• Laurent Blanc

    Marginalisé depuis son éviction de l’équipe de France, Laurent Blanc a obtenu le poste d’entraîneur du Paris Saint-Germain. Une issue que personne n’envisageait.

    Laurent Blanc doit être né sous une bonne étoile. Outsider parmi les outsiders dans le feuilleton à rallonge de la succession de Carlo Ancelotti, le Gardois a su convaincre des dirigeants parisiens, aux abois et las de collectionner les refus, de lui confier la tête de leur projet sportif. L’histoire de son arrivée au Paris Saint-Germain semble régit par une logique obscure, une chance certaine.

    Envie de revenir

    En mai dernier, l’ancien sélectionneur se confie pour la première fois depuis son départ de l’équipe de France. Dans les colonnes du quotidien L’Equipe, il fait part de son désir de retourner aux affaires. « J’en ai profité pour me concentrer un petit peu sur moi-même (…) J’ai eu beaucoup de loisir mais ça me suffit. Si un projet se présente, je serais très honoré de le relever. Et j’espère qu’il se présentera », assure-t-il.

    A cet instant, voilà un an que Blanc n’a plus dirigé une équipe et près de 3 qu’il n’a pas été à la tête d’un club. En football moderne, une telle absence est souvent rédhibitoire surtout si vous n’avez pas laissé une empreinte forte. Pas dans son cas car Laurent Blanc est de cette espèce des opportunistes. Plus que tout autre, l’homme sait adapter son discours et jouer de son image immaculée.

    « Mon sort était scellé »

    En 2009, son CV vierge ne l’empêche pas de prendre les commandes des Girondins de Bordeaux sur la seule foi de son palmarès d’ancien joueur. Le succès est au rendez-vous (champion de France 2009) avant que ces belles promesses ne volent en éclat, laissant filer un deuxième titre acquis à la mi-saison. La déliquescence de son équipe ne lui porte pas préjudice.

    Au sortir du désastre, il est intronisé à la tête de l’équipe de France avec pour charge de redoré l’image brisée d’une sélection souillée par le fiasco de Knysna. Là encore, le charme opère. Les débuts sont prometteurs, la France renoue avec le succès, une nouvelle génération Benzema, Nasri and co. prend le pouvoir. Comme à Bordeaux, le bel édifice s’effondre emporté par l’affaire des quotas et un Euro 2012 raté. Impliqué dans le premier, il est blanchi. Fautif dans le second, il passe pour la victime. « Mon sort était déjà scellé avant l’Euro » rumine-t-il dans L’Equipe en référence à ces différends idéologiques avec Noël Le Graët. Sans être irréprochable, Blanc conserve sa « virginité ». Après une année blanche, la chance sourit encore à Blanc. Profitant des atermoiements parisiens et de l’échec de plusieurs dossiers (Benites, Wenger, Capello), il est contacté par le PSG et saisi l’occasion.

    Face à ces contradictions

    A la lecture de son interview fleuve du 8 mai dans L’Equipe, la décision de Laurent Blanc paraît étonnante. « Le football me manque, le jeu me manque, les joueurs me manquent aussi mais tout ce bruit autour non. », commence-t-il par confié. Aurait-il oublié que le Paris Saint-Germain qatari est la plus grosse nébuleuse du football français voire européen.

    Ce n’est pas tout, l’ancien défenseur de Montpellier et Marseille dit ne pas apprécier « les gens qui te font sans cesse comprendre qu’ils sont les patrons ». Là, encore débarquer dans la Capitale, c’est accepter d’avoir les mains liés. Leonardo accapare les pouvoirs sportifs notamment en matière de recrutement et Nasser Al-Khelaïfi s’enquerre de la bonne tenue de sa politique sportive. Autant d’éléments qui auraient du empêcher Blanc de signer en faveur du PSG. Blanc a-t-il accepté de rogner sur ces principes? Certainement. Surtout le désir de revenir était trop fort pour un entraîneur, qui aspirait à « relever un challenge ». Après un an d’absence, le Président rebondit là où l’attendait le moins.

    Christopher Buet


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  • Tahiti coupe Océanie

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  • équipe Tahiti

    Invité surprise de la Coupe des Confédérations, Tahiti participe à sa première compétition internationale de son histoire. Présentation de 138e nation au classement FIFA.

    Espagne-Tahiti, non cette affiche n’est pas une celle d’un match de beach-soccer ou d’un jeu vidéo mais celle d’une grande compétition de la FIFA. Le jeudi 20 juin, les « amateurs » tahitiens défieront les champions du monde et double champions d’Europe espagnols. « Vous imaginez, pour un Tahitien, jouer contre Iniesta, Xavi? », hallucinait Marama Vahirua dans L’Equipe. Un rêve inenvisageable voilà encore 5 ans que la Coupe des Confédérations va réaliser. Pour sa neuvième édition, cette compétition sous-évaluée réunie pourtant les champions de chaque continent: l’Espagne et l’Italie pour l’Europe, le Nigéria pour l’Afrique, le Japon pour l’Asie, le Mexique pour l’Amérique du Nord, l’Uruguay pour l’Amérique du Sud et donc…Tahiti pour l’Océanie. Jamais vu à ce niveau, la sélection tahitienne fait figure d’intrus au milieu de ce prestigieux plateau. Portrait des Toa Aito (homme de fer en tahitien, ndlr) à l’heure d’affronter l’Espagne, championne du monde et double championne d’Europe en titre.

    Pourquoi Tahiti est là?

    Tahiti coupe OcéanieL’équipe emmenée par Eddy Etaeta doit sa qualification à un heureux concours de circonstance. L’Australie a longtemps trusté la place réservée au champion de l’Océanie (3 participations). Mais faute de concurrence, la sélection Aussie a rejoint en 2006, la confédération asiatique de football, libérant de fait une place. En l’absence de l’Australie, la Nouvelle-Zélande aurait du représenter l’Océanie mais les All-Whites ont perdu en demi-finale de la dernière Coupe d’Océanie (0-2 contre la Nouvelle-Calédonie). Profitant de ce faux-pas, Tahiti a remporté la compétition, pour la première fois de son histoire, en gagnant ces 5 matches et obtenu le droit de représenté l’Océanie à la Coupe des Confédérations.

    22 amateurs pour 1 professionnel

    Incongruité à l’heure du professionnalisme, la sélection de Tahiti est composée en grande majorité de joueurs présentant un statut amateur. Sur les 23 joueurs convoqués au Brésil, ils sont 22 à évoluer sous ce statut particulier. Seul Marama Vahirua, champion de France avec Nantes en 2001, a percé au plus haut niveau et fait du football son métier. Ainsi, on retrouve parmi les joueurs un alpiniste ou encore un auditeur financier. « L’ambiance est très agréable voire un peu folklorique (…) Comme je leur dis, dans deux semaines, vous retournez au travail, alors savourez ! », s’amuse Vahirua.

    Une première pour VahiruaMarama Vahirua

    Aussi étrange que cela puisse paraître, cette compétition marquera les premiers pas de Marama Vahirua en équipe nationale tahitienne. « Ca fait bientôt seize ans que je fais de la publicité pour mon pays à chaque but marqué. Pour la première fois, je vais pouvoir porter le maillot de Tahiti. Et si je marque, je pagaierai avec encore plus de fierté », confiait l’attaquant à L’Equipe samedi. S’il n’a jamais porté le maillot de son île natale, le joueur de 33 ans a été sélectionné à 6 reprises avec l’équipe de France Espoirs.

    Une sélection depuis 1989

    Collectivité d’Outre-Mer rattachée à la France mais jouissant d’une relative autonomie, Tahiti dispose de sa propre fédération de football depuis maintenant 24 ans, de son drapeau et de son propre hymne (Ora’O Tahiti Nui). Petite particularité, l’hymne tahitien ne comporte pas de musique, aussi la Fédération a du enregistrer une mélodie sur un CD afin de la transmettre à la FIFA, comme le stipule le règlement. Toutefois, celle-ci n’est pas indépendante et demeure sous la tutelle de la Fédération Française de Football (FFF).

    L’acte fondateur égyptien

    Si Tahiti est, aujourd’hui, en lice dans cette Coupe des Confédérations, c’est en parti grâce à l’expérience du Mondial des moins de 20 ans disputé en 2009 en Egypte. Pour sa première compétition internationale, Tahiti avait payé cher son apprentissage encaissant 21 buts sans parvenir à en inscrire (0-8 contre l’Espagne et le Vénézuela, 0-5 contre le Nigéria). Au Brésil, huit joueurs ayant participé à cette expérience égyptienne sont présent dans l’effectif.

    Jonathan TehauUne histoire de famille

    L’Italie avait ses Maldini, l’Angleterre ses Ferdinand, Le Ghana ses Ayew, Tahiti a ses Tehau. Dans la sélection emmenée au Brésil, l’équipe compte dans ses rangs quatre joueurs portant ce nom: Jonathan (25ans) l’aîné de la fratrie, Lorenzo et Alvin (24 ans) les jumeaux et Teaonui (20 ans) le cousin. Les trois derniers sont considérés comme le futur de la sélection tahitienne et ont participé à la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2009 en Egypte.

    L’héritage de Lionel Charbonnier

    Le plus méconnu des champions du monde 1998 a beaucoup œuvré à la tête de la sélection tahitienne. C’est sous ses ordres que l’équipe des Toa Aito a pris part à la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2009. Il a également été responsable de la politique d’élite tahitienne.

    Christopher Buet


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  • Tahiti

    Pour son premier match en Coupe des Confédérations, Tahiti n’a pas pesé lourd contre le Nigéria mais a réussi son premier pari: marquer un but (1-6).

    On jouait la 53e minute quand Marama Vahirua s’élança côté gauche pour tirer ce corner. La balle de l’ancien nantais dessinait une belle courbe et se dirigeait au second poteau où Jonathan Tehau prenait le meilleur sur son défenseur. D’une petite tête croisée, il trompait le portier Nigérian, provoque l’hystérie du commentateur brésilien de la rencontre et envoie Tahiti au paradis. L’aîné des Tehau (ils sont 4 dans l’équipe nationale tahitienne), entamait alors une course délirante bientôt rattrapé par l’ensemble de ses coéquipiers.

    Mais la célébration n’était pas complète. Ce premier but en compétition officielle pour Tahiti et le football amateur méritait plus, plus de solennité, plus de symbolique. Autour de Marama Vahirua, capitaine et ambassadeur, les Toa Aito s’agenouillèrent et mimèrent dans un élan collectif harmonieux les célèbres coups de pagaye, cher au champion de France 2001.

    La reconnaissance brésilienne

    Une joie à la hauteur de l’exploit réalisé par les Tahitiens. Certes, le Nigéria mène encore à cet instant 3-1 et va ajouter trois nouvelles réalisations d’ici le coup de sifflet final pour une victoire confortable et prévisible (1-6).

    Mais qu’importe, les amateurs de Tahiti viennent de vaincre leur malédiction. En 2009, pour son unique grande compétition internationale, lors du Mondial des moins de 20 ans, l’équipe de Lionel Charbonnier n’était pas parvenue à inscrire le moindre but en 3 rencontres. « Marquer contre les champions d'Afrique, au Brésil, devant des dizaines de milliers de spectateurs, quand on est un petit amateur tahitien, c'est vraiment extra », s'extasie Vetea, l’un des rares supporters à avoir suivi ce match contre le Nigéria sur l’île. « Ce but me fait dire qu'on a gagné ! A part nous-mêmes, personne ne nous voyait marquer un but, ici, au Brésil », s’extasie Vahirua.

    Car malgré la portée de l’évènement, la perle polynésienne ne s’est pas passionnée pour ses hommes, à l’image de la présidente de la Polynésie Française qui n’a appris que vendredi la participation de Tahiti à la Coupe des Confédérations, lors d’une interview de TV Globo. Triste réalité pour une sélection qui a tout de même séduit…les Brésiliens qui font la queue aux entraînements des Polynésiens pour obtenir photos et autographes. « Entendre 20 000 spectateurs qui chantaient "Tahiti ! Tahiti !", j'en avais des frissons ! C'est beau d'avoir gagné le cœur des Brésiliens », profite le capitaine tahitien.

    Reste d’autres exploits à réaliser pour les Polynésiens. Si une victoire sur la scène internationale paraît utopique, celui de ne pas encaisser de buts demeure. « On essaiera de ne pas encaisser de buts sur une mi-temps entière », projetait le sélectionneur Eddy Etaeta. Face à l’Espagne, championne du monde, jeudi au Maracana, le défi semble très complexe mais qui sait ce dont les amateurs de fers sont capables.

    Christopher Buet


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  • Alain Portes

    Après avoir mené la Tunisie aux Jeux olympiques, Alain Portes rentre au pays pour prendre les commandes de l’équipe de France féminine de handball. Présentation de l’homme qui remplace Olivier Krumbholz, en poste depuis 1998.

    Un Barjot

    Alain Portes n’est pas un inconnu du handball tricolore. A 51 ans, il en est même l’un des piliers fondateurs. International pour la première fois en 1983 (216 sélections au total), il a été de l’aventure bronzée de Barcelone lors des Jeux olympiques 1992, acte fondateur du handball tricolore. Pas forcément le plus connu de cette génération pionnière, il en porte toutefois l’esprit.

    Un pionnier

    Durant 9 ans, il a entraîné l’équipe féminine de handball de Nîmes. Si sa première année sera marquée par une relégation en D2, il remportera ensuite le championnat pour retrouver l’élite en 1998. Trois ans plus tard, il est entré dans l’histoire avec le club gardois en tant que premier vainqueur français d’une Coupe d’Europe en handball (deux ans avant Montpellier vainqueur de la Ligue des Champions en 2003, ndlr). Ce titre reste à ce jour l’unique trophée européen remporté par un club de handball féminin français.

    Un architecte

    Si la FFHB a choisi Alain Portes pour remplacer Krumbholz, c’est avant tout pour le travail qu’il a effectué avec la Tunisie. En 2009, l’ancien ailier prend la tête de l’équipe nationale tunisienne. Plus que les deux championnats d’Afrique qu’il remporte (2010 et 2012), il parvient à qualifier la Tunisie pour ses premiers Jeux olympiques (quart de finale) depuis ceux de Sydney en 2000 et surtout à faire éclore une nouvelle génération de handballeur talentueux.

    Un fidèle

    Avant de prendre les rênes de l’équipe de Tunisie en 2009, Alain Portes a effectué l’ensemble de sa carrière au sein du club de Nîmes. Joueur, il a remporté 4 titres de champion de France et 3 Coupe de France, gagnant ses galons d’international avant de prendre les commandes de l’équipe féminine puis masculine. Au total, il a passé près de 30 ans au sein du club gardois. Pour l’ensemble de son œuvre à Nîmes et en équipe de France, celui que l’on surnomme « Bip Bip » (en référence au cartoon) a même été désigne par la Fédération Française de handball (FFHB) ailier du siècle.

    Une vie de sport

    Natif de Sète, Alain Portes était destiné à faire du handball sa vie. S’il a commencé par jouer au foot au sein du FC Sète, fleuron du football héraultais à l’époque, il a vite opté pour le handball intégrant le Sète Olympique, club créé par son père. Portes est également un amoureux du rugby, sport qu’il aurait aimé pratiquer mais qu’il s’est contenté d’observer.

    Christopher Buet


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