• Tennis de table (8/33)

    300px-Table_tennis_pictogram.svg

    london_2012_logo

    C’est quoi ? Aux origines, les historiens s’accordent sur le fait que le tennis de table fut inventé dans l’Angleterre Victorienne et était pratiquée par l’aristocratie britannique à l’issue du dîner. A cette époque, un bouchon de champagne faisait office de balle quand le filet se composait de livres et que des boîtes de cigares étaient usitées comme raquette. Depuis ces débuts folkloriques, le tennis de table a considérablement évolué. Codifié en 1921, il va connaître un essor considérable au point de devenir l’une des armes politiques de Mao à la fin des années 1940, avec la célèbre « diplomatie du ping-pong ». Professionnel aujourd’hui, le tennis de table compte pas moins de 30 millions de licenciés dont le tiers en Chine. Un nombre qui explique la domination outrageuse du pays sur la scène internationale puisque les 5 premiers mondiaux hommes et femmes sont chinois. Chaque match se dispute en 4 sets gagnants de 11 points. En équipe, cinq rencontres sont programmées, quatre simples et un double. Chaque équipe compte 3 joueurs.

    Rétro 2008 : Pour la gloire de l’Empire. Rarement une discipline n’aura été aussi dominée par une Nation. C’est un doux euphémisme que de dire que la Chine a dominé ce tournoi olympique, 

    chine tennis table pékin 2008

    tant elle l’a écrasé, vampirisé et atomisé. Sur les 4 titres en jeu pas un seul n’a échappé aux troupes de l’Empire du Milieu. Au terme d’une finale superbe d’intensité dans une salle tout de rouge vêtue telle une flamme incandescente, c’est la légende Ma Lin qui parvient à s’imposer face à Wang Hao (4-1). Triple champion olympique mais surtout vainqueur, ici devant le monde entier et lors des Jeux Olympiques à Pékin, il devient le sauveur de la nation, légende vivante 

    tennis de table femmes pékin 2008

    et éternel. Chez les femmes, le titre échoie logiquement à Zhang Yining, déjà championne olympique en titre et qui domine outrageusement la discipline depuis 2003, date à laquelle elle devient numéro une mondiale. Un titre qu’elle n’abandonnera qu’en 2009. Plus que ces deux titres, les Chinois remportent également les médailles d’argent et de bronze en simple hommes et femmes, pour des podiums 100% chinois. La nation hôte étend sa domination plus loin encore en remportant les deux épreuves par équipes et les médailles de bronze. Seul l’Allemagne de Timo Boll chez les hommes et Singapour parviennent à arracher une place sur le podium en atteignant les finales par équipe.

    La Star : Zhang Jike, l’étoile de l’Empire. Difficile de croire que cette allure de vieillard claudiquant et ce regard si peu expressif cachent en réalité l’une des références du tennis de table mondial. Et pourtant. A 24 ans, Zhang Jike est numéro 2 mondial de son sport. Rognant une 

    Zhang Jike par Rémy Gros ITTF

    tradition chinoise voulant qu’on prenne sa raquette façon « porte-plume », le jeune homme se distingue par sa dextérité et sa vitesse. Très vif, il est devenu champion du monde en 2011 s’imposant face au tenant du titre, son compatriote Wang Hao. Toujours placé, rarement vainqueur, sa régularité a été récompensée l’an passé avec une victoire finale au classement générale de la Coupe du Monde. Une prime à sa fiabilité et un grand bol de confiance pour celui qui devrait être le fer de lance de l’équipe de Chine à Londres. Après le sacre mondial en terre française, le droitier de Qingdao cherchera à se parer d’or sur les rives de la Tamise. L’occasion de prouver que ces titres ne sont pas usurpés.

    Le Français : Adrien Mattenet, entre passion et détermination. Ne lui parlez pas d’échec ou de défaite. C’est d’un revers de la main qu’il élude ses sujets. Pour ce natif de la région parisienne, 

    Adrien Mattenet

    seule la victoire compte. Et pour l’obtenir, il met tout en œuvre. C’est devant les Jeux Olympiques d’Atlanta en 1996, alors qu’il n’a 9 ans, que nait son désir de jouer au ping-pong au plus haut niveau. Dès lors, il se perfectionne. Doué, le droitier gravit rapidement les échelons et remporte le titre national junior en 2005. Il lui faudra 3 ans pour intégrer l’échelon supérieur et se mesurer aux seniors. Un long apprentissage qui ne fait qu’aiguiser son appétit. Un appétit qui le pousse à repousser toujours plus ses limites pour sans cesse se rapprocher des meilleurs. Pour autant, celui qui a toujours fait passer ses études en premier et fait de sa famille un cadre suffisant, veut plus. Aussi en 2008 quand il rate les sélections olympiques, il décide de mettre ses études supérieures au second plan pour se consacrer au « Ping » et de créer un team pour continuer à progresser et poursuivre son rêve. Un choix payant puisqu’en janvier 2011, il devient le premier français a intégré le top 20 mondial depuis plus de 10 ans, se posant en digne successeur de ses aînés. Aujourd’hui 24ème mondial, ce pongiste d’un mètre quatre-vingt huit au jeu agressif et offensif sera le seul représentant tricolore à Londres. Une solitude recherchée pour une première rêvée.

    La femme à suivre : Ding Ning, la jeune garde chinoise. Son nom peut prêter à sourire et rappeler les douces sonneries de nos récréations scolaires passées mais le sourire affiché à la lecture de son patronyme s’efface vite quand on affronte le regard vivace de cette jeune pongiste chinoise. En Chine, soit tu es le meilleur, tu te fais écraser. Ding Ning a choisi la première option. 

    Ding Ning par Rémy Gros ITTF

    Avec elle, l’adage voulant que la valeur n’attende pas le nombre des années prend tout son sens. Née en 1990, la petite gauchère (1m70) de Heilongjiang est déjà numéro un mondiale de sa discipline et ce depuis déjà le mois de novembre dernier. Une performance extraordinaire vue de France pour une athlète d’à peine 21 ans. Mais voilà, la jeune femme est née dans l’Empire du milieu et malgré une saison 2011 fantastique qui la vit à 20 ans devenir Championne du Monde en simple et en double mais aussi remporter la Coupe du Monde ainsi que 3 tournois Pro tour, elle doit encore prouver pour exister. Leader de la délégation chinoise et numéro une mondiale, Ning Ding incarne la nouvelle génération du tennis de table chinois. Une leader aux traits juvéniles, qui aura à cœur de démontrer sa supériorité et d’asseoir sa domination sur ce « championnat mondial de Chine » qu’est le tennis de table mondial (les 5 premières places mondiales sont occupées par des chinoises) en remportant, à Londres, l’or olympique. Gagner ou s’écraser, tel est le lourd fardeau des athlètes de l’Empire du Milieu.

    Bon à savoir : Attention les yeux ! Nation majeure du sport mondial à son époque, l’URSS s’est distinguée au début du XXème siècle dans le petit monde du tennis de table. En effet, l’ancienne dictature soviétique avait purement et simplement interdit la pratique de ce sport sur son territoire. La raison invoquée fut que le tennis de table s’avérait trop dangereux pour les yeux des athlètes.

    Le chiffre : 20. Depuis l’introduction au programme olympique en 1988 du tennis de table, la Chine a remporté 20 des 24 médailles d’or mises en jeu. En 1988, le Sud-Coréen Yoo Nam-Kyu s’était imposé dans une finale 100% coréenne, avant que le « Mozart du tennis de table », le Suédois Jan-Ove Waldner ne lui succède en 1992. Et en 2004, c’est un autre Sud-Coréen Seung Min Ryu qui avait privé la Chine du titre. Chez les femmes, seul le double 1988 a échappé aux troupes d’élites de l’Empire du Milieu. Elles avaient alors été battues par la paire Sud-coréenne.

    L’Histoire : Bien qu’il soit convenu que la prise « porte-plume » vienne de Chine, la réalité est tout autre. En effet, cette prise trouverait ses origines en Europe de l’Est et plus précisément dans la Hongrie des années 1930. C’est la pongiste Anna Sipos, 11 fois championne du monde, qui l’a popularisée.

     

    Christopher Buet


    Tags Tags : , , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :