• Tsonga a pris la leçon

    Tsonga n'a rien pu faire

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    Auteur d’une bonne tournée nord-américaine, Jo-Wilfried Tsonga est sorti la tête basse de la scène de l’US Open. Sur le central Arthur Ashe, le Français a été écœuré, en huitièmes de finale, par un Murray diabolique (7-5 7-5 6-4, en 2h35).

    « J’ai pris des fessés et j’ai encore les fesses un peu rouge », plaisantait Jo-Wilfried Tsonga à la veille de retrouver Andy Murray se remémorant les 9 défaites de rang encaissées face à l’Ecossais, série qu’il avait avorté en début de mois du côté de Toronto. A le voir sortir les bras ballants, la tête basse et l’air blême du central Arthur Ashe, pas sûr que les douleurs au postérieur du Français se soient calmées. Pire, à l’issue de son huitième de finale, on peut sans risque avancer qu’elles ont salement empiré tant le père fouettard britannique a pris un malin plaisir à martyriser le tricolore sur le plus grand court du monde. Une douleur intensifiée par le climat étoffant qui a accompagné cette après-midi new-yorkaise.

    Murray était infranchissable

    Murray administre la sentence

    Comme depuis plusieurs jours, l’air était à nouveau irrespirable à Flushing Meadows. Une atmosphère orageuse dont on s’accommodait bon gré mal gré tant elle semblait en accord avec le spectacle promis par ce huitième de finale entre deux anciens membres du Top 5 mondial et pour l’occasion affublé des têtes de série 8 pour Murray et 9 pour Tsonga. Le problème, c’est que ces conditions climatiques ont assommé la rencontre. Plus que la chaleur, c’est la lourdeur qui étreignait joueurs et spectateurs. Or, on le sait quand la météo s’en mêle, Andy Murray se montre souvent le meilleur ou le plus malin. Dans ce premier acte, c’était la première proposition. Jamais inquiété sur ses mises en jeu où il n’abandonnera que 3 points dans cette première manche, le protégé d’Amélie Mauresmo mettait au supplice l’élève Tsonga. Après 4 avertissements, Murray sanctionnait finalement le Manceau sur sa première baisse d’attention lors de ce douzième jeu (7-5). « J’aurais pu être plus agressif dès le début du match où j’ai un peu retenu mes coups et peut-être trop cherché à jouer dans sa filière », concédait le protégé de Thierry Ascione.

    Le dramaturge écossais

    L'impuissance de Tsonga

    Affecté par la perte de cette première manche où il aura subi les événements, Tsonga décidait alors de remettre son jeu en place et de faire régner l’ordre à sa manière. Lâchant enfin ses coups, il mettait à mal Murray et profitait de son retour un peu lent pour prendre son engagement ainsi que les commandes. « Andy fait partie, comme Djoko, des joueurs qui m’ont souvent écarté de mes rêves de trophée. Forcément, je l’ai un peu mauvaise et j’aimerai bien que ça change », confiait-il dans L’Equipe. Un sentiment naturel et compréhensible mais qui allait se heurter à la cruelle réalité du terrain.

    Comme le disait La Fontaine, « rien ne sert de courir, il s’agit de partir à point ». Dans l’étuve du Arthur Ashe, Murray redémarrait tranquillement et s’apprêtait à donner une seconde leçon. A 3-4 en faveur de Tsonga, il plaçait un joli coup droit croisé et s’offrait le débreak. Derrière, il remettait ça au douzième jeu (encore) pour s’adjuger le deuxième acte d’une pièce dont il semblait connaître toutes les répliques tant il composait avec dextérité et justesse dans les moments importants.

    Une claque pour finir

    Tsonga était dépassé

    Le troisième acte tournait à la caricature. Comme dans le précédent, Murray revenait péniblement aux affaires quand Tsonga pétaradait. Résultat, le vainqueur du Masters 1 000 de Toronto se détachait en se saisissant du service adverse. Cet avantage aurait pu être définitif s’il avait réussi à convertir ses 3 opportunités de double break à 2-0. Après un combat de 7 minutes, il devait constater son échec. Ce jeu allait faire office de bascule. « Dans le troisième, j'ai réussi à tenir. L'élan était de mon côté et j'ai pu compter sur mon service à la fin », analysait justement Murray. En effet, le vainqueur de l’US Open 2012 ne faisait pas languir son public et rétablissait la situation dès le jeu suivant en effaçant son déficit. « Il a été meilleur que moi dans les moments importants. Il a su mettre la pression en fin de sets. Ca a été quand même accroché mais j’ai perdu en trois sets et je sors de là un peu frustré. J’aurais aimé faire mieux que ça », admettait le N°1 français. Quelque chose venait de se briser chez l’ancien finaliste de l’Open d’Australie d’autant que Murray se montrait de plus en plus offensif et incisif à l’image de ce contre croisé météoritique de coup droit qui vint transpercer l’attaque vers le filet de Tsonga.

    Murray en taulier

    L’ultime claque allait intervenir non pas au 12ème mais au 10ème jeu cette fois. Abandonné par son service (seulement 59 % sur l’ensemble du match, ndlr), l’homme aux 19 huitièmes de finale en Grand Chelem (record français avec Yannick Noah, ndlr) commettait deux double faute de suite avant de se faire contrer long de ligne. C’en était trop pour l’élève manceau qui balançait un dernier revers long hors des limites du court pour mettre fin à la classe. « Ce n’est jamais le bon moment pour affronter Andy Murray. Quand on doit le faire, je ne connais pas beaucoup de joueurs qui font les fiers », indiquait le 10ème mondial avant la rencontre. Pour la 10ème fois en 13 rencontres, Tsonga n’a pas fait le fier à l’heure de saluer le champion olympique. Les fesses rougis par la nouvelle sanction reçue Tsonga pouvait ranger ses affaires et amorcer son retour à Paris où l’attend une demi-finale de Coupe Davis contre la République Tchèque. Une bonne occasion d’évacuer sa frustration et de passer ses nerfs. De son côté, Murray rejoint les quarts de finale de Flushing Meadows où il retrouvera une vieille connaissance : Novak Djokovic dans un remake de leur finale new-yorkaise de 2012.

    Christopher Buet


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