• Terre de joie pour filles de coeur

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    Dans des styles radicalement différents, Maria Sharapova et Sara Errani se sont qualifiées pour la finale dame de Roland Garros aux dépends de Petra Kvitova et Samantha Stosur. Une histoire de première entre les deux jeunes femmes puisque l'Italienne disputera sa première finale en Grand Chelem quand la Russe cherchera à remporter son premier Roland Garros, le dernier manquant à son palmarès.

    A chaque jour son histoire, à chaque jour ses émotions. En cette journée dédiée à la femme (le court n°1 avait été spécialement affublé d'une saillante terre battue rose), le tournoi parisien a réservé de nouvelles émotions à ces spectateurs. De belles émotions pures et sincères de femmes différentes mais liées par un destin finalement commun. L'une est la surprise du tournoi, une illustre inconnue du grand public mais une joueuse de tennis remarquable, l'autre est la "diva" du circuit WTA, une star planétaire rêvant du trône du tennis féminin. Entre Sara Errani et Maria Sharapova, c'est donc tout un monde qui se pose et pourtant aujourd'hui, il n'y avait qu'un pas entre elle.

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    Première à entrée en piste, Sara Errani confirma les belles impressions qu'elle avait laissé à tous les observateurs et spectateurs du tournoi. Proposant un tennis chatoyant, tout en variété à l'image de son aîné Francesca Schiavone mais avec moins de puissance, la jeune femme de 25 ans a imposé son jeu en patronne sur le court. Guère perturbée par le report d'une heure de la demi-finale, Errani mis simplement deux jeux pour entrer dans son match et mettre en place son tennis. Porté par un jeu de jambe efficace et une combativité de tous les instants, l'Italienne parvenait à contrer la puissance adverse et à orienter le jeu sur le revers de Stosur. Loin de s'écrouler face au service kické de l'Australienne, c'est elle qui faisait la différence à 5-5. Variant le jeu, elle poussait son adversaire à la faute comme elle le fit avec Kerber au tour précédent. Après avoir pris le service de Stosur, elle concluait la manche avec autorité (7-5). Le rêve continuait.

    Mais Samantha Stosur n'eest pas une débutante. Aussi, la vainqueur du dernier US Open qui fut également finaliste ici en 2010, se rebiffa dès l'entame de la seconde manche. Harcelant, la 24ème mondiale, elle se mit à lâcher ses coups. Assomée par la première balle de service retrouvée de Stosur et saoulé de coups, Errani vit les jeux défilés comme les nuages dans le ciel. 6-1, l'Australienne venait de revenir dans le match. Pas pour longtemps néanmoins. Retrouvant ses jambes et son punch, la Bolognaise se détachait rapidement dans l'ultime set pour mener 3-0. Pour l'honneur, la 6ème mondiale allait recoller avant de céder sous le poids des fautes directes (48 au total). Hermétique à la pression (un comble pour celle qui tirailler par la pression ne peut s'empêcher d'aller aux toilettes à maintes reprises avant ses matches), c'est Errani qui venait chercher sa victoire après 2h01 de jeu. A 25 ans, elle venait de s'offrir sur cet ultime coup droit gagnant (le 22ème de sa partie) et pouvait s'effondrer sur le court. Deux ans après Schiavone, Errani représentera l'Italie en finale d'un Grand Chelem.

    Sharapova en patronne

    Et samedi, c'est une valeur sûre du circuit qu'elle retrouvera face à elle en la personne de Maria Sharapova. Entre les gouttes et sous un ciel tantôt menaçant tantôt ensoleillé, la Russe n'a pas laissé la moindre chance à une Petra Kvitova, bien trop maladroite pour prétendre à mieux. Visiblement pas en rythme, la lauréate du Masters ne saisissait pas ses occasions en début de match sur les deux premiers jeux de service adverse et concédait finalement son engagement sur une faute grossière en coup droit, résumé de la rencontre disputée par la Tchèque. Loin de son niveau de l'an passé où elle avait notamment écrasé Sharapova en finale de Wimbledon, Kvitova concédait la première manche 6-3.

    Plus tranchante, plus sereine, plus précise et certainement plus préparée, Sharapova ne baissait pas de pied dans le 

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    second acte et enfonçait même le clou, dictant son rythme à l'échange. Dans le vent, elle s'emparait à nouveau de l'engagement de la Tchèque pour se détacher à 3-1 en sa faveur. Refaisant son retard, la numéro 4 mondiale cédait à nouveau sous la pression et l'intensité de la Russe. Lâchant son service à 3-4, elle offrait à Sharapova l'occasion de conclure. Une occasion que la numéro 2 mondiale saisissait sans se faire prier en expédiant un ace magistrale sur seconde balle au T (6-3). Maria Sharapova pouvait lever les bras au ciel. Avec cette victoire, elle s'offrait sa première finale à Paris, pas si mal pour une joueuse qui se comparait à "une vache sur de la glace" en évoquant sa relation à la terre battue. Une finale synonyme de première place mondiale. En effet grâce à son beau parcours et à la défaite prématurée de Victoria Azarenka, elle retrouve un trône qu'elle avait occupé en août 2005. Mais l'esprit de la russe est déjà tourné vers samedi où elle tentera de remporter son premier titre du Grand Chelem depuis 2008 et surtout son premier Roland Garros, seul titre Majeur manquant à son illustre palmarès.

    Une journée pleine d'émotion donc comme le tennis nous en offre si souvent. Samedi, ce sont deux joueuses radicalement différentes qui se feront face. La petite nouvelle face à la nouvelle patronne. Dans un tableau féminin follement réjoussiant, la finale de samedi sera une opposition des genre quand l'intelligence de jeu rencontre la puissance. Mais qu'importe, à Paris, la terre est une terre ocre de joie, pour le plus grand bonheurs des filles.

    Christopher Buet


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