• us open

    Depuis 2008, la finale de l'US Open a lieu le lundi. Une situation exceptionnelle qui tend à se transformer en habitude, au grand dam de tous.

    Claude François chantait : « Le lundi au soleil. On serait mieux dans l'odeur des foins. On aimerait mieux cueillir le raisin. Ou simplement ne rien faire. Le lundi au soleil. ». Les joueurs de l'US Open ont certainement du en faire leur hymne à force de devoir revenir sur le court le lundi.

    Il faut dire que cela commence à être une très mauvaise habitude que les Internationaux des États-Unis ont pris. Depuis cinq ans, le Majeur américain ne rendra pas son verdict comme tous ses camarades du Grand Chelem, le deuxième dimanche de la quinzaine mais bien le lundi. « Nous commençons à être très fatigués d’avoir une finale (messieurs) le lundi. », a indiqué le directeur du tournoi David Brewer en conférence de presse, samedi après l'annonce du report des finales. Pourtant, on a du mal à comprendre l'attitude résignée des organisateurs américains car si tempêtes comme avec Hanna en 2008, pluies et interruptions à tout va sont devenues monnaie courante sur les courts de Flushing Meadows, la programmation et l'organisation sont loin d'être exemptes de tout reproche.

    A la traine

    Alors que le tennis se modernise et voit ses tournois se doter de nouvelles installations toujours plus impressionnantes et pensées pour répondre à toutes les éventualités, l'US Open peine à se remettre en question. En effet, l'Open d'Australie a été le premier a effectué sa mue. Souvent dévalorisé, le rendez-vous du mois de janvier s'est offert un toit flambant neuf dès la fin du siècle dernier pour pallier aux grosses chaleurs. Si la Rod Laver Arena eut la première cet immense honneur, la Hisense Arena suivi, quand on attend d'ici 2015, un nouvel habillage au Margaret Court (un toit plus un agrandissement passant de 1 500 à 7 500 places pour 363 millions de dollars). Après l'Australie, ce fut au tour de Wimbledon de s'y résoudre. Temple de la tradition du tennis, berceau de la petite balle jaune, le Majeur Britannique s'est résolu à un peu de modernité avec cette couverture aérienne posée sur son enceinte en 2009. A présent, c'est au tour de Roland Garros de prévoir d'ici à 2017, un toit pour son court central Philippe Chatrier pour palier à ses intempéries toujours aussi fréquents même au mois de juin. Et du côté de l'US Open alors ? On refuse encore de sortir couvert. Les organisateurs ont prévu de rénover les infrastructures new-yorkaises d'ici à 2017, de construire une nouvelle enceinte de 15 000 places sur le site du Louis Armstrong, ainsi qu'un nouveau court de 8 000 spectateurs à la place du Grandstand, le tout pour un coût estimé à environ 500 millions de dollars (395 millions d'euros). Des courts, des rénovations mais pas la moindre trace d'un toit. La Fédération américaine de tennis (USTA) se justifie en arguant de la complexité de couvrir le démentiel Arthur Ashe et dans la coût déraisonnable que cela occasionnerait.

    Cette décision n'est pas sans agacer. Tomas Berdych, emporté par les bourrasques qui soufflèrent durant sa demi-finale face à Andy Murray, a milité pour l'installation d'un toit. « Dans ces conditions, c'était comme avoir un adversaire en plus (...) Je pense que notre sport mérite une règle dans ces situations. C'est un tournoi du Grand Chelem doit avoir un toit. Il va peut-être falloir se pencher là-dessus." maugréait après la rencontre le Tchèque. L'an passé, Novak Djokovic tenait un discours sensiblement identique et s'interrogeait. « Il faudrait qu’on m’explique pourquoi un Central sans toit n’est pas équipé de bâches? » déclarait le Serbe passablement énervé.

    La fin du « Super Saturday »

    Autre critique adressé aux organisateurs : le « Super Saturday ». Véritable institution depuis sa programmation en 1984, cette journée est l'emblème de la démesure et du show à l'amércaine voyant les demi-finales hommes et la finale dames se tenir le dernier samedi de la quinzaine pour le plus grand bonheur des maîtres diffuseurs. Mais voilà, les reports à foison, la surcharge du programme et surtout l'enchainement en un jour des demi-finales et de la finale a fini de lasser les joueurs. « Je n’aime pas le Super Saturday. Il n’a en fait aucune raison d’être, car il offre toujours un avantage à un joueur par rapport à un autre. » confiait Roger Federer en 2011. Aberration, cette spécificité voulue essentiellement par les avides diffuseurs américains mais si douloureuse pour les joueurs a vécu cette année sa dernière représentation. Après 28 ans, les joueurs ont eu la peau de ce « Super Saturday » et auront le droit de se reposer une journée. En 2013, l'US Open entre dans le rang de la programmation même si la tenue des matches n'a pas été arrêté. En effet, on ne sait si on jouera comme partout ailleurs, les demi-finales le vendredi pour une finale prévue le dimanche ou alors si l'on conservera la date du samedi et que l'on pérennise celle du lundi pour la finale.

    Si le temps est au changement à Flushing Meadows, les organisateurs s'évertuent à cultiver leur différence pour inscrire l'US Open comme un Majeur unique en son genre. Sans toit en perspective, tout du moins pas avant 2018 en oubliant le Central Arthur Ashe jugé trop fragile pour supporter la nouvelle structure, et subordonner aux télévisions, on est donc pas prêt de finir le dimanche. Que cela ne plaise aux joueurs ou à Claude François, à l'US Open, le troisième lundi compte.

    Christopher Buet


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  • 179464_serena-williams-proteste-contre-l-arbitre-lors-de-la-finale-de-l-us-open-a-new-york-le-11-sep

    Une décision arbitrale est parfois difficile à accepter, qu'elle soit justifiée et juste ou non qui plus est dans le feu de l'action. A l'US Open, les coups de gueule de Serena Williams a cet effet, font désormais partie de la légende.

     

    "N'est-ce pas vous qui m'avez "baisée" la dernière fois ? Ce n'est pas cool.". La phrase signée Serena Williams résonne encore dans les gradins du central Arthur Ashe. on joue la finale dame de l'US Open l'an passé. Pour la troisième fois de sa carrière à Flushing Meadows, l'Américaine craque et s'en prend vertement à l'arbitre de la rencontre. Une attitude à proscrire mais qui a forgé une partie de sa légende à domicile.

    L'an passé donc, opposée à Samantha Stosur, la cadette des sœurs Williams n'est que l'ombre d'elle même depuis plus d'un set. Aussi sur cet échange qu'elle conclu sur un coup droit, elle croit avoir marqué le point et lâche un "Come on" aussi vigoureux que rageur. Un cri que l'arbitre jugea trop précoce, l'échange n'étant pas terminé, et susceptible de gêner son adversaire. Sur sa chaise, elle offre le point à Stosur qui obtient le break. Serena encaisse mal, parlemente mais finit par poursuivre le jeu. Énervée, elle débreake dans la foulée. Le passage sur la chaise restera comme un moment fort de l'édition 2011.

    Ne décolérant pas, elle reprend la conversation là où elle l'avait laissée un jeu plus tôt. "Ne me regardez pas... Si je vous vois dans le couloir, passez votre chemin..." menace la joueuse hors de ses gonds. L'arbitre de chaise Eva Asderaki ne se laisse pas faire et avertit la jeune femme qui en rajoute une couche. "Un avertissement pour exprimer mon opinion ? Nous sommes en Amérique... Vous êtes laide à l'intérieur... Quelle nulle...".L'incident n'ira pas plus loin et Serena perdra la rencontre sans que cela n'ait un véritable impact. Cela ne constituerait qu'un épiphénomène, une altercation isolée si Serena Williams était une joueuse irréprochable. Mais voilà, la détentrice de 14 Grand Chelem n'en est pas à son coup d'essai à New-York.

    "Je te tuerais"

    Déjà en 2004, pareil épisode se déroula sous les yeux du public américain. Il y a huit ans, Serena n'a que 22 ans mais un palmarès déjà bien garni (6 Majeurs) quand elle retrouve en quart de finale sa compatriote Jennifer Capriati. Les deux adversaires se rendent coup pour coup dans cette rencontre quand à un set partout (6-2 4-6), l'arbitre de chaise accorde le point à la Californienne suite à une attaque, pourtant tout à fait valable, en revers long de ligne de Williams. Cette dernière voit rouge, se dirige vers l'arbitre et entame la conversation tel John McEnroe, sous les cris d'un public friand de ses empoignades. "What's going on ?...The ball was so in. What the hell is this ? The ball was not out, the ball was not out. (Que ce passe-t-il ?...La balle est juste bonne .Qu'est-ce que c'est que ça ? La balle n'est pas faute, la balle n'est pas faute.)" se lamente-t-elle. Rien n'y fera et Mariana Alves ne bronchera pas. Personne ne sait si cette décision la fit sortir de son match, toujours est-il qu'elle sera vaincue par Capriati. seule certitude, cet évènement marquera un tournant dans l'histoire du tennis puisqu'il accélérera l'adoption du Hawk-Eye, ce recours à la vidéo pour juger les points litigieux. Pas sûr que Serena y trouve une quelconque satisfaction.

    Elle ne connaitra dès lors plus d'incident de cette nature à l'US Open du moins pendant 5 ans. En 2009, une nouvelle altercation avec une arbitre se déroule sur le Central Arthur Ashe. Cette fois, Serena Williams affronte Kim Clijsters en demi-finale du Majeur américain. Le match est accroché et la tension y est presque palpable. Les échanges sont disputés, Kim Clijsters remporte le premier set 6-4 et tient en respect la championne américaine qui de rage brise sa raquette et reçoit un avertissement. Tout sauf anecdotique. En effet, au service pour rester dans le match à 5-6 dans le second set, Serena est menée 15-30 sur son engagement quand sa première balle se dérobe. Sur la seconde, elle est sanctionnée d'une double faute pour faute de pied. Ce qui suit se passe de commentaire. Furieuse, l'Américaine craque, s'attaque à la juge de ligne responsable de l'annonce et lui lance : "Si je pouvais, je prendrais cette balle, je te l'enfoncerais dans la gorge et je te tuerais." Ses propos sont rapportés à l'arbitre de chaise qui décide de l'avertir une seconde fois, ce qui signifie dans le règlement qu'elle est victime d'un point de pénalité. alors qu'elle aurait du avoir à sauver deux balles de match, elle s'incline sur tapis vert. déconfite, elle n'admettra pas sa faute en conférence de presse ( elle s'acquitter de 82 500 euros d'amende pour insulte sur arbitre) quand Clijsters concèdera ne pas avoir le sentiment d'avoir gagné.

    Par trois fois donc, Serena Williams aura eu des démêlés avec les arbitres à l'US Open. a tord comme en 2009 et 2011 ou a raison (2004), l'Américaine espère ne pas avoir à revivre ce genre de situations cette année à Flushing Meadows. Championne émérite, elle n'en a pas moins son petit caractère. Victoria Azarenka est prévenue, Serena veut sa finale.

     

    2004 : http://www.youtube.com/watch?v=-27jN1mDuMU

    2009 : http://www.youtube.com/watch?v=KvGdryWIMCg

    2011 : http://www.youtube.com/watch?v=9Q2pm1HXZOQ

     

    Christopher Buet


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    Thiago Silva

    L'été tire à sa fin et il est temps de faire un point sur le mercato français. Première partie, le PSG fait des folies quataries quand Lyon s'allège.

     

    Paris Saint-Germain, le roi de la dépense

    On s'y attendait et on ne s'y est pas trompé. Le PSG a fait chauffé le chéquier cet été et les propriétaires qataris ont mis les moyens à leurs ambitions dans la capitale. Le club parisien a ainsi dépensé 105 millions d'euros en deux mois aux quels on pourrait rajouter les 43 millions d'euros liés au transfert de Lucas Moura. Toutefois, le Brésilien de 19 ans, n'arrivera dans la capitale en provenance de Santos qu'en janvier prochain, à l'occasion du mercato d'hiver. Avec tout cet argent, Leonardo a opéré un recrutement de luxe et presque exclusivement en serie A. Profitant de la santé moribonde des clubs transalpins, il a dépouillé Pescara de Marco Verrati (11 M€), Naples d'Ezequiel Lavezzi (26 M€) mais surtout l'AC Milan, offrant au public parisien et à la Ligue 1, deux authentiques stars avec Zlatan Ibrahimovic (20 M€) et Thiago Silva (42 M€). Le néerlandais Grégory Van Der Wiel est venu rejoindre au crépuscule du mercato, le PSG en l'échange de 6 millions d'euros. Paris a donc investit gros, plus que tous les autres clubs européens.

     

    Lyon en transition

    Alors que Paris s'achète un avenir, Lyon lui rompt encore un peu plus avec son passé. La cure d'amaigrissement voulue par Jean-Michel Aulas est radical. Ainsi, Hugo Lloris a quitté le navire Gone pour les prairies londonienne et Tottenham. Aly Cissokho, pilier du côté gauche, s'en est lui aussi allé moyennant 6 millions d'euros. Il a rejoint la Liga et le Valence CF. Autre pilier du secteur défensif à plier bagage : le défenseur central brésilien Cris. Dernier représentant de la grande équipe lyonnaise avec Reveillière du milieu de la décennie, le Policier s'est exilé en Turquie à Galatasaray, où il espère trouver du temps de jeu. Anthony Reveillière a failli venir garnir la case départ du club rhodanien. Failli seulement puisque d'accord avec le PSG, il n'a pu satisfaire la visite médicale du club parisien. Grands espoirs, Yannis Tafer (Lausanne Sports) et Ishak Belfodil (Parme) n'ont pas été conservé, tout comme Jérémy Pied cédé à l'OGC Nice. A noter également le départ de Kim Källstrom (Spartak Moscou). Le temps passse et les choses changent. Géant d'un passé révolu, Lyon tourne tranquillement la page et négocie son virage économique à la veille du fair-play financier européen.Christ

     

    Christopher Buet


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  • Errani-Vinci

    Roberta Vinci et Sara Errani sont dans la vie, les meilleures des amies. Sur un court, c'est du même côté du filet qu'elles se réalisent. Mais ce jeudi, c'est l'une contre l'autre qu'elles devront jouer dans un quart de finale 100% italien à la saveur particulière.

    Les Italiennes sont des cuisinières hors pair. Roberta Vinci en est la preuve. Pas la joueuse la plus impressionnante du circuit avec son mètre soixante-trois, la native des Pouilles de 29 ans a littéralement écœuré la polonaise et n°2 mondiale Agnieszka Radwanska, pourtant pas la dernière à ce petit jeu (6-1 6-4). Cette dernière louait la science de sa bourreau. « Roberta a vraiment un jeu non conventionnel, ce n'est pas facile de la jouer. Elle varie beaucoup. Elle slice énormément et soudain elle frappe fort en coup droit. Elle met du kick sur son service, elle fait des amorties, des volées, elle monte au filet. Elle a eu réponse à tout. » analysait une Radwanska désabusée.

    Roberta Vinci est ainsi, menant ses matches comme des recettes de cuisine. Une bonne dose de slice, une pincée de kick, quelques amorties bien saupoudrées et un petit piment de coup droit pour relever le tout. Un jeu aux accents forts du Sud de l'Italie, plein de surprises et de caractère, loin des stéréotypes soviétiques maniant l'art mono-cellulaire du boum-boum bruyant, comprendre frapper fort en criant. Pourtant, peu de joueuses avaient goûté ses spécialités jusqu'à présent. Il faut dire que l'Italienne est davantage connue pour ses faits d'armes en double...avec Sara Errani. La joueuse de 29 ans vit aujourd'hui ses plus belles heures sur le circuit en simple. Depuis juin, elle multiplie les performances. Abonnée des premiers et seconds tour depuis 2001, elle a échoué au quatrième de Wimbledon et vient de s'en offrir un cinquième ici à New-York, une semaine après son titre à Dallas. Une montée en puissance qu'elle attribue à ses coéquipières en Fed Cup. « (Francesca) Schiavone a gagné Roland-Garros (en 2010), Sara (Errani) est allée en finale cette année et (Flavia) Pennetta a fait partie du Top 10, j'essaie juste de faire pareil qu'elles. » assure-t-elle. En sortant, Radwanska, elle s'est donc invitée à la table des quarts de finale où le destin lui a offert une convive de choix, cuisinière émérite également, sa partenaire de double Sara Errani.

    Tarente rencontre Bologne

    A 25 ans, la Bolognaise n'est plus à présenter depuis son épopée jusqu'en finale de Roland Garros. Là sur la terre battue parisienne, elle s'était révélée au public et lui avait fait admirer son goût pour un tennis varié et équilibré. C'est que la jeune italienne présente un peu le même profil que son aîné Vinci. Petite (1m65) mais tonique, elle ne dispose guère des mêmes armes que les autres joueuses du circuit ainsi, ce qui avait valu ce commentaire de son entraineur à Paris. « Qui aurait pu imaginer ça ? Elle n’a pourtant pas beaucoup d’armes dans son jeu. Elle n’est pas très grande, ni puissante mais elle est très intelligente. Et elle possède un mental hors du commun. » affirmait Paolo Lorenzi. Le secret de sa réussite est là. Une recette qui semble enfin marcher puisqu'à New-York, aussi, elle fait des ravages. Au grand dam d'Angélique Kerber, qui avait déjà connu une indigestion face au menu de l'Italienne en quart à Roland Garros (6-3 7-6). Même menu, mêmes effets. En 8ème cette fois, l'Allemande a perdu en deux sets 7-6 6-3. La voilà donc dans le grand huit New-yorkais pour la première fois de sa carrière.

    Un match qui aura une saveur toute particulière car Sara Errani et Roberta Vinci ne sont pas que des compatriotes. Elles sont avant tout les meilleures amies du monde. Des filles qui n'ont cessé de se soutenir et de se construire d'un même côté du filet. « Si j'adore le sport collectif, c'est parce que je joue avec Roberta Vinci, ma meilleure amie Elle est plus vieille que moi et a beaucoup d’expérience, donc en plus cela m’aide à progresser et être une meilleure joueuse en simple. J’adore le double, je m’amuse et comme ça marche bien, automatiquement ça donne envie de continuer. » confiait en juin dernier la plus jeune Errani.

    Ce match sera d'autant plus singulier qu'il se déroule au lendemain de leur quart de finale de double victorieux face à la paire germano-tchèque Goerges-Peschke (6-2 7-6). Une situation pas banale pour les deux amies. « Nous sommes très amies en dehors du court et ça nous aide sur le court car il y en a toujours une pour aider l'autre. » continue Errani.

    Tout à l'heure, les deux joueuses devront oublier leur amitié le temps d'un petit passage par le court. « Pas grave, ça fera une italienne en demies. » assure Vinci. Une rencontre tennistique et culinaire entre d'un côté le goût de Bologne et celui de Tarente. Quand l'Italie fait sa cuisine, New-York succombe.

    Christopher Buet


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  • Interrompue par la pluie et l'inégalable night session, Marion Bartoli retrouve, aujourd'hui, Maria Sharapova pour achever son quart de finale. Bien embarquée (4-0, 1er set), la Française est prête à renverser l'obstacle russe.

     

    « À la limite, nous ça nous arrange. Parce qu’attendre jusqu’à 21h30-22h pour qu’on vous dise ‘de toute façon, c’est annulé’ c’est idiot. ». Hier soir, Walter Bartoli se montrait bizarrement satisfait suite à l'annonce du report au lendemain (aujourd'hui) du match de sa fille, Marion. Pourtant la pluie n'est pas la raison principale de cette décision. En effet, les organisateurs américains ont jugé plus opportun d'offrir les premières minutes du croustillant Roddick-Del Potro, au public du Arthur Ashe, match jugé prioritaire.

    Prioritaire ou non, il est difficile de comprendre le détachement de Walter Bartoli en regardant la physionomie du match de sa fille. Ce n'est pas que l'on ne donnait aucune chance à Marion mais Maria Sharapova de l'autre côté du filet n'est pas une novice et encore moins une proie facile. Il suffit de regarder la saison de la Russe pour comprendre l'ampleur de la tâche tricolore : Finaliste à l'Open d'Australie et aux Jeux Olympiques, lauréate de Roland Garros et demi-finaliste à Wimbledon pour ne citer que les gros tournois. En un mot : impressionnante. Le bilan de la Française contre son adversaire n'est lui aussi pas brillant puisqu'en quatre rencontres, elle n'a jamais vaincu Sharapova et pire, ne lui a jamais enlevé le moindre set. Mais cette Bartoli version US Open 2012 ressemble davantage à celle qui avait décroché le titre junior à Flushing Meadows en 2001 qu'à la pâle joueuse de cet été qui avait été botté hors de Wimbledon dès le second tour par l'anonyme croate Lucic, 127ème joueuse à la WTA, avant de regarder les Jeux Olympiques à la télévision. « Je suis sans voix et ça n'arrive pas souvent... Ça été mon rêve de bien jouer à New York. » racontait Marion après son exploit face à Petra Kvitova (1-6 6-2 6-0). Soufflée par l'ouragan du Puy-en-Velay, la tête de série n°5 tchèque était estomaquée par le niveau de jeu affiché par son adversaire. « Elle donnait l'impression de voir seulement la balle jaune et rien d'autre... Elle a trop bien joué. »

    Retrouver la dynamique

    Pourtant malgré un niveau de jeu excellent Bartoli hésitait encore avant son quart de finale, le premier d'une française à New-York depuis 6 ans et une certaine Tatiana Golovin, qui avait perdu déjà contre Sharapova. « Je n'ai jamais gagné contre elle (Maria Sharapova), sauf chez les juniors, mais je crois que ça ne compte plus aujourd'hui (rires). Il faudra que j'évite de faire comme au premier set contre Kvitova et que j'arrive à rentrer dans le match tout de suite. » Une réserve vite effacée. Car en ce début de match tout allait trop vite pour la n°3 mondiale russe. Comme montée sur ressort, référence à ses petits bonds entre les points si caractéristiques, Marion Bartoli prenait à la gorge la Sibérienne. Saoulée de coup et dépassée par l'intensité prodigieuse de la Française, elle commençait par perdre une fois, puis deux fois son service, sans parvenir à inquiéter la mise en jeu de son adversaire. Très vite, Bartoli s'envolait et menait 4-0. Le point serré, l'Auvergnate exultait. Rapidement car le ciel jusqu'ici menaçant s'en mêlait et inondait le court Arthur Ashe, interrompant de facto la rencontre.

    Sauvée des eaux, ou plutôt, par les eaux, Sharapova accueillait ce concours de Dame Nature. La pluie allait finir par s'estomper mais les joueuses, elles, ne reviendront pas sur le court, choix des organisateurs oblige, enfin pas avant aujourd'hui. Un délai qui pourrait rebattre les cartes à en croire Walter, père et entraîneur de la leader du tennis féminin français. « Ce que j’ai dit à Marion, mais je peux me tromper, c’est que Maria va changer de tactique. Si elle essaie d’imprimer un rythme fort, Marion peut arriver à la dominer, donc je pense qu’elle va chercher à gratter un peu plus la balle, à la lifter un peu plus. » s'exprimait-il. Marion Bartoli arrivera-t-elle a retrouvé la dynamique de la veille ? Sharapova modifiera-t-elle ses plans et comment ? Des questions auquel seul le court pourra répondre.

    Une chose est certaine, dernière chance française à New-York (hommes et femmes confondus), Marion Bartoli rêve s'offrir une délicieuse Sugarpova (marque de sucrerie lancée par Sharapova en amont de l'US Open) et de briller enfin sur ce gourmand central Arthur Ashe.

     

    Christopher Buet


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