• Fourcade 3ème titre

    Oh toi belle et grande équipe de France ! Au regard de cette semaine merveilleuse, il nous en viendrait presque à déclamer des vers et à user de rimes pour avouer cet amour et cette admiration à l'égard de nos biathlètes tricolores. Encore une fois, ces derniers se sont surpassés pour nous livrer des championnats du monde de haute tenue. Premier pourvoyeur de médaille aux Jeux Olympiques (6 médailles à Vancouver en 2010), le biathlon a fait sa fête et cette équipe a établi une nouvelle marque de référence avec pas moins de 7 médailles mondiales (dont deux pour les relais).

    Ce dimanche à Ruhpolding devant un stade en folie garni de plus de 25 000 personnes (le lieu n'est pas une référence dans le monde du biathlon pour rien), hommes et femmes avaient rendez-vous pour la dernière épreuve de la semaine. Après les relais, le sprint, la poursuite et l'individuel, la mass start était au programme du jour. Premier à entrer en scène, les hommes et les frères Fourcade, Martin et Simon. Un défi pour le premier cité après la défaillance fautive (3 pioches au dernier tir debout) du relais vendredi qui a coûté le titre Bleus. Alors après cet échec, Martin avait à coeur de se racheter et de prouver que ce n'était qu'un raté et rien de plus. "Aujourd'hui, j'avais le regard noir. J'étais énervé contre moi après l'individuel et les deux relais où je n'ai pas montrer mon potentiel notamment au tir."déclarait à l'issue de la course Martin Fourcade. Survolté, le Catalan imprime un rythme d'enfer sur les skis comme à son habitude. Tant et si bien que la sélection s'opéra. Après 3 tirs et 2 fautes, Martin se présente sur le pas de tir en compagnie de l'Allemand Birnbacher et du Suédois Ferry, notamment. Là, le leader de la Coupe du Monde entre dans sa phase favorite de la confrontation et met la pression. Birnbacher craque et lâche une balle pour un tour de pénalité. Le Français sort donc seul avec Björn Ferry pour l'ultime boucle.

    En compagnie des légendes

    Bien calé dans le sillage du français, ce dernier paraissait fort  et attendait le bon moment pour lâcher son adversaire. cependant, Martin Fourcade n'est pas un biathlète comme les autres. En patron, il prit les devants et plaça une accélération décisive dans la dernière côte. Comme le week-end dernier où il y déposa un autre Suédois, (Bergman), il s'échappa seul pour fondre vers un troisième titre dans ces championnats du monde. Une performance exceptionnelle qui lui permet de rejoindre au panthéon son illustre prédécesseur Rapahël Poirée (2004) et Ole Einar Bjorndalen (2005 et 2009, là le norvégien avait poussé le vice à remporter 4 titres) "Aujourd'hui, je ne rends pas l'or à Alexis (Boeuf), Simon (Fourcade, son frère ainé) ou Jean-Guillaume (Beatrix), mais je crois que je le rends à tous les autres, aux coachs, aux farteurs, au public français et c'est un sentiment merveilleux." . déclarait le nouveau champion du monde de la mass start et grand bonhomme de ces mondiaux (portrait en préparation). Au-delà de ce quatrième titre mondial, Martin se rapproche du Gros Globe de Cristal. En effet, Emil Svensen, son dauphin au général, n'a pu faire mieux que 18ème, un camoufflet. Les Suédois Ferry et Lindstrom complètent le podium. Simon, lui, se contente du 5ème rang. 

    Brunet ou l'argent allemand

    Faisant écho à ce nouveau titre, quelques heures plus tard, Marie-Laure Brunet s'illustrait à son tour. Impeccable sur les skis et au tir, elle ne craqua que sur le dernier pas de tir. Au debout, elle laissa échapper une balle, sa seule de la journée, qui enterrait ses espoirs de titre. Sans se désunir, la Française effectua son tour de pénalité et résista au retour de la Finlandaise Kaisa Mäkäräinen pour finir à la seconde place et enfiler sa troisième breloque en argent (relais et individuel). Un peu plus loin, 8 secondes devant pour être précis, la Norvégienne Tora Berger levait les bras. Un succès en forme de triomphe pour elle qui décroche, comme Martin Fourcade, son troisième titre ici. A domicile pour ses derniers mondiaux et après un début de semaine tonitruant laissant augurer une domination sans partage, Magdalena Neuner est de nouveau passée à côté. ce dimanche, elle a échoué à la 11ème place après avoir effectuée 6 tours de pénalité. A 25 ans, la Bavaroise lorgne déjà sur Kanthi Mansyik où la semaine prochaine, elle tentera de remporter le classement général de la Coupe du Monde afin de conclure en beauté une carrière aussi météoritique que grandiose. Une grande dame du biathlon s'apprête à tirer sa révérence.

    Marie-Laure Brunet

    Ainsi s'achève ses mondiaux de Ruhpolding, dans une ambiance folle. Oh toi belle et grande équipe de France, avec tes 7 médailles, tu as a été de taille. Fin de la saison dans une semaine.

     

    Christopher Buet


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  • Isinbayeva istanbul

    A istanbul, Yelena Isinbaeva s'impose dans le concours du saut à la perche des Championnats du Monde en salle et décroche un quatrième titre mondial. Elle devance la Française Vanessa Boslak et la Britannique Holly Bleasdale qui n'ont pu faire mieux que 4.70m.

    Certaines vielles habitudes ont la vie dure. Pour Yelena Isinbaeva, l'adage prend tout son sens. Bien que loin de son meilleur niveau et privée de la reconnaissance qui devrait être la sienne durant près de 3 saisons, la double championne olympique en titre n'en demeure pas moins une athlète d'exception avec les habitudes qui vont avec. On commence par jauger la concurrence, puis on s'étalonne et enfin on triomphe. Avec la Russe, les étapes sont respectées à la lettre.

    En effet, comme à ses heures glorieuses, Yelena Isinbaeva est restée longtemps dans sa bulle (on se souvient tous de sa mise en scène pékinoise en 2008 où entre les sauts, elle se réfugiait sous sa serviette comme pour s'isoler du stade et se recentrer sur elle-meme) et n'a daigné en sortir qu'à l'horizon des 4.70m. Une entrée en matière presque classique pour elle mais déjà le bout du monde pour le reste de l'assistance. Pensez-vous, à cette hauteur seules Vanessa Boslak, la Française de retour après 3 ans de galère et de blessure (elle aussi) et la jeune Britannique Holly Bleasdale étaient encore dans le concours. Avec une facilité déconcertante, la championne russe effaça l'obstacle. Une mise en jambe puisqu'elle demandait dans la foulée une barre à 4.80m. Une hauteur qui ne lui posa pas le moindre problème non plus. Après deux sauts, Yelena avait déjà tuer le concours mais...pas tout suspense. Car si son sacre était attendu de tous et ne souffrait aucun doute, c'est bien la hauteur à laquelle elle allait s'envoler qui tenait en haleine. Après les 5.95m, la veille, de Renaud Lavillenie, tout Istanbul rêvait de voir la nouvelle championne du monde tutoyer les sommets et passerles 5m. Elle s'exécuta en faisant monter la barre à 5.02m soit un centimètre de plus que le record qu'elle avait établi voilà trois semaines (lire précédent article de la rubrique sur Yelena Isinbayeva). Mais contrairement au 24 février à Stockholm, Isinbayeva n'allait pas parvenir à franchir l'écueil. Une simple péripétie pour elle dans sa mission reconquête.

    En effet, après sa longue traversée du désert marquée par une nuée de doute et un an avant de mettre un terme à sa vertigineuse carrière, Yelena Isinbaeva a marqué les esprits et prouver que la patronne de la perche féminine mondiale était bel et bien de retour. A Istanbul, la Tsranie retrouve la salle de son trône. Du côté de Londres, elle voudra y retrouver la flamme avant de s'asseoir définitivement dessus à Moscou l'an prochain à l'occasion des Mondiaux 2013.

    Christopher Buet


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  • VONN

    L'issue ne faisait aucun doute et on savait depuis bien longtemps que Lindsey Vonn allait ramener le Globe de Cristal du classement général de la Coupe du Monde à la maison. Mais entre certitude et réalité, il y a toujours un ski. Aujourd'hui, plus de doute possible, Lindsey Vonn a bel(le) et bien remportée le Gros Globe de Cristal. A Äre en Suède, l'Américaine a coupé court au suspense en remportant le Géant du jour. Avec cette victoire, elle porte son totale de victoire en Coupe du Monde à près de 52 (soit le troisième totale de l'histoire du ski féminin, à trois succès de la Suissesse Vreni Schneider et encore à distance des 62 succès d'Annemarie Moser-Pröll). Sur la piste suédoise, elle a devancé l'italienne Federica Brignone (+0.48s) et l'allemande Viktoria Rebensburg (+1''05s). Cette dernière, leader du classement de la spécialité, voit ainsi son deuxième sacre dans la discipline repoussé à Schladming dans une semaine où auront lieu les finales de la Coupe du Monde. En effet, grâce à son succès, le deuxième de sa carrière en géant, Lindsey Vonn garde une chance de ravir le globe de la spécialité à la championne olympique et du monde Allemande. Une issue, plus qu'improbable (elle compte 95 points de retard et il reste seulement un géant à disputer) qui serait le flocon sur la saison bien enneigée de l'Américaine. Après l'intendance de son amie-ennemie Maria Riesch en 2011, Lindsey Vonn renoue avec les sommets, qu'elle a cotoyé sans partage de 2008 à 2010. Cette saison, elle compte pas moins de 11 victoires et s'était déjà adjugé les globes de la descente et du super-combiné, en attendant celui du Super G la semaine en Autriche. Vonn est sur la bonne pente et descend  droit vers l'histoire. Pour sa part, Tessa Worley a terminé 4ème de la course et a vu ses chances de remporter le petit globe du géant lui filer sous les spatules.

    Christopher Buet


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  • Nicosie, théatre improbable d'un huitième de finale retour de Ligue des Champions. Dans la capitale chypriote, Lyonest serein et entrevoie la qualification avec son but d'avance, résultat de sa victoire à domicle trois semains plus tôt (1-0). Mais il ne faut pas sous-estimer un adversaire, aussi improbable soit-il. Nicosie a le profil, en cette édition 2012, du coupeur de tête. Déjà en poules, les surprenants chypriotes (pas très nombreux quand on y regarde de plus près au sein de l'équipe) avaient créé la sensation en terminant premier de leur groupe devant le Zénith Saint Pétersbourg, Porto (vainqueur de la League Europa en 2011) et Donetsk (quart de finaliste de la C1 en 2011). Pas une bandes de bras cassés, vous l'aurez compris. Peu à leur fait du côté de Gerland à l'aller, les joueurs de l'Apoel montrèrent un autre visage, ce soir. Devant son public, toujours aussi fervant et brûlant, les Chypriotes imposèrent leur rythme et firent craquer dès la 9ème minute, la formation de Rémi Garde lorsque Manduca surgissait au second poteau pour reprendre victorieusement le cuir. Ca n'a pas encore d'importance mais sur sa célébration, l'attaquant retire son maillot et écope d'un carton jaune. 1-0 pour Nicosie et égalité parfaite sur l'ensemble des deux matches.

    Sur fond de tragédie

    La physionomie a changé et l'élan est grec. L'Apoel ne laisse pas respirer des Gones décidemment pas à leur affaire. Si l'ambiance est extraordianire et digne des rumeurs circulant à son sujet partout en Europe, la qualité du jeu proposée sur le terrain est inversement proportionnelle. Les débats sont hachés et les fautes techniques se multiplient. Sur un faux rythme, les deux équipes en restent là et acceptent le jeu des prolongations. A ce petit exercice, ni l'une, ni l'autre des équipes ne fait preuve d'adresse et de précision. on est loin du niveau technique d'une phase à élimination directe de Coupe d'Europe mais la dramaturgie compense ses manques. Le stade prend des airs de théâtre quand le match vire à la tragédie grecque. En pleine prolongation, ce cher Manduca, souvenez-vous, le buteur, fauche bastos et écope d'un avertissement. Son deuxième synonyme d'expulsion. S'il avait su, il n'aurait pas enlever son maillot en début de match après son but. Qu'importe, le septuple champion de France ne saura tirer profit de sa supériorité numérique. Vint alors la fatidique séance des tirs aux buts. Une loterie qui va sourire aux locaux. la chance du débutant ? Pas vraiment mais plutôt le fait d'un homme, le gardien Chiotis qui repoussa les tentatives de Lacazette et Bastos.  Nicosie et le stade peuvent exploser. l'Apoel est en quart de finale de la C1, un comble et une première pour un club chypriote. Le conte de fée peut continuer. A l'inverse, Lyon s'enfonce. Si Rémy Garde refuse de céder au défaitisme et à parler de désillusion, il ne faut pas se leurrer. L'Olympique Lyonnais n'est plus un grand d'Europe et va devoir cravacher pour retrouver son ancien statut après ce terrible coup de l'Apoel.

    Christopher Buet


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  • C'est un lieu commun en Espagne, passé 5 buts à un adversaire est salué d'un doux sobriquet que l'on nomme "Manita". Ce qui est connu aussi en Espagne, c'est qu'il y réside un joueur qui défie les lois du football et s'amuse des chiffres, il s'agit d'un petit Argentin appelé Messi. Ce soir, il a revu et corrigé à sa manière la sacro -sainte "Manita" en inscrivant à lui seul 5 buts face à une équipe de Leverkusen médusée. Deux lobs, de l'opportunisme et une bonne dose de talent et de classe, voilà le cocktail de l'Argentin. Cinq buts, une perofrmance inédite en Ligue des Champions et dans la carrière du natif de Rosario qui ne doit pas occulter le travail de tout un groupe. Si Messi a fait preuve d'une efficacité redoutable en convertissant 5 de ses 6 frappes cadrées (ndlr : il en est à 12 buts en 7 matches de C1 cette saison), il doit aussi sa réussite à son équipe, à Xavi qui lui offre le premier but sur une sublime passe en profondeur mais aussi Fabregas dans le même registre que son homologue espagnol, Keita, parfait pivot sur le cinquième but de la "Pulga". Outre le festival de Messi, c'est le jeune Cristian Tello qui s'est joint à la démonstration, y allant pour sa part d'un doublé. En résumé, Barcelone a déroulé son football, ce soir, sur sa pelouse du Camp Nou, bien aidé, il est vrai, par un Leverkusen apathique qui a tout de même sauvé l'honneur en toute fin de rencontre par l'intermédiaire de Bellarabi (7-1). Sans surprise, les catalans sont en quarts de finale de la Ligue des Champions. Nouveau chapitre de la légende blaugrana et de Messi, à suivre...


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