• FC Barcelone
    Le FC Barcelone et le Real Madrid se retrouvent, ce samedi au Camp Nou, pour disputer ce premier Clasico de la saison. Un match à la saveur particulière et empreint d’une dualité exacerbée.
     
    Le Camp Nou est encore silencieux mais déjà ses fondations de béton tremblent. Elles tremblent chaque seconde, chaque minute, chaque seconde un peu plus. Bientôt l’enceinte catalane vibrera au rythme de ce feuilleton qui passionne la péninsule ibérique depuis cette demi-finale aller de Copa del Rey remportée par le FC Barcelone face au Real Madrid dans le minuscule Camp del Carrer Indústria et ses 6 000 places (2-1). Depuis ce 16 avril 1916, les choses ont bien évolué mais pas la rivalité qui oppose toujours les deux géants du football espagnole. Plus que jamais, blaugranas et merengues se disputent la suprématie d’un championnat qu’ils vampirisent depuis 10 ans et le sacre de Valence en 2004.
    En cette fin du mois d’octobre 2013, les barcelonais pointent en tête du classement mais surprise, ils ne sont pas suivis par leurs rivaux madrilènes. Auteurs d’un début de saison mitigé, ces derniers pointent à trois unités du leader azulgrana et à deux du voisin de l’Atletico Madrid. Malgré cette situation peu commune après 9 journées, ce 221ème Clasico aura des allures du duel au sommet.

    Gerardo Martino séduit déjà

    Tata adopté, Carlo pas gagné
     
    Un duel que se livreront en premier lieu Gerardo « Tata » Martino et Carlo Ancelotti. Après les nauséabonds affrontements envenimés par José Mourinho, un vent de fraicheur souffle sur les bancs des deux camps. En effet, le technicien argentin et son homologue italien vont connaître leur premier Clasico. Une grande première que l’un et l’autre n’aborderont pas avec la même sérénité.  Car si l’ancien entraîneur du Paris Saint-Germain sait qu’il n’a pas le droit à l’erreur, son vis-à-vis peut capitaliser sur un début de saison presque parfait. Inconnu à son arrivée cet été, Martino n’a pas tardé à imposer sa patte à la tête de la formation catalane. Sans renier l’identité de jeu du club, ce dernier a essayé d’imprimer plus de verticalité à la composition azulgrana et de restaurer un pressing quelque peu oublié.
    Plus que le jeu, il a également mis en place un turnover inexistant jusque-là. Conscient du caractère usant d’une saison en Europe, l’Argentin a décidé de faire tourner son effectif. Pedro, Xavi, Iniesta ont ainsi tous commencé au moins une fois sur le banc des remplaçants ; même Lionel Messi a dû y passer, chose incongrue quand on connaît l’appétit du natif de Rosario. Une politique forte et couronnée de succès pour Martino puisqu’il a réalisé le meilleur début de saison de l’histoire du club, en enchaînant 8 victoires en autant de match. A ce jour, son équipe, meilleure attaque de la Liga (28 buts), est invaincue toutes compétitions confondues. Un bilan dont ne peut pas se targuer Ancelotti. Son Real Madrid a peiné en ouverture de championnat avec un nul concédé à Villareal (2-2) et une défaite subie à domicile face à l’Atletico (0-1). Surtout, c’est le jeu déployé par la formation madrilène qui a laissé dubitatif. Approximatifs, les Merengue s’en sont souvent remis à leur homme providentiel, l’inarrêtable Cristiano Ronaldo et quelques coups de pouces du destin pour se sortir de matches mal embarqués.
     
    Isco et Neymar brillent, Bale se fait désirer
     
    Gareth Bale se cherche encore
    Pourtant, c’est peu dire que le Real Madrid a réalisé un recrutement de premier ordre pour entretenir son ambition avec Gareth Bale et Isco. Mais voilà, si ce dernier du haut de ses 20 ans n’a connu aucun souci à se fondre dans le collectif madrilène, faisant admirer sa délicieuse technique, on ne peut pas en dire autant du Gallois. Second transfert de l’histoire du jeu (91 millions d’euros), l’ancien joueur de Tottenham a débarqué hors de forme dans la capitale espagnole. Malgré un but marqué dès sa première apparition sous ses nouvelles couleurs (contre Villareal, ndlr), il allait connaître de multiples pépins physiques. Avec 3 matches au compteur mais un seul comme titulaire, Bale est loin d’avoir donné sa pleine mesure. Accepté par le vestiaire et notamment Cristiano Ronaldo, le Gallois devrait vivre sa deuxième titularisation contre Barcelone aux côtés du portugais et de Karim Benzema.
    Côté catalan, le mercato est une plus franche réussite. Alors que nombres de personnes doutaient de la capacité de Neymar à s’adapter à la dureté du football européen, le Brésilien a parfaitement réussi ses premiers pas. Humble, il a tout fait pour s’intégrer au vestiaire catalan, marquant son respect pour les anciens. Sur le terrain, l’ancien prodige de Santos a montré que l’on pourrait compter sur lui. En l’absence de Messi pendant trois semaines, touché à la cuisse comme toute la fin de saison dernière, Neymar a emmené l’attaque catalane et inscrit 2 buts. Des débuts prometteurs pour la perle brésilienne qui verra le retour du génie argentin pour ce Clasico.
     
    Cages en péril

    Casillas-Valdes, à la croisée des chameins

    Si les duels ne manqueront pas sur le front offensif où toutes les forces seront mobilisées de part et d’autre, derrière aussi on observe des oppositions intéressantes. A commencer par celle des gardiens. A Barcelone comme à Madrid, ce poste est en danger. Si Victor Valdès semble au sommet de son art, celui-ci a confirmé que cette saison serait sa dernière au sein du club balugrana. Formé à la Masia, le gardien international souhaite changer d’ère en juin, date de la fin de son contrat, et serait en contacts avancés avec l’AS Monaco.
    De son côté, Iker Casillas est un monument en péril. Mis sur le banc par José Mourinho pour s’être opposé à sa politique, le légendaire gardien madrilène pensait regagner la place qui lui revenait de droit. Mais l’arrivée de Carlo Ancelotti n’eut pas les conséquences attendues. Impressionné par les performances et l’investissement de Diego Lopez, le technicien italien a refusé de modifier la hiérarchie mise en place par son prédécesseur. Titulaire indiscutable en sélection et sur la scène européenne, Casillas devrait se contenter de sa condition de doublure pour ce Clasico. Une condition qui ne lui conviendra pas longtemps. L’ancien capitaine l’a déjà annoncé, son départ n’est écarté si jamais rien ne changeait.
     
    Carles Puyol, lui, sera à coup sûr parmi les acteurs de ce match prestigieux. Blessé au genou depuis plusieurs mois, le capitaine emblématique du FC Barcelone va retrouver sa place au cœur de la défense catalane. Il livrera un duel à distance avec un autre éclopé : Raphaël Varane. Victime d’une fracture du ménisque en mai dernier, le Français est de retour à la compétition et entend bien reprendre sa progression.
     
    C’est donc au complet que le FC Barcelone et le Real Madrid vont s’affronter pour ce nouveau Clasico. Duels d’hommes, opposition de style et enjeux animeront cet affrontement qui s’annonce déjà explosif entre des catalans leaders invaincus mais tenus en échec à Milan mardi (1-1) et des madrilènes en forme ascendante après leur probante victoire mercredi contre la Juventus Turin (2-1). Plus qu’un match, le Clasico est un feuilleton vibrant et incandescent, une histoire de suprématie.
     
    Christopher Buet

    votre commentaire
  • Casillas

    Relégué sur le banc depuis janvier, Iker Casillas songe à partir du Real Madrid. Il se serait laissé la première moitié de saison pour recouvrer sa place ou aller voir ailleurs.

    Un impensable scénario est peut-être en train de s'écrire à l'ombre du Santiago Bernabeu. Depuis plus de six mois, Iker Casillas doit s'asseoir sur le banc du Real Madrid, une situation qui pèse au champion du monde et double champion d'Europe espagnol. Selon plusieurs médias espagnols, "San Iker" envisagerait sérieusement de quitter le Real Madrid, où il est arrivé à l'âge de 9 ans. 

    La guerre avec Mourinho

    C'est à la fin du mois de janvier que les ennuis ont commencé pour le portier madrilène. Titulaire face à Valence, le natif de Mostoles se blesse lors d'un choc avec son défenseur Alvaro Arbeloa. En voulant dégager le ballon, ce dernier ne voit pas son gardien et frappe sa main. Victime d'une fracture du pouce gauche, Casillas est contraint au repos pour les trois mois à venir. Si on lui retire son plâtre en février deux semaines après son opération, sa rééducation s'étale jusqu'à début avril. Enfin rétabli, il pense pouvoir retrouver sa place dans le onze titulaire. Ce ne sera pas le cas. 

    Iker Casillas sur le bancEn guerre ouverte avec les cadres du vestiaire madrilène (Casillas et Sergio Ramos) depuis de longs mois, José Mourinho a saisi l'opportunité de cette blessure pour l'évincer. En s'attaquant à l'icône madrilène, le Portugais souhaite faire un exemple et réaffirmer son autorité. Pour avoir refusé de se soumettre, au contraire de Ramos, Casillas est écarté. Pour la première fois depuis 11 ans, il ne gardera pas la cage de la Maison Blanche alors qu'il est en forme. Jusqu'à la fin de la saison, il demeure la doublure de Diego Lopez, arrivé au mercato d'hiver, impeccable à chaque sortie. 

    Ancelotti recommence

    La cohabitation avec Mourinho est glaciale et l'idée d'un départ germe dans l'esprit de Casillas. Mais en touchant à l'icône, le technicien a commis une erreur. Presse et supporters ne lui pardonnent pas et le poussent à quitter le Real Madrid où ses relations avec le président se dégradent également. Quand il quitte le club madrilène, il apparaît clair que le capitaine de la sélection espagnole va retrouver sa place dans le but. C'est mal connaître Carlo Ancelotti.

    L'ancien coach du Paris Saint-Germain donne sa confiance à Diego Lopez pour l'ouverture de la Liga, samedi dernier (2-1). Touché dans son orgueil et énervé, "San Iker" aurait confié sa volonté de quitter Madrid lors du marché hivernal si la situation n'évoluait pas. 

    Barcelone sur le coup?

    « Je comprendrait qu’il ait envie de partir. Iker ne peut pas se permettre le luxe d’attendre »,  indique Bernd Schuster, entraîneur du Real Madrid entre 2007 et décembre 2008, dans L'Equipe. Partir mais où? Selon Punto Pelota, il disposerait de quatre offres sérieuses dont une de Manchester United et une autre... du FC Barcelone. L'émission de débat du groupe Intereconomia assure que l'encadrement du club catalan aurait déjà pris contact avec l'entourage du joueur.

    Le programme de la chaîne Cuatro, "Tiki-Taka" indique qu'une réunion serait prévue, ce mercredi 21 août, entre le président Sandro Rosell, le directeur sportif Andoni Zubizarreta et le vice-président financier Javier Faus afin de discuter du transfert de Casillas. Les blaugranas sont très intéressés car Victor Valdes a déjà annoncé que cette saison serait sa dernière en Catalogne. Selon As, toutefois, le gardien de 32 ans voudrait tout tenter pour regagner sa place dans la Maison Blanche.

    Christopher Buet


    votre commentaire
  • Gerardo Martino

    Nouvel entraineur du Barça pour les deux prochaines années, Gerardo Martino est un technicien au passé bien garni, reconnu pour le succès de ses méthodes.

    Gerardo 'Tata' MartinoVisage de bon père de famille surmonté d’une crinière argentée, Gerardo Martino salue la foule, les yeux emplis d’émotions. A 50 ans, cette ancienne gloire du football argentin a annoncé qu’il allait quitter les Newell’s Old Boys, son club de cœur. Pour lui avoir apporté un titre en ce mois de juin 2013 et joué près de 15 ans sous ce maillot rouge et noir, le peuple de Rosario l’acclame.

    Quelques semaines plus tard, Gerardo Martino vient d’accepter la lourde tâche de perpétuer le cycle victorieux du FC Barcelone, initié depuis 2006 par Frank Rijkaard et pérenniser par Pep Guardiola à partir de 2009. Si son arrivée est due au départ forcé de Tito Vilanova, victime d’une rechute de son cancer à la glande parotide, elle n’en répond pas moins à une certaine logique.

    La politique catalane

    Surprenante pour le grand public, cette nomination confirme la ligne de conduite adoptée par la direction catalane depuis une décennie. Quand il a débarqué en 2003, Frank Rijkaard avait pour seule expérience en club un court passage au Sparta Rotterdam conclu par une relégation. En 2008, Joan Laporta a choisi de miser sur Pep Guardiola qui n’avait jamais été à la tête d’un effectif professionnel, tout comme Tito Vilanova en 2012. Martino, lui, a plus de vécu sur un banc que tous ces hommes mais il ne connaît pas l’Europe.

    Le fils spirituel de Marcelo Bielsa

    Marcelo BielsaL’homme ressemble à Marcelo Bielsa, l’entraîneur de l’Atletic Bilbao. Même allure, mêmes mimiques, même exigence tactique. Dépositaire du jeu de Bielsa aux Newell’s Old Boys (comme l’était Guardiola dans la Dream Team de Cruyff), Martino s’est approprié les valeurs prônées par « El loco (le fou) ». Ses équipes (en 4-3-3) imposent systématiquement un pressing très haut.

    Rigoureux, il aime aussi le beau jeu. Sous sa conduite, les Newell’s Old Boys ont remporté le tournoi de clôture avec la meilleure attaque (40 buts en 19 matches). Le style? Le « toque », ce jeu fait de redoublement de passes courtes et rapides, pratiqué en Catalogne.

    Le choix de Messi

    Messi-XaviLionel Messi n’est pas étranger au recrutement de son compatriote. Le quadruple Ballon d’Or, déjà sondé par son président lors de l’achat de Neymar, a milité en faveur de Martino. « C'est un grand entraîneur et nous avons tous vu ce qu'il a fait dans le championnat de clôture, la façon dont ça a fini et comment il a géré la situation. Il a pris l'équipe, il l'a fait bien jouer, et tout le monde le respecte pour ça », explique le Barcelonais dans Olé. Comme Messi, il est né à Rosario et a joué pour les Newell’s Old Boys. Légende vivante (une tribune du stade porte son nom), l’ancien milieu relayeur était l’idole du père de « La pulga ».

    Un entraîneur à succès

    Martino s’est construit sa réputation remportant par trois fois le championnat national avec le Club Libertad (2002 et 2006) et Cerro Porteno (2004) au Paraguay. Lors du second titre avec le Libertad, son équipe est allée jusqu’en demi-finale de la Copa Libertadores (la Ligue des Champions sud-américaine, ndlr). Une performance que le meilleur entraineur d’Amérique du Sud en 2007 a réédité la saison dernière à la tête des Newell’s Old Boys, avec qui il a gagné le tournoi de clôture argentin.

    Avant de rentrer en Argentine, il avait été sélectionneur du Paraguay durant 3 saisons, atteignant les quarts de finale de la Coupe du Monde 2010 et la finale de la Copa America en 2011.

    Il a joué à Barcelone

    Auteur de plus de 450 matches avec les Newell’s Old Boys et élu meilleur joueur de l’histoire du club argentin, Martino a fini sa carrière à… Barcelone. Précisément le Barcelona SC, club créé, en 1925, sur le modèle du champion d’Espagne par des socios catalans, installés à Guayaquil, capitale économique de l’Equateur.

    Il fait confiance aux jeunes

    Surnommé « Tata » pour son côté paternaliste et directif (tata signifie papa dans la campagne argentine, ndlr), Gerardo Martino aime donner sa chance. Pas moins de 14 joueurs formés au club ont participé à la conquête du tournoi de clôture en 2013. Cette confiance accordée aux jeunes ne peut que plaire au Barça, qui axe son avenir sur son centre de formation, la Masia.

    Christopher Buet


    votre commentaire
  • Guardiola-Bayern

    Un an après son départ du FC Barcelone, Pep Guardiola revient sur le banc du Bayern Munich. Un choc entre deux visions du football: la rigueur allemande et le romantisme catalan. Ce mariage est-il viable?

    Certains y voient une union de raison entre le meilleur entraîneur du monde et l’actuelle meilleure équipe d’Europe, d’autres y voient une incompatible association entre deux mondes antinomiques: le mécanique football bavarois et l’onirisme catalan. Quoiqu’il en soit, Pep Guardiola et le Bayern Munich ont uni leurs destins pour les 3 prochaines années. Qu’est-ce qui va changer en Bavière, élément de réponses.

    Pour Guardiola

    - Fini les entraînements à huis clos. Adepte des séances tactiques et physiques fermées aux regards extérieurs, le technicien catalan va devoir composer avec la tradition munichoise qui veut que les supporters puissent assister aux entraînements de leurs joueurs favoris.

    - S’inscrire dans la durée. Qu’on le veuille ou non, Pep Guardiola a toujours aimé se protéger. Ainsi depuis qu’il a été intronisé sur le banc barcelonais en 2008, il a toujours paraphé des contrats courts. Au Bayern, son contrat porte sur 3 saisons. Un engagement qu’il va devoir honorer.

    - Des dirigeants plus critiques? Contrairement à Barcelone où le président est élu, par les socios pour 7 ans, le Bayern est géré par ses anciennes gloires (Rummenigge, Uli Hoeness). Le rapport de travail sera forcément différent.

    - Un championnat inédit. Passé par Brescia, Barcelone, le Qatar ou le Mexique, l’homme aux 3 Ligues des Champions (1992 comme joueur, 2009 et 2011 comme coach) n’a jamais tâté le football allemand.

    - Un plan de jeu à revoir. « Il va venir avec ses trucs. On n’est pas Barcelone, on est le Bayern, il devra faire avec », prévenait Ribéry début juin sur RMC. Le message est clair, Guardiola va devoir composer avec une équipe championne d’Europe et d’Allemagne « en parfait fonctionnement » (dixit Heynckes) qui n’entend pas bouleverser son équilibre. Puis, Xavi n’est pas là, Iniesta et Messi non plus.

    - Une autre mentalité. Si à Barcelone, les socios se rendaient au Camp Nou comme on va à l’opéra pour voir une belle symphonie, à Munich, les supporters et les dirigeants ne jurent que par les trois points. Jürgen Klinsmann et ses préceptes de jeu n’y ont pas survécu.

    - Klopp plutôt que Mourinho. Après avoir goûté au manège médiatique portugais, il va se frotter à l’idéologie Klopp, sorte d’alter-ego à la sauce germanique, comprendre moins classe et plus volubile.

    - Le fils de Cruyff. Guardiola incarne le « cryuffisme », cette idée du football total. A Munich, il débarque dans le fief de Franz Beckenbauer, antithèse du « Hollandais Volant ». Conflit en vue?    

    Pour le Bayern

    - Un staff barcelonais. Guardiola sera le premier espagnol à s’asseoir sur le banc munichois. Pour l’accompagner, il a débauché…ses anciens assistants de Barcelone. Chargés d’étudier les adversaires en Catalogne, Domènec Torrent et Carles Planchart l’ont déjà rejoint dans le Sud de l’Allemagne 

    - Une culture différente. Si Munich a accepté de confier son projet à Pep Guardiola, c’est qu’il a accepté de voir son équipe se transformer. Si la formation emmenée par Franck Ribéry ne devrait pas être dépaysée quant à la rigueur tactique demandée, elle va devoir s’adapter aux standards du catalan: pressing haut, jeu à une touche, construction méticuleuse et utilisation à outrance de la largeur.

    - Vers une révolution? Si le jeu peut changer, les hommes également. Le lent Gomez cherche à partir quand Arjen Robben paraît menacer dans un système où l’individualisme n’a pas sa place. L’atomique Mario Götze a les qualités pour devenir l’Iniesta de Guardiola.

    - Les jeunes au cœur. Le Catalan est un formateur. S’il a amené à maturation des joueurs comme Busquets ou Pedro, il a donné sa chance à de nombreux autres: de Bojan à Bartra en passant par Thiago Alcantara. A Munich, son fonctionnement sera le même, la Masia en moins.

    Christopher Buet


    votre commentaire
  • équipe Tahiti

    Invité surprise de la Coupe des Confédérations, Tahiti participe à sa première compétition internationale de son histoire. Présentation de 138e nation au classement FIFA.

    Espagne-Tahiti, non cette affiche n’est pas une celle d’un match de beach-soccer ou d’un jeu vidéo mais celle d’une grande compétition de la FIFA. Le jeudi 20 juin, les « amateurs » tahitiens défieront les champions du monde et double champions d’Europe espagnols. « Vous imaginez, pour un Tahitien, jouer contre Iniesta, Xavi? », hallucinait Marama Vahirua dans L’Equipe. Un rêve inenvisageable voilà encore 5 ans que la Coupe des Confédérations va réaliser. Pour sa neuvième édition, cette compétition sous-évaluée réunie pourtant les champions de chaque continent: l’Espagne et l’Italie pour l’Europe, le Nigéria pour l’Afrique, le Japon pour l’Asie, le Mexique pour l’Amérique du Nord, l’Uruguay pour l’Amérique du Sud et donc…Tahiti pour l’Océanie. Jamais vu à ce niveau, la sélection tahitienne fait figure d’intrus au milieu de ce prestigieux plateau. Portrait des Toa Aito (homme de fer en tahitien, ndlr) à l’heure d’affronter l’Espagne, championne du monde et double championne d’Europe en titre.

    Pourquoi Tahiti est là?

    Tahiti coupe OcéanieL’équipe emmenée par Eddy Etaeta doit sa qualification à un heureux concours de circonstance. L’Australie a longtemps trusté la place réservée au champion de l’Océanie (3 participations). Mais faute de concurrence, la sélection Aussie a rejoint en 2006, la confédération asiatique de football, libérant de fait une place. En l’absence de l’Australie, la Nouvelle-Zélande aurait du représenter l’Océanie mais les All-Whites ont perdu en demi-finale de la dernière Coupe d’Océanie (0-2 contre la Nouvelle-Calédonie). Profitant de ce faux-pas, Tahiti a remporté la compétition, pour la première fois de son histoire, en gagnant ces 5 matches et obtenu le droit de représenté l’Océanie à la Coupe des Confédérations.

    22 amateurs pour 1 professionnel

    Incongruité à l’heure du professionnalisme, la sélection de Tahiti est composée en grande majorité de joueurs présentant un statut amateur. Sur les 23 joueurs convoqués au Brésil, ils sont 22 à évoluer sous ce statut particulier. Seul Marama Vahirua, champion de France avec Nantes en 2001, a percé au plus haut niveau et fait du football son métier. Ainsi, on retrouve parmi les joueurs un alpiniste ou encore un auditeur financier. « L’ambiance est très agréable voire un peu folklorique (…) Comme je leur dis, dans deux semaines, vous retournez au travail, alors savourez ! », s’amuse Vahirua.

    Une première pour VahiruaMarama Vahirua

    Aussi étrange que cela puisse paraître, cette compétition marquera les premiers pas de Marama Vahirua en équipe nationale tahitienne. « Ca fait bientôt seize ans que je fais de la publicité pour mon pays à chaque but marqué. Pour la première fois, je vais pouvoir porter le maillot de Tahiti. Et si je marque, je pagaierai avec encore plus de fierté », confiait l’attaquant à L’Equipe samedi. S’il n’a jamais porté le maillot de son île natale, le joueur de 33 ans a été sélectionné à 6 reprises avec l’équipe de France Espoirs.

    Une sélection depuis 1989

    Collectivité d’Outre-Mer rattachée à la France mais jouissant d’une relative autonomie, Tahiti dispose de sa propre fédération de football depuis maintenant 24 ans, de son drapeau et de son propre hymne (Ora’O Tahiti Nui). Petite particularité, l’hymne tahitien ne comporte pas de musique, aussi la Fédération a du enregistrer une mélodie sur un CD afin de la transmettre à la FIFA, comme le stipule le règlement. Toutefois, celle-ci n’est pas indépendante et demeure sous la tutelle de la Fédération Française de Football (FFF).

    L’acte fondateur égyptien

    Si Tahiti est, aujourd’hui, en lice dans cette Coupe des Confédérations, c’est en parti grâce à l’expérience du Mondial des moins de 20 ans disputé en 2009 en Egypte. Pour sa première compétition internationale, Tahiti avait payé cher son apprentissage encaissant 21 buts sans parvenir à en inscrire (0-8 contre l’Espagne et le Vénézuela, 0-5 contre le Nigéria). Au Brésil, huit joueurs ayant participé à cette expérience égyptienne sont présent dans l’effectif.

    Jonathan TehauUne histoire de famille

    L’Italie avait ses Maldini, l’Angleterre ses Ferdinand, Le Ghana ses Ayew, Tahiti a ses Tehau. Dans la sélection emmenée au Brésil, l’équipe compte dans ses rangs quatre joueurs portant ce nom: Jonathan (25ans) l’aîné de la fratrie, Lorenzo et Alvin (24 ans) les jumeaux et Teaonui (20 ans) le cousin. Les trois derniers sont considérés comme le futur de la sélection tahitienne et ont participé à la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2009 en Egypte.

    L’héritage de Lionel Charbonnier

    Le plus méconnu des champions du monde 1998 a beaucoup œuvré à la tête de la sélection tahitienne. C’est sous ses ordres que l’équipe des Toa Aito a pris part à la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2009. Il a également été responsable de la politique d’élite tahitienne.

    Christopher Buet


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique