• La tête à 2014

    Roger Federer

    Alors que le mois d’octobre ne s’égrène que depuis quelques jours, joueurs et joueuses de la planète tennis se projette déjà vers 2014, à l’image de Roger Federer et Maria Sharapova.

    L’année 2013 n’est pas encore terminée que déjà un doux parfum de 2014 semble flotter au-dessus des circuits ATP et WTA. En ce doux mois d’octobre, les jambes sont lourdes et les esprits lessivés par une saison une fois de plus harassante. Ce n’est donc pas surprenant de desceller les premières failles et surtout d’observer une certaine lassitude parmi les acteurs de la grande parade tennistique.

    Ne prendre aucun risque

    Maria Sharapova reviendra en 2014Figure de proue de tennis féminin, Maria Sharapova a choisi de mettre un terme prématuré à un exercice qu’elle n’avait certainement pas imaginé ainsi. De retour sur le podium mondial en compagnie de Serena Williams et Victoria Azarenka, la Russe entendait poursuivre sa marche glorieuse reprise au mois de juin 2012 et cette victoire sur la terre ocre de Roland-Garros, dernier bastillon du Grand Chelem qui résistait à ses gifles de coups droits et ses cris assourdissants. Mais voilà, la grande sibérienne ne dispose pas d’un physique nécessaire pour soutenir la guerre que lui impose le duo américano-biélorusse. Refusant d’abdiquer par fierté et en vertu de son caractère de championne, Sharapova va s’épuiser.

    Si les premiers mois sont à son avantage avec deux demi-finales de Majeur notamment, c’est au cœur de l’été que la belle mécanique blonde se grippe. Sur le beau gazon de Wimbledon, ses appuis se dérobent dès le second tour face à la portugaise De Brito. Plus qu’une simple chute, à 26 ans, Sharapova doute et se cherche. Aussi, elle se sépare dans la foulée de sa déroute britannique de celui qui l’avait ramené sur le devant de la scène Thomas Hogstedt et choisi de confier son jeu balbutiant à Jimmy Connors. L’association vole en éclat moins de deux semaines après son officialisation, signe du mal-être qui ronge la lauréate de Wimbledon en 2007. Un mal qui affecte son corps.

    Car si la tête flanche, le physique flanche. Près de 2 ans après son retour aux affaires, c’est son épaule déjà meurtrie qui grince. « Je suis très déçue de ne pouvoir jouer le Masters cette année. Ça va sincèrement me manquer de ne pas voir les fans là-bas, ils amènent tellement d'énergie », explique celle qui n’a plus disputé le moindre match depuis mi-août et une défaite au premier tour de Cincinnati. Une décision raisonnable dictée par son désir de contester encore à l’avenir ces principales adversaires. Dans cette optique, Sharapova a donc choisi le repos pour préparer au mieux 2014. Dans cette optique, elle a également procédé à quelques ajustements et recruté le préparateur physique de l’équipe de France de Fed Cup.

    « 2014 sera une grande année »Federer à Shanghai

    Si Sharapova a renoncé à se battre pour les dernières semaines de l’année, ce n’est pas le cas de Roger Federer. Comme la Russe, le Suisse a vécu une année particulièrement compliquée. Inconstant, moins précis, moins vif, moins aérien que par le passé, l’ancien numéro 1 mondial a peiné. Demi-finaliste à Melbourne en janvier, il a décliné par la suite. Lesté de 7 semaines d’inactivité entre mars et mai, le Bâlois n’a jamais pu se défaire de son boulet. Honnête quart de finaliste à Roland-Garros, le recordman de victoires en Majeur allait subir l’affront suprême début juillet. En son jardin de Wimbledon, il était raccompagné vers la sortie par l’impertinent serveur-volleyeur ukrainien Stakovskiy dès le second tour. Un crime pour le septuple maître des lieux qui n’avait plus connu la défaite avant un quart de finale en Grand Chelem depuis 2003. Un accroc suivi d’un second à Flushing Meadows où il est balayé par Robredo en trois manches. « J'ai toujours su qu'après une année 2012 très riche et très dure, avec les Jeux Olympiques en plus, cette saison serait un peu plus calme. Je m'attendais à connaitre moins de succès », se convint-il.

    Un détachement qui cache en réalité un sentiment d’échec profond pour un homme qui ne jure que par l’écriture de sa légende. Conscient d’avoir manqué sa saison, Federer se refuse à la laisser filer. « L'objectif, ça a toujours été de se qualifier pour le Masters. C'est le top du top et je veux absolument en être. C'est une motivation pour moi de jouer ce tournoi », martèle le désormais 7ème mondial. Le Maestro de 32 ans le sait bien, c’est par la compétition en répétant ses gammes, en conservant le rythme qu’il préparera au mieux son retour au premier plan. « Je sens que mon meilleur tennis est en train de revenir et c'est le plus important », assure Federer. Empli de détermination et visiblement remis de ses maux qui bloquaient Rafael Nadal lance le combatson dos cet été, l’artiste Bâlois se lance dans une grande tournée qui le mènera de Shanghai à Paris et il l’espère à Londres. Mais Federer veut voir plus loin que cette fin de saison infernale. « 2014 sera une grande année, je suis déjà focalisé », avance le Bâlois, qui a du plier devant la régularité de Monfils en terre chinoise (4-6 7-6 3-6).

    Avantage Nadal ? Pas si sûr

    Alors que Sharapova et Murray ont dit stop, que Federer fourbi ses armes, les autres cadors préparent à leur manière le futur. Si Serena Williams apparaît indestructible d’autant qu’Azarenka connaît une baisse physique, chez les hommes, Rafael Nadal et Novak Djokovic intensifie leur duel. Encore en finale l’un contre l’autre à Pékin, les deux hommes ont fait un échange de bon procédé, le titre au Serbe et le trône à l’Espagnol. Une passation de pouvoir comme pour asseoir l’ascendant pris par le Majorquin. Pourtant, le succès du protégé de Marian Vajda laisse augurer que la donne n’est plus aussi simple qu’au soir de la défaite new-yorkaise. En finale de l’US Open, le Taureau de Manacor avait asséné une charge terrible à son adversaire et envoyé l’Aigle de Belgrade au sol, brisé par la puissance et la maîtrise ibérique.

    Un constat troublé par le succès pékinois d’un Serbe, jamais aussi dangereux que toucher dans son orgueil. « J'avais besoin de cette victoire aujourd'hui. Je voulais vraiment soulever ce trophée et gagner contre Nadal, qui a été le meilleur joueur de la saison 2013 jusqu'ici. C'est très important pour ma confiance et pour mon mental », apprécie Djokovic qui, le goût du sang dans la bouche, sait la valeur de cette victoire. « Je n'ai pas vu de moyen pour le stopper cet après-midi, jeDjokovic triomphe à Pékin n'avais pas de solutions. Il a été trop fort pour moi », reconnaît Nadal, dominé pour la première fois sur dur depuis mars 2012.

    Depuis 2011, les deux champions se livrent un véritable combat où chaque coup porté à son adversaire est suivi d’une réplique plus forte encore. Alors que Nadal avait semble-t-il trouvé la solution face à son tourmenteur venu de l’Est de l’Europe, Djokovic a étouffé son oppresseur pour entrouvrir une nouvelle porte de solutions. Si 2014 se prépare en coulisses, elle se prépare également sur le court où les rivalités s’exacerbent et les confiances se forgent. Mais avant de se plonger dans l’année suivante, reste encore une dernière ligne pour clôturer en beauté une saison passionnante.

    Christopher Buet


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