• La réunion des Maîtres

    Masters Londres
    Après dix mois de lutte acharnée, les huit meilleurs joueurs du monde se retrouvent à la O2 Arena de Londres pour le Masters. L’explication finale peut commencer…

    Le rituel est immuable. Alors que la majorité du circuit a remisé les raquettes dans les sacs et planifié son intersaison pour préparer au mieux l’année suivante, les huit meilleurs joueurs du monde se sont donnés rendez-vous pour une ultime semaine d’affrontement et de lutte. Une bataille finale entre les maîtres de la saison, le point d’orgue d’une empoignade monumentale longue de 10 mois. Comme depuis 2009, c’est Londres qui accueille cette réunion au sommet et c’est la magnifique O2 Arena qui servira de décorum à cette ultime explication de texte. Souverains terriens, empereurs cimentés, chefs jardiniers, tous répondront présents.

    Novak Djokovic débarque en patron

    Djokovic peut-il chuter ?

    À commencer par Novak Djokovic. Longtemps patron du circuit, ce dernier a été déchu de son statut par le retour sensationnel de Rafael Nadal au lendemain de leur finale à Pékin (ndlr : remportée par le Serbe). Un événement qui n’a pas affecté l’élève de Marian Vajda. Bien au contraire même. Depuis qu’il a échoué en finale de l’US Open début septembre, le natif de Belgrade affiche une forme étincelante et un niveau de jeu saisissant. Après une tournée impériale en Chine où il remporta le tournoi de Pékin et surtout le Masters 1000 de Shanghai face à Juan Martin Del Potro, Djokovic a enchaîné en Europe.

    Engagé à Paris-Bercy, il n’a fait qu’une bouchée d’une concurrence pourtant relevée (Isner, Wawrinka, Federer en demi-finale puis Ferrer). C’est bien simple, Djokovic plane sur le circuit ATP en cette fin de saison avec 17 succès consécutifs, série en cours. « C’est clairement le favori pour le Masters. Il arrive avec le plein de confiance », constate un Guy Forget admiratif qui espère simplement que n°2 mondial puisse tenir la cadence. Le principal intéressé assure être en pleine possession de ses moyens et prêt à en découdre. « Il faut toujours pousser pour voir où sont ses limites », assure-t-il. L’aigle de Belgrade n’est pas rassasié et fond avec ambition vers ce Masters londonien préambule à la finale de la Coupe Davis, qui clôturera sa saison à la Beogradska Arena contre la République Tchèque de Tomas Berdych, tenante du titre.

    Remake de Bercy

    Federer est ambitieux pour son 13ème Masters

    Avant de penser à son second saladier d’argent, Djokovic va devoir s’escrimer dans un groupe particulièrement ardu. Car le tirage au sort n’a pas été des plus favorables pour lui. Versé dans le Groupe B, le n°2 mondial a hérité de trois gros morceaux. Le premier, qui sera également son premier adversaire mercredi, n’est autre que Roger Federer.

    Inconstant tout au long de sa plus mauvaise saison sur le circuit depuis 2002, le Bâlois revient en forme en cette fin de saison. S’il ne parvient toujours pas à décrocher de second titre après celui de Halle en juin dernier, il a soigné son corps endolori et remis par la même occasion son jeu en place. Finaliste à Bâle, il y a deux semaines, Federer s’est rassuré encore un peu plus à Bercy au cours d’une semaine où il n’a cessé de marteler qu’avec tout le tennis qu’il a ingurgité, il a collecté un maximum d’informations quant à son état physique, son jeu et ses capacités. Des capacités encore un peu justes si l’on se réfère à sa demi-finale perdue contre Novak Djokovic, vendredi. Irrésistible pendant un set, il avait décliné petit à petit pour s’incliner en 3 manches. De son aveu, rejouer d’emblée le Serbe n’est pas simple mais la rencontre de mercredi n’aura rien à voir avec celle de la semaine dernière. Pour leur 31ème duel, les deux anciens n°1 mondiaux vont encore se donner une belle réplique.

    Richard Gasquet à la table des ogres

    Gasquet pas gâté

    Avec les deux hommes, on retrouve Juan Martin Del Potro. L’Argentin fait partie des joueurs en grande forme en cette automne. Vainqueur à Tokyo et à Bâle (ndlr : contre Federer), le 5ème mondial n’a perdu que deux matches depuis l’US Open : le premier en finale à Shanghai contre l’épouvantail serbe et le second la semaine passée en quart de finale de Bercy face à Roger Federer. Les deux bourreaux qu’il devra se coltiner dans ce groupe. Mais avant de tenter d’exorciser ses démons, la tour de Tandil va devoir se dresser devant Richard Gasquet.

    Qualifié pour son premier Masters depuis 2007, le Biterrois a hérité de la poule la plus compliquée. C’est simple, sur les 28 matches qu’il disputé face au trio Djokovic-Federer-Del Potro, il n’a remporté que 4 victoires, la dernière remontant au Masters 1000 de Rome en…2011 (ndlr : victoire contre Federer). L’élève de Riccardo Piatti connaît l’ampleur de la tâche qui l’attend donc face au lauréat de l’US Open 2009 et ses gifles monumentales de coup droit. Ereinté par son marathon de matches en 2013, Gasquet risque fort de payer l’addition dans un tournoi qui ne laisse la place à aucune approximation. Qu’importe, le demi-finaliste du dernier US Open s’est assis à la table des maîtres et espère bien jouer un tour à ses prestigieux opposants. Le 9ème joueur mondial n’a rien à perdre et là réside peut-être sa chance.

    Ferrer sème le trouble

    Ferrer brouille les pistes

    Dans l’autre groupe, c’est le flou qui règne depuis que David Ferrer a rebattu les cartes à Bercy. Alors que Rafael Nadal devait se présenter comme l’intouchable de cette poule, son compatriote a eu le bon goût de laminer son illustre compatriote dans des proportions similaires à celles qu’il avait subi en juin dernier en finale de Roland-Garros. En difficulté voilà quelques semaines, le n°3 mondial a retrouvé un peu d’énergie, suffisamment pour se mêler à la lutte avec un Nadal émoussé.

    Inquiétant dans son jeu dans la salle parisienne, le Taureau de Manacor est toujours capable de ses charges dévastatrices mais connaît quelques difficultés dès qu’il est agressé comme le fit le « Pou ». Pire, l‘octuple vainqueur de Roland-Garros est apparu anormalement nerveux sur le court, commettant des fautes dont il n’a pas coutume. Le Majorquin va-t-il payer l’exceptionnelle débauche d’énergie qui fut la sienne pour retrouver le trône du tennis mondial ? Pas impossible mais une bête blessée n’en est que plus dangereuse et à deux victoires de s’assurer le sceptre mondial, on voit mal comment il pourrait laisser filer ce dernier rendez-vous.

    Wawrinka découvre la cour des grands

    En compagnie des deux espagnols, Tomas Berdych et Stanislas Wawrinka vont tenter de jouer leur carte respective. Si le Vaudois, qui vivra son premier Masters, aura à cœur de se montrer à la hauteur de l’évènement, le tchèque pourrait être plus perturbé et tenté d’utiliser ce tournoi pour préparer au mieux la finale de la Coupe Davis. Conserver le saladier d’argent en allant défier Novak Djokovic et la Serbie dans son antre bouillonnante de la Beogradska Arena, a de quoi désorienter. Charge au Tchèque mécanique d’établir ses priorités, lui qui a subi la loi de Ferrer en quart de finale à Paris.

    De Djokovic à Federer, en passant par Nadal et Del Potro, tous ont pris place autour de la table des maîtres pour ce qui s’annonce comme l’ultime bataille de 2013. Un feu d’artifices où Gasquet tentera de ne pas être qu’un pétard mouillé. Les champions sont appelés à s’expliquer.

    Christopher Buet


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