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    Après 3h03 de jeu et dans un Philippe Chatrier sous le charme, Virginie Razzano a réussi l’exploit de ce premier tour en éliminant Serena Williams. Avec cette performance exceptionnelle, la Française est également rentrée dans l’histoire comme étant la première à la battre au premier tour d’un Grand Chelem.

    Puis l’arbitre descendue de sa chaise et leva l’index, synonyme de fin du match. Cette arbitre qui l’avait tant tourmentée avec ces sanctions pour « gêne sonore » durant la rencontre venait enfin la libérer après plus de 3 heures d’efforts, d’émotions et de crampes. Virginie Razzano pouvait en profiter et lever les bras, elle venait d’abattre dans la pénombre parisienne l’une des favorites de cette édition, l’Américaine Serena Williams.

    Pourtant avant les larmes, avant cette communion magnifique et vibrante, Virginie Razzano a lutté et s’est battue pour revenir dans le match. En effet, bien que visiblement dans un jour sans, Serena Williams faisait la course devant. C’est bien elle qui emportait le premier set 6-4 sans qu’il n’y ait rien à dire. Le second set allait être un véritable mano à mano. Virginie Razzano refusa d’abandonner et reprit les rênes de son jeu. Faisant mieux que résister, elle poussa l’Américaine jusqu’au tie-break. Un jeu décisif qui tourne au vinaigre pour la Française. Dépassée, elle était rapidement menée 5 points à 1. Mais Virginie Razzano avait traversé trop d’épreuves (ndlr : la perte de son mari notamment) pour lâcher prise. Avec sa détermination, elle revint dans le coup et recolla au score avant d’arracher au forceps cette deuxième manche. Tout était à refaire pour l’Américaine quand un nouveau match commençait pour Razzano.

    Au bout d’elle-même

    Comme galvanisée par le gain de ce set, Virginie Razzno profita de l’apathie de Serena pour se détacher au tableau d’affichage. Plus précise et plus incisive surtout, elle breaka son adversaire une fois puis une seconde pour finalement mener 5-0. La cadette des Williams n’y était pas et c’est tout le public qui poussait derrière son héroïne du jour. Mais Serena n’est pas une championne au rabais et même dans un jour sans, elle conserve cette hargne et cette combativité qui ont fait une partie de sa légende. Profitant de la crispation de la Française, elle mit fin à l’hémorragie à la suite d’un jeu de service rondement exécuté. Puis elle débreaka une fois et remporta le service suivant pour ne finalement être menée plus que 5-3. Ce neuvième jeu allait marquer un tournant dans la rencontre. A 30-30, Virginie Razzano laissa échapper un « Aïe » en pleine échange. Un son trop volumineux aux yeux de l’intransigeante juge arbitre qui la sanctionnait d’un point de pénalité. Incrédule, Razzano ne comprenait pas cette décision et restait comme pétrifiée. Le public n’en revenait pas.

    Mais il était dit que ce jeu serait irrespirable. Aussi Razzano sauva cette balle de débreake d’un superbe service, début d’une interminable séquence. En effet, tour à tour Razzano et Williams obtenait une chance de conclure pour l’une, de recoller pour l’autre. Percluse de crampes, la Française  laissait filer pas moins de 5 balles de match. La tension se faisait de plus en plus palpable sur un court où le président de la Fédération Française de Tennis, Jean Gachassin ne tenait plus en place à l’image d’un public suffoquant à chaque frappe de balle de la tricolore. Se montrant incapable de convertir ses occasions de revenir au score, Serena ne cessait de dodeliner de la tête entre les points. Ses yeux, son attitude trahissait son agacement et cette tension insidieuse qui perturbait son jeu. C’est d’ailleurs une nouvelle erreur de sa part qui lui faisait perdre le fil de ce jeu décisif et épique long de 23 minutes et offrait la délivrance à Razzano. Le public pouvait chanter, la Nîmoise venait de faire tomber la favorite américaine. Une défaite qui la faisait rentrer dans l’histoire. A 29 ans, elle est la première femme à dominer au premier tour d’un Grand Chelem la grande Serena Williams. La communion avec le public de Paris peut continuer.

    Christopher Buet


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  • Il était dit que ce Roland Garros 2012 serait placé sous le signe de l'Histoire. Il n'aura en effet fallu attendre que le deuxième jour pour voir Roger Federer entré encore un peu plus dans l'histoire du tennis mondial. Opposé à l'Allemand Tobias Kamke, le Bâlois a livré un match correct où il maitrisa les débats à défaut de les dominer. Victorieux en 3 sets (6-2 7-5 6-3), le Suisse a commis la bagatelle de 47 fautes directes. Un chiffre qu'il devra baisser s'il veut prétendre à mieux dans ce tournoi. Mais l'essentiel était ailleurs puisqu'avec cette victoire, Roger Federer portait son total à 233 victoires en grand Chelem, égalant le record absolu détenu par l'Américain Jimmy Connors. Au deuxième tour, il pourrait définitivement effacé cette marque. Il y affrontera le Roumain Adrian Ungur, surpenant tombeur en 4 manches de l'Argentin David Nalbandian. Par ailleurs, Federer est également devenu le premier joueur de l'histoire du tennis à atteindre la barre symbolique des 50 matches gagnés dans chacun des 4 tournois du Grand Chelem.

    Christopher Buet


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  • b_05-28-azarenka4

    C'est peu dire qu'on attendait une autre entrée en matière de la part de la numéro 1 mondiale. Pour son premier tour à Roland Garros, Victoria Azarenka a connu toutes les peines du monde pour se défaire de l'italienne Brianti dans un concert de fautes directes.

    Un chiffre pour commencer et résumer la parodie de tennis qui s'est déroulé sur le court Philappe Chatrier, ce matin : 112, soit le nombre de fautes réalisées par Victoria Azarenka et Alberta Brianti lors de ce premier tour. On sait que les entrées en matière sont souvent compliquées pour les joueurs et les joueuses et encore plus en Grand Chelem mais le spectacle offert par la numéro 1 mondiale Biélorusse et l'italienne, 105ème à la WTA fut d'une indigne d'un tournoi majeur. Pourtant, rien ne laissait préager pareil vendange.

    C'est en effet sous un soleil rayonnant et un ciel bleu azur que les deux protagonistes entraient sur un court central, sonnant un peu creux il est vrai. Toujours est-il que c'est dans des conditions parfaites que ce match débutait. Très rapidement, on sentit que quelque chose clochait chez la numéro 1 mondiale. Pétrifiée par l'enjeu ou par le regard de sa nouvelle consultante Amélie Mauresmo, Azrenka ne dégageait pas sa puissance habituelle. Pire, elle se rendait coupable de fautes grossières et indignes de son rang. Luttant contre elle-même et une balle ne voulant pas rester dans le court (28 fautes directes et 4 double fautes pour le seul premier set), Azarenka offrait la première manche à une Italienne solide mais pas transcendante et toute heureuse d'arracher le tie-break pour mener un set à zéro (7-6).

    Sur courant alternatif

    Dès lors, Brianti allait surfer sur la vague et profiter à plein de l'absence coupable de sa rivale. En effet, le second set ressmeblait à un étrange cavalier seul de la Parmesane où Azarenka ne se signalait que par une litanie de faute directes. Incapable de tenir la balle, elle se retrouva menée 0-4 dans le second set. La numéro 1 mondiale semblait condamnée à quitter le tournoi dès son entrée en lice comme cela avait été le cas en 2006, 2007 et 2010 mais "Vika" a fait preuve d'une force de caractère impressionnante pour retourner cette situation compliquée. Malgré 21 nouvelles fautes portant son total à 49 en deux sets (!), elle trouvait les ressources pour sauver une balle de 0-5 et pour revenir dans le match. Mieux, elle arrivait à faire craquer son adversaire, paralysée au moment de conclure. Grâce à cet effort inouï, elle alignait 6 jeux consécutifs pour remporter un deuxième ste mal embarqué.

    Le match avait tourné et Brianti avait laissé passé sa chance. Derrière sa première balle (81%), Victoria Azarenka reprenait le contrôle des débats pour breaké l'italienne à 3 reprises dans la dernière manche (6-2). Au terme d'un match entaché de 112 fautes dont 66 à lactif de la Biélorusse (60 fautes directes et 6 double fautes) et de 2h16 d'un combat contre elle-même, la numéro 1 mondiale se sortait du piège tendu par l'Italienne. C'est aussi dans ce genre de match que les grands champions se construisent. Sans être grande dans le jeu, Azarenka aura fait mine d'un mental de championne. Un avertissement qui pourrait s'avérer être un mal pour un bien.

    Christopher Buet


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