• A titre de maturité

    France u-19

    Après avoir éliminé l’Espagne en demi-finale, la génération emmenée par le Parisien Adrien Rabiot dispute le titre européen à la Serbie et rêve de succéder à ses aînés.

    L’excitation est vite retombée. Lundi soir, l’équipe de France des moins de 19 ans a réalisé la performance d’éliminer les double tenant du titre espagnol après prolongation grâce à des buts de Benzia et Conte (2-1, a.p.), en demi-finale de l’Euro lituanien. Pourtant le lendemain, il régnait une grande concentration au sein du groupe. « C’est la première fois depuis leur arrivée qu’ils sont si sérieux. D’habitude, ça rigole, ça plaisante, là on sent qu’ils préparent leur finale », témoigne Philippe Bergeroo, nouveau sélectionneur des Bleues et venu prêter main forte au staff de Francis Smerecki.

    Car, ce jeudi soir, les jeunes pousses tricolores ont rendez-vous avec la Serbie pour décrocher le premier titre européen dans cette catégorie d’âge depuis 2010 et la génération des lyonnais Clément Grenier et Alexandre Lacazette. « On est impatient, le stress monte petit à petit », confie le défenseur niçois Lucas rougeaux dans L’Equipe. Pour cette 10e finale continentale dans cette catégorie d’âge, la France a des arguments à faire valoir.

    Rabiot, chef de meute

    RabiotAvec sa grande tignasse, Adrien Rabiot est le leader technique de cette génération 1994. Formé au Paris Saint-Germain, c’est à Toulouse qu’il s’est affirmé entre février et mai, disputant 13 matches en qualité de titulaire. « Il réalise un très bon tournoi (…) Avec la qualité de son pied et son vécu, il devrait nous permettre de conserver le ballon plus longtemps », note Francis Smerecki dans L’Equipe, et donc d’asseoir une certaine maîtrise côté tricolore. Malgré son statut, ce natif de 1995 (il est surclassé, ndlr), qui évoluera avec l’effectif pro du PSG cette saison, affiche une grande sérénité. « Je me sens très bien, je ne ressens aucune pression particulière », déclare celui qui va retrouver, en finale, ce rôle de relayeur qu’il « adore ».

    Outre Rabiot, la France peut s’appuyer sur des cadres au vécu intéressant, à commencer par Aymeric Laporte. A 19 ans, ce défenseur central est l’une des révélations de la dernière Liga. Seul tricolore de l’Euro à évoluer à l’étranger, il a relégué sur le banc Fernando Amorebieta, cadre de l’Athletic Bilbao, finaliste de l’Europa League 2012. Pas étonnant dans ces conditions que le sélectionneur qui apprécie « ses interventions justes » et son placement, lui ait confié le brassard de capitaine. « Nous ne devons pas laisser passer notre chance », a indiqué le défenseur à UEFA .com.

    Benzia, le talent

    Sûr derrière avec Beunardeau – « Il apporte de la sécurité », Semrecki – et le « relativement complet » parisien Antoine Conte, les moins de 19 ans jouissent d’une attaque de qualité. Dans son couloir gauche, Corentin Jean apporte toute son explosivité et son activité. Le Troyen (15 matches de L1 et 3 buts) est le détonateur du secteur offensif. Devant lui, seul en pointe, Yassine Benzia est chargé de finir le travail. Précieux contre l’Espagne (il a égalisé trois minutes après l’ouverture du score adverse, ndlr), le Lyonnais a tout pour marquer de son empreinte cette finale. « Yassine est une pointe rapide, qui utilise la profondeur. Et il ne rechigne pas au travail défensif (…) Il peut devenir un joyau », détaille son sélectionneur.

    La menace serbeSerbie u-19

    Talentueuse, la France n’a pas finale gagnée pour autant. Elle va devoir se débarrasser de la surprise serbe, invaincue dans ce tournoi et qui l’a tenue en échec en phase de groupe (1-1). « La Serbie, c'est compliqué, c'est une équipe très regroupée, qui joue par contre avec des attaquants puissants dont un redoutable dos au but », explique Bergeroo. « Il règne une certaine euphorie dans notre groupe, on ne joue pas une finale européenne tous les jours. On va entrer dans l'histoire du football serbe si on gagne et on ne veut pas manquer l'occasion de brandir le trophée », assure le capitaine serbe Marko Pavlovski à UEFA.com. « Ca va être difficile, mais l'équipe de Smerecki monte en puissance », conclut Bergeroo.

    Invaincue depuis 10 matches, la France des moins de 19 ans est prête à relever le défi serbe et imiter leurs aînés, champions du monde des moins de 20 ans. « On veut être à leur place », lâche le milieu marseillais Azouni. En cas de victoire, la France vivrait un été historique : jamais deux de ses sélections de jeunes n’ont remporté un titre la même année.

    Christopher Buet


    Tags Tags : , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :