• Les matches de l'Espagne, futur adversaire de la France : Une entame poussive (Espagne-Italie) 1/3

    Dans un match sans grande saveur, l’Espagne et l’Italie ne sont pas parvenus à se départager. L’Italie, solide sur ses bases avec la paire Chielini-De Rossi et efficace devant, aura ouvert le score fort logiquement par Di Natale avant de baisser de pied par la suite. L’Espagne, laborieuse mais maitresse du ballon, aura eu le mérite de rapidement égaliser par Fabregas avant de tenter de forcer, mollement, la décision au cours de la dernière demi-heure. Sans créativité, ni intention dans les 30 derniers mètres, le champion d’Europe devra montrer bien plus si elle veut conserver son titre. L’Italie, elle, s’est rassurée après sa débâcle face à la Russie lors de son dernier match de préparation (0-3).

    Le soleil était présent en cette fin de journée à Gdansk pour le premier match de l’Espagne dans la compétition. Une première rencontre sous forme de piège pour la Roja puisqu’elle affrontait la toujours redoutable Italie. Pourtant si le soleil était de sorti, il fut bien le seul à éclairer le terrain tant le spectacle proposé ne fut pas à la hauteur des attentes.

    Dans un stade de Gdansk plein où les supporters espagnols s’étaient réunis en masse, Vicente Del Bosque surprenait en alignant une équipe privé d’attaquants de référence. Après une semaine d’hésitation et de rumeurs, le sélectionneur avait choisi de ne pas choisir entre Negredo et Torres, privilégiant l’option Fabregas en faux numéro 9. Une tactique guère payante pour l’Espagne puisque la première mi-temps des champions d’Europe fut des plus laborieuses. En effet privés de référence et de point de fixation, ils ne parvenaient à s’approcher des buts de Gianluigi Buffon. Face à un bloc italien solide, les espagnols semblaient perdus en attaque où seules les fulgurances d’Iniesta balle au pied parvenait à créer les décalages dont Silva ne parvenait à profiter.

    Après un gors quart d’heure d’observation, c’est la formation de Cesare Prandelli qui prenait le jeu en main. Evoluant par à coup sous la houlette de son métronome Pirlo, la Squadra Azzura se montrait dangereuse par Marchisio dont la reprise de volée dans l’axe était capté par Casillas (33ème). Dans la foulée et profitant de la fébrilité d’Arbeloa, Antonio Cassano tentait à son tour sa chance mais butait toujours sur le portier espagnol. Une domination qui aurait pu se concrétiser juste avant la pause si Casillas, vigilant sur sa ligne, n’avait pas sorti une tête à bout portant de Thiago Motta, parfaitement servi au premier poteau par Cassano. A la mi-temps, l’Italie menait au point mais pas au tableau d’affichage face à une équipe espagnole décidément bien mal inspirée.

    Une réaction mais pas d’amélioration

    Après un premier acte terne, on s’attendait à du changement au moins du côté espagnol avec l’entrée d’un véritable attaquant pour dynamiser le secteur offensif ibérique mais Vicente Del Bosque restait sur ses positions et faisait confiance à ses onze titulaires. Une confiance qui aurait pu le perdre. Malgré une bonne entame avec deux occasions de Fabregas (49ème) et d’Iniesta (50ème), l’Espagne était tout près de se faire surprendre à la 53ème minute quand Balotelli profitait d’un dégagement raté de Ramos pour filer seul au but. Mais trop sûr de lui et d’un incroyable attentisme, il tergiversait dans la surface laissant le défenseur madrilène revenir pour rattraper sa bourde. Si Balotelli sortait après cette incroyable bévue, son remplaçant ne tardait pas à faire parler son réalisme. En sursis depuis quelques minutes, l’Espagne se faisait surprendre à l’heure de jeu quand Pirlo déchirait un milieu espagnol étonnant de passivité et servait Antonio Di Natale dans la profondeur. Seul face à casillas, l’attaquant de l’Udinese fixait le portier madrilène et ouvrait son pied droit. Pas sur le terrain depuis 5 minutes, l’idole d’Udine ouvrait presque logiquement la marque pour l’Italie.

    Comme touché dans son orgueil, le champion du monde ne tardait pas à réagir. Après une frappe de loin bien captée par Buffon, David Silva offrait une merveille de passe de l’extérieur du pied gauche dans le cœur de la défense italienne pour Fabregas qui auteur d’un appel magnifique fusillait le gardien de la Juventus Turin (63ème). Sans se montrer brillante l’Espagne égalisait et relançait un suspense qu’on croyait tuer. La fin du match allait voir le champion d’Europe accélérer ou tout du moins essayer. Car le jeu de la Roja paru bien emprunté. Lançant Torres et Navas à la place de Fabregas et Silva, Del Bosque tentait d’arracher la décision mais l’attaquant de Chelsea manquait l’occasion. Par deux fois, l’ancien joueur de l’Atletico Madrid eut le ballon de la victoire entre les pieds sans parvenir à conclure. A un quart d’heure de la fin, ce dernier ratait son contrôle alors qu’il se présentait seul face à Buffon avant d’oublier Navas sur sa droite et de voir son lob passé au dessus de la cage italienne dix minutes plus tard (85ème). Sans réussite, l’Espagne était même tout près de se faire surprendre par un Di Natale remuant mais imprécis (77ème). Sur belle action individuelle, Marchisio, précieux au milieu, tenta également sa chance mais son raid solitaire était stoppé par Casillas.

    Les deux équipes se quittaient donc sur un triste match nul (1-1). Si chacune des deux équipes aura eu sa période, l’Espagne pourra regretter le manque de réalisme de ses joueurs en fin de rencontre mais aussi une tactique inefficace. Trop lente dans son animation, elle n’aura pas su prendre à défaut le bloc italien. Si elle veut aller plus loin et défendre son titre, l’Espagne devra montrer un autre visage et afficher plus d’ambitions.

    Christopher Buet


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