• Interrompue par la pluie et l'inégalable night session, Marion Bartoli retrouve, aujourd'hui, Maria Sharapova pour achever son quart de finale. Bien embarquée (4-0, 1er set), la Française est prête à renverser l'obstacle russe.

     

    « À la limite, nous ça nous arrange. Parce qu’attendre jusqu’à 21h30-22h pour qu’on vous dise ‘de toute façon, c’est annulé’ c’est idiot. ». Hier soir, Walter Bartoli se montrait bizarrement satisfait suite à l'annonce du report au lendemain (aujourd'hui) du match de sa fille, Marion. Pourtant la pluie n'est pas la raison principale de cette décision. En effet, les organisateurs américains ont jugé plus opportun d'offrir les premières minutes du croustillant Roddick-Del Potro, au public du Arthur Ashe, match jugé prioritaire.

    Prioritaire ou non, il est difficile de comprendre le détachement de Walter Bartoli en regardant la physionomie du match de sa fille. Ce n'est pas que l'on ne donnait aucune chance à Marion mais Maria Sharapova de l'autre côté du filet n'est pas une novice et encore moins une proie facile. Il suffit de regarder la saison de la Russe pour comprendre l'ampleur de la tâche tricolore : Finaliste à l'Open d'Australie et aux Jeux Olympiques, lauréate de Roland Garros et demi-finaliste à Wimbledon pour ne citer que les gros tournois. En un mot : impressionnante. Le bilan de la Française contre son adversaire n'est lui aussi pas brillant puisqu'en quatre rencontres, elle n'a jamais vaincu Sharapova et pire, ne lui a jamais enlevé le moindre set. Mais cette Bartoli version US Open 2012 ressemble davantage à celle qui avait décroché le titre junior à Flushing Meadows en 2001 qu'à la pâle joueuse de cet été qui avait été botté hors de Wimbledon dès le second tour par l'anonyme croate Lucic, 127ème joueuse à la WTA, avant de regarder les Jeux Olympiques à la télévision. « Je suis sans voix et ça n'arrive pas souvent... Ça été mon rêve de bien jouer à New York. » racontait Marion après son exploit face à Petra Kvitova (1-6 6-2 6-0). Soufflée par l'ouragan du Puy-en-Velay, la tête de série n°5 tchèque était estomaquée par le niveau de jeu affiché par son adversaire. « Elle donnait l'impression de voir seulement la balle jaune et rien d'autre... Elle a trop bien joué. »

    Retrouver la dynamique

    Pourtant malgré un niveau de jeu excellent Bartoli hésitait encore avant son quart de finale, le premier d'une française à New-York depuis 6 ans et une certaine Tatiana Golovin, qui avait perdu déjà contre Sharapova. « Je n'ai jamais gagné contre elle (Maria Sharapova), sauf chez les juniors, mais je crois que ça ne compte plus aujourd'hui (rires). Il faudra que j'évite de faire comme au premier set contre Kvitova et que j'arrive à rentrer dans le match tout de suite. » Une réserve vite effacée. Car en ce début de match tout allait trop vite pour la n°3 mondiale russe. Comme montée sur ressort, référence à ses petits bonds entre les points si caractéristiques, Marion Bartoli prenait à la gorge la Sibérienne. Saoulée de coup et dépassée par l'intensité prodigieuse de la Française, elle commençait par perdre une fois, puis deux fois son service, sans parvenir à inquiéter la mise en jeu de son adversaire. Très vite, Bartoli s'envolait et menait 4-0. Le point serré, l'Auvergnate exultait. Rapidement car le ciel jusqu'ici menaçant s'en mêlait et inondait le court Arthur Ashe, interrompant de facto la rencontre.

    Sauvée des eaux, ou plutôt, par les eaux, Sharapova accueillait ce concours de Dame Nature. La pluie allait finir par s'estomper mais les joueuses, elles, ne reviendront pas sur le court, choix des organisateurs oblige, enfin pas avant aujourd'hui. Un délai qui pourrait rebattre les cartes à en croire Walter, père et entraîneur de la leader du tennis féminin français. « Ce que j’ai dit à Marion, mais je peux me tromper, c’est que Maria va changer de tactique. Si elle essaie d’imprimer un rythme fort, Marion peut arriver à la dominer, donc je pense qu’elle va chercher à gratter un peu plus la balle, à la lifter un peu plus. » s'exprimait-il. Marion Bartoli arrivera-t-elle a retrouvé la dynamique de la veille ? Sharapova modifiera-t-elle ses plans et comment ? Des questions auquel seul le court pourra répondre.

    Une chose est certaine, dernière chance française à New-York (hommes et femmes confondus), Marion Bartoli rêve s'offrir une délicieuse Sugarpova (marque de sucrerie lancée par Sharapova en amont de l'US Open) et de briller enfin sur ce gourmand central Arthur Ashe.

     

    Christopher Buet


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  • Kristina Mladenovic

    Qualifiée pour le troisième tour de l'US Open, la Française Kristina Maldenovic se révèle sur les courts de Flushing Meadows.

     

    Un service de plomb, un coup droit percutant, un physique au diapason et une sérénité nouvelle. A l'US Open, Kristina Mladenovic apparaît transformée. A 21 ans, la jeune femme n'était jamais parvenue à remporter le moindre match en Grand Chelem depuis ses débuts professionnels. En sept tentatives, elle n'avait jamais pu dompter cette émotivité et passer le cap. Sans trop savoir ce qui lui arrive, la voilà, aujourd'hui au troisième tour des internationaux des États-Unis et avec la manière.

    Invitée à participer au dernier Majeur de l'année, la Franco-serbe a enfin honoré les organisateurs en  disposant au premier tour de la modeste Néo-zélandaise Erakovic (53ème mondial). Sans sourciller, elle s'impose en deux sets et s'offre son premier second tour en Grand Chelem. Mais celle qui est depuis 2009 et son titre de championne du monde junior, l'espoir du tennis tricolore ne s'arrête pas là.

     

    Pavlyuchenkova dégoupille

     

    Au tour suivant, elle rencontre une cliente en la personne de la tête de série n°17 Anastasia Pavlyuchenkova. Pourtant, elle ne va pas se débiner et va dominer allègrement la Russe, au point de la faire dévisser. « J'ai mis la pression d'emblée en m'appuyant sur mon service. Elle a vite compris que ça serait très dure de me breaker et, bien sûr, elle s'est mise la pression. » analyse la 135ème joueuse à la WTA. Résultat : 3 jeux lâchés et une victoire facile (6-1 6-2). Plus qu'une victoire, il s'agit d'une confirmation.

    A 21 ans, la native du Nord s'offre le scalp de sa première top 20 et signe sa 100ème victoire sur le circuit, à peine deux semaines après son premier titre en Masters 1000 en double à Montréal. Plus que les victoires, c'est l'attitude de Mladenovic qui interpelle. Après sa victoire, elle ne s'enflammait d'ailleurs pas. Plus mature, elle semble en contrôle.« Attention, je n'ai pas surjoué ! Je peux refaire des matches comme ça. » tempérait-elle. Le résultat d'un travail entamée cet été en compagnie de son nouveau coach, Thierry Ascione. Au prochain tour, il lui faudra faire aussi dans un contexte franco-français puisqu'elle sera opposée à la leader du tennis féminin tricolore, Marion Bartoli. L'occasion d'asseoir un peu plus ses nouvelles dispositions et de confirmer que l'avenir porte un nom.

     

    Christopher Buet


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  • us open

    Suite de nos Reines du jeu qui sont appelées à briller durant la quinzaine à venir sur les courts de l'US Open. Après Kim Clijsters et Maria Sharapova, voici aujourd'hui Serena Williams et Victoria Azarenka.

     

    Serena Williams, reine de carreau

    Serena Williams

    L'enfant que tout un pays attend. A bientôt 31 ans, Serena Williams a rarement semblé aussi forte et aussi sûre de son tennis qu'en cet été. Pourtant, on a cru ne jamais la revoir sur un court. Au sortir de l'été 2010, Serena Williams toute auréolée de sa quatrième couronne à Wimbledon, se blesse au pied en marchant sur un bout de verre. Sa saison s'achève brutalement. Cela aurait pu en rester là si cette blessure ne s'était pas infectée. Mais voilà en mars, la cadette des sœurs Williams frôle la mort suite à un hématome conséquence d'une embolie pulmonaire. Hospitalisé en urgence, elle s'en sort. Là où d'autres auraient arrêté les frais, Serena se bat et annonce son retour à la compétition dès l'été pour Wimbledon. Mais elle n'est plus tout à fait elle-même. Championne exceptionnelle, elle parvient tout de même en finale de l'US Open. Sa reconstruction démarre. Il faudra attendre Madrid en mai 2012 pour apercevoir les prémices de la résurgence de la grande Serena. L'Américaine écrase avec fracas la terre bleue ibérique. Mais ce n'est qu'à l'été près de 2 ans après sa blessure qu'elle réaffirme sa grandeur en devenant proprement intouchable sur le diptyque gazonné de Wimbledon, renouant avec son premier trophée Majeur depuis 2010 (déjà à Londres) et l'or olympique en simple et en double, enchainant pas moins de 18 succès consécutifs dont la mémorable finale olympique où elle fessa avec une rare autorité une Maria Sharapova réduite à l'état de faire valoir devant se contenter d'un maigre jeu (6-0 6-1). Intraitable, bien en jambe, puissante, Serena Williams sera une fois encore l'une des prétendantes au trophée New-Yorkais. Depuis 2008, la Reine du Michigan reste sur le carreau sur les courts de Flushing Meadows, une éternité...

     

    Victoria Azarenka, Reine de trèfle

    Victoria Azarenka

     
    Une puissance vocale à faire pâlir Maria Sharapova ou Monica Seles, une grande chevelure blonde et un talent indéniable. Voici le portrait dégrossi de la nouvelle titulaire du sceptre de numéro 1 mondiale depuis le début de l'année.
     
    Longtemps ennuyé par un corps récalcitrant, la grande blonde venue de Minsk n'a pas fait dans la dentelle en 2012. Comme par enchantement, son jeu se met en place et la porte vers sa première couronne en Grand Chelem. La Reine Victoria est née dans les médias. Mais l'histoire de la Biélorusse de 23 ans est avant tout celle d'une méthode. Celle d'un entraîneur Breton qui très tôt saisit le potentiel de sa joueuse. Après trois ans de travail, sa protégée s'affirme comme une joueuse de premier plan.
     
    Plus mûre peut-être dans son jeu qu'une Petra Kvitova, très agressive et trop inconstante pour l'heure, Azarenka s'empare du trône laissé vacant au prix d'une improbable série de 26 victoires consécutives jusqu'à mars, mieux que la grande Serena de 2003. « Elle est au sommet de son art sur dur. » s'émerveille Mats Wilander spectateur privilégié du tennis mondial. Après un été harassant où elle aura rapporté l'or en double mixte des Jeux Olympiques et le bronze en simple, soufflée par une irrésistible Serena Williams, 'Vika' entend terminer l'année en Grand Chelem comme elle l'a commencée en Australie. Avec son trèfle breton, Azarenka ne s'en remettra pas à la chance pour s'imposer à New-York sur une surface qui lui convient. Après tout, Wilander le dit.
     
    Christopher Buet

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  • us open

     

    Raillé depuis des années et le retrait des Davenport, Capriati ou encore Henin, le tennis féminin se cherche une patronne. A l'US Open qui débute ce lundi, il y aura à nouveau du monde au balcon. Une densité salutaire pour le suspense mais qui brouille la vision des spectateurs.

    « Le Roi est mort vive le roi » dit la formule consacrée. En tennis, la passation de pouvoir sur le circuit ATP entre Pete Sampras et Roger Federer s'est effectué sans encombre et selon les règles de l'art avec cette victoire du Suisse sur l'idole américaine à Wimbledon en 2002. Sur le circuit féminin, on cherche encore le féminin à la ritournelle. Depuis le retrait de Justine Henin en 2008, la WTA peine à se trouver une patronne. Une absence qui suscite les moqueries de la presse, trop stupide pour comprendre qu'on ne commande pas un champion et qui ne cesse de comparer avec un circuit masculin d'un niveau jamais atteint, le dédain de certains joueurs et surtout le désintérêt d'un public qui aime les cadres bien formés.

    Pourtant, le tennis féminin offre à y regarder de plus près une concentration unique de joueuses de talents. S'il manque une vraie patronne, il y a moult prétendantes. En cette période de transition, l'US Open qui s'annonce promet une formidable empoignade et de belles histoires. Voici les deux premières Reines de notre jeu.

     

    Kim Clijsters, reine de cœur

    Kim Clijsters

    La Reine de New-York, c'est elle. A 29 ans, Kim Clijsters est assurément la plus américaine des Belges. Entre elle et Flushing Meadows, c'est une love story semblable dans une moindre mesure à l'idylle qu'entretient Roger Federer avec Wimbledon. Finaliste à Roland Garros en 2001 à seulement 18 ans, la Flamande sera longtemps une joueuse douée mais pas titrée en Grand Chelem. C'est à New-York, qu'elle trouve sa scène. En 2005, Clijsters y remporte son premier titre majeur avec l'US Open. Depuis lors, elle n'y a plus perdu. Absente l'année suivante pour cause de blessure, elle manque les éditions 2007 et 2008 pour cause de maternité. Mais l'appel du tennis est trop fort et comme un symbole c'est sur le dur américain qu'elle reprend. Non classée, elle remporte son second US Open (troisième tournoi depuis son retour), devant un public aussi médusé que conquis par ce come-back, aux allures de série américaine, marquée par le sourire de sa petite Jada sur court après la finale. L'année suivante en 2010, elle fait à nouveau régner sa loi sur le ciment new-yorkais. On la croyait définitivement revenue et prête à se poser en reine omnipotente mais les blessures la rattrape et comme 5 ans avant, elle déclare forfait avant l'édition 2011. Le temps passe et Kim Clijsters rêve d'une autre vie. Revenue par manque, la championne du plat pays a décidé de remiser les raquettes à la cave à l'issue de la saison 2012. Aussi, ces internationaux des États-Unis auront une saveur particulière. Ils marqueront son ultime sortie. « Je sais que c'est la dernière fois. Je suis consciente que je vais arrêter. C'est planifié, c'est encore différent d'autres athlètes qui doivent arrêter pour blessure par exemple. Je vais essayer de profiter pleinement de mon tournoi. Bien sûr que je suis motivée, peut-être même encore plus parce que je sais que c'est le dernier tournoi. »

    Invaincue depuis 7 sept ans à Flushing Meadows, Kim Clijsters fera ses adieux au tennis et au vibrant public américain. Sur cette terre qui l'a consacrée Reine, la Belge aura toujours son trône, celui d'une reine de cœur.

     

    Maria Sharapova, Reine de pique

    maria-sharapova-us open

    Une entreprise à elle toute seule. Maria Sharapova est plus qu'une simple joueuse de tennis. A 25 ans, eh oui seulement, la superbe russe est aussi une icône planétaire, un symbole du glamour et de l'esthétisme physique doublée d'une femme d'affaire redoutable qui vient d'ailleurs de lancer sa propre marque de bonbon Sugarpova. Si à l'aise face au flash et aux caméras, c'est pourtant sur un court que la jeune femme aime à s'exprimer à raison de grands cris stridents et de caramels de fond de court assommant. Après des débuts tonitruant en 2004 à 17 ans (victoire à Wimbledon), Sharapova va connaître les affres de la blessure. Son épaule s'use sous le poids de ses coups de boutoirs et de la pression. En 2007, elle craque. Son tennis a disparu. Aussi, la jeune femme doit se réinventer. Opérée, mariée, et arrivé à maturité, la Sibérienne refait peu à peu surface. Balayée pour son retour en finale de Grand Chelem en 2011 à Wimbledon par Kvitova et en Australie (2012) par Azarenka, elle réalise ce qu'elle n'avait encore jamais réussi à faire : s'imposer à Paris sur cette terre ocre qui la rejetait depuis toujours. Malgré un été où en finale à Wimbledon et aux Jeux Olympiques où elle fut laminée par l'ouragan américain Serena, la Russe est de retour au premier plan et fourbie ses armes.

    A New-York et sur le central Arthur Ashe, Sharapova est prête à offrir au public une surprise acidulée qui ne devrait pas déplaire au public américain et dont elle a le secret. Entre sucrerie, tennis et glamour, Maria Sharapova est une Reine qui ne manque pas de piquant.

     

    Christopher Buet


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