• Naples, terre de volcans

    Le brasier napolitain promet l'enfer à Chelsea au San Paolo

    Quelle ville peut se targuer d’être la plus incandescente de l’Italie ? Naples, qui accueille, ce soir (à 20h45), Chelsea pour les huitièmes de finale aller de la Ligue des Champions. Dans la ville du Sud, l’ambiance s’annonce volcanique tant en tribune que sur le terrain.

    Un volcan gronde dans le Sud de l’Italie, il ne s’agit pas de l’Etna, il s’agit de San Paolo, le volcan napolitain à l’ombre du menaçant Vésuve. Eh oui, ce soir, le San Paolo, stade à l’architecture dépassée et rappelant le football d’antan, retrouve la plus belle des compétitions européennes pour une soirée déjà annoncée comme volcanique.

    Depuis le mois de décembre, le sol tremble aux abords du stade et partout dans la ville un frémissement semblable à l’excitation d’une jeune pucelle parcours les rues. Peu à la fête en championnat (7ème) le Napoli a tout misé cette saison sur la Ligue des Champions et ce, malgré un tirage au sort difficile qui l’avait placé dans le groupe A en compagnie du Bayern Munich, de Villareal et de l’ogre aux pétrodollars Manchester City. Il en fallait plus pour éteindre l’ardeur du foyer napolitain. Deuxième, Naples s’est octroyé le droit de renouer avec l’élite du football européen et l’atmosphère si particulière d’une rencontre à élimination directe.

    Une longue pénitence

    Si l’effervescence est si forte, en ce mardi de février, c’est que la ville et ses habitants attendent cet évènement depuis 22 ans et un huitième de finale perdue face au CSKA Moscou. 22 ans, une autre époque, celle de Maradona, toujours idolâtré dans la cité napolitaine. Les bars s’affichent encore avec les photographies de l’époque, celle d’une période faste pour les ciel et blanc. Dans le cœur des supporters, rien n’a encore supplanté ces instants de bonheur et cette fierté qui était la leur de soutenir le Champion d’Italie (ndlr : Naples a remporté deux fois le Scudetto en 1987 et 1990). Une fierté ébranlée par la descente aux enfers du club. Le sauveur a un nom. Il n’est pas joueur mais entrepreneur et producteur de cinéma. Le président actuel, Aurelio De Laurentiis a repris le club en 2004 alors que celui-ci croupissait en Série C1, le niveau National en France, et lui a redonné de l’ambition et cet espoir de croire en un avenir meilleur. Une volonté récompensée l’année dernière avec une place de troisième arrachée au nez et à la barbe de la Juventus ou de l’Udinese. Depuis Naples est en folie et n’attend qu’un exploit pour de nouveau s’embraser.

    Chelsea, le brasier londonien

    Car ce soir est une soirée particulière. Terre de volcans, Naples pourrait bien entrer en éruption tant la pression sera monumentale. Si en tribune et dans les rues, le peuple napolitain se tient prêt à faire exploser le vétuste mais non moins impressionnant San Paulo et à réveiller les chaumières, sur le terrain, les enjeux sont aussi considérables. Pour les hommes de Walter Mazzari, emmenés par Edinson Cavani, il s’agira de ne pas décevoir une ville qui souhaite oublier un quotidien marqué par la crise, l’insécurité et obscurci par la toute puissante Camorra (mafia de Naples). Par ce match, le Maire de la ville espère délivrer une image positive de sa cité et de montrer le nouveau visage de Naples. Côté londonien, Chelsea aura son mot à dire ce soir, les foyers éruptifs sont nombreux. A commencer par le foyer portugais, celui qui résonne sous les pieds d’André Villas-Boas. À 34 ans, l’ancien technicien de Porto joue sa place, à San Paolo. S’il venait à ne pas l’emporter, il subirait, selon toute logique, les foudres de l’implacable russe Roman Abramovitch. 5ème de Premier League, écarté de la course au titre et devancé par Arsenal pour la dernière place qualificative pour la Ligue des Champions la saison prochaine, Villas-Boas doit faire face à un groupe qui ne le soutient plus de son propre aveu. Seule opportunité pour le portugais de sauver sa tête, le réveil d’un autre volcan endormi. Voilà maintenant 20 matches que Fernando Torres est muet avec les Blues. Si Chelsea a survécu longtemps par le biais de ses individualités et des inspirations du seul Mata, l’équipe londonienne attend beaucoup de son attaquant espagnol. Plus que du chorizo, c’est de buts dont rêvent les supporters anglais.

    C’est dans ce climat irrespirable au pied du Vésuve et dans l’étuve du San Paolo que Naples et Chelsea vont s’affronter. Le tonnerre gronde et le sol tremble. À Naples, la terre est prête à s’ouvrir et la lave à flamboyer. Ce soir, il y a avis d’éruption sur la ville.

    tiamonat

    Christopher Buet 


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