• Dans un match plus compliqué que prévu, l’Espagne aura lutté et attendu la fin de la seconde période pour enfin tromper la vigilance d’une équipe chinoise disciplinée et décrocher une troisième victoires en autant de matches de préparation.

    Voir la moue renfrognée de Vicente Del Bosque au coup de sifflet final, en dit beaucoup sur la prestation livrée par son équipe face à la Chine à l’occasion de ce dernier match de préparation avant l’Euro 2012. Dans la touffeur du stade olympique de Séville, l’Espagne aura certes triomphé grâce à un but de David Silva en toute fin de match (84ème) mais aura aussi et surtout montré des signes inquiétants tant en attaque qu’en défense. La première mi-temps des champions d’Europe fut d’ailleurs la plus trouble.

    En effet, loin de se laisser impressionner, c’est bien la Chine qui prenait les devants et avait le bénéfice des initiatives. Ainsi, les joueurs d l’Empire du Milieu manquèrent de peu d’ouvrir la marque. A l’issue d’une action de génie (la première) des espagnols qui ne parvenaient à faire fructifier le corner suivant, les chinois amorcèrent un contre éclair et prenait à revers la défense ibère. Il fallait alors un Casillas déterminant devant Zheng Zhi pour empêcher la Chine d’ouvrir le score. Dix minutes plus tôt déjà, les hommes en rouge avaient failli trouver l’ouverture par Junmin qui sur la droite de la défense espagnole profitait du marquage trop lâche d’Arbeloa et d’Albiol pour tirer et solliciter le portier madrilène.

    C’est donc sur un score nul et vierge que les deux formations rentraient au vestiaire. Une première mi-temps bien terne pour une Roja fébrile tout de bleu vêtu et qui n’aura rien proposer face au bloc asiatique.

    Iniesta change tout

    Mécontent du visage offert par son équipe, Vicente Del Bosque profitait des 6 changements offerts par le format des matches amicaux pour faire tourner son effectif et apporter un peu plus de créativité. Si Valdes remplaçait Casillas dans les buts, c’est bien devant que Del Bosque bouleversait sa formation. Fantomatique et vendangeant le seul ballon exploitable qu’il reçu d’une frappe trop croisée (31ème), Alvaro Negredo cédait sa place à Fernando Torres. Jesus Navas et surtout Andres Iniesta faisaient, eux aussi, leur apparition en lieu et place de Busquets et Xavi.

    Dès lors, l’Espagne changea de visage. Sous l’impulsion d’un Andres Iniesta, qui justifia à merveille son surnom d’ « accélérateur de particules » apportant fluidité et spontanéité au jeu offensif espagnol, le champion du monde asphyxia son adversaire. A la 53ème, le soliste catalan combinait avec Silva et obtenait un corner. Le début d’une longue période de domination car valeureux mais plus en mesure d’assurer les tâches offensives, l’équipe entrainée par José Camacho se contentait de défendre face aux assauts répétés des coéquipiers de Xabi Alonso. La dernière demi-heure se résuma à un attaque-défense d’école. Ainsi à la 61ème, Albiol était tout proche de trouver l’ouverture mais voyait sa tête au second poteau heurter la barre transversale. Deux minutes plus tard, c’est le virevoltant Iniesta qui touchait du bois après un petit festival face à trois défenseurs dans la surface.

    La pression se faisait de plus en plus sentir quand Torres manquait deux nouvelles occasions coup sur coup. Servi par une merveille de louche d’Iniesta dans le dos de la défense, il butait sur Cheng Zhen  qui retardait l’inéluctable (69ème). Après encore deux parades devant le natif de Fuentealbilla et Silva, le portier chinois finissait par céder. Suite à une nouvelle accélération de l’inarrêtable Iniesta qui perça le flan droit adverse, c’est David Silva en retrait qui poussait le ballon dans les filets adverses et récompensait la domination de la Roja. 1-0, le match était bouclé.

    Sans briller, l’Espagne s’impose donc face à une Chine, étonnante de cohésion et de résistance, et termine sa phase de préparation par une troisième victoire en autant de matches. Cependant, le champion d’Europe a montré d’inquiétants signes de fébrilité durant cette rencontre et devra faire preuve de plus de rigueur en défense et de réalisme devant le but pour espérer défendre son titre en Pologne et en Ukraine.

    Christopher Buet


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    On peut faire dire ce qu’on veut à des statistiques, mais il est des chiffres qui parlent d’eux-mêmes et ne peuvent être détournés. En ce samedi ensoleillé Porte d’Auteuil, joueurs et joueuses se sont prêtés au jeu des chiffres avec une mention spéciale pour Richard Gasquet et Maria Sharapova.

    Sous le soleil et la chaleur parisienne, les joueurs de Roland Garrros se sont livrés une véritable guerre des chiffres. Dans cette valse mathématique, honneur à ses dames qui ont ouvert les débats dès 11h ce matin.

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    Première à se mettre en action Petra Kvitova a connu quelques difficultés pour venir à bout de son adversaire, la modeste Nina Bratchikova. En très à l’aise depuis le début du tournoi avec seulement 6 jeux abandonnés à ses rivales, la Tchèque a du céder une manche à la Russe, 109ème joueuse mondiale. En rythme dans la première manche (6-2), elle perdit quelque peu le fil dans le second set qu’il abandonnait 6-4. Mais plus puissante et plus précise que son adversaire, la lauréate du dernier Wimbledon reprenait le fil de son match dans la dernière manche. Après une belle accélération, elle concluait la partie 6-2 4-6 6-1 en 1h46 de jeu. Sans être réellement en danger, Kvitova venait de perdre son premier set du match et connaître ses premiers doutes.

    Une situation vécue également par une autre des favorites du Grand Chelem parisien. En effet, la tenante du titre Na Li a également subi l’outrage de perdre une manche. Impériale depuis son entrée en lice, la Chinoise a été sérieusement secouée par l’impertinente américaine Christina McHale. Du haut de  ses 20 ans, la 36ème joueuse mondiale entrait avec fougue dans la rencontre. Surprenant une Na Li encore assoupie, elle emportait le premier set (6-3). Mais la Chinoise n’allait pas tarder à se réveiller. Touchée dans son orgueil, elle remettait les pendules à l’heure dans les deux manches suivantes. Jouant de sa science de la terre battue, la tenante du titre reprenait sa marche en avant, ne laissant plus que trois petits jeux à une adversaire trop juste encore. Plus de peur que de mal donc pour la Chinoise et peut-être une révélation pour McHale qui pourrait incarner le renouveau tant attendu du tennis féminin américain. Au prochain tour, Petra Kvitova sera opposée à la surprise Lepchenko, tombeuse de Francesca Schiavone. De son côté, Na Li retrouvera l’autre invité surprise de la deuxième semaine dans le bas de tableau féminin, la qualifiée Kazakh Yaroslava Shvedova.

     

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    Autre favorite, autre parcours. Maria Sharapova semble intouchable en cette première semaine à Roland Garros. 

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    Pourtant peu à l’aise sur terre battue jusqu’à présent, la grand Russe n’a fait qu’une bouchée de la pauvre Shuai Peng, désossée 6-2 6-1. Il faut dire que la numéro 2 mondiale ne fait pas dans la dentelle et semble jouer un jeu parallèle avec Rafael Nadal dont le nom serait « Qui restera le moins longtemps sur le court ? » Et à ce petit jeu, la Russe n’est pas gauche, loin s’en faut. En effet, après avoir asséné une terrible double roue de bicyclette comme on dit, soit 6-0 6-0 à la Roumaine Cadantu, elle n’a laissé que deux jeux à la Japonaise Morita. Avec les trois concédés aujourd’hui, Sharapova en est donc à 5 jeux perdus pour 18 remportés. Avec grâce et force, Maria Sharapova survole son sujet et confirme qu’après sa victoire à Rome, elle est la grande favorite à la couronne de Roland Garros.

     

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    Si ces dames se sont distinguées, ces messieurs ne sont pas en reste, à commencer par Richard Gasquet. Opposé à l’ancien n°2 mondial Tommy Haas, le Français a mis une manche et demi à rentrer dans son match avant de se lâcher. Malmené durant le premier set qu’il perdit au profit de l’Allemand, le Bieterrois a atomisé son adversaire à partir du septième jeu de la seconde manche. Au coude à coude, Haas craquait physiquement quand Gasquet libérait son bras. Avec une maitrise rare, Richard Gasquet enchaina pas moins de 15 jeux d’affilée sous les yeux médusé de Haas. Enchainant les revers laser, les coups droits précis et puissant, le Français ne ratait plus rien et s’offrait le luxe d’infliger un double 6-0 dans les troisième et quatrième manches pour conclure un match parfait dès le milieu du second set. Impressionnant, Gasquet restait lucide après cette victoire et savait qu’il devrait rééditer pareille performance lundi face à Andy Murray. « Physiquement je me sentais bien. C’est incroyable. A 6-7 au premier, j’aurais signé pour pareil résultat. Après je n’ai pas perdu beaucoup d’énergie aujourd’hui mais lundi je dois jouer un gros match contre l’un des meilleurs joueurs au monde. Je n’ai rien à perdre contre Murray. Il y a une pression ici mais elle est positive. »

     

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    Loin de la maitrise de Gasquet, le pauvre Youzhny a vécu un calvaire face au besogneux David Ferrer. En effet, il aura fallu pas moins de 30 minutes au Russe pour parvenir à inscrire son premier jeu du match. Face à un Ferrer toujours aussi sérieux, le 27ème joueur mondial n’est finalement parvenu qu’à inscrire 4 malheureux jeux pour être balayé en 1h41 (6-0 6-2 6-2). Après le match, le Russe s’est excusé auprès du public, écrivant « SORRI (pour Sorry ou désolé)» sur la terre du Suzanne Lenglen. Sans faire de bruits, David Ferrer continue de tracer son petit chemin dans la terre ocre de Paris. Le voilà en huitième de finale où il retrouvera Marcel Granollers ou Paul-Henri Mathieu.

    Christopher Buet

     


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  • Cristiano-Ronald

    Il se pourrait donc que la stupidité soit une maladie transmissible. Au lendemain d'une conférence de presse mémorable où Pepe a assuré ne "jamais avoir eu l'intention de blesser" quiconque sur un terrain, se moquant donc vertement de l'assistance, c'est au tour de Cristiano Ronaldo de se distinguer en refusant un autographe…à une gamine de 10 ans. Scandaleux.<o:p></o:p>

    Être une superstar n’excuse pas tout et encore moins un comportement déshonorant et outragé. Pour tant c'est bien ce qu'a cru la star Portugaise. Dans son édition du jour, le quotidien portugais Record met au jour une attitude plus que disgracieuse et honteuse du joueur du Real Madrid, au travers d'une lettre adressée par un père désabusé à la Fédération Portugaise de Football. Dans cette dernière, il fait part de son incompréhension et de son dégoût pour le joueur qui aurait refusé de signer un autographe à sa fille de 10 ans sous prétexte que celle-ci portait un maillot du FC Barcelone. En voici un large extrait.

    "Aujourd'hui ma fille de 10 ans avait un entrainement de football mais comme la sélection portugaise s'entraine sur les mêmes installations, sa séance a été suspendue avant sa fin initiale. Sachant que je ne pourrais venir la chercher avant 20h, elle en a profité pour approcher ses idoles avec ses coéquipières.

    Mais quand je suis arrivé pour la chercher, je n'ai pas trouvé l'enfant heureux que je m'attendais à voir. Elle était triste et abattue. Quand je lui ai demandé pourquoi elle était dans cet état, elle m'a répondu que Cristiano avait refusé de lui signer un autographe parce qu'elle portait le maillot du Barça. Je n'ai pas su que dire. (...) Ma douleur a été de voir cette déception et cette tristesse dans les yeux de ma fille et de devoir essayer de lui expliqué pourquoi, un membre de la sélection nationale qu'elle est venue voir et encouragé tous les jours à l'entrainement depuis deux semaines, lui a refusé un autographe.

    Vous voulez bien m'expliquer car je n'arrive pas à comprendre."

    Ce n’est point à nous de juger mais il est des attitudes qui ne s’excusent pas. Aujourd’hui, Cristiano Ronaldo a franchi la ligne jaune. Refuser de signer des autographes est une chose, le refuser pour un maillot rapporter d’un voyage et porter par une gamine de 10 ans n’est pas acceptable. Si ceci ne retirera jamais le talent dont jouit le portugais mais il est un autre fait indéniable, il a perdu toute pitié et indulgence. Aurait-il oublié que s’il en est là, c’est avant tout grâce à ces supporters qui l’ont érigé à ce statut ? Quelle tête aurait-il fait si son idole, lui avait refusé pareille faveur pour une simple question de maillot. Il est incompréhensible et inconcevable d’imaginer une attitude aussi désinvolte et vicieuse. Pourtant, il l’a fait. Dès lors, difficile de ne pas prendre parti pour cette petite fille dont le sourire et la joie ont étés brisé. Car en se comportant de la sorte, Cristiano Ronaldo a perdu une partie importante de son crédit et terni une image déjà en demi-teinte. Il sera dit que tout ceci n’est que du football et n’a pas d’importance mais justement cette histoire va au-delà du football et nous interroge sur l’attitude et le retour de ces joueurs professionnels qui ont, pour certains d’entre eux, cette propension à oublier de remercier leurs supporters.

    Au Portugal, les bourdes donc s’enchainent. Si Pepe a fait surement beaucoup rire, Ronaldo lui dégoute. Si sa courtoisie était aussi grande que son talent, nous n’en serions pas là. Un peu d’humanité, ce n’est guère beaucoup demander…

    Christopher Buet<o:p></o:p>


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