• Tour de France: Ce qu’on a aimé et pas aimé

    Daryl Impey

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    La première semaine du Tour de France 2013 s’achève. Pour cette centième édition, la course a livré un premier acte de qualité au travers de la Corse et des routes du Sud de la France. Petit point sur ce qui nous a plu et déplu lors de ces premiers jours.

    Ce qui nous a plu

    - La Corse. En faisant de l’Île de Beauté, l’écrin des premières étapes de cette centième édition de la Grande Boucle, l’organisation a réalisé un coup de maître en proposant un décorum grandiose à son épreuve. Par delà les reliefs colorés et déchiquetés, la ferveur qui a accompagné la grande procession cycliste de l’été, a validé l’audace des organisateurs. Sous son plus beau visage, la Corse a gagné son abonnement pour le Tour et devrait rapidement revoir la grande Boucle sur ses terres.

    - Orica-Greenedge. La formation australienne a été la grande animatrice de cette première semaine. Par ses sourires, ses performances et son attitude, elle a su conquérir les cœurs. Tout a commencé avec la victoire au sprint de Simon Gerrans à Calvi. Cela a continué à Nice où contre toute attente, elle est venue coiffer sur la ligne les champions du monde en titre d’Omega Pharma-Quick Step, pour 78 centièmes de seconde. En jaune, Gerrans allait faire preuve, deux jours plus tard, d’un altruisme inédit pour offrir le maillot de leader à son coéquipier Daryl Impey. La saga a pris fin à Ax 3 Domaines.

    Nairo Quintana- Daryl Impey. Alors que l’Afrique du Sud vit au rythme des bulletins médicaux de Nelson Mandela, le coureur sud africain a apporté un peu de bonheur à ses compatriotes. Grâce à Simon Gerrans qui a volontairement ralenti à l’arrivée de Montpellier, il est devenu le premier africain à revêtir le maillot jaune de leader du Tour de France. Durant deux journées, il a porté la précieuse tunique et prouvé qu’en Afrique aussi, on savait faire du vélo.

    - Nairo Quintana (photo). A 23 ans, le grimpeur colombien de la Movistar a l’impertinence de sa jeunesse et le coup de pédale du spécialiste. Dans le redoutable Port de Pailhères, il a livré un récital. Si la descente d’Ax-les-Termes l’a desservi, il a repris son numéro vers Ax 3 Domaines. Insuffisant, il est finalement repris et déposé par Christopher Froome et Richie Porte. Dans l’étape reine des Pyrénées, dimanche, il a de nouveau tenté. Quatre attaques dans La Hourquette d’Ancizan vaines mais révélatrices de son niveau de forme. Pour son premier Tour, le Colombien, très solide maillot blanc, ne déçoit pas.

    - Cannondale. La prime à l’audace et à la tactique. La formation italienne a réalisé une performance de premier ordre entre Montpellier et Albi. Après trois 2e place de Peter Sagan, elle a décidé de prendre son destin en main et d’écrémer le peloton. Profitant du col de la Croix de Mounis (2e cat.), elle a décramponné les principaux sprinteurs avant de les maintenir à distance jusqu’à leur renoncement. Après 55 kilomètres d’effort, la partie était gagnée. Dans un dernier effort, elle a emmené son leader jusqu’à une victoire méritée. « On avait fait une équipe pour cette étape. Sans elle, je n'aurais jamais pu gagner comme je l'ai fait », a remercié Peter Sagan, prouvant que le cyclisme est un sport individuel et collectif.

    Ce qu’on n’a pas aimé

    - Les chutes. Comme chaque année, la nervosité est laChutes première invitée de la Grande Boucle. Acte 1, dès la première étape, provoquée par les atermoiements des commissaires de course. Résultat plusieurs dizaines de coureurs au sol dont Contador, Cavendish, Sagan ou Tony Martin. A Montpellier, c’est à 5 kilomètres de l’arrivée que Nacer Bouhanni a chuté pour l’acte 2, emportant avec lui une bonne partie du peloton. Moins importante, à noter aussi les séjours au sol de Brajkovic, Peter Kennaugh, Quintana, Van Den Broeck… Ca commence à faire beaucoup d’hommes sur le bitume.

    - La défaillance de Thibaut Pinot. Dixième l’an dernier pour son premier Tour de France, le coureur de la FDJ.fr a vécu un calvaire en montagne. Pétrifié dans la descente du Port de Pailhères, le grimpeur franc-comtois a explosé mentalement vers Bagnères-de-Bigorre. « A un moment, j’étais dans le grupetto et je me faisais lâcher par des mecs comme Cavendish », se désolait-il. « Il ne manquait pas grand-chose pour qu’il débranche (abandonne) », témoigne son directeur sportif Thierry Brigaud. A 23 ans, le vainqueur de la Toussiure en 2012 est pointé à 31’31 de Froome au général. Dur apprentissage.

    - Les échappées. Après 9 étapes dont 8 en ligne, une seule échappée est allée à son terme et encore, c’était dimanche, lorsque Dan Martin, parti à 35 kilomètres de l’arrivée. Ce faible ratio s’explique par un peloton impitoyable qui n’accorde les bons de sortie qu’au compte gouttes. Le comble revient à la 5e étape où un seul homme a eu le loisir de courir devant et ce durant les 44 premiers kilomètres…

    - La gestion de l’arrivée de la première étape. Le centième départ du Tour de France a été laborieux. En arrivant sur Bastia, le peloton a appris qu’un bus, celui d’Orica Greenedge, était bloqué sur la ligne d’arrivée et que l’étape serait jugée trois kilomètres en amont. Cette annonce intervenue à 10 000 mètres du but a été suivie par un premier contre ordre des organisateurs annonçant que finalement la ligne avait été dégagée avant que finalement on ne se ravise pour les 3 kilomètres. Une confusion qui n’a pas manqué de déstabiliser le train des coureurs lancé vers un sprint massif et de provoquer l’ire des directeurs sportifs à l’image de Marc Madiot.

    Christopher Buet


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