases et voyait Cristiano Ronaldo entrer en scène. Discret jusqu’à présent, le Portugais avait besoin de 10’ pour forcer la décision. Parti depuis le côté gauche dans le dos d’un Neymar dilettante en défense, il obliquait sa course vers la surface et obligeait Mascherano à intervenir. L’Argentin laissait trainer le pied et déséquilibrait le Ballon d’Or quelques centimètres en amont de la surface de réparation. L’arbitre ne l’avait pas vu et indiquait pour la première fois de la soirée le point de pénalty.

    Cristiano Ronaldo redonne l'avantage au RealRamos expulsé par M. Mallenco

    L’ancien mancunien ne se faisait pas prier et exauçait les prières merengue en transformant lui-même la sanction. Dans le délire du Bernabeu, le Real Madrid menait 3-2.

    Une embellie avant les nuages de l’heure de jeu, moment choisi par Lionel Messi pour entrer en scène. Déjà passeur sur le premier but catalan et buteur ensuite, l’enfant de Rosario régalait Neymar d’une merveille de passe en profondeur, à ras de terre dans l’axe éliminant trois défenseurs. Le Brésilien croisait sa course pour éviter le retour de Ramos avant de tomber dans la surface. A vitesse réelle, un contact semblait avoir eu lieu entre les deux hommes. Un doute dissipé par le ralenti qui montrait Neymar s’écrouler seul. Udiano Mallenco commettait alors sa seconde erreur du soir et sifflait pénalty. Pire, il expulsait l’ancien Sévillan juste avant que Messi ne se charge de propulser une frappe croisée imparable dans le but gardé par Diego Lopez (3-3, 64e). Avec cette expulsion, le Real Madrid venait de perdre plus que son général défensif, il venait d’abandonner ses chances d’autant qu’Ancelotti sortait dans la foulée Benzema remplacé par Varane. Un choix tactique étonnant au vu de la prestation de l’attaquant tricolore et de l’apathie de Gareth Bale sur le flanc droit madrilène. Dès lors, l’intensité baissait et Barcelone semblait se contenter de faire tourner le ballon dans un jeu de conservation qu’il affectionne mais stérile jusqu’à ce nouvel éclair d’Iniesta et ce troisième pénalty, celui-là justifié.

    Lionel Messi, meilleur buteur de l'histoire du Clasico
    Au terme d’un match enlevé au niveau ahurissant, Barcelone relance le suspense dans une Liga bien indécise. Alors que l’on annonçait l’avènement du Real d’Ancelotti et la fin du règne de l’armée blaugrana, le FC Barcelone a refusé d’abdiquer pour revenir à une unité de son rival et du nouveau leader, l’Atletico Madrid. Non, le champion n’est pas mort, il respire encore et son souffle glace le sang de la capitale.

    Christopher Buet


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