• Tahiti, l'île des guerriers de fer

    équipe Tahiti

    Invité surprise de la Coupe des Confédérations, Tahiti participe à sa première compétition internationale de son histoire. Présentation de 138e nation au classement FIFA.

    Espagne-Tahiti, non cette affiche n’est pas une celle d’un match de beach-soccer ou d’un jeu vidéo mais celle d’une grande compétition de la FIFA. Le jeudi 20 juin, les « amateurs » tahitiens défieront les champions du monde et double champions d’Europe espagnols. « Vous imaginez, pour un Tahitien, jouer contre Iniesta, Xavi? », hallucinait Marama Vahirua dans L’Equipe. Un rêve inenvisageable voilà encore 5 ans que la Coupe des Confédérations va réaliser. Pour sa neuvième édition, cette compétition sous-évaluée réunie pourtant les champions de chaque continent: l’Espagne et l’Italie pour l’Europe, le Nigéria pour l’Afrique, le Japon pour l’Asie, le Mexique pour l’Amérique du Nord, l’Uruguay pour l’Amérique du Sud et donc…Tahiti pour l’Océanie. Jamais vu à ce niveau, la sélection tahitienne fait figure d’intrus au milieu de ce prestigieux plateau. Portrait des Toa Aito (homme de fer en tahitien, ndlr) à l’heure d’affronter l’Espagne, championne du monde et double championne d’Europe en titre.

    Pourquoi Tahiti est là?

    Tahiti coupe OcéanieL’équipe emmenée par Eddy Etaeta doit sa qualification à un heureux concours de circonstance. L’Australie a longtemps trusté la place réservée au champion de l’Océanie (3 participations). Mais faute de concurrence, la sélection Aussie a rejoint en 2006, la confédération asiatique de football, libérant de fait une place. En l’absence de l’Australie, la Nouvelle-Zélande aurait du représenter l’Océanie mais les All-Whites ont perdu en demi-finale de la dernière Coupe d’Océanie (0-2 contre la Nouvelle-Calédonie). Profitant de ce faux-pas, Tahiti a remporté la compétition, pour la première fois de son histoire, en gagnant ces 5 matches et obtenu le droit de représenté l’Océanie à la Coupe des Confédérations.

    22 amateurs pour 1 professionnel

    Incongruité à l’heure du professionnalisme, la sélection de Tahiti est composée en grande majorité de joueurs présentant un statut amateur. Sur les 23 joueurs convoqués au Brésil, ils sont 22 à évoluer sous ce statut particulier. Seul Marama Vahirua, champion de France avec Nantes en 2001, a percé au plus haut niveau et fait du football son métier. Ainsi, on retrouve parmi les joueurs un alpiniste ou encore un auditeur financier. « L’ambiance est très agréable voire un peu folklorique (…) Comme je leur dis, dans deux semaines, vous retournez au travail, alors savourez ! », s’amuse Vahirua.

    Une première pour VahiruaMarama Vahirua

    Aussi étrange que cela puisse paraître, cette compétition marquera les premiers pas de Marama Vahirua en équipe nationale tahitienne. « Ca fait bientôt seize ans que je fais de la publicité pour mon pays à chaque but marqué. Pour la première fois, je vais pouvoir porter le maillot de Tahiti. Et si je marque, je pagaierai avec encore plus de fierté », confiait l’attaquant à L’Equipe samedi. S’il n’a jamais porté le maillot de son île natale, le joueur de 33 ans a été sélectionné à 6 reprises avec l’équipe de France Espoirs.

    Une sélection depuis 1989

    Collectivité d’Outre-Mer rattachée à la France mais jouissant d’une relative autonomie, Tahiti dispose de sa propre fédération de football depuis maintenant 24 ans, de son drapeau et de son propre hymne (Ora’O Tahiti Nui). Petite particularité, l’hymne tahitien ne comporte pas de musique, aussi la Fédération a du enregistrer une mélodie sur un CD afin de la transmettre à la FIFA, comme le stipule le règlement. Toutefois, celle-ci n’est pas indépendante et demeure sous la tutelle de la Fédération Française de Football (FFF).

    L’acte fondateur égyptien

    Si Tahiti est, aujourd’hui, en lice dans cette Coupe des Confédérations, c’est en parti grâce à l’expérience du Mondial des moins de 20 ans disputé en 2009 en Egypte. Pour sa première compétition internationale, Tahiti avait payé cher son apprentissage encaissant 21 buts sans parvenir à en inscrire (0-8 contre l’Espagne et le Vénézuela, 0-5 contre le Nigéria). Au Brésil, huit joueurs ayant participé à cette expérience égyptienne sont présent dans l’effectif.

    Jonathan TehauUne histoire de famille

    L’Italie avait ses Maldini, l’Angleterre ses Ferdinand, Le Ghana ses Ayew, Tahiti a ses Tehau. Dans la sélection emmenée au Brésil, l’équipe compte dans ses rangs quatre joueurs portant ce nom: Jonathan (25ans) l’aîné de la fratrie, Lorenzo et Alvin (24 ans) les jumeaux et Teaonui (20 ans) le cousin. Les trois derniers sont considérés comme le futur de la sélection tahitienne et ont participé à la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2009 en Egypte.

    L’héritage de Lionel Charbonnier

    Le plus méconnu des champions du monde 1998 a beaucoup œuvré à la tête de la sélection tahitienne. C’est sous ses ordres que l’équipe des Toa Aito a pris part à la Coupe du monde des moins de 20 ans en 2009. Il a également été responsable de la politique d’élite tahitienne.

    Christopher Buet


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