• Djokovic sort vainqueur de ce duel des chefs

    us-open-logoAu terme d’une finale magnifique d’intensité et de qualité, Novak Djokovic a mis à bas l’offensive flamboyante de Roger Federer. Un succès en 4 manches et 3h20 de jeu qui offre au Serbe sa 10ème couronne en Grand Chelem.

    Quand la pluie s'en mêleSoudain, le ciel s’est éclairci, les nuages gris et morose qui plombaient New York se sont morcelés laissant apparaître un peu de lumière et l’espoir. En maîtresse capricieuse, la pluie s’était invitée en ce dernier dimanche et avait décidé de se mêler à la fête. Pas une petite apparition, un long monologue où elle s’amusa à doucher l’enthousiasme, s’arrêtant à deux reprises pour mieux reprendre. L’US Open ne serait pas ce qu’il est sans cette invitée facétieuse, qui avait compris qu’elle n’aurait bientôt plus voix aux débats, expulsée par ce toit qui couvrira le monumental Arthur-Ashe d’ici l’année prochaine. Un déluge comme pour faire monter la pression, créer cette tension qui sied tant à l’événement. Derrière ce rideau de pluie grisâtre, à l’abri des regards, Roger Federer et Novak Djokovic attendait patiemment leur heure. Trois interminables heures plus tard que prévu, aux portes de la night session (19h15 heure locale, 1h15 en France, ndlr), les deux hommes étaient enfin appelés et pénétraient sur le court, enceinte titanesque grondant son plaisir d’enfin assister à cette finale de rêve. Le grand spectacle pouvait débuter.

    La solidité au pinacleDjokovic ne laisse pas respirer son adversaire

    Nombre de joueurs auraient été décontenancés par tant d’attente, se seraient torturés l’esprit cédant à la pression, à cet enjeu supérieur à une simple victoire dans un match de tennis. Sauf que le Serbe et le Suisse appartiennent à une race bien particulière. Ils sont des Seigneurs que rien n’ébranle et jouent selon leurs propres règles. Aussi, il ne fut pas étonnant de les voir démarrer avec tant d’intensité. Si Djokovic avait la mine plus badine, mais concentrée, Federer portait le masque de l’impavide, froid de détermination et d’envie. Comme à son habitude, il entreprenait d’attaquer fort pour priver son adversaire de temps mais le natif de Belgrade n’est pas comme les autres et possède cette faculté à voir tout un peu plus vite.

    Surtout, en 41 affrontements, Djokovic a appris à connaître le Bâlois. Contre toute attente, les premiers jeux voyaient le Serbe prendre l’initiative en premier. Collant à la balle, il distribuait le jeu et se procurait 3 balles de break, toutes effacées par le Suisse. Le ton était donné d’autant que quelques instant plus tard à 1-1, il s’emparait du service de Federer, ce que seul Kolschreiber était parvenu à faire dans ce tournoi. Le Serbe déroulait jusqu’à cette chute. Sur un changement de direction, sa jambe droite dérapait et le propulsait au sol. Deux jeux de flottement allaient suivre pour un n°1 mondial éraflé au poignet, au coude et au genou, permettant à son dauphin de recoller. Djokovic faisait alors appel au médecin pour stopper le sang qui ruisselait sur son bars tuméfié. L’effet était immédiat. Faisant jouer toujours un coup de plus à son rival, il finissait par le faire craquer et s’adjugeait logiquement ce premier acte (6-4).

    Federer en mode offensifLe vain sursaut

    Pour la première fois depuis Wimbledon, déjà contre Djokovic, tiens donc, Roger Federer laissait filer un set. Pas vraiment de bonne augure quand on sait que seul un joueur à remporté l’US Open après avoir concédé la première manche au cours des 20 dernières années. Ce joueur (Juan Martin Del Potro), le Bâlois le connait d’ailleurs très bien puisqu’il en avait fait les frais lors de la finale 2009, sa dernière ici avant ce dimanche.

    Qu’importe les chiffres, le quintuple vainqueur de l’US Open (2004-2008) sait les impératifs de ce genre d’événement. Après un jeu de service rudement gagné, il sautait à la gorge du n°1 mondial. Bien en jambe, il sentait parfaitement la balle et montrait l’étendue de ses progrès en revers soutenant parfaitement la diagonale. Agressant sans cesse, il se procurait 3 balles de break, effacées, puis deux nouvelles, effacées aussi avant de devoir s’incliner devant la sublime défense serbe et ses retours démoniaques. Ce n’était que partie remise. Le Bâlois était plus saignant dans ce deuxième acte bien aidé par une première balle plus consistante (68% contre 53 dans le 1er, 64% sur le match) et aurait du faire la décision au cours de ce 10ème jeu interminable. Après un quart d’heure de haute lutte, Djokovic s’en sortait pour mieux rompre dans la foulée (7-5).

    Federer revient dans le jeuLes occasions manquées de Federer

    Ragaillardi par le gain de cette manche, Federer se faisait de plus en plus pressant. Solide en revers, il prenait le dessus dans le jeu et dictait sa loi. Problème, cet ascendant que tout le monde percevait ne se traduisait pas au score. Pire Djokovic breakait en premier. Le n°2 mondial revenait immédiatement à hauteur et se montrait le plus entreprenant. Dans un concert de frappes toutes plus proches les unes que les autres des lignes, il était proche de réussir son coup. Tout se joua à 4-3 en sa faveur. « C’est décevant, j'ai eu des chances "dans ma raquette" et je n'aurais jamais dû être mené au score comme ça a été le cas. Le troisième et le quatrième set ont pesé. J'ai eu trois de chances de breaker. Sur certaines j'aurais pu faire mieux... C'est sûr qu'il ne donne pas beaucoup de choses sur le court mais j'aurais dû faire mieux », s’en voulait Federer en référence à cet échange sur balle de set où il ne s’engage pas complètement et permet à Djokovic de rester dans le match. A force d’occasions manquées (4 balles de break converties sur 23, ndlr), le Suisse se faisait punir (6-4).

    « Je vais me souvenir très longtemps de cette soirée »

    Même acculé, Djokovic n'a rien lâchéCe nouvel échec accabla le lauréat de Cincinnati qui dégoupilla abandonnant deux fois son engagement. Mené 2-5, il se relâcha et tenta un dernier baroud d’honneur. Le public tout acquis à sa cause, se prenait à espérer quand il se procura deux balles de 5-5 après un passing de revers monumental. Une illusion. Sans jamais s’affoler, Novak Djokovic prouvait, une fois de plus, pourquoi il était bien le meilleur joueur du monde et alignait 4 points de rang. Une ultime faute en retour de Federer abaissait le rideau et offrait au Serbe son 2nd US Open après celui décroché au bout du combat homérique de 2011.

    Devant une foule hostile et hébétée, Novak Djokovic se tournait vers son clan, le regard fixe, son doigt pointé vers le cœur. Une image forte disant toute la fierté de l’exploit du jour. « Gagner contre un de mes plus grands rivaux, Roger Federer, le recordman de victoires en Grand Chelem, quelqu’un qui vous pousse jusqu’au dernier, reste très spécial. Je remercie toute mon équipe pour me permettre d’être performant comme je le fais. Je vais me souvenir très longtemps de cette soirée », savourait l’égal de Bill Tilden avec 10 titres Majeurs. Car plus qu'un nouveau Grand Chelem, le Serbe a impressionné par la qualité de son jeu, la profondeur et la précision de ses retours, sa capacité à gérer un environnement hostile et à renverser un joueur aussi talentueux que ce Federer offensif. On l'en savait capable, il l'a prouvé à maintes reprises déjà mais le rappeller sans cesse est un mérite. Sacré à l’Open d’Australie et à Wimbeldon, finaliste à Roland-Garros, le n°1 mondial règne sans partage sur le tennis mondial au point de parvenir comme son aîné helvète à banaliser le prodigieux par sa régularité au sommet. A 28 ans, son emprise est totale.

    Photo de famille entre le maître et l'ancien maître

    Christopher Buet


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  • En quart, Kristina Mladenovic n'en revient pas

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    En dominant Ekaterina Makarova en huitième de finale de lUS open, Kristina Mladenovic sest qualifiée pour son premier quart en Grand Chelem. A 22 ans, elle succède à Marion Bartoli.

    Kiki Mladenovic devient la meilleure tricolore

    Lheure est avancée et la nuit est tombée depuis bien longtemps sur new York, pourtant un rayon de soleil vient illuminer le central Arthur Ashe. Cette source de lumière se trouve là, au cœur de la gigantesque arène américaine. Accroupie, la tête entre les mains, sa raquette balancée à plusieurs mètres. A cet instant, plus rien nexiste pour Kristina Mladenovic qui finit par se relever, les poings serrés et le regard plein de fierté tourné vers son clan. Dans la nuit de Flushing Meadows, la Parisienne sest offert probablement la plus belle victoire de sa carrière, car la plus importante à ce jour. En dominant Ekaterina Makarova, 13ème joueuse mondiale, elle sest invitée au festin des quarts de finale. Une première pour elle en Grand Chelem et une première tout court pour une Française depuis une certaine Marion Bartoli. « Je n'ai pas de mots pour décrire mes sentiments. Je regardais l'horloge et j'étais là en train de me dire que je ne suis pas habituée à jouer à 1 heure du matin ! Non sérieusement, je ne pensais pas à ça, juste à me battre. Il y avait beaucoup d’émotion à la fin. C’était un très bon match des deux côtés. Signer une telle victoire pour ma première en night session sur le Arthur Ashe, c’est juste beau ! Je ne me souviens même plus ce que j’ai fait à la fin », peinait-elle à réaliser.

    A 22 ans, Mladenovic aura eu besoin de 3 sets et 2h12 de combat pour sen sortir. Siéger parmi les huit dernières joueuses dun Majeur se mérite ; pourtant, comme lexpliquait Camille Pin sur Eurosport, la jeune fille paraît à sa place. Cest quon attend une telle performance de la part de Kristina Mladenovic depuis déjà quelques temps.

    Une précoce qui a pris son temps

    Kiki en conquérante

    Si la Française suscite tant dattentes, cest quelle est une ex-enfant prodige. Repérée très tôt, elle brille dès ses 14 ans en participant à son premier tournoi professionnel à Clermont-Ferrand. En 2009, à 16 ans seulement, Mladenovic pointe sa raquette et sa visière en Grand Chelem. Une année majeure pour elle puisquelle triomphe à Roland-Garros en junior, sans perdre le moindre set, avant de se hisser en finale de Wimbledon et de remporter les championnats du monde de la catégorie.

    Le passage en professionnel est plus compliqué. Joueuse grande et athlétique (1,84 m pour 60 kg), Mladenovic a les défauts de ses qualités. Si elle est capable denvoyer des missiles au service à près de 200 km/h, elle doit construire son physique, sendurcir et modeler son jeu dattaque, toujours plus difficile à mettre en place, comme le montre lexemple de lautre espoir tricolore Caroline Garcia. Pansé les blessures (poignet, genou), il faudra attendre trois ans et sa huitième apparition en Grand Chelem pour la voir gagner un match. Elle poussera jusquau 3e tour, déjà à lUS Open avant dêtre sortie par Marion Bartoli. Aujourdhui, « Kiki » est armée dun jeu très complet et propose une grande variété à limage de son dernier point contre Makarova où elle gifle en coup droit, glisse une belle amortie avant de passer en revers.

     Une famille de sportifs

    Mladenovic voit plus loin

    Sa réussite, Kristina Mladenovic la doit aussi à son entourage. Plus que dautres, la native de Saint-Pol-sur-Mer a grandit dans un environnement résolument sportif. A commencer par ses parents. En effet, sa mère Dzenita est une ancienne internationale yougoslave de Volley-ball quand son père Dragan a sévi sur les parquets de handball en France (Dunkerque, notamment) et sous le maillot yougoslave. Deux exemples pour la jeune fille qui opte rapidement pour le tennis. De son côté, son petit frère, Luka, na pas dénoté dans cette famille de champions puisquil est actuellement footballeur au centre de formation de Metz.

    Une spécialiste du double

    Si Mladenovic entrevoit, enfin, la lumière en simple, elle na pas attendu cette année pour démontrer ses qualités à la planète tennis. A 22 ans, elle possède déjà de sérieuses références dans lexercice du double, particulièrement mixte. Associée à lexpérimenté Canadien Daniel Nestor, aux côtés duquel elle a énormément appris, la tricolore sest constituée un joli palmarès où figure deux titres du Grand Chelem (Wimbledon 2013 et Open dAustralie 2014, ndlr).

    Sans coach depuis février

    La situation en aurait effrayée plus dune, pas elle. Bien au contraire. En difficulté à lOpen dAustralie (1er tour), Mladenovic ne tergiverse pas et se sépare de Nemanja Kontic. Le coach monténégrin est la dernière victime dune longue liste : Roch Vidal, Georges Goven, Thierry Ascione, Dusan Vemic, Rodolphe Gilbert ou encore Yannick Hesse. Depuis, elle est restée seule et se gère. Une solitude nouvelle qui semble lavoir libéré. Depuis, la Parisienne multiplie les performances et les bonnes impressions. 

    L'émotion intense d'une surdouée qui se trouve

    Avant de rallier les quarts de finale à New York, elle sétait invitée au 3e tour de Roland-Garros non sans avoir estourbie Eugénie Bouchard, 6ème mondiale à lépoque, avant de renouveler lexpérience à Wimbledon. Une grande scène qui la transcende. « C’est là où j’ai envie d’être. Je vois ce stress positivement. Évidemment quand vous rentrez sur le court avec la lumière et votre nom qui est annoncé, ce serait anormal de ne pas rentrer sans avoir des frissons », confirme « Kikipédia », jamais surpris par lopposition grâce à son travail en amont.

    Nouvelle taulière française

    Grâce à son excellent parcours à Flushing Meadows, Kristina Mladenovic va changer de statut. En effet, « Kiki » revêtira le costume de leader du tennis féminin français à la place dAlizé Cornet. Au pire 26ème mondiale au prochain classement WTA, elle nentend pas sarrêter là et sait quelle a un coup à jouer en quart de finale face à Roberta Vinci, qualifiée après le forfait de Bouchard. « Je suis très contente et j’espère, peut-être, que ça va devenir une habitude. Je le dis depuis le début du tournoi, toutes les filles jouent bien. Je m’accroche à ça et je vais essayer de préparer au mieux le prochain match pour continuer à rêver… », lance-t-elle. Face à lexpérimentée italienne (32 ans), Mladenovic devra prendre le jeu à son compte et agressée sa rivale. « C’est une joueuse avec beaucoup d’expérience, elle a des titres en Grand Chelem en double. Elle connaît les moments de tension. C’est une joueuse atypique, elle fait beaucoup de slice. Elle est très talentueuse. Elle voit très bien le jeu, je m’attends à un match très difficile », prévient la dernière française encore en lice. Une vigilance qui en dit long sur ses ambitions.

    Christopher Buet


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  • arhur-ashe

    us-open-logoA 33 ans et après ses victoires australienne, française et londonienne, Serena Williams se présente à l’US Open face au plus grand défi de sa déjà monumentale carrière : finaliser le Grand Chelem. Une performance plus réalisée depuis 1988 et Steffi Graf.

    Serena donnera toutLe soleil se lève, une fois de plus, à l’Est, pour la 244ème fois de l’année. L’air est encore frais et New York s’éveille doucement au sortir d’une nouvelle nuit menée à un rythme effréné. Les rayons de l’astre solaire illuminent progressivement la mégapole qui ne dort jamais vraiment et ses habitants. A quelques kilomètres de l’effervescence citadine, Flushing Meadows peaufine les derniers détails. Après une longue année placée sous le signe du renouveau, la scène de l’US Open bruisse de nouveau au son des balles de tennis rebondissant sur le ciment de ses courts et des pas des spectateurs venus prendre part à la dernière levée du Grand Chelem de la saison.

    « Je suis prête »

    Loin de l’agitation grandissante qui gagne le site, dans les coulisses les actrices répètent inlassablement. Il ne faudrait pas rater son entrée pour cette dernière représentation, surtout pour l’étoile de la troupe Serena Williams. « Je suis prête », tranche Serena Williams. « Je suis impatiente », ajoute-t-elle. Le message de la patronne du tennis féminin est d’une infinie clarté. A l’aube de ce qui constitue probablement l’un des plus grands défis de sa carrière, la n°1 mondiale est sereine.

    Malgré une tournée nord-américaine terne au regard de ses standards et qui l’a vu perdre en demi-finale de Toronto face à laSerena Williams est déterminée à marquer encore un peu plus l'histoire surprenante Belinda Bencic, la joueuse de 33 ans ne connaît que trop bien la scène de Flushing Meadows pour s’inquiéter même quand LE Grand Chelem est à portée. « Je pense que Wimbledon m'a incroyablement préparé. Là-bas, j'étais en course pour un deuxième Serena Slam, ce qui est rare. Ça m'a donc véritablement donné le meilleur entrainement et la préparation optimale pour réaliser le Grand Chelem. J'ai toujours rêvé de remporter l'US Open, c'était un vrai rêve. Je n'aurais jamais pu imaginer que je serais proche de faire ce qui est en jeu. À la base je voulais tout simplement m'imposer à New York », démine la femme aux 21 couronnes en Majeurs. Si elle ne trahit aucune appréhension, elle sait l’impact qu’engendrerait sa victoire dans un peu moins de 2 semaines. En remportant l’Open d’Australie en patronne, Roland-Garros avec sa tête et Wimbledon sans accroc, la cadette des Williams s’est offert la possibilité d’écrire son nom au même niveau que celui de Steffi Graf dans les grands livres. En cas de succès, elle remporterait son 22ème titre majeur comme l’Allemande et bouclerait donc le Grand Chelem comme l’Allemande en 1988.

    Les chiffres en faveur de Serena

    Kvitova dans le bon tempoInvaincue ici-même depuis 2011, que peut bien craindre l’incontestable meilleure joueuse du monde ? Elle-même, répondent de nombreux suiveurs du tennis. En effet, Serena Williams est capable de dégoupiller quand son service l’abandonne ou ses coups lui échappent. « Espérons que ‘’Babyrena’’ ne se montrera pas à New York », plaisante l’intéressée. Un cas de figure qui ne s’est pas souvent produit cette saison. « Quand vous la voyez de l’autre côté du filet, vous savez que vous devrez jouer très bien pour la battre. Même si elle ne joue pas bien, on connaît sa capacité de réaction. On connaît ses come back. Les adversaires savent que ce n’est jamais fini, surtout quand vous menez », rappelle Petra Kvitova en référence à ces retournements de situations dont Serena s’est faite coutumière notamment lors du dernier Roland-Garros. La Tchèque peut toutefois se targuer d’avoir trouvé la solution face à sa rivale. C’était à Madrid en mai dernier. Un succès qui fait de la double championne de Wimbledon (2011 et 2014) une enquiquineuse dans la quête de Williams. D’autant qu’elle devrait débarquer en confiance après sa victoire finale à New Haven, conservant de fait le titre glané la saison passée. Une première pour elle et une bonne nouvelle pour la gauchère qui semble enfin remise de la mononucléose dont elle a souffert au printemps. S’appuyant sur un service de nouveau dévastateur, Safarova peut en témoigner, Kvitova devra toutefois attendre une éventuelle finale pour retrouver la n°1 mondiale. Une perspective lointaine d’autant que la Tchèque n’a jamais franchi le cap des 8ème de finale à New York. « Si vous voulez la battre, vous devez commencez par croire que vous pouvez le faire », conseille-t-elle.

    Vika en rêvePlus facile à dire qu’à faire quand on sait que seules deux joueuses ont dominé Serena Williams cette saison. Plus inquiétant encore, elles ne sont que trois, encore en activité, à avoir fait chuter la protégée de Patrick Mouratoglou sur le ciment new yorkais : sa sœur aînée Venus et la Serbe Jelena Jankovic qu’elle pourrait retrouver respectivement en quart et en demie, et l’Australienne  Samantha Stosur (potentiellement en finale, ndlr).

    Et si Azarenka…

    Si la n°1 mondiale aura fort à faire dans sa moitié de tableau (Stephens, Keys, Bencic, Venus, Makarova, Ivanovic), le danger semble plus grand de l’autre côté. Outre Kvitova, Victoria Azarenka a la stature pour donner la réplique. Sans aucun complexe, la Biélorusse a toujours obligé l’Américaine dans ses retranchements comme ce fut le cas en 2012 et 2013 ici, lors de deux finales fantastiques d’intensité ou plus récemment en quart de finale du dernier Wimbledon. Une rencontre, la plus difficile de son tournoi, arrachée en 3 manches au terme d’un âpre combat. Avant d’éventuelles retrouvailles, Vika devra déblayer son tableau où se profile Kerber, Safarova ou encore Halep. Tête de série n°2 et finaliste à Toronto puis Cincinnati, la Roumaine arrive d’ailleurs revancharde après un enchaînement Paris-Londres catastrophique (élimination au 2ème et au 1er tour). « C’est toujours très difficile de bien jouer sur tous les tournois. Et en Grand Chelem, il y a plus de pression. Je dois penser que c’est un tournoi "normal" et prendre jour après jour, match après jour. C’est compliqué de jouer les Grands Chelems. Je dois être plus forte dans les Majeurs », expose-t-elle.

    Des troubles qui n’affectent pas le moins du monde Serena Williams. Chez elle, devant son public, là où tout avait commencé en 1999, la tigresse de Saginaw entame son monologue avec l’Histoire, celle qu’on contera en légende. « Ce n’est pas tout le monde qui peut supporter cette pression, mais moi ça me va », appréciait-elle après son succès à Cincinnati. Le jour se lève sur cet US Open qui quoi qu’il arrive sera forcément mémorable.

    Les trophées de l'US Open

    Christopher Buet


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  • Cilic embrasse l'histoire, son histoire

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    Pour sa première finale de Grand Chelem, Marin Cilic s’est montré brillant de maîtrise et de précision pour décrocher le titre à l’US Open. Un succès en 3 petits sets contre Kei Nishikori (6-3 6-3 6-3, en 1h54) qui lui permet de devenir le second croate de l’histoire vainqueur en Majeur, après son coach Goran Ivanisevic en 2001.

    Ivre de bonheur, Cilic s'effondre sur le court après sa victoire

    Il était une fois un Croate né en Yougoslavie dans la petite ville bosnienne de MeÄ‘ugorje, un petit homme de 1,98 m au destin de champion et dont le chapitre new-yorkais restera, à jamais, comme le plus beau de sa vie de sportif. Il est un peu plus de 19h du côté de Flushing Meadows quand le point final de cette aventure américaine est apposé par la grâce d’un ultime service gagnant. En un peu moins de deux heures de jeu (1h54) et trois petits sets portant tous la même marque (6-3), Marin Cilic a disposé du guerrier japonais Kei Nishikori. Rien de bien exceptionnel si ce n’est l’endroit et l’instant. En ce lundi 8 septembre 2014, le Croate se trouve en finale de l’US Open, quatrième et dernier tournoi du Grand Chelem de la saison. Le seul endroit où l’on souhaite être, le seul endroit où l’on souhaite s’écrouler avant de lever les bras au ciel et d’hurler, à s’arracher les cordes vocales, sa joie dans la fureur du central Arthur Ashe, le plus grand court du monde. L’aboutissement d’un rêve d’enfant. « Cela semble complètement irréel de me faire appeler vainqueur de Grand Chelem. J’ai rêvé de ça toute ma vie (…) Pour moi, ça représente tellement. C’est un énorme accomplissement et un grand moment pour moi, mon équipe et tous ceux qui m’ont soutenu ces dernières années, ceux qui n’ont pas abandonné. Je me sens sur le toit du monde », n’en revient pas le Croate du haut de ses 25 ans. Tout est pourtant vrai et d’une limpidité affolante.

    « Tout a changé »

    Cilic joue juste

    Difficile de croire en effet, que deux heures auparavant, Marin Cilic et son adversaire japonais entraient sur le court pour disputer leur toute première finale de Grand Chelem. Un événement propre à paralyser même le plus serein des prodiges, plus encore en ces temps de rationnement où quatre énergumènes ont cru bon d’engloutir 36 des 38 derniers tournois Majeurs depuis Roland-Garros 2005, date de la révélation de Rafael Nadal et dernière finale ayant opposé deux novices à ce niveau de compétition (il avait battu Mariano Puerta, convaincu de dopage plus tard, ndlr). Neuf ans et demi d’une domination tyrannique. L’ouverture était donc magnifique pour l’un et l’autre. Finaliste de Roland-Garros en 1978, Henri Leconte connaît la problématique d’un novice à ce niveau et sait l’importance de bien débuter ce genre de rencontre.

    Si Nishikori se procurait la première opportunité de break dès le premier jeu, c’est bien Cilic qui allait imposer sa loi. « Depuis quatre ou cinq jours, tout a changé ! Avec mon tennis notamment. J’ai commencé à jouer très bien à partir du cinquième set contre Gilles Simon. Et après, j’ai eu une série incroyable contre des tops joueurs », expliquait le Croate. Cette petite alerte éteinte, il retrouva le rythme qui était le sien notamment en demi-finale. Jouant juste, il mettait la pression au Japonais et finissait par le faire craquer à l’échange comme pour lui montrer qu’il était le plus fort (4-2). Après une petite demi-heure, le Croate avait déjà fait l’essentiel en s’adjugeant le premier acte ne cédant que 4 petits points sur son engagement malgré 44 % de premières balles.

    Nishikori ne pouvait rien faire

    Nishikori rend les armes

    En totale confiance, Cilic déroulait son jeu à la perfection. Percutant, puissant et surtout très juste dans ses choix, la tête de série n°14 étouffait son adversaire et se détachait rapidement puis inexorablement dans un deuxième acte à sens unique symbolisé par ce jeu blanc stratosphérique où il aligna 4 aces (sur 17 au total, ndlr) de rang (6-3). La différence était faite et le titre presque acquis. En effet, dans l’histoire seul 5 joueurs, tous américains, ont accompli l’exploit de remonter un tel déficit en finale de l’US Open, le dernier étant Pancho Gonzales en 1949, il y a 65 ans. Une tâche insurmontable surtout pour un joueur aussi émoussé. Payant ses efforts concédés en deuxième semaine avec deux combats en 5 manches contre Raonic et Wawrinka puis une longue demi-finale contre Djokovic pour un total de 11h26’ d’efforts, le protégé de Michael Chang n’avait pas le même dynamisme dans ses déplacements et commettait mécaniquement plus de fautes notamment en revers, coup d’ordinaire très stable et sûr chez lui. « C'est différent des demies, le titre est là. Il y a tant de choses qui nous passent par la tête. J'essayais de me concentrer, mais ce n'était pas suffisant. J'ai énormément joué durant ces deux semaines et je ne pouvais pas lutter un match de plus », avouera finalement le nouveau 8ème mondial.

    « Je suis plus fort »

    Le plaisir retrouvé de Cilic

    Un aveu de faiblesse raisonnable car rien ne pouvait décemment ébranler ce Cilic-là. Ni le public bouillonnant du Arthur-Ashe, ni les trois balles de débreak obtenu à 4-2 dans l’ultime manche par Nishikori.  « Je suis plus fort mentalement, je suis plus exigeant, j'attends plus de choses de moi quand je suis sur le court et quand je m'entraîne. Je prends aussi plus de plaisir que ces dernières années », reconnaissait Cilic qui sans coup férir concluait sa démonstration par un nouveau 6-3. Ce plaisir et cette confiance retrouvés, il les doit à un homme…son coach Goran Ivanisevic. « Lorsqu'il jouait, c'était quelqu'un de très émotionnel. Mais comme entraîneur, il est différent : il m'a apporté son savoir du tennis et le plaisir. Chaque jour avec lui est extrêmement amusant, il fait toujours des commentaires marrants. Il m'a dit qu'il fallait que je sois agressif, que je passais trop de temps à penser à la tactique et pas assez à mon jeu. Il a fallu changer mon approche et mon état d'esprit, il a fallu cinq-six mois pour que j'intègre cela », partage-t-il.

    Cilic et son équipe, la victoire d'un collectif

    De son côté, l’ancien vainqueur de Wimbledon ne pouvait cacher son bonheur d’assister au triomphe de son compatriote. « En tant que coach, voir ton joueur remporter un tournoi du Grand Chelem de cette manière impressionnante, c'est fantastique. Je lui ai dit de prendre du plaisir à jouer et il l'a fait devant 20 000 personnes, c'est fantastique. Il a joué aujourd'hui comme s'il avait déjà joué 20 finales du Grand Chelem. Il était beaucoup plus relax que Nishikori et c'était la clé. Je suis fier de lui, et fier de moi aussi parce que ce n'est pas facile d'être coach. Maintenant je comprends tous mes entraîneurs, et je dois leur demander pardon parce que je sais que j'étais parfois difficile à gérer », analysait-il, lui qui ne pouvait retenir ses larmes devant le spectacle offert par son joueur.

    À 25 ans, Marin Cilic ponctuait ainsi merveilleusement cette quinzaine new-yorkaise en accrochant sa 300ème victoire en carrière, la plus importante en finale de Grand Chelem, lui qui n’avait triomphé qu’en ATP 250. « Des choses se sont mises en places juste avant le tournoi. Je me suis senti très bien, match après match, j’ai bien joué. Et ces trois dernières rencontres, tout a fonctionné parfaitement », confirme le nouveau membre de la famille du Grand Chelem. Auréolé de son nouveau statut, un nouveau chapitre s’ouvre pour le géant croate, celui de la confirmation. Il était une fois, Marin Cilic…

    Cilic et Nishikori lors de la cérémonie protocolaire
    Christopher Buet

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  • La rage de la victoire

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    Gaël Monfils s’est incliné devant Roger Federer au terme d’un quart de finale électrique (4-6 3-6 6-4 7-5 6-2 en 3h20). Une défaite amère pour le Français qui aura mené deux manches à rien et surtout eu deux balles de match.

    L’heure n’était déjà plus aux espoirs même les plus fous, le regard de Gaël Monfils avait déjà changé, viré au flou, à la résignation, perdu dans l’immensité de cette enceinte gigantesque semblable à une cour martiale où le verdict s’apprête à être rendu et dont on n’attend plus rien, plus rien que le verdict évidemment funeste, celui qui anéanti vos derniers rêves, vos aspirations profondes et vous plonge dans cette nuit du désespoir et de la frustration. Une dernière fois, Roger Federer, juge suisse intransigeant et sévère, élevait cette raquette au reflet de marteau et la laissait s’abattre sur cette petite balle jaune lévitant dans la nuit new-yorkaise. En face, l’accusé français ne parvenait à répliquer et se contentait d’une dernière erreur dans le filet. Un ultime service gagnant donc, coup final asséné sur le bureau helvète entérinant la décision du court. Gaël Monfils se voyait refuser l’entrée du dernier carré de l’US Open et débouter dans son entreprise de déloger le juge bâlois, omnipotent dans sa cour new-yorkaise où il siègera pour sa 9ème demi-finale en 10 ans. Une sentence amère et froide pour le prétendant tricolore. « Je suis frustré », lâchait-il laconiquement visiblement affecté par l’issue de ce procès qu’il avait pourtant cru pouvoir remporter.

    Monfils lâche ses coups et fait mal à Federer

    La force de conviction tricolore

    C’est peu dire que le prévenu Gaël Monfils avait bien préparé son affaire et entamé par le bon bout son grand oral dans la plus grande arène du monde, dans ce tournoi où il se sent si bien. « J’ai démarré fort et j’ai continué à appliquer ma tactique », expliquait le 24ème mondial, à savoir jouer simple, sans fioritures et autres forfanteries qui font son charme mais n’apportent guère à son propos. Sans oublier non plus ce calme et cette concentration qu’ils arborent fièrement depuis le début de la quinzaine. Deux qualités dont il dut user dès son premier passage à la barre afin d’écarter les deux balles de break de Federer (le Suisse commit deux fautes, ndlr). Une première frayeur qui s’étira sur plusieurs minutes mais qui avait le mérite de donner le ton des débats du soir et de lancer le Français. En effet, ce dernier ne tardait pas à répliquer. Au cinquième jeu, il haussait le ton. Si son passing de volée en fond de court ou son contre en coup droit venait enthousiasmer l’auditoire, il désarmait surtout son opposant sur sa 4ème ouverture. Bien que minime, cet avantage allait s’avérer définitif. Sérieux et appliqué, Monfils battait la mesure quand l’ancien n°1 mondial multipliait les erreurs (13 au total, ndlr) dans ce premier acte (6-4).

    Monfils impose sa loi

    Un problème qui devenait récurrent pour le Bâlois. Dès l’entame de la manche suivante, quatre vilaines fautes offraient le break comme un cadeau. Une imprécision qui avait le don d’agacer le d’ordinaire si placide Roger Federer. Enervé, il se perdait en palabre avec l’arbitre de chaise tout en essayant de conserver ses chances. C’était peine perdu. Le dernier représentant français à Flushing Meadows ne laissait rien passer. « Je crois qu’il y a eu un déclic », racontait Henri Leconte après la victoire probante au tour précédent contre Grigor Dimitrov. Un déclic qui voyait même le Parisien supporter une légère torsion de la cheville alors que Federer poussait. Si le kiné intervenait, la peur ne fit que détendre le bras de Monfils qui servait alors le plomb. Le plaidoyer tricolore était remarquable à l’inverse de celui de son adversaire. Incapable d’endiguer ses errements (13 fautes directes contre 4 à Monfils dans le 2ème set), Roger Federer devait à nouveau s’avouer vaincu dans cette manche concédant même un second break (6-3).

    L’accablant réquisitoire bâlois

    Federer accentue sa pression

    Après 1h18 de débats, Gaël Monfils entrevoyait clairement une issue favorable à son recours tennistique contre ce juge helvète qui lui avait toujours barré la route dans ces procès majeurs (Trois défaites à Roland-Garros et un seul set pris, ndlr). Bien que compromise, la situation n’inquiétait pas outre mesure l’homme aux 17 titres en Grand Chelem et grand maître de la night session américaine (27 victoires pour une défaite contre Berdych en 2012, ndlr). « Je savais que je pouvais mieux jouer et reprendre le contrôle du match car j’avais des opportunités sur son service. Ce qui faisait la différence, c’est que je loupais quelques points importants de peu mais j’ai trouvé le rythme », glissait-il. Un gentil euphémisme au regard de la saillie qui allait suivre. Passablement contrarié, Roger Federer haussait brutalement le ton des échanges et s’emparait du service adverse d’emblée. Monfils réagissait bien derrière en transperçant la volée suisse après deux tentatives infructueuses mais ce n’était qu’un sursis car Roger Federer se mouvait mieux. Plus déterminé et agressif (53/74 à la volée au total, ndlr), il allait livrer une manche quasi immaculée ne noircissant la feuille de statistiques que d’une malheureuse faute directe. Pressé à chaque instant, Monfils n’y pouvait rien, abandonnant une deuxième fois son engagement dans un brouhaha assourdissant. « Le bon départ du troisième set m’a aidé à me calmer et à mieux jouer », constatait le n°3 mondial.

    Monfils perd pied

    Le quatrième set allait faire basculer le sort de ce duel et lui offrir sa dimension. S’il se procurait la première chance de prendre le service adverse, c’est bien Monfils qui craquait subissant trop les échanges. Ce break eut le mérite de secouer l’orgueil du tricolore. Redevenant plus volontaire et positif, le 24ème mondial recollait immédiatement devant une audience de plus en plus bruyante. Les deux hommes se mettaient alors à servir très fort jusqu’à ce 10ème jeu. Sur le service de Federer, Monfils prenait son destin en main et se détachait 15-40. Deux balles de match, deux balles de demi-finale. « Je me sentais bien, puis je me suis retrouvé avec deux balles de match à sauver. C'est là que je me suis mis à me sentir moins bien ! Je me suis dit "Ça y est mec, c'est le dernier point. Va te battre, ne manque pas un coup facile, laisse le faire. Ça va aller" », révélait le Bâlois. « Sur les balles de match (2 au 4e set, ndlr), je ne me suis rien dit de spécial, de rester simple, d’essayer de le faire jouer parce que je savais qu’il finirait par forcer les choses, qu’il viendrait au filet très vite. Donc je me disais de rester relax mais il a mis ces deux points, donc bravo à lui », commentait de son côté le tricolore.

    Federer a construit aussi son succès au filet

    En effet, dos au mur, le protégé de Stefan Edberg faisait preuve d’une immense autorité et écartait sans coup férir les deux opportunités de Monfils. C’en était finit des aspirations du Parisien. « J’ai le sentiment d’avoir eu plus d’opportunités que lui au quatrième et ça aurait été incroyablement dur d’être breaké à 5-4 ! Mais je sentais que les gens voulaient que le match continue ! Ils avaient envie que je me batte. Ça donne de la confiance, ça permet d’y croire. Du coup, il y a eu beaucoup d’émotions car le public m’a vraiment porté pendant la partie », assure un Federer qui n’allait plus laisser la moindre respiration à un prétendant abattu. Un jeu et deux double faute plus tard, le break était suisse tout comme la manche pour le plus grand bonheur d’un Arthur-Ashe en fusion (7-5).

    La suite ne fut qu’un long monologue du juge suisse qui n’en finissait plus d’accabler un Monfils m en victime expiatoire, comme à Roland-Garros en juin dernier quand il avait ployé devant Andy Murray.  Pas de 6-0 cette fois mais un tout aussi dur 6-2. « Il a bien joué et, moi, j’ai connu un coup de mou de cinq minutes… Je me suis senti fatigué physiquement et mentalement aussi », s’en voulait-il. « Je suis fier de la façon dont je me suis battu, dont je suis resté avec lui dans le match. C’est incroyable de gagner un match comme ça en Grand Chelem, sauver des balles matches (deux dans le quatrième set, ndlr) contre un joueur comme Gaël dans une telle atmosphère ! », appréciait pour sa part Federer. 

    Roger Federer a bataillé ferme pour sortir Monfils

    À 33 ans, il venait de rendre l’une de ses plus belles sentences en Majeur, tout du moins l’une des plus improbables, lui qui n’avait plus réussi à remonter 2 sets de débours à Flushing Meadows depuis sa première apparition ici, au premier tour de l’édition 2000 (abandon au 5ème du Néerlandais Peter Wessel, ndlr) et en Grand Chelem depuis 2012 et un match contre Julien Benneteau à Wimbledon, tournoi qu’il avait fini par remporter. S’il ne s’agit que d’une anecdote pour le moment, ce succès confirme encore un peu plus le retour aux affaires du juge Federer engagé dans sa 3ème demi-finale de Grand Chelem de la saison, la 36ème de sa carrière.

    Christopher Buet


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