• David Moyes

    Surprise en France, la nomination de David Moyes (50 ans) à la tête de Manchester United n’a guère étonné au Royaume-Uni. Voici donc quelques petites clés pour mieux appréhender le successeur de Sir Alex Ferguson.

    Un fidèle

    A l’image de Sir Alex Ferguson qui est resté près de 26 ans à la tête de Manchester United, David Moyes est un entraîneur fidèle. Depuis ses débuts sur un banc de touche en 1998, l’Ecossais n’a connu que 2 clubs : Preston North End (1998-2002) et Everton (mars 2002-2013). Seul Ferguson (26 ans) et Arsène Wenger (17 ans à Arsenal), justifie plus d’années consécutives à entraîner un même club.

    Un manager tactique

    Inconnu du grand public, David Moyes fait partie des valeurs sûres du championnat anglais. Il a notamment été élu à 3 reprises manager de l’année Outre Manche (2003, 2005 et 2009). Si son identité de jeu n’est pas extrêmement marquée, il se distingue par une grande capacité d’adaptation aux systèmes adverses, par un jeu relativement posé avec une utilisation précise de la largeur. « Nous aimons que nos attaquants décrochent et viennent occuper les couloirs, en laissant l’axe à leurs partenaires. » a-t-il expliqué cette année à EliteSoccer, le magazine de l’Association des Managers du championnat.

    Le choix de Ferguson

    « David est un homme d'une grande intégrité avec une solide éthique de travail. Il n'y a aucun doute quant à lui, il a toutes les qualités requises pour diriger ce club », a déclaré Sir Alex Ferguson sur le site officiel de Manchester United. En 1998, le septuagénaire avait déjà contacté Moyes pour faire de lui son adjoint avant de finalement opter pour Steve McLaren. Ce dernier n’est d’ailleurs pas surpris et a affirmé sur la BBC qu’il est « un gagnant » et «  a la même éthique de travail que Sir Alex ». Il a également la même sensibilité politique (travailliste), le même goût pour la course hippique et…une même origine écossaise que son illustre prédécesseur.

    Un orfèvre

    Ne pouvant se reposer sur de gros moyens financiers, David Moyes a toujours su compenser ce manque par un flaire et un savoir-faire certains. Ainsi, c’est lui qui a lancé au plus haut niveau Wayne Rooney (à 16 ans seulement). Au rayon transfert, il est allé chercher des joueurs comme Marouane Fellaini (Standard de Liège), Mikel Arteta (Real Sociedad), Leighton Baines (Wigan), Tim Cahill (Milwall) ou Phil Jagielka (Sheffield United), tous aujourd’hui internationaux.

    Everton et Preston lui disent merci           

    Plus que sa fidélité, ce sont ses résultats qui lui ont valu l’affection inconditionnel de Goodison Park. Longtemps dans l’ombre du voisin Liverpool, les Toffees ont retrouvé la lumière. L’année dernière, ils ont d’ailleurs fini devant les Reds en Premier League pour la première fois depuis 1937 ! Depuis 2006, Everton n’a d’ailleurs plus fini au-delà de la 8e place.

    Concernant Preston North End, il a sauvé le club de la relégation en League Two (4e division anglaise) en 1998. Deux ans plus tard, il l’a mené au titre en League One avant d’atteindre la finale d’accession à la Premier League en 2001 (défaite face à Bolton 0-3). Le tout en qualité d’entraîneur-joueur.

    Christopher Buet


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  • Vue de Monaco

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  • Monaco

    Alors que le club monégasque est sur le point de retrouver la Ligue 1, les pensionnaires de l’élite et la Fédération Française de Football lui ont déclaré la guerre. Entre avantages fiscaux, propriétaires puissants et luttes d’influences, Monaco pose problème.

    «Il est impératif, pour l'équité des Championnats professionnels français, que l'ensemble des clubs participants soient soumis au même régime fiscal et social». Voici textuellement ce que la Ligue de Football Professionnel expliquait dans le rapport relatif à son conseil d’administration du 21 janvier dernier. Sans le nommer directement, les présidents  s’attaquaient frontalement au club de Monaco et aux avantages fiscaux dont il bénéficie. En effet, le cas de l’ASM s’avère presque unique sur toute la scène européenne (ndlr : des clubs comme Swansea et Cardiff évolue en Premier League, le championnat anglais, mais aussi le FC Vaduz du Lichtenstein joue en D2 Suisse, une équipe andorrane en Espagne et une de Saint Marin en Italie).

    Principauté, Monaco ne jouit pas de son propre championnat de football et est rattaché à la Ligue 1. Or n’ayant pas son siège social en France, le club du Rocher n’est pas soumis aux mêmes règles et aux mêmes contraintes que ces concurrents. Dans un contexte de crise, cette singularité fait grincer des dents.

    Une fiscalité qui dérange

    Vue de MonacoLe problème monégasque n’est pas une nouveauté dans l’horizon du football français. En effet, depuis maintenant de nombreuses années Monaco dispose d’avantages fiscaux particulièrement importants. Principauté, Monaco n’impose déjà pas ses résidents depuis le 8 février 1869 et le 13 octobre 1962, elle signe avec le Général de Gaule, alors Président de la République Française une convention la rattachant à l’Etat mais lui octroyant de considérables avantages au niveau fiscal. Ainsi depuis cette date, les sociétés implantées à Monaco, ce qui est le cas de l’ASM, ne doivent s’acquitter d’une imposition que de 33.3%.

    Mais cela ne s’arrête pas là. Dans le cas plus particulier du football, les joueurs français payent 20% de charges sociales en moins par rapport à leurs compatriotes, en vertu du simple fait de jouer sur le Rocher. De leur côté, les joueurs étrangers sont tout simplement exonérés. Une donnée qui a pris un sens nouveau en 1995 quand entra en vigueur l’arrêt Bosman. Avant cette date, les clubs ne pouvaient compter que 3 étrangers dans leur effectif. Cette jurisprudence a enlevé cette restriction et donc offert un atout majeur à Monaco.

    Face à cette disparité, de nombreux dirigeants ont tenté de rééquilibrer les forces. En 2004, Christophe Bouchet (président de l’Olympique de Marseille) et Jean-Michel Aulas (président de l’Olympique Lyonnais) s’étaient insurgés et avaient obtenu l’introduction du DIC (Droit à l’Image Collective) leur permettant de verser 30% du salaire brut de leurs joueurs sans être soumis à l’impôt, le DIC n’étant pas considéré comme un salaire. Cependant, en 2009, ce dernier a été abrogé dans l’optique de renforcer la compétitivité des clubs français sur la scène européenne.

    Aujourd’hui, le contexte de crise renforce la peur des dirigeants français. Dans les faits, Monaco possède une marge de manœuvre financière conséquente sur ses rivaux. Ainsi, pour un joueur qui perçoit 600.000 par an, l’UCPF (syndicat des clubs professionnels) note que "le net en poche pour un joueur en France par rapport à un joueur étranger de Monaco est inférieur de 103% en application du régime de droit commun (...). Cette différence est portée à 152% lorsque le salaire brut annuel du joueur est de 1,8 millions d'euros et à 185% lorsque le salaire brut annuel est de 3 millions d'euros".

    "Le PSG a de gros moyens, mais il respecte les règles françaises. Nos amis russes qui ont repris Monaco doivent en faire de même" commente Jean-Pierre Louvel, le président de l'UCPF.

    Un président trop riche ?

    A l’avantage fiscal indéniable dont il dispose, il convient d’ajouter l’arrivée d’un nouveau président tout puissant. En effet,Rybolovlev depuis le 23 décembre 2011, le club de Monaco est dirigé par Dmitry Rybolovlev, qui a acquis 66% des parts de l’ASM. Si ce nom ne vous dit rien, sa fortune est éloquente. A 46 ans, cet homme d’affaire russe possédait en 2011, selon Forbes, la 100e fortune mondiale. Une fortune que ce diplômé en cardiologie a acquise dans le potassium en dirigeant la société Uralkali, l’un des principaux producteurs d’engrais potassique au monde (10%). En 2010, il a ainsi vendu les 65% de l’entreprise qu’il possédait en l’échange de 6.5 milliards d’euros et s’est lancé dans le football, suivant l’exemple de son compatriote Roman Abramovitch (Président de Chelsea depuis 2003).

    Que cherche-t-il à faire ?

    Si le Russe reste un homme éminemment secret, ses ambitions n’en sont pas moins grandes. Sans le dire clairement, il souhaite rivaliser dans les années à venir avec le Paris Saint-Germain. En cours de saison et alors même que Monaco évoluait en Ligue, il indiquait vouloir disputer la Ligue des Champions d’ici 2 ans, soit un objectif compris entre la première et la place de L1 dès la saison 2013-2014.

    Pour se faire, il ne compte pas lésiner sur les moyens. Après avoir déboursé pas moins de 18 millions d’euros pour s’acheter les services de Lucas Ocampos, espoir argentin de 18 ans devenu plus gros transfert de l’histoire de la Ligue 2, il entend effectuer un recrutement digne de la Principauté. Dans son viseur apparaisse Steve Mandanda, Nicola N’Koulou (Marseille), Bakary Sagna (Arsenal) qui s’est dit tenté, Mamadou Sakho (PSG), Aurélien Chedjou (Lille), Lisandro Lopez, Maxime Gonalons (Lyon) mais aussi Radamel Falcao dont on sait qu’il n’a pas rejeté l’approche.

    psg_asmSeul concurrent Paris

    Ce que craignent les dirigeants français, c’est de ne plus pouvoir lutter à armes égales avec Monaco. Deux ans après le débarquement des Qataris à Paris, rendant le club de la capitale intouchable, la peur de voir un nouvel ogre crispe et inquiète. En effet, la France ne disposant que de deux places qualificatives directement pour la C1, des clubs comme Marseille, Lyon, Bordeaux, Saint-Etienne ou encore Lille se voient mal jouer uniquement la troisième place donnant accès au tour préliminaire.

    Si les dirigeants ne sont pas très enthousiastes, certains joueurs se montrent bienveillants à l’égard de Monaco et voient même du positif à la situation. « Ils ont un avantage avec ce niveau d'imposition bas pour les étrangers. Mais ça ne peut qu'être bon pour le football français. Avoir deux têtes d'affiche comme le PSG ou Monaco, qui peuvent te représenter sur la scène européenne, ça peut permettre de garder un œil sur la L1 », Ludovic Obraniak le 19 avril dernier sur RMC.

    Une bataille gagnée d’avance ?

    Même si la FFF demande 200 millions d’euros à Monaco ou l’installation de son siège social en France, cette dernière semble oublier les spécificités de la loi. A en croire un spécialiste de la question, la bataille engagée est peine perdue. «Cette affaire soulève un problème de droit communautaire et de l’article 48 du Traité de Rome qui stipule le principe de liberté d’établissement dans n’importe quel pays à travers l’Europe dans le but de bénéficier d’une législation favorable. Or le droit communautaire est plus fort que le droit du sport et que le droit français.»

    Christopher Buet


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  • Barcelone-Bayern-Messi-sur-le-banc

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  • David Villa

    Bouté sans ménagement hors de la Ligue des Champions par le Bayern Munich en demi-finale (0-4, 0-3), le FC Barcelone doit maintenant panser ses plaies. Déjà presque assuré du titre en Liga, le club catalan va pouvoir se consacrer à préparer la saison prochaine et travailler à ses nombreux chantiers.

    Longtemps cette saison, le FC Barcelone aura su entretenir l’illusion. Brillant jusqu’en décembre, les blaugranas ont connu une deuxième moitié de saison beaucoup plus laborieuse. Si en Liga, les hommes de Tito Vilanova  ont su conserver l’avance engranger (ndlr : à 5 journées du terme, ils comptent 85 points contre 74 à son dauphin le Real Madrid), en Ligue des Champions, ces derniers ont connu bien plus difficulté. Certes, ils ont rallié les demi-finales de la C1 pour la sixième fois de rang, un record, mais la manière a fait défaut. Bousculés par le Milan AC et le Paris Saint-Germain, les Catalans ont sombré face au Bayern Munich (0-4, 0-3). Plus que l’élimination, c’est l’état général de l’équipe qui interpelle. De l’attaque à la défense en passant par le milieu de terrain, toutes les lignes ont paru dépassées. Humiliés par les Allemands, les quadruples vainqueurs de la Ligue des Champions ne devront pas chômer cet été pour colmater les fissures apparues dans leur cuirasse.

    La défense : Secteur sinistré

    Mats HummelsIl s’agit de la priorité des dirigeants et du staff technique. Si Barcelone a souvent brillé et a été loué pour son attaque ses dernières saisons, il convient de rappeler qu’il a toujours pu s’appuyer sur une assise défensive exemplaire. Sous l’égide du capitaine emblématique Carles Puyol, l’arrière garde catalane se montrait souvent imperméable et constituait la première rampe de lancement du jeu catalan. Cependant, cette saison, tout s’est gâté derrière. A 35 ans, l’international espagnol ne quitte plus l’infirmerie, cette saison (6 semaines pour un ligament du genou tordu en septembre, 2 mois pour une luxation de l’épaule en octobre, puis 3 mois en raison d’une arthroscopie du genou). Outre Puyol (seulement 17 matches joués cette saison contre 41 à Messi ou 37 à Xavi), la défense barcelonaise a souffert de l’absence de Javier Mascherano. Touché au genou contre Paris, l’Argentin a déjà mis un terme à sa saison. A ces blessés est venu s’ajouter la longue convalescence d’Eric Abidal, greffé du foie en avril 2012, non compensée par Jordi Alba. Par ailleurs, Adriano a lui aussi connu quelques pépins de santé et notamment au niveau de la cuisse. Face à cette hécatombe, le FC Barcelone doit à tout prix se renforcer pour ne pas revivre son casse-tête printanier. Aussi les dirigeants blaugrana ont depuis longtemps entamé leurs recherches. Avec Tito Vilanova, il semblerait que leur choix se soit, ainsi, porté sur Mats Hummels. Si à 24 ans, l’international allemand ne serait pas contre un départ en Catalogne, son club (ndlr : qualifié pour la finale de la C1 le 25 mai prochain) paraît moins disposé à le lâcher. Derrière, les spéculations vont bon train (Thiago Silva, Daniel Agger...). Carles Puyol sur le déclin, Bartra et Montoya encore un peu tendre, Barcelone s’attèlera en priorité à régler le dossier de sa défense. Sans oublier l’épineux dossier du gardien. Victor Valdes a, en effet, déclarer ne pas vouloir prolonger son contrat (qui court jusqu’en 2014).

    Le milieu de terrain : A bout de souffleXavi Iniesta

    Cœur même du jeu catalan, le milieu de terrain constitue la pierre angulaire du football pratiqué en Catalogne. Problème, cette saison, ce secteur de jeu s’est essoufflé. A 33 ans, Xavi ne semble plus en mesure d’enchaîner avec la même intensité toutes les compétitions. Si son compère Andres Iniesta a surnagé toute la saison, on ne peut pas en dire autant de Sergio Busquets. Indispensable sentinelle, il a décliné jusqu’à se blesser la semaine dernière (pubalgie et douleurs à l’aine). Si les titulaires indiscutables du club catalan ont tant souffert, c’est aussi en raison de leurs remplaçants. Entre l’apathie de Cesc Fabregas plus souvent utilisé en faux « 9 » ou la timidité de Thiago Alcantara, difficile pour le staff technique de soulager ses titulaires. Recruté pour 19 millions d’euros en provenance d’Arsenal, Alexandre Song n’a, lui, joué que 25 matches. Si un recrutement paraît indispensable ne serait-ce que pour instaurer une plus grande concurrence et en raison de la multiplication des matches, le FC Barcelone pourrait simplement se contenter de puiser dans la Masia où résident Sergi Roberto (21 ans) et Rafinha (20 ans), déjà vus en équipe première.

    L’attaque : Sans imagination

    Se libérer de la Messi dépendance, telle est l’équation proposée à Tito Vilanova. Si tout objecte au sein du vestiaire qu’elle n’est pas une tare, il apparaît que le FC Barcelone s’en remet trop à son prodige argentin. D’accord, Lionel Messi est le meilleur joueur du monde, d’accord, il fait preuve d’une efficacité rare (ndlr : en 2012, il a inscrit 91 buts toutes compétitions confondues et comptent 44 buts en Liga cette saison) mais voilà, Messi est seul. Derrière lui, le meilleur buteur du club s’appelle Cesc Fabregas avec 10 buts. David Villa n’émarge qu’à 8, Pedro à 5 tout comme Alexis Sanchez. Mais au-delà des chiffres, c’est l’animation offensive qui préoccupe. Là où entre 2009 et 2011, les trois attaquants blaugrana virevoltaient et multipliaient les courses meurtrières dans le dos des défenses adverses, en 2013, la machine avance arrêtée. Aujourd’hui, le crédo se résume ainsi : on passe le ballon à Messi et on le regarde jouer. Alors le natif de Rosario a longtemps caché la forêt des insuffisances barcelonaises mais lui aussi à craquer. Blessé, il a laissé les clés à ses coéquipiers. Si en Liga, l’illusion a tenu mollement, sur la scène européenne, tout a volé en éclats. Incapables d’accélérés et de perforer, les attaquants catalans ont semblé impuissants. Si David Villa peut arguer d’un retour de blessure compliqué (fracture de la jambe gauche en décembre 2011 et près d’un an de convalescence) et devrait être conservé, si Pedro peut se plaindre de Neymar et Messil’enchaînement des matches (Euro, Liga, C1, éliminatoires…), les autres n’ont aucune excuse. Arrivé à l’été 2011, Alexis Sanchez devrait être le premier à faire ses valises, pas sûr également que Cristian Tello, 21 ans et en manque de temps de jeu, reste. D’autant que Barcelone pourrait attirer Neymar. Ancien responsable des sports de Nike, Sandro Rosell a gardé de nombreuses relations au Brésil (ndlr : il fut à l’origine du transfert de Ronaldinho à Barcelone) et prépare avec minutie ce dossier dont on dit que des accords auraient été trouvés. Autres pistes pour revitaliser une attaque en berne : Gerard Delofeu, explosant avec la Masia.

    Christopher Buet


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