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    Enjouée et passionnante, Sara Errani (25 ans) vit sa vie comme elle l’entend. Entre satisfaction et ambition, elle se raconte un peu. Extrait d’une interview réalisée par rolandgarros.fr.

    Votre père était marchand de fruits et légumes, pourtant c’est lui qui vous a initié au tennis. C’est un peu improbable, non ?

    Pour vous oui, pas pour moi. Car il est fan de tennis et l’a toujours été. Il a commencé avec mon frère Davide, et quand je l’ai vu s’amuser, ça m’a donné envie. J’ai commencé à cinq ans et j’ai tout de suite aimé. En outre, mon père était courtier pour des supermarchés, pas vendeur (sourire). 

    Quand avez-vous réalisé que vous pourriez devenir professionnelle ?
    À 12 ans. La fédération italienne avait organisé un tournoi avec les meilleures joueuses de ma catégorie d'âge. Nous étions 64 et je suis allée en finale. Là, j’ai pris conscience que, peut-être, je pouvais faire une carrière. Dans la foulée, je suis partie un an à l’Académie Bollettieri, puis j’ai commencé à voyager pour disputer des tournois. 

    Qu'auriez-vous fait si vous n’aviez pas été joueuse de tennis ?
    J’aurais été professionnelle en basket ou en football. J’ai joué trois ans au basket en club, et un an au foot. Ce sont mes deux sports préférés avec le tennis, donc si ça n’avait pas été l’un, ç'aurait été l’autre (rires)

    Vous avez passé quatre saisons de suite dans le top 50, mais en ne gagnant, avant cette année, que deux tournois, dont le dernier en 2008. Avez-vous inventé le concept de régularité frustrante ?
    Pas du tout (rires) ! Je n’ai jamais été frustrée. Même quand, après 2008, je n’ai rien gagné (elle a depuis, cette année, remporté trois titres sur terre, ndlr), j’ai réalisé de belles saisons, avec des demi-finales et quelques finales. J’ai toujours senti que je progressais, et mon approche c’est de prendre les choses comme elles viennent. Là, en ce moment, je joue vraiment bien, je me sens à l’aise dans mon tennis. C’est encore plus important que les résultats, même si c’est un grand bonheur d’être en finale.

    Vous aimez les sports collectifs, est-ce pour ça que vous avez du succès en double (8e mondiale de la spécialité) ?
    C’est surtout parce que je joue avec Roberta Vinci, ma meilleure amie (ndlr : elle disputera la finale du double par ailleurs). Elle est plus vieille que moi et a beaucoup d’expérience, donc en plus cela m’aide à progresser et être une meilleure joueuse en simple. J’adore le double, je m’amuse et comme ça marche bien, automatiquement ça donne envie de continuer. 

    Votre tournoi préféré est Acapulco. Est-ce parce qu’il se déroule sur terre battue, votre surface favorite, ou pour sa soirée des joueurs sur la plage ?
    (rires) Parce que je l’ai gagné, surtout ! C’est un super tournoi, et c’est vrai que le cadre extra-tennistique est fantastique, avec la plage et les paysages. Quand tu n’es pas sur le court, tu es contente d’être là. Et puis il y fait chaud et c’est un climat que j’aime bien, pour jouer ou non. 

    Qui étaient vos idoles lorsque vous étiez adolescente ?
    Michael Jordan et Andre Agassi. 

    Le premier privilège dont vous aimeriez disposer maintenant que vous êtes plus connue ?
    Aucun, j’aime ma vie comme elle est et j’ai envie de garder les gens bien qu’il y a autour de moi. 

    Vous ne quitteriez même pas Massa Lombarda, votre petite ville de 8000 habitants près de Bologne ?
    Non (rires) !


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    Dans des styles radicalement différents, Maria Sharapova et Sara Errani se sont qualifiées pour la finale dame de Roland Garros aux dépends de Petra Kvitova et Samantha Stosur. Une histoire de première entre les deux jeunes femmes puisque l'Italienne disputera sa première finale en Grand Chelem quand la Russe cherchera à remporter son premier Roland Garros, le dernier manquant à son palmarès.

    A chaque jour son histoire, à chaque jour ses émotions. En cette journée dédiée à la femme (le court n°1 avait été spécialement affublé d'une saillante terre battue rose), le tournoi parisien a réservé de nouvelles émotions à ces spectateurs. De belles émotions pures et sincères de femmes différentes mais liées par un destin finalement commun. L'une est la surprise du tournoi, une illustre inconnue du grand public mais une joueuse de tennis remarquable, l'autre est la "diva" du circuit WTA, une star planétaire rêvant du trône du tennis féminin. Entre Sara Errani et Maria Sharapova, c'est donc tout un monde qui se pose et pourtant aujourd'hui, il n'y avait qu'un pas entre elle.

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    Première à entrée en piste, Sara Errani confirma les belles impressions qu'elle avait laissé à tous les observateurs et spectateurs du tournoi. Proposant un tennis chatoyant, tout en variété à l'image de son aîné Francesca Schiavone mais avec moins de puissance, la jeune femme de 25 ans a imposé son jeu en patronne sur le court. Guère perturbée par le report d'une heure de la demi-finale, Errani mis simplement deux jeux pour entrer dans son match et mettre en place son tennis. Porté par un jeu de jambe efficace et une combativité de tous les instants, l'Italienne parvenait à contrer la puissance adverse et à orienter le jeu sur le revers de Stosur. Loin de s'écrouler face au service kické de l'Australienne, c'est elle qui faisait la différence à 5-5. Variant le jeu, elle poussait son adversaire à la faute comme elle le fit avec Kerber au tour précédent. Après avoir pris le service de Stosur, elle concluait la manche avec autorité (7-5). Le rêve continuait.

    Mais Samantha Stosur n'eest pas une débutante. Aussi, la vainqueur du dernier US Open qui fut également finaliste ici en 2010, se rebiffa dès l'entame de la seconde manche. Harcelant, la 24ème mondiale, elle se mit à lâcher ses coups. Assomée par la première balle de service retrouvée de Stosur et saoulé de coups, Errani vit les jeux défilés comme les nuages dans le ciel. 6-1, l'Australienne venait de revenir dans le match. Pas pour longtemps néanmoins. Retrouvant ses jambes et son punch, la Bolognaise se détachait rapidement dans l'ultime set pour mener 3-0. Pour l'honneur, la 6ème mondiale allait recoller avant de céder sous le poids des fautes directes (48 au total). Hermétique à la pression (un comble pour celle qui tirailler par la pression ne peut s'empêcher d'aller aux toilettes à maintes reprises avant ses matches), c'est Errani qui venait chercher sa victoire après 2h01 de jeu. A 25 ans, elle venait de s'offrir sur cet ultime coup droit gagnant (le 22ème de sa partie) et pouvait s'effondrer sur le court. Deux ans après Schiavone, Errani représentera l'Italie en finale d'un Grand Chelem.

    Sharapova en patronne

    Et samedi, c'est une valeur sûre du circuit qu'elle retrouvera face à elle en la personne de Maria Sharapova. Entre les gouttes et sous un ciel tantôt menaçant tantôt ensoleillé, la Russe n'a pas laissé la moindre chance à une Petra Kvitova, bien trop maladroite pour prétendre à mieux. Visiblement pas en rythme, la lauréate du Masters ne saisissait pas ses occasions en début de match sur les deux premiers jeux de service adverse et concédait finalement son engagement sur une faute grossière en coup droit, résumé de la rencontre disputée par la Tchèque. Loin de son niveau de l'an passé où elle avait notamment écrasé Sharapova en finale de Wimbledon, Kvitova concédait la première manche 6-3.

    Plus tranchante, plus sereine, plus précise et certainement plus préparée, Sharapova ne baissait pas de pied dans le 

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    second acte et enfonçait même le clou, dictant son rythme à l'échange. Dans le vent, elle s'emparait à nouveau de l'engagement de la Tchèque pour se détacher à 3-1 en sa faveur. Refaisant son retard, la numéro 4 mondiale cédait à nouveau sous la pression et l'intensité de la Russe. Lâchant son service à 3-4, elle offrait à Sharapova l'occasion de conclure. Une occasion que la numéro 2 mondiale saisissait sans se faire prier en expédiant un ace magistrale sur seconde balle au T (6-3). Maria Sharapova pouvait lever les bras au ciel. Avec cette victoire, elle s'offrait sa première finale à Paris, pas si mal pour une joueuse qui se comparait à "une vache sur de la glace" en évoquant sa relation à la terre battue. Une finale synonyme de première place mondiale. En effet grâce à son beau parcours et à la défaite prématurée de Victoria Azarenka, elle retrouve un trône qu'elle avait occupé en août 2005. Mais l'esprit de la russe est déjà tourné vers samedi où elle tentera de remporter son premier titre du Grand Chelem depuis 2008 et surtout son premier Roland Garros, seul titre Majeur manquant à son illustre palmarès.

    Une journée pleine d'émotion donc comme le tennis nous en offre si souvent. Samedi, ce sont deux joueuses radicalement différentes qui se feront face. La petite nouvelle face à la nouvelle patronne. Dans un tableau féminin follement réjoussiant, la finale de samedi sera une opposition des genre quand l'intelligence de jeu rencontre la puissance. Mais qu'importe, à Paris, la terre est une terre ocre de joie, pour le plus grand bonheurs des filles.

    Christopher Buet


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    Malgré le vent et la fraicheur qui s’étaient abattu sur les courts parisiens, Nadal, Ferrer et Almagro n’ont pas fait de détail et ont rallié les quarts de finale. Murray s’est lui aussi qualifié aux dépends de Gasquet quand Tsonga et Del Potro ont fini le travail.

    A tout seigneur, tout honneur. Comment ne pas évoquer la nouvelle performance de Rafael Nadal ? Plus qu’une performance, c’est une véritable démonstration de force que le Majorquin a offert aux spectateurs du court Suzanne Lenglen. Ce lundi, le numéro 2 mondial devait passer son premier test de la quinzaine face à la tête de série n°13, l’Argentin Juan Monaco. Mais le Rafael Nadal qui a débarqué à Paris, il y a un peu plus d’une semaine, n’est pas un joueur comme les autres. Contesté en 2011, le seigneur de la terre battue semble vouloir rétablir sa vérité et se fait une joie d’imposer sa loi sur l’ocre. Après n’avoir fait qu’une bouchée de Simone Bollelli, Denis Istomin ou Eduardo Schwank, le sextuple vainqueur de Roland Garros a littéralement atomisé Juan Monaco en huitième de finale. En effet, il ne laissa que 2 malheureux jeu pour consolation, le temps de mener 2-1 avant de subir la tempête majorquine et d’encaisser 17 jeux consécutifs. Comme un taureau dans l’arène dictant son rythme au toréro, Nadal a empalé l’impuissant Monaco en un peu moins de 2h (6-2 6-0 6-0). Irrésistible, Rafael Nadal sera, sans surprise, au rendez-vous des quarts de finale.

    Et pour défier le roi de l’ocre et tenter de le faire tomber de son inaccessible trône, le sort propose Nicolas Almagro. L’Espagnol s’est montré, lui, aussi très efficace. Moins impressionnant que son compatriote, il n’aura toutefois pas perdu de temps sur le court en battant Janko Tipsarevic en trois sets et 2h13 (6-4 6-4 6-4). Inutile de préciser que le natif de Murcie devra sortir le match de sa vie et plus encore pour espérer taquiner le roi Majorquin en ses terres.

    Ferrer en mode croisière

    David Ferrer semble se complaire de l’indifférence que lui confère l’ombre plus qu’imposante de Rafael Nadal. Sans faire parler de lui, le 6ème joueur mondial a tranquillement composté son billet pour les quarts de finale, stade qu’il avait atteint à deux reprises en 2005 et 2008. Il s’agirait d’ailleurs de ne pas sous-estimer Ferrer qui réalise un tournoi en tout point exceptionnel. En effet, derrière Nadal, il est sans nul doute, le joueur qui fait la plus grosse impression sur la terre battue de Roland Garros. Encore aujourd’hui, il n’a pas laissé la moindre chance à son compatriote Marcel Granollers mais seulement 5 petits jeux. Compact comme à son habitude, il a mis la pression à son adversaire, sans jamais lui donner de points faciles. Indéboulonnable, Ferrer a fini le travail en 1h51, rejoignant le clan de l'Espagne triomphante et a préservé son capital énergétique. Une économie qui ne devrait pas être superflus puisqu’en quarts, il retrouvera sur sa route, un morceau de choix en la personne d’Andy Murray.

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    Touché au dos, le numéro 4 mondial n’a pourtant pas cillé au moment d’affronter Richard Gasquet sur le court Philippe Chatrier. Si le Biterrois a écœuré l’Ecossais dans une première manche où l’on retrouvait le Richard laissé au tour précédent où il remporta 15 jeux d’affilée face à Tommy Haas (6-1), c’est bien Murray qui faisait la différence. Ce dernier remportait la deuxième manche 6-4 avant de profiter d’une baisse de régime du tricolore dans la troisième (6-1). Mené 2 sets à 1, agacé par l’attitude trompeuse de son adversaire et repoussé deux mètres derrière sa ligne de fond, Gasquet ne fit que de la résistance dans le quatrième acte. Une résistance courageuse mais vaine. A l’expérience, Andy Murray élimine Gasquet sous les yeux d’un public français médusé en 4 sets et 2h30 de jeu (1-6 6-4 6-1 6-2).

    Tsonga défiera Djokovic

    Avant ces rencontres, Jo-Wilfried Tsonga avait assuré l’essentiel face à Stanislas Wawrinka.  Pourtant, le retour sur le 

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    court fut compliqué pour le numéro un français. Menant 3-1, break en poche après l’interruption du match la veille, Tsonga voyait son avantage effacé dès la reprise, ce matin et Wawrinka égaliser à 4-4. Mais le Manceau est un compétiteur et en bon combattant, il finit par rendre les coups au Suisse qui cédait finalement après 4h06 de match (6-4 7-6 3-6 3-6 6-4). Le scénario de l’an passé qui avait vu le Suisse revenir à deux sets partout avant de l’emporter n’était plus que de l’histoire ancienne. Un genou à terre, Jo-Wilfried Tsonga pouvait savourer ; il allait bien gouter aux quarts de finale de Roland Garros. « Quand je suis arrivé sur le court, je me suis dit : 'oh là là, la galère'. Je suis content de continuer et je suis sûr que demain (mardi), je vais être en forme »a déclaré le Français avant d’évoquer son prochain match face à Novak Djokovic « Ce sera plus dur pour lui parce que lui a besoin de gagner. Pour moi, pour l'instant, j’ai réalisé mon meilleur résultat jusqu'à présent. Tout ce qui est à venir, c'est du plus. Bien entendu, je serai libéré sur le court parce que je n'aurai strictement rien à perdre contre ce joueur qui est numéro un mondial. »

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    Dans la même situation que Tsonga la veille, Juan Martin Del Potro et Tomas Berdych ont poursuivi leur empoignade. Menant deux sets à un avant la reprise, l’Argentin est revenu avec des initiatives sur le court Suzanne Lenglen, ce lundi matin. Après s’être rapidement détaché (4-1), il a vu Berdych revenir au score avant de profiter d’un jeu de service raté du Tchèque pour mettre un terme au débat et s’imposer 7-5 dans la quatrième manche. Gêné durant toute la première semaine par des douleurs au genou gauche, la Tour de Tandil aura vacillé deux tours avant de retrouver son niveau face à Cilic puis Berdych. Avec cette victoire, il atteint le stade des quarts de finales pour la seconde fois de sa carrière après 2009. Comme il y a 3 ans, il retrouvera, ce mardi, une vielle connaissance qui l’avait cette année là privé de finale, le Suisse Roger Federer.

     

    Christopher Buet


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