• Kerber embrasse le trophée de l'abnégation

    Open d'Australie logoAu terme d’une finale disputée, Angélique Kerber a créé la surprise en venant à bout de la tenante du titre et n°1 mondiale Serena Williams. A 28 ans, elle devient la seconde allemande à gagner à l’Open d’Australie  après Steffi Graf, en 1994.

    Ce n’était pas censé se passer ainsi. Tout cela ne devait pas finir ainsi. Cette Rod Laver Arena devait être le théâtre d’un nouveau chapitre de sa légende, pas le cimetière de ses ambitions, ce lieu de souffrance et d’agonie. Et pourtant. Sur une dernière charge furieuse vers l’avant, Serena Williams venait chercher un sursis, le droit de continuer à y croire dans une énième résurgence de son talent mais la voie du filet ne pouvait être son salut. Dans un nouvel effort, à quelques centimètres de sa ligne de fond, à laquelle elle s’était si longtemps arrimée, Angélique Kerber renvoyait l’attaque profonde de son adversaire, l’obligeant à volleyer pour conclure le point. L’Américaine était bien sur la trajectoire mais son geste n’était pas assuré. Comme plus tôt dans la rencontre, sa volée manquait de tenue et la balle lui échappait s’envolant au loin, par-delà les limites du court.

    Kerber l'a faitC’en était fini. Là, les yeux rivés sur cette balle venue mourir faute, Angélique Kerber comprit et s’effondra sur le court, incrédule. Du haut de ses 28 ans, la native de Brême venait de réaliser ce que personne n’avait osé imaginer, ce qu’aucune joueuse n’était parvenu à faire jusqu’alors, elle venait de terrasser la n°1 mondiale en finale de l’Open d’Australie. Plus que l’adversaire, Angélique Kerber s’invitait aux côtés des grandes, celles qui un jour ont inscrit leur nom au palmarès du Grand Chelem, 17 ans après Steffi Graf, la dernière allemande victorieuse en Majeur (Roland-Garros 1999, ndlr). « Quelle quinzaine de folie ! J’ai essayé de rester relax jusqu’au dernier point (…) Quand elle a sorti cette dernière volée, j’étais tellement heureuse », n’en revenait pas la nouvelle championne. Une championne qui n’a assurément pas volée sa victoire tant elle aura su être à la hauteur de l’évènement.

    Comme pétrifiée

    Serena n'y arrive pasLe soleil avait déjà entamé depuis longtemps sa lente descente à l’ouest et la nuit enveloppait doucement Melbourne lorsque les deux protagonistes pénétraient sur le court bleuté de la Rod Laver Arena. Rien ne laissait alors présager de ce qui allait suivre et les quelques 15 000 personnes présentent dans l’enceinte ne craignaient qu’une chose : un match à sens unique, un cavalier seul d’une Serena Williams invaincue en 6 finales disputées à Melbourne face à une Angélique Kerber impressionnée par sa première apparition à ce stade de la compétition.

    Que nenni. Etonnamment, ce n’était d’ailleurs pas la 6ème joueuse mondiale qui montrait les premiers signes de stress mais bien la tenante du titre. « J’étais nerveuse avant le match. Mais une fois que la finale avait commencé, c’était tellement intense du début à la fin, que je n’avais pas le temps de l’être », reconnaissait-elle. Elle avait beau s’en défendre, quelque chose n’allait pas chez elle. Une tension inhabituelle qui enserrait son bras et tétanisait ses jambes. Après avoir encaissé un sublime contre de revers court croisé de l’Allemande, Serena commettait deux grosses fautes et offrait son service dès le 3ème jeu du match. Deux erreurs qui ne manquaient pas de la réveiller. Hurlant sa hargne comme pour extérioriser toute cette tension qui l’étreignait de l’intérieur, la cadette des sœurs Williams enfonça sa rivale à coup de retours surpuissants et revint à hauteur (3-3). Un effort vain puisqu’elle cédait de second son engagement sur deux nouvelles attaques mal maîtrisées. Arc boutée en défense et jouant avec beaucoup de justesse pour remettre sans cesse la balle en jeu, Kerber profitait du torrent de fautes directes d’une Serena sans rythme et trop rarement intense (23 dans le set, ndlr) pour s’adjuger à la surprise générale la 1ère manche de cette finale.

    Serena se ressaisit

    Pour la première fois depuis 2005 et la finale de l’Open d’Australie (déjà), Serena Williams se retrouvait menée une manche à rien. Une situation que la meilleure joueuse du monde se devait de corriger au plus vite. Ce fut chose faite quand elle parvint à se calmer et à retrouver son relâchement. Moins généreuse (5 fautes directes, ndlr) et plus impliquée, elle serra le jeu. Suffisant pour surprendre une Kerber qui baissa de rythme au cœur du set. Après une vilaine double faute, l’Allemande donnait 3 balles de break à son adversaire. Si elle écarta les deux premières avec aplomb, elle fut impuissante sur la dernière et laissait s’échapper Serena. Sans trembler et malgré la vaillante résistance allemande, la protégée de Patrick Mouratoglou recollait sur une nouvelle accélération de revers long de ligne (6-3, 16ème coups gagnant du set, ndlr) et s’autorisait à continuer de rêver d’égaler Steffi Graf et ses 22 titres en Grand Chelem, d’autant que jamais elle n’avait perdu en finale lorsqu’il fallut en passer par un 3e set décisif.

    Kerber donne tout en défensePour Kerber, le plus dur commençait sans toutefois l’effrayer. Bien dans son match, elle ne dévia pas de sa ligne de conduite et poursuivit sur sa lancée. Aussi, elle breaka blanc d’entrée son illustre opposante, coupable d’une nouvelle bourde à la volée, comme pour lui signifier que rien ne serait simple dans ce dernier acte. Une embellie de courte durée puisque Serena revint immédiatement. L’intensité s’était élevée en même temps que la qualité des débats entre deux joueuses enfin entrées ensemble dans cette finale. Le sixième jeu en constituerait le pinacle. Dix minutes d’apnée et de superbe tennis. Kerber refusait de craquer sous les coups répétés de son adversaire et répondait par son abnégation et une bonne dose d’audace. « Elle a réalisé deux excellentes amorties ! C’était complètement inattendu car elle n’en avait pas fait jusqu’à ce moment-là ! Je n’ai pas pu les remettre », applaudissait la n°1 mondiale. « Le jeu était si long que j’ai voulu tenter quelque chose d’inattendu », complétait Kerber qui finissait sur sa 5ème opportunité du jeu par faire craquer Williams (4-2). Devant un public transit, celle qui n’avait jamais fait mieux qu’une demi-finale en Grand Chelem se voyait l’occasion de remporter la plus belle victoire de sa carrière. Encore fallait-il réussir à conclure sur son service. Rattrapée par l’enjeu, elle était impuissante face au sursaut d’orgueil de la championne refusant la défaite. Un ultime sursaut avant l’effondrement et cette volée bazardée. « Je ne suis pas un robot. J’ai donné mon maximum. J’essaie de gagner tous mes matches mais je sais que je ne peux pas », concédait Serena.

     L'ombre de Serena« J’ai vraiment bien joué au premier set, elle a ensuite mieux servi au deuxième et puis, dans la dernière manche, c’était tout le temps serré. Avec notamment ce jeu à 3-2 qui a dû durer quelque chose comme dix minutes ! A 5-2 pour moi au troisième, je savais bien que ce n’était pas terminé. Quand Serena est revenue à 5-4, je me suis dit : "Tu l’as déjà breakée, tu peux le refaire" », relait fièrement Kerber qui se savait revenu de loin après avoir sauvé une balle de match au 1er tour. « Je pense que j’avais moins de pression qu’elle, oui, mais je tenais absolument à montrer que je savais jouer, que je pouvais la battre. Je voulais profiter de chaque seconde. » Face à la meilleure joueuse du siècle et devant le public conquis de la Rod Laver Arena, la nouvelle n°2 mondiale a montré qu’elle avait l’étoffe d’une championne qui n’avait pas volé sa coupe Daphné-Akhurst. Melbourne attendait le prolongement du règne de sa souveraine américaine, au lieu de cela, elle aura gagné une marquise, heureuse et déterminée.

    La photo de famille de 2016

    Christopher Buet


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  • Federer au révélateur

    Open d'Australie logoImpeccable jusqu’ici, Roger Federer s’apprête à défier Novak Djokovic en demi-finale de l’Open d’Australie. A 34 ans, le Bâlois aura fort à faire pour mettre à terre le n°1 mondial.

    L’affirmation a quelque chose de cruel et pourtant, c’est ici, en demi-finale, dans ce dernier carré inaccessible au commun des joueurs du circuit que leur tournoi commence réellement. Ici, à quelques jeux de la première finale d’envergure de la saison, là où les nerfs se tendent et où le niveau s’élève brutalement par la grâce d’une adversité exacerbée. Pour la 45ème fois dans leur histoire commune (22-22), Roger Federer et Novak Djokovic se sont donnés rendez-vous pour en découdre. Un choc entre les deux meilleurs joueurs du monde, finalistes des deux derniers tournois du Grand Chelem ainsi que du Masters, qui fait frémir tout Melbourne Park et qui aura pour théâtre une Rod Toujours tourné vers l'offensiveLaver Arena que l’on annonce bouillonnante d’autant que son toit devrait être déployé. Loin des chaleurs caniculaires qui ont pu étouffer les protagonistes par le passé, cette fois, le ciel devrait s’assombrir et faire pleuvoir. Un déluge pour en couvrir un autre car sur le central australien, une tempête est annoncée.

    « Je suis prêt désormais »

    Une tempête d’autant plus forte que tant Federer que Djokovic n’ont pas entamé leurs forces  inutilement tout au long de la quinzaine. C’est peu dire en effet que l’ancien n°1 mondial a survolé son sujet. Après un début de saison perturbé par une maladie et qui l’a empêché de défendre réellement ses chances en finale à Brisbane face à un Raonic assommant, le Suisse a retrouvé la pleine possession de ses moyens physiques. Aérien sur le court comme à ses plus belles heures, il n’a pas traîné sur les courts et s’est fait un malin plaisir de vite abréger les souffrances de ses adversaires à l’image de son 8ème de finale où il a réglé son compte à un David Goffin dépassé par les évènements. En moins d’une heure et demie, l’affaire était entendue en trois petits sets.

    Un tarif appliqué à tous ceux qui ont croisé sa route à l’exception de Grigor Dimitrov, seul joueur à lui avoir ravi une manche. A 34 ans, et malgré sa séparation avec Stefan Edberg, Federer poursuit sa mue vers un jeu plus offensif, moins énergivore et plus dynamique. « J'arrive en demi-finale sans avoir dépensé trop d'énergie, se félicite Roger Federer. Je suis même surpris d'être déjà qualifié pour cette demi-finale. Tout est allé si vite depuis deux semaines. Je suis prêt désormais. Je suis à fond dans cette demi-finale », se réjouit le Suisse sans crier victoire trop vite.

    Djokovic sait à quoi s'attendreA raison car Novak Djokovic affiche une forme tout aussi étincelante. A l’occasion de son dernier match, le Serbe n’a pas fait de détail contre Kei Nishikori. Dictant le rythme, il a baladé son adversaire sans lui laissé espérer la moindre échappatoire. Tel un boa, il a lentement mais surement étouffé sa proie. Seul Gilles Simon a su desserrer son étreinte et instillé le doute dans l’esprit du monstre venu de Belgrade. Avec un jeu tout en variation, sans rythme et avec des balles parfois sans aucune consistance et donc sur lesquelles il était difficile de s’appuyer, le Français a su enraillé la belle mécanique adverse au point de le pousser jusqu’à un 5ème set indécis. Dans un jour sans, Djokovic avait finalement su s’en sortir en patron non sans avoir eu peur et commis pas moins de 100 fautes directes.

    Federer sait ce qu’il doit faire

    Une tactique que Federer ne devrait toutefois pas reproduire. Incapable de produire la mixture si unique du Niçois, le Suisse a sa petite idée sur la façon d’aborder ce match. « Contre Novak, il faut jouer juste. Il est normal, en attaquant, de se faire passer, de perdre des points. Tant que c’est moi qui gère le match et les circonstances. Ce que je ne dois pas accepter, c’est de subir. D’être nul sur mes deuxièmes balles de service comme à Londres au Masters », indique-t-il conscient qu’il lui faudra prendre le jeu en main pour s’imposer.

    Federer devra dicter le jeuPour y parvenir, Roger Federer devra à tout prix compter sur un service performant. Le véritable baromètre du jeu helvète. Jusqu’à présent, il affiche 65,2 % de premières balles dans le tournoi et une moyenne en constante hausse (69 % en quart contre Berdych, ndlr). Surtout, il est très efficace derrière avec 84,4 % de points gagnés quand sa première balle passe et 5 breaks concédés en autant de match. Il n’en faudra pas moins pour rivaliser avec le meilleur retourneur du circuit.

    Si Federer cherchera à raccourcir les échanges au maximum quitte à prendre des risques parfois inconsidérés, Djokovic entend bien faire durer les débats. « Peut-être que si ça dure, j’ai un peu plus de chances. Mais je ne peux pas m’appuyer uniquement là-dessus », avance-t-il. Plus que sa condition physique, il pourra se servir de la confiance emmagasiner ces derniers mois et des derniers matches joués contre son rival suisse. Que ce soit au Masters ou à l’US Open, le protégé de Boris Becker avait su pousser son adversaire à la faute avant de l’estourbir sans ménagement. Deux claques que le Bâlois n’a pas oubliées. « Ces deux matches doivent me servir dans l'approche de cette demi-finale. J'étais parvenu à le surprendre dans le premier. Mais en finale, Djokovic avait su trouver toutes les réponses. Je me souviens aussi avoir très mal servi en seconde balle. Au point que cela était inacceptable à mes yeux. Jeudi, il conviendra dans un premier temps de me concentrer sur mes jeux de service », prévient le joueur de 34 ans.

    « Toujours beaucoup de tension »

    Indébordable« Contre lui, en Grand Chelem, c’est toujours beaucoup de tension dans le match. Il met beaucoup de pression sur ses adversaires avec son jeu. Roger joue un super tennis ces derniers temps. Il a joué deux finales de Grand Chelem l’an dernier. Mon meilleur niveau sera nécessaire contre lui, c’est évident », embraye Djokovic lucide sur la tournure que devrait prendre cette demi-finale. Un stade de la compétition où il n’aime pas trop croisé la route de Federer. S’il a pris la mesure du Suisse depuis quelques années en Grand Chelem, il n’a pas oublié que la dernière fois qu’il l’a joué dans le dernier carré d’un Majeur, il avait cédé, c’était à Wimbledon en 2012. Federer aura aussi en mémoire les souvenirs tout aussi positif de la mémorable demie disputée à Roland-Garros l’année précédente et qui avait mis fin à une série de 41 succès consécutifs du Serbe.

    Il n’en faudra pas moins pour venir ébranler le maître des lieux qui n’a jamais perdu en demi-finale à Melbourne (5 demies pour 5 titres au final, ndlr), et enfin forcer la porte de cette finale qui se refuse à lui depuis 2010 et son dernier titre ici. « Ma seule ambition est de gagner le titre. Et pour y parvenir, on doit bien, à un moment donné, battre Djokovic », assène Federer. A 34 ans, l’homme aux 17 titres en Grand Chelem affiche son ambition intacte et est fin prêt à se soumettre au révélateur que constitue le Serbe. Pour enfin mettre un terme au règne sans partage de son successeur et prouver qu’il a toujours son mot à dire. Un orage gronde dans le ciel de Melbourne et le ton devrait monter fort au cœur de la Rod Laver Arena où l’atmosphère promet d’être électrique dans la fraîcheur de la nuit australienne.

    Christopher Buet


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  • Rod Laver Arena

    Open d'Australie logoAu sortir d'une saison 2015 presque parfaite, Serena Williams peut rejoindre Steffi Graff avec 22 couronnes en Grand Chelem. Son chemin s'annonce semer toutefois d'embûches. De leur côté, les tricolores n'auront pas la tâche aisée non plus.

    L'heure est donc venue de passer à table pour le premier gros plat de résistance d'une année 2016 qui en comptera 5 avec l'ajout des Jeux Olympiques entre les menus londonien et new-yorkais au cœur de l'été. En attendant, janvier est placé sous le signe de l'Australie et la carte dévoilé, dans la nuit de jeudi à vendredi, n'a guère l'air très digeste pour le faible contingent tricolore. Elles ne seront que 4, Virginie Razzano ayant échoué au dernier tour des qualifications, présentes à la table de l’Open d’Australie.

    Mladenovic, confirmation attendue

    Mladenovic et Garcia doivent se libérerFrançaise la mieux classée à la WTA, Kristina Mladenovic cherchera à confirmer l'embellie observer du côté de Flushing Meadows où pour sa vingtième participation à un tournoi du Grand Chelem, elle s'était frayée un chemin jusqu'en quart de finale. A 23 ans, la Parisienne a gagné en maturité dans son jeu et appris à se servir de ses armes notamment son service. Surtout, elle est devenue maîtresse de son projet et a rappelé à ses côtés, Georges Goven, ancien coach d'Amélie Mauresmo et avec qui elle avait démarré sur le circuit. Un gage de confiance qui devrait lui permettre d'enfin briller à Melbourne où elle n'a pas franchi 2nd tour encore. Avant d'envisager améliorer cette performance et filer vers un éventuel 3ème tour face à Petra Kvitova, il lui faudra dominer Dominika Cibulkova. Loin d'être un cadeau puisque la mobylette slovaque était encore finaliste ici-même en 2014.

    De son côté, Caroline Garcia, la seconde tête de série française, sera aux prises avec la toujours accrocheuse tchèque Barbora Strycova. Piégeux mais abordable comme sa première semaine qui devrait la mener sur Garbine Muguruza (n°3). Alizé Cornet aura moins de latitude puisqu’après un duel face à la Serbe Jovanovski, la Niçoise, victorieuse à Auckland (6-1 6-1 contre Eugénie Bouchard, ndlr), devrait affronter la deuxième joueuse mondiale Simona Halep. Enfin, dernière représentante, Océane Dodin tentera de bonifier sa wild card dans le haut du tableau, comme l'an passé, face à la Japonaise Kurumi Nara.

    Williams veut dévorer Graff

    Serena Williams pour entrer dans l'histoireChez les favorites, le menu a réservé quelques petites surprises épicées. Si les premiers tours ne devraient pas lui poser de problèmes, même si affronter une Italienne dès le 1er tour ne doit pas la faire rire après la mésaventure Vinci à l'US Open, Serena Williams ne devrait pas trembler avant les huitièmes de finale (Caroline Wozniacki). Dès lors, le tournoi de l'Américaine en quête de son 22ème titre en Grand Chelem, qui lui permettrait d'égaler le record de Steffi Graff, ne sera plus une parie de plaisir. Derrière, tout le monde attend les retrouvailles intenses avec Maria Sharapova, de nouveau en pleine forme après une alerte à l'avant-bras.

    Un remake de la finale de 2015 que pourrait contrarier la Suissesse Belinda Bencic. Révélation de la saison passée, la joueuse de 18 ans avait réussi l’exploit de dominer la n°1 mondiale à Toronto en août dernier. Un succès construit de main de maître et qui a laissé entrevoir tout son talent. « Ca va être intéressant de voir comment elle joue cette année », affirme Garbine Muguruza. Une remarque qui a de quoi faire plaisir venant de l’Espagnole, actuelle 3ème mondiale et autre révélation 2015 avec sa finale à Wimbledon. « La donne est en train de changer sur le circuit. Serena Williams demeure la joueuse à battre. Mais les jeunes derrière commencent à entrebâiller la porte », confiait simplement Bencic, qui malgré un début d’année pas idéal, semble avoir une petite idée derrière la tête.Si la native de Flawil ne parvenait pas à l’arrêter et si son genou tient, la favorite des observateurs devraient ensuite se frotter à Petra Kvitova ou Agniezska Radwanska, titrée à Shenzen, avant une hypothétique finale. « J’aurais aimé avoir un vrai match avant que ça commence (abandon à la Hopman Cup, ndlr). Mais ma préparation est vraiment bonne. Et puis, je n’ai rien à prouver, rien à perdre », assure l’Américaine avant de clore « Peut importe qui je dois affronter. » Il est clair que rien ne la fera dévier du rendez-vous du dernier samedi.

    Azarenka première challengeuse« Le meilleur est encore à venir »

    Une finale où on imagine bien voir Victoria Azarenka. Après deux saisons marquées par une sale blessure au pied, la Biélorusse se rapproche sérieusement du niveau qui lui avait permis de dominer le circuit féminin. Un retour en grâce confirmé par son titre autoritaire à Brisbane. Surtout, la hargneuse blonde apprécie Melbourne où elle s'est révélée en 2012 et où elle a glané ses deux titres du Grand Chelem. « L'an passé elle a vraiment bien joué, mais elle a bloqué contre Serena (Cibulkova en réalité, ndlr). Elle sait lui poser problème mieux que personne. Elle est dans les deux, trois favorites pour s'imposer à nouveau dans cet Open d'Australie. J'ai toujours pensé qu'elle avait une mentalité de championne », avance Chris Evert.

    Personne n'a oublié ce quart de finale royal et disputé face à l'Américaine à Wimbledon et leurs empoignades précédentes. Une chose est sûre, Azarenka ne fera aucun complexe. « Le passé, c'est le passé. Dans ma tête, le meilleur reste encore à venir. J'ai beaucoup travaillé sur mon jeu pour que tout se mette en place. Je préfère agir et atteindre mes objectifs plutôt que parler », lâchait l’intéressée à l’aune de la saison sur FOX Sports. Avant d’éventuelles retrouvailles en finale, la Biélorusse devra digérer une partie basse de tableau copieuse où figure notamment Simona Halep, Garbine Muguruza, Ekaterina Makarova ou Venus Williams.

    En ce début d’année 2016, toutes les convives ont donc pris place autour de la table pour la première levée majeure et son menu australien qui s’annonce pour le moins copieux.

    Christopher Buet


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  • Djokovic embrasse sa bonne fortune australienne

     

    Open d'Australie logo

    À l’issue d’une finale harassante longue de 3h39, Novak Djokovic s’est débarrassé d’Andy Murray pour glaner son 5ème Open d’Australie (7-6 6-7 6-3 6-0). À 27 ans, le Serbe remporte son 8ème titre en Grand Chelem égalant Agassi, Lendl ou encore Connors.

    Il est fascinant de voir à quel point un match de tennis et un titre en Grand Chelem ne peut tenir qu’à un petit point, un malheureux point niché au cœur d’un affrontement aussi âpre et indécis soit-il. Finalement, voilà à quoi ça tient une place dans l’histoire du jeu. Un simple coup gagnant ou une banale faute directe. Novak Djokovic le sait plus que quiconque, lui qui a estourbi Roger Federer en demi-finale de l’US Open 2011 d’un retour vertigineux sur balle de match avant de finir par renverser la situation et d’aller glaner le titre new-yorkais.

    Le Serbe n’a également pu oublier ce revers de Rafael Nadal mourant dans le couloir à quelques centimètres de la ligne alors que le court s’était ouvert devant l’Espagnol qui menait alors 4-2 30-15 dans la 5ème manche de la plus longue finale de l’histoire en Grand Chelem que le Serbe allait finalement remporter.

    « Je ne pouvais rien faire »

    Une volée 5 étoiles« À ce niveau, quelques points peuvent tout changer comme on a pu le voir ce soir », savait Djokovic. Là encore, sa 5ème victoire à Melbourne Park s’est jouée sur un coup du destin au cœur du 3ème set. Un point, une volée magnifiquement posée de l’autre côté du filet alors qu’Andy Murray venait de tirer un passing de revers croisé. L’Ecossais ne pouvait remonter la balle serbe et voyait l’opportunité de breaker son adversaire s’évaporer. On ne le savait pas encore mais la finale venait de trouver là son dénouement. En effet, le n°1 mondial ne lâcherait plus le moindre jeu, en alignant 9 consécutifs pour asseoir son triomphe, le 5ème en 5 finale à l’Open d’Australie. Ici, sur ce tournoi qui l’a consacré, révélé puis servi de base dans son irrésistible ascension vers les cimes du tennis masculin. « J’ai commencé à frapper et à essayer d’être plus agressif en venant au filet, en écourtant les points. J’ai réussi un break important alors qu’il servait à 2-0 en sa faveur dans le 3ème set et ça m’a remis dans le match mentalement », expliquait Djokovic avec justesse.

    Les regrets d'une fin de match ratéCe tournant, Andy Murray s’en veut de ne pas l’avoir négocié comme il aurait dû, reconnaissant toutefois les mérites serbes. « Il était partout, il réussissait tout. Il mettait tous ses retours dedans, tous proches des lignes, tout le temps ! Je ne pouvais pas suivre. Ce 4e set n'a donc pas été trop frustrant pour moi. En revanche, le 3e l'a été parce que j'ai été un peu distrait par ses quelques chutes après les échanges. On avait l'impression qu'il avait des crampes et j'ai été un peu distrait par cela. Voilà ce qui me déçoit le plus, c’est d'avoir un peu perdu ma concentration 10 minutes à ce moment-là et il est revenu. Parce que franchement au 4e set, il frappait tout et tout rentrait… Je ne pouvais rien faire », analysait désabusé le Britannique qui venait de perdre sa 4ème finale de rang en Australie, du jamais vu dans l’histoire du tournoi. Si Murray étalait autant de frustration, c’est que cette rencontre dessinait une autre lutte que le score sévère des deux dernières manches (6-3 6-0) ne laisse transparaitre.

    Un set partout balle au centre

    Premier set de très haut niveau de DjokovicEn effet, le début de match se révélait au-delà des espérances. Campés en fond de court, les deux hommes engageaient l’échange sans retenu et se rendaient coup pour coup. « On a joué au chat et à la souris, comme d’habitude. Nous avons essayé de faire déjouer l’adversaire en prenant la balle au rebond, en imposant de longs rallyes, beaucoup de variété dans le jeu avec de l’effet, du slice, des amorties. Je crois qu’on a déployé chacun toute notre panoplie », assurait le n°1 mondial. Du haut de ses 27 ans, le natif de Belgrade faisait la meilleure entame. Brillant et d’une précision chirurgicale, il breakait d’entrée et s’échappait 4-1. Durant les 20 premières minutes, il ne commit qu’une seule faute directe. L’état de grâce ne pouvait durer et ce diable d’Ecossais profitait des tremblements étranges de la main de Djokovic pour s’exprimer et recoller. Les échanges étaient âpres et intenses et les deux hommes allaient avoir recours au tie-break pour décider du sort de ce premier acte. Tournant à 4-2 en sa faveur, Murray s’égarait. À l’affût, son adversaire sautait sur l’occasion de mener une manche à rien (7-6) après 1h12 de lutte (!). Un avantage pas neutre quand on sait que l’héritier de Fred Perry n’a jamais battu son rival belgradois après avoir laissé filer le premier set.

    Murray revient dans le matchCette perte avait le don d’énerver un Andy Murray d’autant plus bougonnant et grimaçant qu’il ne parvenait à confirmer son break acquis d’entrée de seconde manche. « J’ai mené un set à zéro avec un break d’avance dans le deuxième avant de perdre mon service. Il a commencé à être plus agressif, à mieux jouer.», convenait Djokovic. Mis en difficulté par les prises de balle plus précoces de son adversaire, il était repoussé en défense. Contrairement à la demi-finale décevante entre Wawrinka et Djokovic, ce duel voyait les deux hommes évoluer à leur meilleur niveau de concert. Aussi le spectacle s’en ressentait avec de longs échanges où chacun tentait de se rapprocher des lignes et d’entrer dans le court pour désarçonner l’adversaire. « Chaque point était une vraie bataille », confirmait le Serbe. Comme lors du premier acte, ils allaient s’expliquer au tie-break. Cette fois, Murray ne tremblait pas et  finissait par faire céder le n°1 mondial à l’image de ce dernier passing retombant dans les pieds d’un Djokovic s’essayant au service-volée. Après 2h32, les deux champions jouaient les yeux dans les yeux.

    Le soulagement du seigneur de MelbourneCependant, la débauche extrême d’efforts consentis dans ces deux manches intenses, allait se payer. Comme un pantin désarticulé, Djokovic était le premier à montrer des signes de faiblesse, chancelant et chutant sur le court comme un pantin désarticulé. « Je me suis senti très fatigué et j’avais besoin d’un peu de temps pour récupérer. C’est ce que j’ai fait », dévoilait Djokovic rejetant tout idée de crampes. La suite fut limpide. À 0-2 30-40, le Serbe écartait la menace et les derniers espoirs écossais. « Je fais ce sport, vous savez, pour gagner des titres », glissait l’incontestable patron du circuit qui retrouvait « Sa » couronne australienne, la 5ème à une unité du record de Roy Emerson, ôtée l’an dernier par Stan Wawrinka dont l’intendance n’aura finalement pas duré. À 27 ans, Novak Djokovic ne cesse de prouver qu’il a l’étoffe des plus grands, l’enfant de Belgrade autoproclamé inusable Seigneur de Melbourne.

    Djokovic-Murray, champions 2015

    Christopher Buet


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  • L'intense joie de la lauréate

    Open d'Australie logoAu terme d’une finale sous haute tension, Serena Williams est venue à bout de la résistance de Maria Sharapova en 2 manches (6-3 7-6 en 1h51). Avec ce premier sacre australien depuis 2010, l’Américaine ajoute un 19ème Grand Chelem à sa collection.

    J'ai gagnéLa tension était à son comble. Quelques secondes plus tôt, Maria Sharapova avait montré l’étendue de son audace et de sa force en pulvérisant d’un immense coup droit décroisé sur la ligne, la seconde balle de match de Serena Williams, la première dans ce tie-break. La première car l’Américaine s’était détachée à 6-4 après avoir pris sa rivale à contre-pied. Restait alors à conclure ce combat qui n’en finissait plus de gagner en intensité, mettre un terme à cette lutte éreintante, irrespirable. La n°1 mondiale lançait alors la balle et la frappait de toutes ses forces vers l’extérieur. Les bras de la joueuse s’élevaient au ciel avec la clameur d’une Rod Laver Arena en transe. C’était fini. Enfin… c’était ce que tout le monde croyait. Presque gênée, la juge-arbitre annonçait un let. Stupeur chez Serena Williams qui devait immédiatement se reconcentrer et ne pas perde le fil de sa finale. « Je n’étais pas du tout en confiance! Je me suis dit : ‘’Ce tournoi n’est pas pour moi.’’ Après, je me suis demandée : ‘’Tu sers le T ou tu sers extérieur?’’ Et puis, au moment du lancer de balle, je me suis dit de juste frapper le plus fort possible », dévoila-t-elle. Comme sur la précédente, Serena Williams choisissait l’extérieur. Sharapova ne pouvait que regarder le petit projectile jaune fendre l’air, rebondir à l’angle du carré de service et s’aplatir dans les panneaux publicitaires. Ace (son 18ème du match, ndlr), game, set and match. La marque des Grandes. L’Américaine marquait un temps, se retournait vers son clan comme pour être sûre et sourit. Après 1h51 d’une intense finale, elle venait de mettre à bas sa rivale russe et de remporter sa 19ème couronne en Grand Chelem, la première en Australie depuis 2010 contre Justine Henin. « C'est un sentiment incroyable. J'ai été en difficulté toute la semaine passée. Je ne m'attendais vraiment pas à rester aussi longtemps dans le tournoi, et encore moins à gagner », savourait la meilleure joueuse du monde. Une joie d’autant plus grande que Maria Sharapova lui mena la vie dure dans la fraîche soirée de Melbourne.

    Déchaînée comme les éléments

    Serena ne laisse aucun répitIl faut dire que l’affiche promettait. Pour la première fois depuis 2004 et la finale entre Justine Henin et Kim Clijsters, les têtes de série 1 et 2 était au rendez-vous du dernier samedi en Australie. « J’étais plus nerveuse que d’habitude », assurait Serena Williams consciente que ses 15 victoires consécutives et 10 années d’invincibilité contre Sharapova n’avaient pas valeur de certitude. Alors la cadette des sœurs Williams choisissait de prendre d’emblée les rênes de la partie avec un break savamment offert par la nervosité évidente d’une Russe prenant un temps infini à servir. « La clé sera le service de Sharapova pour qu’elle évite de se faire agresser », prévenait avant la rencontre Emilie Loit sur Eurosport. Forte de ce petit avantage, Williams déroulait, jouait de sa puissance pour faire visiter les moindres recoins du central à son adversaire. Mal embarquée, la protégée de Sven Gröneveld décidait d’opter pour une autre approche tactique et entreprenait de varier. Ce fut à cet instant précis que les éléments se déchaînèrent. Déjà menaçant, le ciel de Melbourne douchait l’assistance, obligeant l’arrêt des débats en attendant la fermeture du toit. Un évènement rajoutant à la dramaturgie du jour.

    Cette interruption, certes courte, était fatale à la Russe qui allait encaisser 6 points consécutifs, perdant de second son service, blanc cette fois. L’Américaine de 33 ans ne lui laissait aucun répit et l’obligeait à la perfection sur chaque coup. Débreakée dans la foulée, Serena assommait finalement son adversaire et une manche dont elle avait décidé du rythme et de l’issue sans contestation (6-3) au son d’un « Come on » témoignant de sa détermination. « Je me sentais forte sur le court et je n’avais pas peur d’engager un match physique. J’ai l’impression d’avoir pris ma chance, d’avoir imposé de longs échanges dès que c’était possible mais elle ne m’a pas laissé beaucoup d’opportunités », concédait la n°2 mondiale.

    Sharapova met plus de poids dans sa balle« Le match est devenu très dur »

    L’horizon s’obstruait pour la Russe qui n’avait plus chipé le moindre set à la n°1 mondiale depuis près de 2 ans. Qu’importe, Maria Sharapova n’abdique jamais. En championne, elle durcissait le ton. « C’est quelqu’un qui te pousse toujours plus loin que tu ne le voudrais », glissait-elle. Aussi, débordée dès l’entame du second set, la femme aux 5 Majeurs écartait 2 balles de break et lançait les hostilités avec férocité et autorité. « Le match est devenu très dur. Maria (Sharapova) a commencé à bien mieux jouer, elle était plus agressive. De mon côté, je suis devenue plus passive. J'essayais juste de remettre la balle dans le jeu », confirmait l’élève de Patrick Mouratoglou. « Il fallait ouvrir les angles, jouer profond pour obtenir une balle plus courte de sa part », développait Sharapova. « J'ai aussi commencé à mieux servir parce que je savais que les choses se compliquaient », complétait Williams qui, à 2-2 et menée 0-30, assénait 3 aces pour se sortir de l’ornière. La réponse de la n°2 mondiale ne tardait pas. Toujours plus féroce, elle balançait d’énormes gifles de tout côté allant jusqu’à mettre à genoux Serena. Sharapova en hurlait, faisant retentir son « Come on » dans l’enceinte à présent hermétique de la Rod Laver Arena sous les yeux d’un public ébahit par tant de violence.

    Le service comme principale armePressante, la Russe obtint une balle de break dans le jeu suivant mais la lauréate du dernier US Open ne paniqua pas et s’en remit à son service avec 4 nouveaux aces. « Je n’ai pas eu le sentiment de pouvoir vraiment l’inquiéter sur son service. Quand on se retrouvait à 30-All, 40-30 or 15-30 parfois, elle parvenait toujours à servir très bien », déplorait Sharapova. La Russe ne désarmait toujours pas et faisait parler la poudre quand elle dût envoyer un coup droit monumental sur la ligne pour enterrer la première balle de match américaine (elle réussit 18 coups gagnant dans ce 2nd set, ndlr). Ardeur, audace et conviction, voilà ce qui accompagnait la longiligne blonde en quête d’un 2ème Open d’Australie quand son adversaire se rattachait à sa confiance (27 coups gagnant dans la manche, ndlr) et à la qualité de son engagement. L’issue de ce set ne pouvait plus que se décider au tie-break.

    Joie enfantine

    Serena s'encourageMalgré un premier point brillant, Sharapova se voyait mise sur le reculoir par son opposante. Serrant le jeu, la quintuple championne d’Australie se détachait rapidement 4-1 avec une prodigieuse intensité lisible dans son regard et dans ses encouragements sonores. L’Américaine semblait comme possédée par cette inaltérable volonté de gagner, gagner envers et contre tout, gagner comme pour continuer à exister, à vivre. Le reste appartenait à la légende. Un retour dans le coin, la hargne et le refus de céder de Sharapova puis un ace en deux temps. « Je suis si heureuse », s’enthousiasmait Serena Williams. Après une digne poignée de main avec sa dauphine, la joueuse de 33 ans explosait. Lumineuse, elle sauta partout sans lâcher sa raquette comme une enfant venant d’accomplir son plus grand rêve, comme si c’était sa première victoire en Grand Chelem. Ca ne l’était pourtant pas ou plutôt, c’était la 19ème fois que son rêve se réalisait, faisant d’elle la 3ème joueuse la plus titrée en Grand Chelem et la deuxième la plus âgée à lever le trophée en Majeur derrière Martina Navratilova. « Elle m’a poussé très loin », réagissait-elle au micro le Daphné Akhurst Trophy serré contre elle. Loin des effusions, Maria Sharapova faisait face avec une extrême dignité. « Je n’ai pas gagné contre elle depuis longtemps mais si je vais sur le court, c’est pour affronter des joueuses comme Serena. J’ai eu la chance de pouvoir essayé de la battre et ce n’est pas arrivé (…) C’est dur d’être celle qui rentre à la maison avec le plateau… », finissait par lâcher après être longtemps rester prostrée sur son banc, les yeux dans le vague, la détresse recouvrant son visage. La digne réponse d’une ennemie vaincue par une joueuse de 33 ans, despote magistrale n’en finissant plus d’étendre son règne.

    Maria Sharapova et Serena Williams avec leurs trophées

    Christopher Buet


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