• Le sport roi de l'Australie

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  • Le sport roi de l'Australie

    Sport indéfinissable par essence, l'Australian Rules est un ovni dérivé du rugby se voulant plus spectaculaire que son ancêtre.

    Aux origines du Australian RulesOrigines : Le football australien, appelé aussi footy, a été imaginé par l'Australien Tom Wills. C'est 1857, après des études à l'école de rugby en Angleterre, que Wills de retour en Australie entreprend la création d'une équipe de football afin dans un premier temps de maintenir les joueurs de cricket en forme durant l'hiver. Il lui faudra attendre le 10 juillet 1858 pour que sa requête soit avalisée et aboutisse à la naissance du Melbourne Football Club, toujours en activité. Codifié en 1859 par Tom Wills entre autre, l'Australian Rules n'est autre que le deuxième plus vieux sport de l'ère moderne derrière le rugby (1846) et devant le football (1863).

    Terrain :L'Australian Rules se dispute sur un terrain de cricket qui se trouve être ovale. Sa longueur peut osciller entre 135 et 185m de long tandis que sa largeur est comprise entre 110 et 150m. A titre de comparaison, un terrain de rugby classique est long de 100m et large de 65m. De part et d'autre du terrain, quatre poteaux sont disposés. Deux centraux hauts de 6m (minimum), les goal post et deux extérieurs s'élevant à 3m (minimum), les behind post.

     

    Un jeu aux dimensions follesJeu :Un match d'Australian Rules voit s'opposer deux équipes composées de 18 joueurs (réparti sur 5 lignes composées de trois joueurs chacunes, plus trois joueurs dit followers ou  ruckers) durant quatre quart-temps de 20 minutes, séparés chacun par une pause de 5 minutes. Il est arbitré par sept officiels (trois de champs, deux de but, deux de touche et un remplaçant), soit un de moins que pour le football gaélique. Le but du jeu est à nouveau d'inscrire plus de points que l'adversaire. Pour ce faire, les équipes doivent envoyer le ballon entre les perches disposées aux deux extrémités du terrain. Il existe deux marques distinctes :

    6 points pour un ballon envoyé entre les goal post

    1 point pour un ballon expédié entre un goal post et un behind

    1 point si le ballon est contrée avant de passer entre les poteaux, même centraux

    La partie se dispute avec un ballon ovale en cuir, légèrement plus petit mais plus long qu'un ballon de rugby classique.

     

    Règles :Le jeu se développe au choix à la main ou au pied. Réceptionner une passe au pied, ou kick, sans que ce dernier est touché le sol, permet de récolter un mark, si la balle a parcouru plus de 15m. Ce dernier permet au joueur ayant réussi la réception de ne pas être attaqué par la défense adverse. Les passes à la main peuvent se faire tant en avant qu'en arrière, à la différence du rugby qui se tolère que les passes vers l'arrière. Celles-ci doivent cependant être boxées pour être validées et non jetées, on parle de handpass. Contrairement au rugby et à l'instar du football gaélique, il est impératif pour porter le jeu de faire rebondir le ballon. Dans ce cas précis, tous les 15m minimum.

    aflfootyAu niveau des contacts, tous les coups sont permis, à l'exception des cravates. Les plaquages sont autorisés dans la mesure où ceux-ci sont effectués entre les épaules et les hanches.

     

    Particularité : Les joueurs n'ont droit à aucune protection.

    Faute de terrain adapté, les équipes européennes disputent généralement leurs rencontres avec des équipes de 9 (contre 18 dans les règles) et sur des terrains de football ou de rugby aménagés dans la mesure du possible.

     

    Popularité et pratique :Sport essentiellement pratiqué en Australie, il tente de s'exporter sans guère de succès. En France, on dénombre à peine 150 licenciés en 2010. un championnat est aussi organisé depuis 2009 et réuni 7 équipes. En Australie, il s'agit du sport numéro un avec plus de 600 000 licenciés (en 2007)et plus de 2 500 clubs devant le cricket.

    Christopher Buet


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  • Le football canadien

    Football canadien :

    Un football américain à la sauce canadienne.

    Origines :Le premier match de football sur le territoire canadien remonte au 9 novembre 1861 à l'Université de Toronto. Cependant là ne constitue que la première pierre du football canadien. Son origine trouve résonance en 1865, à Montréal lorsqu'une garnison de l'armée britannique en permission affronte une équipe de civils canadien dans un match de rugby, fraichement codifié l'année précédente. Trois ans plus tard, le Montréal Football Club devient la première équipe de football non universitaire du Canada. Ce jeu croisement entre le rugby et le football européen, gagne rapidement en popularité. En 1874, l'université de McGill défie les américains d'Harvard. Suite à cette rencontre, le football est introduit aux Etats-Unis, c'est la naissance du football américain. Aujourd'hui encore, les football américain et canadien entretiennent une étroite relation.

     

    Le frère canadienTerrain :Très semblable à celui du football américain, l'aire de jeu canadienne est longue de 110 verges (équivalent du yard américain) soit 100,58m pour 65 verges de large (59,44m). elle est prolongée à ses deux extrémités par une « zone des buts », longue de 20 verges chacune (18,29m), rendant ainsi le terrain du football canadien plus grand que celui du football américain. Comme pour ce dernier, deux poteaux culminant à 12m de hauteur et formant un Y, sont placés légèrement après la ligne des buts (goal line).

     

    Jeu :Un match de football canadien dure 60 minutes, découpé en mi-temps de 30 minutes, elles même divisées en quart-temps de 15 minutes. Le football canadien se veut très proche du football américain dans son approche du jeu. Le comptage des points y est absolument identique à l'exception du simple. Celui-ci s'applique lorsque le porteur du ballon est plaqué dans sa zone des buts après un dégagement au pied.

    La marque s'organise ainsi :

    6 points pour un Touché, l'équivalent du touchdown et qui consiste à emmener le ballon dans la « zone des buts » par une course ou une passe.

    3 points pour un Placement, le field goal canadien (le ballon partant du sol et passant à travers les poteaux)

    2 points pour une Touche de sûreté, l'équipe défensive inscrivant des points si elle parvient à plaquer le porteur du ballon adversaire dans sa « zone des buts ».

    1 point pour un Simple (voir ci-dessus)

    1 ou 2 points pour une Transformation, l'action de botter le ballon entre les poteaux suite à un Touché à partir de la ligne des 5 verges (1point) ou le fait de marquer l'équivalent d'un Touché à partir de la ligne des 5 verges (2 points)

    Un jeu physiqueDeux autres différences majeures sont à noter par rapport à son équivalent américain. La première réside dans le fait qu'il vois s'opposer deux équipes de 12 joueurs, enfin l'autre est à trouver dans le système d'attaque. Alors que 4 tentatives pour parcourir les 10 yards nécessaires pour poursuivre l'attaque sont autorisés dans le football américain, les joueurs canadiens n'ont eux que trois tentatives pour parvenir au même résultat.

    La partie se dispute avec un ballon ovale de 28 cm de long.

     

    Règles :Ses règles sont similaires à celles de son pendant américain. C'est un jeu se jouant à la main que ce soit en avant ou en arrière. Les contacts comme les plaquages sont autorisés. Plusieurs pénalités existent en cas de hors-jeu, d'obstruction ou de conduite anti-sportive

     

    Popularité et pratique :Il se pratique quasi exclusivement au Canada et au Québec.


    Chirstopher Buet


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  • David Chastan croit en son groupe

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  • David Chastan croit en son groupe

    Nouveau responsable des équipes de France masculine de haut niveau, David Chastan livre son analyse sur la saison à venir pour le groupe technique dont il avait la charge jusqu’à l’hiver dernier. Il nous parle de la genèse du projet, de l’exception française et des espoirs liés à Alexis Pinturault.

    Encore un fois, l’équipe de France suivra la trace d’Alexis Pinturault cette saison. Quel regard portez-vous sur le skieur savoyard ?

    Alexis, c’est un profil pluri-disciplines. Jusqu’à présents, il a gagné dans 4 disciplines différentes (géant, super g, super combiné et slalom), ce qui est exceptionnel dans notre sport. L’objectif, c’est de gagner le petit globe en Géant mais aussi le Gros au général. C’est le leader de l’équipe, depuis deux ans, par ses victoires en Coupe du Monde, ses résultats constants. Puis à côté, on a un leader d’expérience avec Jean-Baptiste Grange, double champion du monde en slalom, ce n’est pas rien, qui a gagné toutes les grosses courses, qui a le plus grand nombre de victoires du groupe technique.

     

    Chastan mise beaucoup sur PinturaultAvoir un leader comme Pinturault, participe-t-il à entraîner le groupe vers le haut ?

    On est un sport individuel dans un milieu collectif. On passe quand même 200-220 jours ensemble sur l’année avec le groupe donc le facteur collectif est important pour au moins deux points : la vie ensemble en dehors des pistes car on fait tout ensemble et à l’entraînement pour l’aspect plus sportif. La collectivité va monter l’individualité. Ca veut dire qu’il y a un moment où il y a toujours un gars qui skie un peu plus vite que le leader qui va avoir un point de repère. Ca crée une dynamique d’entraînement intéressante surtout quand vous avez, comme nous, 3 garçons dans les 7 meilleurs mondiaux. Tout ça, ça permet à quelqu’un comme Alexis de savoir où il en est et de monter son niveau. Il ne faut pas oublier qu’on est dans un sport individuel et que parfois on peut un peu s’endormir. Là avec le collectif, on réduit les risques. Ca peut vous réveiller. Et c’est valable pour tous.

     

    Le modèle français est assez unique au plus haut niveau mondial…

    On est l’une des seules nations à fonctionner comme ça. Depuis 2007 et sa création, ce groupe technique a constamment évolué. En géant beaucoup, en slalom aussi puisqu’on a eu deux titres mondiaux et des médailles. C’est le résultat de la politique française à laquelle j’ai veillé et  à laquelle les garçons ont adhéré. Cela a accru la densité au plus haut niveau. Le secret de la densité française est là : en s’entraînant ensemble, sainement, sans tricher. Les leaders ont apporté leurs performances, les autres ont su élever leur niveau pour être performants. Chacun s’est servi de tout le monde. Aujourd’hui Alexis, c’est le seul qui a gagné en Géant depuis 2-3 ans. Les autres savent où ils en sont par rapport et progressent. Puis quand il est moins bien, les autres sont là pour le corriger. Puis notre avantage, c’est que notre sport se fait face à un chrono, ça permet de s’étalonner plus facilement malgré les aléas de la météo.

    Les Bleus à l'entraînementCette densité est venue en mixant géant et slalom, en ayant des skieurs forts dans les deux disciplines qui se sont entraînés ensemble avec le même programme et qui ont bonifié par leur expérience et leur niveau de ski les jeunes qui intégraient le groupe au fur et à mesure dont Alexis, Victor et Mathieu Faivre, le plus jeune du groupe mais qui a déjà fait des Top 5 en Coupe du Monde.

    Il y a aussi eu un choix de  travail technique un peu plus approprié aux Français. Nos garçons ne skient pas tous pareil mais ils ont les mêmes fondamentaux. Quand on a une densité comme ça même si on ne gagne qu’avec un et pas tout le temps à cause de la concurrence des Hirscher et Ligety qui sont des monstres dans leur genre. Avec eux, c’est comme si on avait Bolt en ski. Après, cette densité prouve qu’un bon travail technique a été fait. On a une vraie école de Géant en France. Je crois qu’on est la seule nation depuis 4-5 ans à répéter des résultats si élevés avec la totalité du groupe.

     

    Comment expliquez cette concentration en Géant particulièrement. Est-ce une génération ou une politique plus profonde ?

    Severino Bottero, l'homme à l'origine du renouveauAprès les Jeux Olympiques de Salt Lake City en 2002, où Jean-Pierre Vidal a notamment gagné l’or, le slalom marchait très fort et le géant beaucoup moins. Severino Bottero (entraîneur italien décédé en 2006 dans un accident de la route) a tout changé. Il nous a apporté énormément au niveau de la technique et de l’approche dans un groupe. Il faut savoir qu’avant, on fonctionnait avec un groupe de slalom et un autre de géant. Bottero et son équipe ont transmis une culture du géant et de notre côté, on a réussi à rééquilibrer le travail. Pas qu’en équipe de France mais aussi en dessous dans les clubs. Il y a eu une prise de conscience sur cette discipline là. On s’en est servi comme une base dans les écoles, les clubs sans oublier les autres mais en accentuant juste un peu plus sur le géant. Du coup, aujourd’hui, on a des garçons avec un meilleur potentiel quand ils arrivent chez nous et avec qui il est plus facile de travailler. Avant de devenir double champion du monde de slalom (2009 et 2015), Jean-Baptiste Grange était parmi les 7 meilleurs du monde en géant. A partir de 2007, on a pu mettre les skieurs sur plusieurs disciplines. Avant, on était très spécialisé et je crois qu’on a loupé des potentiels à cause de ça. Le premier à avoir fait des résultats sur deux disciplines, c’est Steve Missilier. C’est un peu lui le précurseur. On a continué avec JB puis c’est descendu pour aboutir à ces garçons qui aujourd’hui peuvent être performant dans au moins deux disciplines.

     

    Est-ce que la mise en place de ce groupe a été difficile dans le cadre de ce sport individuel avant tout ?

    Frédéric Covili et son globe du géant en 2002Aujourd’hui, c’est une belle réussite mais ce n’était pas gagné du tout car on était vraiment sur un fonctionnement de groupe cloisonné depuis très longtemps. Quand on a réuni tout le monde, on a eu des garçons importants qui ont permis de réaliser ce rêve. Fred Covilli (vainqueur du petit globe de cristal du géant en 2002, ndlr), par exemple, a vraiment joué le jeu. Quand on lui a dit de faire du slalom car on pensait que c’était bon pour lui, il l’a fait alors même qu’il arrivait en fin de carrière. Joël Chenal (vice-champion olympique de slalom à Turin en 2006, ndlr) nous a suivis, Julien Lizeroux aussi. Tous ces garçons ont permis à ce que la jonction se fasse bien entre anciens et jeunes et surtout nous ont donnés du crédit par rapport à ce qu’on avait mis en place, par leur approche, leur implication. Ils ont cru en nous et nous étions persuadés qu’un skieur pouvait pratiquer deux disciplines à haut niveau. Les Autrichiens nous l’avait montré avec « Benny Raich » et les Américains avec Bode Miller.

     

    Ce qui est impressionnant, c’est que vous avez su conserver cet esprit de groupe mais à un niveau où les meilleurs sont entourés par des structures individuelles…

    En Autriche, c’est le sport national aussi donc il n’y a pas les moyens. En Suisse, c’est pareil. On joue dans la même cour mais pas avec les mêmes armes. En France, on ne peut pas se permettre ce genre de structures. Alexis en a demandé une mais on a été obligé de refuser. Je ne suis pas convaincu que ça aide vraiment mais certains pensent le contraire.

     

    Sentez-vous que le regard de vos adversaires a changé sur l’équipe de France ?

    Pinturault en compagnie de ces deux principaux rivaux (Hirscher à gauche et Ligety au centre)Évidemment avec les résultats. On a su gagner de grosses courses notamment en slalom au début et maintenant aussi avec le géant. En géant, c’est une certitude. En termes de points, nous sommes la meilleure équipe au monde. Plus largement, dans les disciplines techniques, on est la seule nation à avoir rapporté 2 médailles des derniers Mondiaux à Beaver Creek (or en slalom avec Grange et bronze en géant avec Pinturault, ndlr). C’est une belle réussite et je veux le souligner. Car on s’arrête souvent qu’au titre mais ce qu’on a fait, l’Autriche ne l’a pas fait, la Suisse non plus. Ca signifie quelque chose. Toutes les médailles comptent.

     

    Ca prouve une régularité au plus haut niveau…

    Oui. Aujourd’hui, on est énormément regardé. Quand vous en placez 7 dans les 11 à Solden, il y a deux ans (6 en fait, Pinturault 2e, Missilier 4e, Fanara 7e, Richard 8e, Faivre 9e et Mermillod Blondin 11e), c’est un peu les championnats de France en Autriche (rire). Et les résultats perdurent. On commence vraiment à être connu et respecté.

     

    Quel est l’objectif pour Alexis Pinturault cet hiver ?

    Continuer sur la même lancée. Il faut savoir qu’il avait changé de matériel en début de saison dernière et margé tout, il a fait une belle saison. Il est 2e en géant, toujours 3e au général, il regagne en géant ce qu’il n’avait plus fait depuis 2 ans, il fait une médaille au championnat du monde. On va essayer de jouer le général avec lui. Il a vraiment le potentiel. En plus, c’est une année sans grand événement donc on va pouvoir se concentrer uniquement sur la saison. Cet été, on a fait la même préparation que la précédente. Il est parti en stage avec le groupe technique mais aussi avec celui de vitesse au Chili.

     

    Alexis Pinturault doit guider le collectif bleuL’hiver dernier, l’équipe de géant c’est 4 podiums dont 1 victoire, qu’attendez-vous pour cette saison ?

    On peut faire largement mieux. A commencer par Alexis car il a du s’habituer à son nouveau matériel. Après, je trouve ça très important, il a remporté ce que j’appelle une vraie course, c’est-à-dire qu’il a gagné la première manche et la course à Kranjska Gora. Pour la suite de sa jeune carrière, ça va être un élément important. Auparavant, il avait gagné mais sans être leader après la première manche et là ce n’est pas la même pression, le même ski qu’il faut fournir. Derrière, Thomas Fanara n’a pas encore gagné mais il est très régulier. Je pense qu’il peut arriver à en gagner une. Victor, lui, peut venir nous faire de bons podiums. Il faut comprendre aussi qu’ils ne sont pas beaucoup à pouvoir prétendre à la victoire en géant. Objectivement, ils sont 3 favoris : Marcel Hirscher, Ted Ligety et Alexis (8 victoires en 9 géants l’an dernier, ndlr).

    Propos recueillis par Christopher Buet


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