• La tournée des patrons

    Le Masters

    Comme chaque année, le circuit ATP tire sa révérence avec le Masters londonien. Une grande réunion des 8 meilleurs joueurs mondiaux dont la lutte pour le trône entre Djokovic et Federer sera le principal intérêt.

    Les têtes tournent, les jambes beaucoup moins, harassées qu’elles sont d’avoir arpentées les innombrables courts du monde entier. En ce crépuscule de la saison 2014, l’épuisement commence à poindre irrémédiablement pourtant l’heure n’est pas encore aux vacances pour l’élite mondiale. Contrairement à ces dames qui profitent depuis déjà 2 bonnes semaines de vacances bien méritées, exception faite des Tchèques et des Allemandes aux prises pour le gain de la Fed Cup, ces messieurs n’en ont pas encore terminé. Malgré les efforts consentis depuis janvier, les huit meilleurs joueurs du monde sont appelés pour une dernière représentation, une dernière bataille sur les bords de la Tamise. Un ultime rendez-vous où il sera question de gloire et de domination, de suprématie et d’ambition, de volonté et d’honneur.

    La quête désespérée ?

    Enterré par beaucoup il y seulement un an après une saison hasardeuse minée par les blessures et une confiance en berne, Roger Federer est bien toujours là en ce mois de novembre 2014, fidèle parmi les fidèles à ce tournoi des Maîtres qu’il dispute pour la 13ème fois consécutive. Lancé dans une fin de saison excitante dont le point d’orgue aura lieu devant les 27 000 spectateurs du Stade de Lille pour la grande finale de la Coupe Davis contre la France, le Bâlois a coché la case londonienne depuis quelques semaines déjà.

    Federer vise le trôneSextuple vainqueur mais privé du plaisir de lever le trophée depuis 3 ans maintenant, Roger Federer rêve de poser sous les paillettes à nouveau. Un objectif qui en cache un autre dont il parle ouvertement : la place de numéro 1 mondial occupée par Novak Djokovic. « Redevenir No 1, ce serait vraiment cool. C’est comme regagner un Grand Chelem ou le Masters, ce sont des choses qui font du bien…», glissait-il avant un entraînement récemment. Toutefois, la reconquête de son trône abandonné en 2012…à ce même Djokovic, s’annonce des plus ardues. En effet, le Suisse se doit de réaliser un Masters parfait et de remporter le Saladier d’Argent la semaine suivante quand, dans le même temps, le Serbe, en lice pour un troisième titre consécutif au Masters, ne doit pas gagner plus de 3 matches à Londres. Une équation presque insoluble tant le niveau de ce dernier est affolant, et encore plus dans des conditions qu’il apprécie tant, en indoor où il n’a plus perdu en tournoi depuis le 31 octobre 2012 et un 2ème tour contre Sam Querrey au Masters 1000 de Paris-Bercy.

    Qu’importe l’improbabilité de cette quête un peu désespérée, Roger Federer mettra tout en œuvre pour au moins triompher. Un peu emprunté à Bercy au début du mois, le lauréat de Shanghai a rechargé ses batteries pour finir fort. « Je me sentais vraiment fatigué après Paris. Donc j’ai pris trois jours «off» qui m’ont fait beaucoup de bien. C’était la dernière opportunité de souffler », confie-t-il. La quête de Federer reprend par la campagne de Londres et s’achèvera dans le Nord de la France.

    Murray et son rang perdu

    Murray est regonfléEngagé dans une toute autre aventure, Andy Murray arrive à la maison bardé d’ambitions et de confiance. Après une longue remise en route de son dos abîmé l’an passé, le Britannique avale cette fin de saison comme un goinfre. Titrés à trois reprises à Shenzen, Vienne puis Valence, aux dépens de Robredo deux fois et Ferrer, le champion olympique en titre souhaite confirmer son retour en grâce et ses excellentes dispositions en retrouvant la place qui était la sienne aux côtés des Djokovic, Federer et Nadal parmi les quatre meilleurs joueurs du monde.  Une perspective approuvée par sa coach Amélie Mauresmo. « Je pense que pour lui, il est important d’essayer de finir l’année dans le Top 4. Il y a une possibilité. Andy a gagné beaucoup de matches dernièrement, battant de nouveau des joueurs du Top 10, ce qu’il n’avait pas fait depuis longtemps même s’il avait battu Jo (Tsonga) à l’US Open. C’était une étape que je voulais qu’il franchisse, l’autre étant de gagner des tournois », éclaire celle qui est aussi la capitaine de l’équipe de France de Fed Cup.

    Raonic parmi les grandsAvant de réintégrer le quatuor de pointe, Murray va devoir en découdre avec les petits nouveaux. Finaliste du dernier US Open, Kei Nishikori va connaître les joies de son premier tournoi des Maîtres, tout comme son compère et bombardier canadien Milos Raonic, récent finaliste à Bercy. « C'est génial que j'ai été capable de faire de telles choses à Paris, d'autant plus lorsque j'étais dos au mur. En plus, j'étais derrière à la Race et j'ai du me battre. Je suis très content de ce que j'ai fait ces dernières semaines », se félicite ce dernier dont les services vont résonner fort sous la coupole de l’O2 Arena. De son côté et même s’il s’immisce pour la première fois dans ce tournoi très huppé, Nishikori ne s’embarrasse pas en faux-semblant. « Je veux remporter le tournoi, mais ça sera très dur. Si je peux jouer un bon tennis pendant cinq matches, j'ai des chances de soulever le trophée. Je dois juste croire en moi. L'année prochaine, je veux être Top 5 toute la saison et peut-être grimper sur le podium mondial. J'espère retourner en finale de Grand Chelem et remporter un Masters 1000 », annonce le protégé de Michael Chang

    Les inconnus Wawrinka et Cilic

    Moins en vue ces dernières semaines, Stanislas Wawrinka ne sera pas à prendre à la légère. Le vainqueur surprise de l’Open d’Australie demeure un adversaire d’une grande qualité disposant d’un jeu puissant jamais évident à négocier. Surtout, le Vaudois va chercher à s’étalonner en vue de son grand rendez-vous en équipe nationale prévue à la fin du mois. « Il m'est difficile de fixer un objectif dans un tel tournoi. Je peux très bien être éliminé avec trois défaites, tout en ayant fait trois bons matches. Et tout pourrait également très bien se passer. La seule chose que je sais, et j'en suis même convaincu, c'est que si j'arrive à bien rentrer dans ce tournoi et à gagner mon premier match, tout sera possible. Je sais que je suis capable de battre tout le monde ici. Il est important d'avoir cela en tête », explique le 4ème joueur mondial dont on perçoit l’appétit. En revanche, difficile de savoir où situer Marin Cilic. Eblouissant à New-York où il remporta avec une facilité et une autorité déconcertantes son premier Majeur, le Croate s’est fait discret depuis déclarant même forfait pour Bercy en raison de douleurs au bras droit. Sans oublier Tomas Berdych. Demi-finaliste à Bercy, le Tchèque mécanique est capable du meilleur comme du pire et peu légitimement prétendre bien figuré dans ce tournoi final.

    A l’aune de l’hiver européen, les meilleurs mondiaux sont prêts à s’expliquer et à faire monter la température sur les bords de la Tamise pour une dernière tournée, celle des patrons.

    Christopher Buet


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