• Federer était trop fort pour Monfils

    roland-garros-logoSupérieur dans tous les compartiments du jeu, Roger Federer n’aura eu aucun mal à se débarrasser de Gaël Monfils en huitièmes de finale en 4 manches (6-3 4-6 6-4 6-1, en 2h10). Le Suisse atteint son 44ème quart en Grand Chelem où l’attend son compatriote Stan Wawrinka.

     

    C’était comme un jeu, un rituel un peu spécial que Gaël Monfils avait l’habitude de mettre en place à chacune de ses venues à Roland-Garros. A la manière d’un artiste montant sur scène pour livrée sa performance, le Français s’amusait à jouer avec les spectateurs. Un tour un peu particulier, celui de l’absence précoce créant l’inquiétude et de l’apparition quasi miraculeuse dans un final flamboyant. Un scénario limpide pour un numéro rodé à l’effet garanti. Toutefois, en ce premier jour du mois de juin, la magie parisienne n’a pas opéré car un tour spectaculaire n’est pas dénué de dangers et un artiste pas à l’abri d’un accident. « Je n’ai pas passé une bonne nuit après l’interruption dimanche. Je me suis levé pas mal de fois. Quand je me suis réveillé, le corps était mou. Aujourd’hui, Roger a fait preuve de solidité, mais on voyait bien que j’étais émoussé », confiait blême Gaël Monfils. Le Français ne pouvait que constater les dégâts. Une heure et deux minutes, voilà le temps qu’il avait pu passer sur cette scène ocre du Philippe-Chatrier. Une heure de calvaire et d’impuissance face à la maestria du sorcier helvétique.

    Federer en patronVeillée humide et enthousiaste

    Car la facétieux et non moins talentueux Gaël Monfils a vu les choses en grand pour défier en son théâtre de la Porte d’Auteuil Roger Federer, au point d’en appeler aux conditions météorologiques. En effet, dimanche, il fallut attendre la toute fin de journée pour voir les deux hommes foulés la terre ocre du court central dans une lumière déclinante voilée par le gris de ces nuages ayant arrosé et refroidi Roland-Garros. Pas de quoi effrayer l’élève de Jan de Witt, jamais aussi à l’aise qu’en fin de journée devant les siens. Directeur technique national, Arnaud Di Pascaule voulait y croire mais à une seule condition : que le 14ème mondial adopte la bonne tactique. « Il doit être très agressif, mettre beaucoup d’intensité. S’il se contente de remettre la balle face à Roger, il n’a aucune chance. Il faut vraiment qu’il prenne l’échange à son compte. Il doit mettre beaucoup d’intention, beaucoupd’intensité dans chaque point », expliquait-il. C’était oublié le petit jeu de l’incorrigible Parisien.

    Le problème, c’est que Roger Federer n’est pas dupe et ne connaît que trop bien les manières de son adversaire. Impeccable depuis le début de son tournoi, le Bâlois était bien décidé à ne pas s’éterniser sur le court. Aussi, comme aux tours précédents, il attaquait fort quand Monfils jouait les absents et s’emparait du break d’entrée pour se détacher rapidement 3-0. Vif et aérien, jouant en avançant avec une précision diabolique (25 pts sur 39 montées, ndlr), Federer s’adjugeait le set après 29 minutes de démonstration (6-3).

    Monfils entretient l'espoir en prenant le 2e set avant la nuitCe fut le moment choisi par le tricolore pour sortir de sa boîte. Longtemps gêné par le vent tourbillonnant qui balayait le Central, Monfils revenait avec plus d’intentions en seconde manche et parvenait à embarquer son rival dans de longs échanges de fond de court. Plus à son affaire, il laissait parler sa puissance et dans un jeu de miroir répétait le scénario du set précédent mais à son avantage, breakant d’emblée pour mener 3-0. Le mimétisme fut poussé jusqu’à 5-3 où un mauvais jeu lui fit perdre son avantage. Une péripétie puisqu’il concluait le set dans la foulée sur le service suisse grâce à deux coups droits monstrueux qui crucifiaient Federer. Dans une ambiance survoltée, Monfils revenait à hauteur (6-4) avant que l’arbitre ne stoppe les débats en raison de la nuit galopante qui avait étiré son ombre sur le court. Une donnée qu’avait parfaitement intégrée le n°2 mondial. « Quand je suis rentré sur le court hier, je me suis dit qu'il y avait peu de chances qu'on finisse le match (…) On a stoppé dans de bonnes conditions, à un set partout. Hier, les conditions étaient difficiles. Malgré ça, je sentais que j'étais bien là. J'ai même trouvé que j'étais le meilleur joueur sur ces deux premiers sets, car même s'il avait le break d'avance dans le 2e, j'avais plus d'occasions de breaker que lui. Je rate cette volée importante à 5-4 et derrière il prend ce set, ce qui était quand même un peu décevant pour moi. Mais je suis resté calme, je savais que je faisais les bonnes choses, que je jouais de la bonne manière », disait-il lundi après son succès.

    « Roger a été plus fort »

    Federer a survolé les débatsC’était là le génie de Monfils pensait-on : étirer son spectacle sur deux jours, d’une nuit pluvieuse et froide à une après-midi au soleil enjôleur. Un nouveau chef d’œuvre dans la galerie du parisien. Si l’astre doré brillait bien au-dessus de la Porte d’Auteuil, on ne put en dire autant du magicien français. Arrivé tard à l’échauffement, aux alentours de 11h40 sur un court annexe quand Federer s’était pointé une heure et demie plus tôt pour reprendre ses marques sur le Philippe-Chatrier. Le diable se cache dans les détails et celui-là en fait partie. « Aujourd'hui, c'était une nouvelle journée, de nouvelles sensations. Je me suis vraiment appliqué à garder ma concentration, à servir de manière plus constante également. J'ai bien varié, bien servi, avec des aces sur les balles de break. J'ai été solide, exactement comme je voulais l'être », observait l’homme aux 17 Grand Chelem. Comme la veille, ce dernier s’appuyait sur son excellente condition physique pour prendre à la gorge son adversaire et lui chaparder son service. Si Monfils s’accrochait tant bien que mal et s’octroyait une balle de break à 3-5 (écartée par un service gagnant, ndlr), il ne parvenait à dérégler l’artiste suisse auteur d’un récital tout en variations auréolé de 15 coups gagnants (41 au total, ndlr). « Le troisième set a été quand même assez serré, Il y avait 0-40 [à 3-1], c'était mon opportunité, je n'ai pas pu la saisir, derrière il faut quand même que je me batte assez pour rester dedans. Heureusement, j'ai bien joué dans les moments importants et au quatrième set, j'étais juste solide. Il a peut-être lâché un tout petit peu. Mais j'ai continué à bien servir, j'ai bien trouvé toutes les zones, j'ai bien varié », appréciait le sorcier bâlois.

    Monfils sort prématurémentLas de la perte du 3ème set et peu fringant en raison de son virus, Monfils lâchait prise à l’image de cet inexplicable jeu à 1-3 où il fit tout et surtout n’importe quoi sous les yeux médusés d’un Chatrier atone. « J'étais malade, certes, mais il y a aussi Roger qui a été plus fort que moi. Même si je n'avais pas été malade, si ça se trouve, j'aurais perdu. Ma maladie n'est donc pas du tout une excuse. Roger a été plus fort, il a mieux joué, il a mieux géré », admettait le quart de finaliste de l’édition 2014 qui perdait pour la première en trois rencontres face au Suisse mais pour la quatrième fois de rang à Roland-Garros contre son bourreau. Cette fois, l’illusion n’avait pas fonctionné et Monfils ne put produire son somptueux et pétaradant final porté par « son » public en liesse. Eteint, il le saluait d’un revers de la main. Un simple « Au Revoir ». De son côté, Roger Federer se félicitait d’avoir évité le « bras de fer » annoncé et espéré par Lionel Roux. « Je suis content de ce match, d'autant plus que j'arrive frais physiquement pour mon quart de finale. Je sais que j'ai une chance de gagner, mais je sais à quel point c'est difficile aussi. Je suis très heureux de retrouver les quarts de finale. Cela signifie beaucoup pour moi et je pense que j'ai encore du tennis sous ma raquette pour les prochains matches », concluait l’Helvète. Une fraîcheur bienvenue à l’heure de retrouver son compatriote Stan Wawrinka, imperturbable depuis le début de la quinzaine.

    Christopher Buet

     


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  • Xavi et Iniesta soulève la 27ème Copa del Rey de Barcelone

    Jamais inquiété, le FC Barcelone n’a laissé aucune chance à l’Athletic Bilbao en finale (3-1). Grâce à un doublé de Messi et un but de Neymar, les Blaugranas ont remporté leur 27ème Copa del Rey.

    Messi se déchaineOn avait senti le ciel s’assombrir depuis déjà un bon moment. Pas celui dégagé de la Catalogne accueillant la finale mais celui tapissant l’esprit de Lionel Messi, prophète du ballon rond las de sa surveillance par souvent trop rugueuse. Durant un long quart d’heure, Balenziaga a harcelé le numéro 10 catalan, l’a serré au plus près et lui a taquiné les chevilles. Un traitement de faveur dont l’Argentin est coutumier et qu’il peut supporter… jusqu’à un certain point. A droite, Messi tentait un débordement et voyait son garde du corps du soir s’interposer. L’obstruction, pourtant flagrante, n’était pas sanctionnée et finissait d’énerver le blaugrana. Sur l’action suivante, Lionel Messi combinait à hauteur de la ligne médiane avec Alves. Le long de la touche, il se retournait, fixait Balenziaga et accélérait. Bilbao avait compris la manœuvre et tentait de l’enfermer avec trois hommes. Le piège aurait pu fonctionner mais Messi en avait décidé autrement. Survolté, il glissait le ballon devant lui et faussait compagnie à ses adversaires médusés. Plus avant un murmure avait atteint les tribunes. Sur le terrain, le prodige argentin filait, pénétrait dans la surface, crochetait intérieur et enroulait avec violence son ballon au premier poteau. Herrerin était battu. En l’espace de quelques secondes, Lionel Messi venait de laisser éclater sa colère (divine) et de foudroyer l’impudent Balenziaga et avec lui tout l’Athletic Bilbao. On jouait depuis 20 minutes à peine et déjà le match venait de se terminer. « Nous avions bien débuté mais Messi a l'habitude d'apparaître dans ce genre de matches et il est apparu », lâchait avec fatalisme Ernesto Valverde après la rencontre.

    Barcelone déroule

    L’entraîneur de Bilbao avait raison. Car avant le châtiment de l’idole argentin, ses hommes avaient fait honneur à leurs très nombreux supporters venus garnir les travées du Camp Nou. Parfaitement organisés, les Basques parvenaient à exercer un fort pressing et empêchaient les Catalans d’installer leur jeu. Une tactique exigeante qu’ils n’allaient pouvoir tenir. Sans s’affoler, Barcelone desserrait progressivement l’étau à force de redoublement de passe et de petit jeu, jusqu’à l’action d’éclat de son artiste venu d’Argentine.

    Neymar creuse l'écartConfortés par son avance au score, les hommes de Luis Enrique intensifièrent leur emprise. Confisquant le ballon, ils usaient leurs opposants et finissaient par trouver la faille. Suite à une nouvelle combinaison, Rakitic servait Suarez à la limite du hors-jeu sur un énième appel dans le dos des défenseurs basques. L’Uruguayen, en échec peu avant, faisait preuve de clairvoyance et offrait le ballon à Neymar, seul à l’opposé qui n’avait plus qu’à le propulser dans le but vide (2-0). En l’espace de deux actions, Barcelone avait mis à terre Bilbao et réduit à néant ses espoirs.

    Les 45 minutes suivantes n’allait présenter que peu d’intérêt. Contrôlant le jeu à sa guise, le Champion d’Espagne faisait tourner le ballon hors d’atteinte des Basques (73 % de possession de balle au final, ndlr) en attendant l’ouverture. Elle vint à un quart d’heure du terme. En bout de course, Alves s’arrachait et centrait au premier poteau. Isolé au second, Lionel Messi prouvait qu’il n’était pas qu’un soliste incomparable. Profitant de l’apathie de la défense de Bilbao, l’Argentin faisait admirer son sens du but et surgissait pour couper la trajectoire et loger le ballon de l’extérieur du pied dans les filets. Les coéquipiers d’Iraola, qui jouait son 517ème et dernier match avec Bilbao, réduisait finalement le score en fin de rencontre grâce à Williams. Un but pour l’honneur tant Barcelone qui avait offert sa dernière prestation en Espagne à Xavi sous le maillot blaugrana, savourait son triomphe. « Physiquement, nous nous sentions bien. Nous avons toujours eu le contrôle du jeu et nous devons continuer comme cela jusqu'au but », réagissait Neymar heureux de ce second titre de la saison mais déjà tourné vers la prochaine échéance et cette finale de Ligue des Champions face à la Juventus Turin. « Nous avons deux titres, nous voulons le troisième. Cette saison sera superbe si nous obtenons la troisième, pas si nous ne le faisons pas », ajustait le technicien catalan Luis Enrique comme pour rappeler que tout n’était pas achevé. Sur la route de Berlin, le gain d’une 27ème Copa del Rey était une préparation idéale et un passage obligé pour pouvoir encore rêver du triplé.

    Christopher Buet


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  • La victoire de Mladenovic

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  • La victoire de Mladenovic

    roland-garros-logoAu terme d’un match à sens unique, Kristina Mladenovic a éliminé en deux petits sets la tête de série n°6 Eugénie Bouchard (6-4 6-4 en 1h22). Une performance qui rappelle son succès de prestige de l’an passé face à Li Na, alors n°2 mondiale.

    Bouchard n'y était pasC’est l’histoire de deux trajectoires qui se rencontrent, de deux joueuses aux dynamiques diamétralement opposées qui se croisent. D’un côté, Kristina Mladenovic qui se retourne vers les tribunes où s’est levé son clan ouvrant les bras à cette victoire providentielle acquise au premier tour de ce Roland-Garros au bout un match parfaitement maîtrisé (ou presque), de l’autre, Eugénie Bouchard balançant de dépit sa raquette au milieu du second set, la tête basse et le regard fuyant la réalité, ce court où elle ne se sent plus chez elle. « Honnêtement, je ne sais pas quoi dire. C’est la même chose depuis plusieurs semaines. Je ne me sens pas très bien. Je ne suis pas moi-même. Je suis très déçue de ma prestation. C'est dommage. J'étais un peu loin de mon niveau habituel. Je n'étais pas relâchée sur le court, en tout cas pas autant que je le voulais », concédait la 6ème joueuse mondiale après cette nouvelle défaite, la première de sa carrière au premier tour en Grand Chelem. Elle, qui avait toujours réussi à se sublimer, à réveiller ses instincts de championne lors des grands rendez-vous, était restée éteinte comme accablée par son manque de confiance. Cette confiance sur laquelle elle avait bâti ses succès et son exceptionnelle saison 2014.

    Loin de ses tourments, Kristina Mladenovic savourait d’avoir déjoué les pronostics et renverser l’une des meilleures joueuses du monde. « J'avais un tour très difficile aujourd'hui. Je suis vraiment contente de la manière avec laquelle j'ai appliqué le plan tactique pour battre Eugénie aujourd'hui », appréciait la Française pas mécontente d’avoir évité le scénario catastrophe.

    « Jamais évident de terminer un match »

    Bouchard n'y aura jamais vraiment cruCar Kristina Mladenovic s’est compliquée la tâche plus que de raison. Parfaite de maîtrise jusqu’alors, la joueuse de 22 ans se dirigeait vers une victoire sans encombre quand elle se détacha à 5-0 dans le second set. Puis, vint ce jeu de service raté et un débreak offert sur une double faute, la deuxième du match. La belle mécanique s’était grippée. Si inspirée et juste dans ces choix, Mladenovic se retrouvait sans intention, sans intensité comme paralysée par l’enjeu. « Ca n'a pas été évident, notamment avec ce scénario tendu au 2e set », confirmait-elle avant d’expliquer son passage à vide. « Elle a lâché quelques bons coups, j'ai un peu baissé en intensité et elle était revenue. C'est une joueuse du Top 10, elle saisit donc toutes ses opportunités. C'est jamais évident de terminer un match comme ça, je sentais l'attente du public, qui se frustrait aussi de me voir me faire remonter de 5-0 à 5-4. » Heureusement pour elle, la 44ème mondiale sut se ressaisir au moment de servir une 3ème fois pour le gain de ce match. Bien aidée par une première balle enfin de retour, elle contenait les derniers sursauts canadiens et achevait le travail sur un ultime service que Bouchard ne parvenait à conserver dans le court. « C'est donc une très grande satisfaction d'avoir réussi à boucler ce match car je sais qu'à 5-5, ça aurait pu devenir un peu compliqué », concluait Mladenovic.

    Mladenovic aura su imposer son jeuLa Française avait de quoi être fière de sa performance tant ce qu’elle avait produit, avant son éclipse de 4 jeux, fut consistant. Pas forcément très précise au service, l’ancienne championne de Roland-Garros chez les juniors avait su se montrer entreprenante et imposer son jeu face à la demi-finaliste de l’an dernier alternant lourdes frappes en coup droit et amorties cassantes. « Il fallait sortir du bon tennis, car je sentais que si je la jouais en cadence, elle était plus forte que moi. Il fallait aller dans les schémas de jeu qu'elle n'aime pas, où on sait qu'elle est moins forte. J'ai parfaitement fait cela aujourd'hui », décrivait la finaliste du tournoi de Strasbourg la semaine passée. Comme la saison passée au même stade de la compétition au milieu de ce même court Suzanne-Lenglen, Kristina Mladenovic venait à bout d’une pensionnaire du TOP 10 (Li Na l'an dernier). Cette fois, il ne lui avait fallu qu’une heure et 22 minutes pour se dégager le tableau et envisager de faire aussi bien voire mieux que son 3ème tour de 2014.

    La Canadienne se tourne vers l'avenirPour sa part, Eugénie Bouchard acceptait son échec et se projetait déjà vers la suite de la saison. « Je suis arrivée ici sans aucune attente particulière, vu mes récents résultats. Je n'ai d'ailleurs pas d'attentes particulières non plus pour les prochains tournois. J'espère maintenant rebondir sur gazon », tranchait sans demi-mesure la très ambitieuse Canadienne de 21 ans dont la saison cauchemardesque se poursuit. Avant de retrouver le gazon où elle devra défendre sa finale de Wimbledon, la protégée de Sam Sumyk ne compte toujours que 7 maigres succès, et seulement 3 depuis fin janvier, pour 10 revers.

    Christopher Buet


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  • Djokovic est son seul adversaire

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