• Retrouver la lumière de la scène

    Federer a fourbi ses armes

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    En l’absence du tenant du titre Rafael Nadal et devant la méforme actuelle de Novak Djokovic, Roger Federer apparaît comme le favori de cet US Open. Après un début de tournée américaine réussie, le Suisse rêve de reconquérir Flushing Meadows, six ans après son dernier triomphe new-yorkais.

    C’était hier et pourtant, ça semble déjà une éternité. Il est fou de constater à quel point le temps file et comme cette image d’un Roger Federer s’effondrant au filet du court Arthur Ashe dans la soirée d’une journée de septembre 2008 paraît loin. Il y a six ans, le Suisse affrontait Andy Murray en finale du Majeur américain et triomphait pour la 5ème année consécutive à New-York.

    Federer s'effondre en remportant l'US Open 2008

    Cinq années à truster le haut de l’affiche dans le théâtre démesuré de Flushing Meadows. Un succès insolent pour une étoile brillante comme jamais au dessus du circuit ATP. Pourtant depuis cette date, la grande pièce new-yorkaise ne sourit plus au Bâlois. Certes sa Majesté a enrichi son palmarès de 4 titres du Grand Chelem portant son total à 17 (record) mais plus jamais il n’a brandi l’US Open Trophy. En effet, voilà 6 longues années que ce dernier se refuse à lui et qu’il a dû céder sa place au centre de la scène new-yorkaise, la faute à l’impudent Del Potro en 2009, l’inénarrable Novak Djokovic en 2010 et 2011 ou encore le Tchèque mécanique Tomas Berdych en 2012. Des déconvenues honorables au regard du scénario offert la saison passée. Tiraillé par ses ennuis dorsaux et la confiance en berne, le Suisse voyait le rideau s’abaisser pour lui dès les 8ème de finale contre Tommy Robredo, contre qui il n’avait perdu qu’un set en 9 affrontements. « La confiance avait disparu si vite, simplement parce que je ne bougeais pas bien. J’étais effrayé à l’idée de me blesser au dos », analyse-t-il aujourd’hui.

    La forme est revenue

    Un an après cette pathétique représentation, symbole d’une saison 2013 calamiteuse marquée par un physique grinçant et une confiance ébranlée, Roger Federer brûle de désir de retrouver la lumière de la scène où il a émerveillé les spectateurs hurlants de l’US Open. Pour y parvenir, l’ancien n°1 mondial a remis de l’ordre dans sa penderie et recouvrer ses habits d’apparat d’où se dégage un halo de sérénité. « Je suis en grande forme. Je me sens tellement mieux que l’an passé », se réjouit Federer dans Sports Illustrated avant de renchérir. « Je peux jouer vers l'avant, et lorsque je décide de reculer et de jouer avec plus de sécurité, c'est par choix et non par obligation. C'est là encore un énorme changement par rapport à l'an dernier. »

    Federer est prêt

    Un état de fraicheur qui lui a permis de briller durant la tournée nord-américaine. Finaliste au forceps du côté de Toronto où il avait été fessé par un Jo-Wilfried Tsonga déchaîné et retrouvé, le 3ème mondial s’est montré étincelant à Cincinnati, remportant là-bas son premier titre important depuis…Cincinnati en 2012, son 22ème en Masters 1 000 et le 80ème de sa carrière. « Je crois que je joue du bon tennis en ce moment. J’aurais pu ne pas aller jouer à Cincinnati et me rendre à l’(US) Open en pensant avoir de bonnes chances. Maintenant, je me sens bien mieux. J’arrive avec énormément de confiance (…) Mon jeu est exactement là où je veux qu’il soit », assure un Federer radieux.

    McEnroe vote Djokovic

    De retour à son meilleur niveau physique et très consistant dans le jeu, le finaliste du dernier Wimbledon n’a plus peur de se présenter sur scène et de livrer ses récitals comme naguère. Une confiance d’autant plus grande que ces adversaires ne présentent pas les mêmes garanties à l’heure de monter sur le court cimenté de Flushing Meadows. Principal rival, Novak Djokovic n’est plus que l’ombre du joueur qui avait éteint Roger Federer en finale à Londres en juillet. « J'ai mis du temps à me remettre en mode compétition. J'ai vécu six dernières semaines uniques avec mon mariage, mon titre à Wimbledon, la place de N.1 mondial. Je ne pouvais pas espérer plus », Quand je suis retourné jouer à Toronto et Cincinnati je me suis senti émotionnellement un peu plat. Probablement à cause de tous ces événements et expériences qui ont pris le meilleur sur moi et j’avais besoin de temps. Malheureusement, je n’ai pas été capable de jouer à mon meilleur niveau sur ces deux grands tournois », avance celui qui a atteint les quatre dernières finales à New-York. Un trop plein d’émotions qui pourrait jouer contre lui à l’heure des derniers tours. Malgré cet été mouvementé, John McEnroe veut croire que le protégé serbe de Boris Becker conserve un avantage sur celui de Stefan Edberg. « Ça se joue en cinq sets, Novak est plus jeune, il peut mieux tenir la distance physiquement à ce niveau du tournoi. Un petit peu mieux. Ça dépendrait aussi de leurs précédents matches, de ce qu'il leur reste dans le réservoir », confie le quadruple vainqueur de l’US Open, convaincu que Djokovic « sera prêt ».

    Federer en rêve à nouveau

    « J’ai hâte d’y être »

    Surtout, l’étoile de Belgrade va devoir offrir le meilleur de lui-même pour espérer atteindre la finale avec un tableau avec Garcia-Lopez en embuscade au 3ème tour avant la promesse d’un quart de finale contre Tsonga ou Murray, deux joueurs affamés enfin de retour aux affaires après des ennuis physiques, et une demi-finale hypothétique contre son bourreau australien Stanislas Wawrinka ou le bombardier canadien Raonic. Guère évident quand Federer jouit d’un parcours bien plus calme même s’il lui faudra se méfier du jeune Dimitrov, demi-finaliste à Wimbledon et de moins en moins tendre au plus haut niveau, ou des coups de chaud de joueurs comme Monfils ou Berdych. Pas de quoi, toutefois, effrayé celui qui va marquer encore un peu plus l’histoire du jeu.  « Federer va disputer son 60e tournoi du Grand Chelem d'affilée, c'est en quelque sorte héroïque. Ça ne doit pas être sous-estimé », rappelle McEnroe admiratif devant la régularité du maestro bâlois.

    Sûr de son jeu et en pleine possession de ses moyens, l’ancien n°1 mondial qui vient de retrouver la saveur d’un titre important, entend bien humer à nouveau le parfum enivrant de la victoire en Grand Chelem. « Roger est un éternel optimiste. Cette année, il a montré que son corps avait rajeuni et qu’il avait l’énergie et la capacité de s’ajuster au mieux », met en exergue le journaliste de Tennis Channel Justin Gimelstob. « J’ai hâte d’être à New-York », n’a cessé de répéter l’intéresser, ses derniers jours. Six ans après, Roger Federer est prêt à jaillir des coulisses et à électriser la foule bruyante sur la plus grande scène du circuit pour conquérir son 18ème Grand Chelem. Que le rideau se lève.

    Christopher Buet


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