• Dortmund veut déboulonner le Bayern

    Dortmund

    Outsider de cette finale face au Bayern Munich, le Borussia Dortmund dispose d’arguments sérieux pouvant mettre à mal leur adversaire.

    C’est l’histoire d’une renaissance. Voilà 8 ans, Dortmund vacillait, flamme tremblotante, s’éteignant dans le tourbillon de finances. Au bord du gouffre, le BVB pris les mesures qui s’imposèrent (vente d’une partie du stade, baisse des salaires…) et reçut le concours de l’ennemi héréditaire: le Bayern Munich. Ironie de l’histoire, Dortmund retrouve, ce samedi, celui qui l’avait aidé dans sa galère pour reprendre le fil d’une rivalité jamais démenti.

    Toutefois, cette saison, le club bavarois semble posséder un avantage psychologique sur celui de la Ruhr qu’il a relégué à plus de 20 points au Championnat. Malgré ce déficit, Dortmund croit en ses chances. « Avec l'équipe, on croit tous en nos chances de battre le Bayern. Ils ne nous ont pas battus cette saison en Bundesliga (ndlr: 2 nuls 1-1). Ca démontre bien qu'on peut les gêner avec notre jeu. Ils nous respectent beaucoup », rappelle le défenseur Sebastian Kehl au club depuis 2001.

    Robert Lewandowski

    Un respect gagné grâce à la qualité du jeu déployé par les hommes de Jürgen Klopp. A l’inverse du Bayern Munich dont se dégage une froide et implacable puissance, Dortmund propose une vision plus poétique. Emmenée par Mario Götze, aujourd’hui soutenu par Marco Reus, le champion d’Allemagne 2011 et 2012 s’appuie sur un jeu de transition extrêmement rapide et vertical. « On veut tout faire péter. On préfère frapper cinq fois sur la barre que rester quatre fois dans la surface sans frapper. Autant perdre » résume le charismatique Jürgen Klopp dans le quotidien espagnol El Pais. Regarder un match de Dortmund est l’assurance de ne jamais s’ennuyer. La demi-finale face au Real Madrid en a été le symbole avec une symphonie d’appels de Reus et consort.

    L’inspiration barcelonaise

    Si l’explosivité de son quatuor offensif (Lewandowski-Reus-Götze-BÅ‚aszczykowski) constitue l’une des forces de Dortmund, son pressing en est une autre de choix. Klopp ne s’en cache pas, l’attitude de son équipe à la perte du ballon est un point essentiel dans sa tactique. A l’image du FC Barcelone, le BVB défend très haut sur le terrain et harcèle dès la perte du ballon. L’objectif est simple : récupérer le plus près possible du but adverse et se projeter avec efficacité et rapidité vers ce dernier. « C’est dans les 5 ou 8 secondes suivant la récupération qu’arrivent beaucoup de buts » éclaire le sélectionneur allemand Joachim Löw.

    Marco reus

    Pression, récupération haute et contre-attaque, voilà en somme la méthode Dortmund pour cette campagne européenne. Si Malaga ou le Real Madrid ont cédé face à la spontanéité et l’insouciance allemande, samedi, la tâche des Schwarzgelben s’annonce autrement plus ardue. Symbole du renouveau et pierre angulaire de l’animation offensive, Mario Götze, touché à la cuisse, ne foulera pas la pelouse de Wembley. Pour palier ce forfait, Klopp devrai ainsi avancer Ilkay Gündogan, comme il l’a fait ces dernières semaines. « C’est un joueur qui s’est avéré d’une grande importance tactique. C’est assez extraordinaire. Il y a peu de joueurs qui peuvent faire cela », assure l’ancien technicien de Mayence à propos d’un joueur plus habitué à assurer le lien défense-attaque dans l’entrejeu.

    « Faire l’histoire »

    Outre Götze qui évoluera d’ailleurs au Bayern la saison prochaine, Dortmund pourra compter sur l’ensemble de son effectif pour reverser un Bayern Munich qu’il avait battu 5 fois entre 2010 et 2012 mais qu’il n’a plus battu depuis avril 2012. « On a montré qu’on savait jouer contre eux, qu’on respectait cette équipe, car c’est une très bonne équipe, mais nous connaissons aussi nos qualités et nous ferons tout pour les montrer », reste confiant Jakub BÅ‚aszczykowski. « Nous avons un plan, nous savons comment les battre. Ils le savent, et ça doit leur trotter en tête » renchérit Sebastian Kehl.

    Borussia Dortmund tifo

    Pour Jürgen Klopp, son équipe a les armes pour s’imposer et en a conscience depuis cet automne. « Le match à Manchester City, pendant cette phase de groupes, nous a ouvert les yeux. Il nous a montré que, dans un bon jour, nous pouvions rivaliser avec les meilleures équipes d'Europe, et même faire mieux que cela » explique-t-il avant de conclure « Nos jeunes savent qu’autre part, ils gagneraient plus d’argent. Mais ici, ils peuvent écrire l’histoire. »

    A Wembley et pour sa deuxième finale de la Ligue des Champions, après la victoire en 1997, Dortmund espère bien solder une vielle dette et remercier à sa manière son ancien créancier.

    Christopher Buet


    Tags Tags : , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :