• Les Reines remettent le sceptre en jeu

    Rod Laver Arena

    Open d'Australie logo

    Comme chaque année, l’Open d’Australie rouvre en fanfare la saison de tennis. Cette année, Melbourne devrait être le théâtre de la confirmation d’un regain d’intérêt pour le tennis féminin. Outre l’éternelle Serena Williams, les princesses de la raquette n’ont jamais paru aussi nombreuses et armées depuis quelques années maintenant.

     

    Longtemps le circuit féminin a été dévalorisé car jugé trop stéréotypé, monocorde et donc sans intérêt valable. La saison qui s’ouvre revêt un habit différent qui abhorre les lumières nés des espoirs d’une adversité retrouvée.

    Azarenka

    Car 2012 a permis l’émergence d’une véritable concurrence au plus haut niveau et l’affirmation d’une nouvelle génération de joueuse derrière Victoria Azarenka. En remportant l’Open d’Australie l’an dernier, la jeune Biélorusse a bousculé l’ordre établie et apporter la douce confirmation que la relève est prête. Revenir à Melbourne un an après son premier exploit sur le circuit, avec lequel elle avait entamé une série sensationnelle de 26 victoires consécutives, va donc avoir une saveur particulière pour une jeune femme qui a ardemment défendu sa couronne mondiale, au point de repousser les assauts de ses rivales. Sans se dévoiler depuis la reprise de la saison, « Vika », comme on la surnomme, a travaillé dans la plus grande sérénité avec son coach français Sam Sumyk. Assurément, le Breton a trouvé quelques nouveautés pour agrémenter la déjà large palette de son élève. Guerrière valeureuse, elle rêve de revivre l’enchantement de janvier dernier, planer à nouveau sur les courts bleu azur de la Rod Laver Arena où sa belle chevelure d’or brille d’une irrésistible clarté. « Je n’ai pas de pression particulière. Je suis très motivée et être n°1 mondiale constitue une motivation de chaque instant. » s’enthousiasme-t-elle. Pour se faire, elle devra se sortir d’une périlleuse partie haute de tableau où les embûches ne manqueront pas, à commencer par les deux Italiennes Roberta Vinci et la révélation ocre de 2012 Sara Errani présentes dans son quart de tableau tout comme celle que la France espère voir enfin exploser, Caroline Garcia, mais aussi l’ancienne n°1 mondiale Caroline Wozniacki (n°10) et la revenante russe, Pavlyuchenkova (n°24), finaliste du dernier tournoi de Brisbane.

    Le péril Serena

    Serena Williams Masters

    Heureux hasard ou vicissitude du sort, le nom de Serena Williams a été choisi pour apparaître dans cette première partie de tableau. A défaut d’une finale, c’est bien d’une demi-finale entre les deux joueuses dominantes du circuit que tout le monde attend. Mais avant d’en arriver là, l’Américaine ne jouit pas d’un parcours des plus dégagés. En effet, celle qui a raflé tous les titres importants depuis juillet dernier et Wimbledon devra se défaire probablement au troisième tour de la redoutable kazakhe Shvedova dont on attend la confirmation après son quart de finale à Roland Garros et auteure d’une irréel golden set à Wimbledon (ndlr : un set remporté sans perdre le moindre point), puis en huitième de la belle Maria Kirilenko (n°14), de Shuai Peng qui tentera de perpétuer la tradition chinoise en Australie ou de la Belge Wickmayer (n°20) enfin libérée de l’ombre de ses glorieuses ainées (Clijsters et Henin).

    Mais le péril de la lauréate du tournoi de Brisbane se trouve certainement dans son adversaire logique en quart de finale. En effet, selon toute vraisemblance, c’est Petra Kvitova qui devrait s’ériger devant elle. Ennuyée par les blessures la saison dernière, la patronne du tennis tchèque a vu son élan de fin 2011 se briser. Charge à la double tenante du titre de la Fed Cup de renouer avec son destin et de relâcher de second son bras pour laisser son jeu ultra-offensif et tout en prise de risques donner sa pleine mesure. Après une intersaison studieuse, le courroux tchèque devrait bientôt s’abattre sur les courts, Francesca Schiavone est prévenue.

    Sharapova peut voir venir

    Radwanska triomphe à Sydney

    Dans la seconde moitié du tableau, la troisième membre de la noblesse du circuit a été plutôt bien servi. A 24 ans, Maria Sharapova ne devrait très certainement devoir attendre les quarts de finale pour se tester et l’Allemande Angélique Kerber, tant Vénus Williams qui lui est promise au 3ème tour s’élève comme un pâle vestige d’un passé doré et révolu. Rien d’insurmontable pour la princesse de Moscou, finaliste l’an dernier. Il en va de même pour la première dame de Pologne. A 22 ans, elle probablement la grande favorite de ce bas de tableau. Il faut dire que la cuisine préparée par Agnieszka Radwanska n’est pas évidente à digérer. Joueuse au physique quelconque, la n°4 mondiale est d’un autre temps. Loin des canons actuels qui ont érigé en norme la puissance, Radwanska préfère le jeu et la finesse tactique. Petit coup chopé et variations incessantes, telles sont ses ingrédients favoris dont elle abreuve jusqu’à l’indigestion ses convives. Une incongruité qui fait recette puisqu’en 2013, elle présente le meilleur bilan avec déjà 2 tournois remportés à Auckland et Sydney où elle confectionna un vélo à la pauvre Cibulkova, balayée 6-0 6-0. Une leçon comme pour rappeler qu’il ne faudra pas oublier de la considérer.

    Na Li, à la tête des frondeuses

    Derrière ces quelques épouvantails, une flopée de joueuses disposent de beaux arguments. Comment ne pas évoquer la demi-finaliste de la dernière édition (ndlr : en compagnie d’Azarenka, Sharapova et de la retraité Clijsters), Na Li. Toujours bien placé, la joviale Chinoise est une sérieuse trouble-fête avec son jeu très rythmé. Il faudra aussi se méfier d’une Ana Ivanovic, enfin, plus au fait de son tennis que de ses robes qui pourrait causer quelques soucis à Radwanska en huitième de finale, au même titre que l’Allemande Goerges ou la Roumaine Cirstea toujours prompt à réaliser des coups et également placées dans le bas du tableau. On scrutera aussi avec une réelle curiosité les résultats de la toute jeune britannique Laura Robson qui du haut de ses 18 ans avait clôturer prématurément la carrière de Kim Clijsters au deuxième tour du dernier US Open, infligeant à la Belge sa première défaite à Flushing Meadows depuis 2004. La gauchère, 50ème joueuse mondiale, affronte au premier tour Melanie Oudin (82ème à la WTA) avant de défier Petra Kvitova (n°8). Attention également à Kristen Flipkens. A 25 ans, la Belge profite depuis plusieurs semaines de la lauréate du Majeur australien en 2011, Kim Clijsters.

    Du côté des françaises, tous les espoirs reposeront encore sur Marion Bartoli qui peut rallier les 8ème de finale sans souci avant de retrouver Kerber (n°5), à moins que Kristina Mladenovic ne sorte de sa torpeur.

    Une chose est certaine, la foule des prétendantes attendent que le bal s’ouvre avec une grande impatience. Dans un pays en proie aux flammes, ces jeunes femmes sont prêtes à embraser les courts de Melbourne et à faire rugir la fureur de leur ambition. L’Australie, terre de feu, terre d’espoirs.

    Christopher Buet


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