• San Antonio pour le break

    Kawhi Leonard

    Vainqueur dans la nuit de mardi à mercredi, San Antonio a repris les devants dans ces Finals face à Miami. Pour leur deuxième match à domicile, les Spurs veulent assommer le champion en titre.

     « Il ne faut pas qu’on s’enflamme. C’est une bonne victoire, mais ils nous en ont mis 20 aussi à Miami. Ça va être une longue série.», calmait Tony Parker au sortir du match 3 survolé par les Spurs (113-77).

    Pourtant, dans l’univers si statistique de la NBA, les chiffres vont dans le sens des Texans. Sur 13 précédents (avec la formule 2-3-2 en Finales), 12 équipes ayant gagné le troisième match ont décroché le titre et quand on sait que San Antonio n’a jamais perdu une Finale dans son histoire. En d’autres occasions, la partie aurait été pliée mais à 31 ans et déjà 3 bagues de champion aux doigts, le meneur de San Antonio sait trop bien que dans une série finale, ce qui vaut une soirée n’a plus valeur la suivante. Et ce ne sont pas ces Finals irrationnelles avec deux équipes s’attelant à brouiller les cartes qui le contrediront. De Parker à James en passant par la jeunesse des Spurs et Dwayne Wade, ce match 4 aura valeur de pivot.

    Neal et Green intenables

    danny green-gary neal« Avec les Spurs, il y a beaucoup de joueurs qui peuvent faire beaucoup. Ils sont altruistes, font bien circuler le ballon et sont agressifs ». Chris Bosh ne croyait pas si bien dire après le naufrage de mardi. Si le « Big Three », composé de Parker-Duncan-Ginobili, peine depuis deux rencontres (52 points lors des matches 2 et 3 contre 54 rien que sur le match 1), la franchise texane a vu l’éclosion de sa jeune garde enflammer ses rêves de 5e titre.

    En effet, Danny Green (25 ans) et Kawhi Leonard (21 ans) ont pris les choses en main. Le premier a la main (très) chaude depuis le début de ces Finals. Auteur de 12 points dans le match inaugural, il a été l’un des seuls à surnager lors du naufrage de dimanche avant de finir meilleur marqueur de la rencontre mardi (27 points). Preuve des bonnes dispositions du natif de New-York, ces statistiques. Après 3 matches, il tourne à 18,7 points de moyenne à 16/23 à 3 pts (dont (14/16 lors des deux dernières rencontres). « Ils (Parker et Ginobili) ont fait un boulot monstre pour nous faciliter les choses. Danny (Green) comme moi avons profité à fond de la circulation de la balle », remercie Gary Neal, auteur de 24 points mardi soir. « Nous n’attendions pas ce genre de performances de la part de ces joueurs, mais ils ont été excellents », se réjouissait pour sa part Tim Duncan.

    Leonard a les clés

    Si Green et Neal ont fait le show, de l’autre côté du terrain, Kawhi Leonard s’est également distingué. Sans faire de bruit, le discret pivot des Spurs réalise sans doute la plus impensable performance des Finals. En trois rencontres, il a muselé Lebron James. Face à ce môme de 21 ans, le quadruple MVP n’a pu franchir la barre des 20 points (16,7 de moyenne) alors qu’il tournait à 26,7 points de moyenne en saison régulière et n’a même pas obtenu le moindre lancer-franc lors du dernier match (une première cette saison). Avec son envergure et son agressivité, Leonard est en train d’annihiler la principale arme du champion en titre. « J’essaie juste de rester devant lui », explique-t-il modestement. Pourtant plus que son travail défensif, le 15e de la Draft 2011 compile 11 points et 12 rebonds de moyenne. Des statistiques dignes d’un MVP.

    Vers un réveil de James ?Lebron James

    Sous l’éteignoir, Lebron James sait qu’il doit réagir et vite. « Je dois être meilleur, c’est aussi simple que ça. Je prends l’entière responsabilité de cette défaite sur mes épaules. Mes coéquipiers ont fait du bon boulot et je n’ai pas fait le mien », a-t-il reconnu après la claque de mardi. « Il va trouver un moyen, il trouve toujours un moyen. Je ne me fais pas de soucis à ce sujet », positive Erik Spoelstra. Méthode Coué de la part du coach de Miami ou foi absolue en sa star? Un peu des deux. Si le champion en titre a connu quelques déconvenues, il a toujours su se relever vite et fort. Depuis janvier dernier et des défaites à Indiana et Portland, le Heat n’a tout simplement plus perdu deux rencontres consécutives. Une preuve de la capacité de réaction hors-norme de la franchise floridienne. De plus, l’ascendant pris par Leonard pourrait avoir titillé l’orgueil de King James dont la réaction pourrait se révéler aussi brutale que lors de la finale de conférence quand Paul George l’avait un peu trop taquiner.

    Conscient des qualités mentales de son adversaire et de la discrétion actuelle de Dwayne Wade, Tim Duncan souhaite que les siens maintiennent leurs efforts. « Personne ne s’attendait à ce qu’une équipe domine l’autre ainsi. Les deux équipes ont été capables de répondre très bien après une défaite. Maintenant, c’est à nous d’être capable de mettre cette même énergie après une victoire », conclut le pivot aux quatre bagues de Champion NBA.

    Les inconnus Wade et Parker

    Dwayne WadeAu-delà, du faible rendement de Lebron James, le Heat s’inquiète de la pâleur de son Dwyane Wade. L’enfant chéri de la franchise floridienne n’est que l’ombre de lui-même. « C’est un guerrier. Je sais qu’il va revenir », s’entête Erik Spoelstra depuis la finale de Conférence Est contre Indiana. Avec seulement 14 points de moyenne dans ces play-offs, le MVP des Finals 2006 serait plus utile en sortie de banc que dans le 5 majeur. Sa capacité à se transcender sera également un facteur déterminant du match à venir.

    Mais le champion n’est pas le seul à s’enquérir de l’état physique de ses joueurs. Si le genou de Wade couine, les ischio-jambiers de Tony Parker grince. Si le tricolore minimise sa légère élongation, « c'est une petite blessure » positive-t-il, Popovich va certainement faire très attention avec l’homme fort de son système. C’est bien simple, comme à Miami avec James, au Texas, l’équipe va si Parker va. « On sait que les matchs 4 et 5 vont être beaucoup plus durs », assure le meneur tricolore considéré comme « la tête du serpent » selon l’expression de Mario Chalmers, traduisez l‘ennemi public n°1.

    Dans ce temple de l’irrationnel rationalisé, bien malin serait celui qui déterminerait le nom du vainqueur. Une chose est sûre, le spectacle sera au rendez-vous, jeudi soir à l’AT&T Center, entre des Spurs revigorés et un Heat qui veut éviter la surchauffe.

    Christopher Buet


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