• 1332152978_Fourcade03172012cm086

    Entrer dans la légende est une chose, la construire en est autre réserver aux plus grands. A 23 ans, Martin Fourcade fait preuve d’une précocité rare en biathlon et glisse déjà dans le sillage des Björndalen et Poirée.

     
    C’est l’histoire d’une mise à mort tant attendue et inévitable. En ce troisième week-end de mars, Martin Fourcade a mis un point final à une saison dominé d’un bout à l’autre. Seul le tenace, bien qu’affecté, Svensen s’échinait à poursuivre le combat et a contesté l’homme de Céret dans les Pyrénées Orientales. Alors pour conclure en beauté cet hiver, Martin Fourcade a décidé de s’inviter à l’actualité. Alors que la corrida est mis au pilori de l’autre côté des Pyrénées, notamment en Catalogne, le Catalan a choisi de la revisité en Russie dans la froide Sibérie, lui rendant ainsi sa grâce et sa noblesse. Armé de sa carabine et surtout de ses skis affutés, il a pourfendu la neige et son adversaire Norvégien pour enfin s’adjuger le Globe de Cristal saluant la victoire au classement général de la Coupe du Monde. Un final magistral pour une saison en tout point extraordinaire pour le cadet de la famille Fourcade et la juste récompense d’un talent reconnu.
     
    La dernière pierre du pont
     
    « C’est un des athlètes que j’admire le plus car, il est toujours au top. C’est toujours dur de courir contre lui. Dans le milieu tout le monde le respecte car en plus d’être un grand champion, c’est un gars qui sait rester humble. ». L’hommage est signé d’Emil Svensen, son dauphin. Plus qu’un hommage une marque de respect. Ce caractère 

    Céret_Pont_du_Diable_011

    humble, il faut venir le chercher là où Martin à grandi. Au pied des Pyrénées, le frère de Simon va être élevé dans l’amour des choses simples, loin du clinquant des grandes métropoles. « J’ai grandi dans un endroit merveilleux quoiqu’un peu éloigné du reste du monde pour un préadolescent. Cette enfance m’a permis d’aimer la nature et de lier des liens privilégiés avec mes frères. » raconte sur son site internet Martin Fourcade. Cet endroit dont il parle, c’est Céret, chef lieu de son propre Canton dans les Pyrénées Orientales et connu pour son fameux « Pont du diable », édifice qui selon la légende serait l’œuvre inachevée du diable. En effet, il y manque la pierre finale. Cette pierre, c’est sans doute Martin. Si son enfance est baignée par l’amour fraternel, c’est ce même amour qui va le conduire au biathlon. Passionné de sport, il pratique le judo, le VTT, le hockey, la natation ou encore l’athlétisme. Pourtant c’est vers le ski nordique que son cœur va le conduire. La raison ? Son frère aîné Simon.
     
    Aller-retour, récit d’une quête d’équilibre
     
    « Il m’a montré la voie. Il m’a permis de ne jamais douter. » confie Martin à propos de son grand frère. Une qualité que confirme son entraineur Stéphane Bouthiaux qui lui en a fait voir des vertes et des pas mûres notamment lors des Mondiaux juniors de Ruhpolding (déjà) où les résultats laissaient à désirer. « Il ne s’est jamais posé de questions. C’est sa force. » apprécie-t-il. Porté par sa foi et imitant son frère, il quitte Villard-de-Lans et traverse la France pour rejoindre le massif alpin où s’entraine Simon. Là, il va faire la connaissance d’un homme va changer sa carrière. Thierry Dusserre sera son premier coach dans les Alpes et va lui apprendre la rigueur du champion. Car en arrivant, Martin est dissipé et a des faux airs de Xavier, le héros campé par Romain Duris dans L’Auberge Espagnole (de Cédric Klapisch et un de ses films préférés). Le cadre est idéal et tout semble aller à merveille mais quelque chose taraude le cadet de la fratrie. Sa famille et ses amis lui manquent, aussi il décide de mettre un terme à l’expérience alpestre et rentre à Font-Romeu. De retour à la maison, il retrouve le plaisir de skier. Mais le lieu n’est pas propice à la compétition et à son ambition. Plus équilibré, il repart, non sans avoir « tanné mes parents » et rejoint Prémanon et le pôle France qu’il ne quittera plus. Le garçon a 16 ans et se sent prêt.
     
    « Martin aime jouer »
     
    Quatre années vont passer durant lesquelles, Martin va apprendre le haut niveau et s’imprégner de ses exigences. En 2008, il rentre définitivement dans les Pyrénées qui l’ont vu naitre et où il vit encore avec son amie, non loin de sa famille et de son frère. C’est cette année là, à 19 ans, que le cadet fait ses premières glissades en Coupe du Monde avec une 61ème place à Oslo. Il lui faudra attendre 2 ans avant de pouvoir tutoyer l’élite. « On savait qu’en polissant le diamant, on pourrait en faire quelque chose… » métaphorise Bouthiaux. S’il réalise ses premiers top 10 cette saison là, c’est bien lors des Jeux Olympiques 
    martin fourcade jo
    qu’il explose. Malgré des débuts poussifs loin de son potentiel, il redresse le tir et passe l’argent de la mass-start autour du coup. Un champion vient de naitre car cette médaille ne va mettre qu’en appétit le biathlète. La saison 2011 va confirmer le Français dans son idée. Troisième de la Coupe du Monde derrière les Norvégiens Svensen et Boe, il se persuade que le Globe est accessible. En bon fan de rugby et supporters de l’USAP, Martin aime l’adversité et ce jeu avec l’adversaire. Lui mettre la pression, le pousser dans ces retranchements jusqu’à le faire céder, voilà ce qui plait à l’homme de 23 ans. « Martin aime jouer. Il adore se retrouver en face à face, prendre l’ascendant. » reconnaît Defrasne. Suite à cette saison, Martin Fourcade change de dimension et devient un prétendant crédible au classement général. Plus que cette troisième place, il remporte son premier titre mondial lors de la poursuite, un titre acquis sur les skis.
     
    Un leader insouciant
     
    En 2012, il fait étalage de toute sa science de la glisse et écrase la saison. « Il a un style très pur » appréciera Raphaël Poirée en connaisseur. Martin multiplie dès lors les victoires et s’impose comme le patron de la discipline. « Je suis un autre athlète, j’ai muri, je skie plus vite. » affirmait cette semaine, à Ruhpolding, Martin Fourcade. Dans son sillage, ses coéquipiers s’améliorent et louent ses qualités de leader. « Pour nous c’est une bonne référence. » assure Alexis Bœuf. « C’est un leader de groupe mais qui ne force pas les choses. Il nous tire vers le haut sans être inaccessible. » ajoute Jean Guillaume Beatrix, son ancien comparse chez les jeunes. Impérial toute la saison, il va définitivement marquer les esprits à Ruhpolding, au cœur des Alpes bavaroises dans l’un des temples du biathlon. Là devant près de 20 000 personnes, il va réussir l’exploit de glaner trois médailles d’or (sprint, poursuite et mass-start). Une performance que seuls Raphaël Poirée et Ole Einar Bjorndalen avaient réussi jusqu’à aujourd’hui. Pour parfaire un hiver exceptionnel, il a enlevé la Coupe du Monde, il y a une semaine à Khanty-Mansiyk en Russie, succédant du même coup à Raphaël Poirée, dernier vainqueur français du classement général en 2004. Avec ces résultats, le second de la famille Fourcade (3 frères) s’est éveillé au rang de futurs prétendants à la légende.
    Et quand on lui parle de Björdalen et Poirée, les deux légendes du biathlon, et de sa capacité à les rejoindre au pinacle de la discipline, il ne se défile pas. « Il faudrait être bête pour ne pas y songer. Mais il faut rester les pieds sur terre. Je prends les courses, les unes après les autres. Je suis champion du monde et personne ne me le retirera. C’est déjà génial. Je ne suis pas un collectionneur. » Pas un collectionneur certes, mais un Champion avide de défi. Il faut dire qu’à 23 ans, il est déjà quadruple champion du Monde, médaillé olympique et vainqueur de la Coupe du Monde, là où le Norvégien et son prédécesseur tricolore n’était respectivement titulaire que d’une seconde place au général de la Coupe du Monde avec 4 victoires (contre 14 à Martin) et un argent mondial ainsi qu’une victoire en Coupe du Monde.  Si 2010 a été l’année de la révélation, 2012 est sans doute celle de l’avènement d’un Grand, appelé à marquer l’histoire de son sport. A Céret, le pont a trouvé sa dernière pierre.
     
    Christopher Buet

    votre commentaire
  • magda3

    Belle comme un cœur, Magdalena Neuner est une sportive au talent rare et enjôleur. À 25 ans et avec son ski tout en légèreté, la fille de Wallgau, en Allemagne, a déjà tout gagné et tutoyé tous les sommets. Implacable, elle a décidé de mettre un terme à une carrière magistrale.

    Magdalena Neuner avait annoncé la couleur à l’ouverture des Jeux Olympiques de Vancouver, le 12 février dernier.« Je suis déjà montée six fois sur la plus haute marche d'un podium en Championnat du monde. Viser l'or (olympique) n'est pas utopique.». Beaucoup avait vu en cette déclaration l’arrogance d’une jeunesse impudente et impétueuse. Mais à 25 ans, l’Allemande n’est plus une débutante et en adepte du tricot ne se trompe pas de fil. Pour sa première olympiade, celle que l’on surnomme « Gold Lena » justifie son patronyme en s’imposant dans la poursuite et la mass-start. Avec l’argent du sprint, elle repart avec 3 breloques de Vancouver. Le biathlon a sa reine et elle s’appelle Magdalena Neuner.

    Cette apothéose sur la piste de Whistler n’est en soit pas une surprise quand on connait la trajectoire de la belle « Lena » et de son immuable sourire. Née en 1987 à Wallgau, petit village de Bavière près de Garmisch-Partenkirchen, Magdalena grandit dans l’amour de la neige.  A 9 ans, elle s’essaye au biathlon pour ne plus jamais arrêter. Profitant de qualités rares en fond, où elle fait jeu égal avec ses homologues masculins jusqu’à l’âge de 16 ans, elle survole les catégories juniors, remportant tous les titres nationaux de 1999 à 2003 avant de compiler les titres mondiaux (7 au total). Si elle intègre l’équipe nationale et découvre la Coupe du monde en 2006 à seulement 19 ans, Neuner doit attendre l’année suivante pour briller.

    Marie-Laure Brunet : « Une fusée »

    Sandrine Bailly, qui connaît bien la prodige de Wallgau pour lui avoir imposé une mémorable empoignade lors de la saison 2008 (ndlr : Bailly échouant à 13 points de l’Allemande au général), livre cette analyse pertinente. « Neuner a un avantage, elle va très vite sur les skis et peut donc se permettre de beaucoup "tourner". Elle est très impressionnante en vitesse de déplacement mais ce n'est pas une biathlète complète»  observe la française avant d’ajouter : « Elle tire très vite sur son tir couché, mais prend beaucoup de risques. Quand elle mettra ses tirs debout, là elle sera imbattable ».

    A 20 ans et bien qu’encore junior, elle est prête. Magdalena a appris et démontre toute l’étendue de son talent. S’affirmant comme l’une des athlètes les plus rapides du circuit, elle remporte sa première victoire en Coupe du Monde à Oberhof (sprint) et s’ouvre les portes des Championnats du monde séniors. Le destin est en marche et « Lena » allait devenir « Gold Lena ». À Anterselva, elle remporte trois titres mondiaux et devient la plus jeune biathlète de l’histoire triple championne du monde. Une étoile est née. Neuner enchaine alors les victoires, termine 4ème du classement général de la Coupe du Monde et est désignée sportive allemande de l’année (2007).

    Ses performances et son talent suscitent l’admiration de toutes ses concurrentes à commencer par Marie-Laure Brunet qui avoue fatalement : « Sur les skis, c'est une fusée. Heureusement qu'elle n'est pas encore très fiable au tir, sinon elle nous mettrait à tous une bonne raclée ». La Française ne croyait pas si bien dire. La saison suivante, Neuner livre un véritable récital et appose son empreinte sur le biathlon mondial. Aérienne et en pleine confiance, elle remporte la Coupe du Monde, les petits globes du sprint et de la mass-start, participe à ses derniers mondiaux juniors (2 nouveaux titres) et réédite son extraordinaire triplé de 2007, pour un sextuplé inédit à cet âge. Après une éclipse en 2009 en raison de problèmes de santé récurrents, l’année 2010 marque son grand retour. Du haut de son mètre soixante cinq, elle, qui tricote pour se détendre lors des compétitions, survole le classement général et règne sur les Jeux Olympiques de Vancouver.

    1068460292-12_oestersund2_475px.9

    Âgée de 23 ans, la douanière aux yeux bleus ravageurs n’a plus rien à prouver. Star en son sport et en son pays, elle reste humble. «J’ai gardé les pieds sur terre. Je ne pense pas à la trace que je vais laisser dans l'histoire ; je collectionne les titres pour moi et je peux déjà être très fière de ma carrière qui n'est pas encore finie » explique-t-elle. En effet, la Bavaroise est une championne insatiable et n’entend pas s’arrêter là. « Je ne peux pas rater des Championnats du monde qui ont lieu à la maison ; je serai donc à Ruhpolding en 2012 » a déclaré la double championne olympique et harpiste à ses heures, à l'agence allemande SID, filiale de l'AFP, en novembre dernier. A Kanthy-Mansiyk, en Russie, l’Allemande poursuit sa moisson dorée, remportant trois nouvelles médailles d’or (sprint, mass-start et relais). Cependant et contrairement à 2010, elle doit se contenter de la cinquième place au général de la Coupe du Monde, classement remporté par la Finlandaise Kaisa Mäkäräinen mais empoche tout de même le globe de la spécialité du sprint. Neuner avait laissé planer le doute sur les suites qu’elle allait donner à sa carrière. En décembre 2011, elle met un terme aux rumeurs et annonce définitivement son retrait à l’issue des Mondiaux de Ruhpolding, dans sa Bavière natale. Pour sa dernière saison, elle compile pas moins de 9 succès durant tout l’hiver. C’est forte de sa place de leader au classement général qu’elle débarque en Bavière pour la dernière maille de sa carrière. Là devant son public, elle décroche deux nouveaux titres mondiaux, conservant ceux acquis un an plus tôt en sprint et en relais, portant son total à 12 sur l’ensemble de sa carrière. La consécration est totale malgré l’échec de l’individuelle (23ème) car en plus de ses titres, elle s’adjuge les médailles d’argent en poursuite et de bronze en relais mixte. L’Allemande aurait pu s’arrêter là mais elle se devait de tirer sa révérence sur une note digne du statut de Championne qui est le sien. En effet, à Kanthy-Mansiyk, elle s’offre son troisième Globe de Cristal ainsi que le globe de la spécialité du sprint. Une sortie par la grande porte pour la plus grande biathlète de tous les temps.

    A seulement 25 ans, « Gold Lena » est une reine brillante et fascinante qui n’en a pas fini de trainer son tricot derrière elle et de tisser sa destinée dorée. Une destinée qui s’écrira loin des pistes enneigées du biathlon mondial.

    Christopher Buet


    votre commentaire
  • L'évidence ! Sous la neige abondante tombant sur la piste de Khanty Mansiyk en Russie, Martin Fourcade a remporté la poursuite. Comme la veille où il avait triompher lors de l'épreuve du sprint, il a livré un superbe duel à l'Allemand Arnd Peiffer. Si Martin fut le premier à craquer sur le pas de tir à l'occasion du premier debout (troisième tir de la course), Il fit étalage de sa toute puissance sur les skis pour combler l'écart avec son rival Allemand. Revenu à hauteur, il le poussa à la faute lors du dernier tir pour s'offrir un dernier tour (d'honneur) tranquille. Plus que la victoire, c'est ce qu'elle induit qui la rend si spéciale. En effet, avec ce succès Martin Fourcade remporte le petit globe de la spécialité (en poursuite et comme il l'avait fait la veille pour le sprint) mais surtout il règle le classement général et s'assure le Gros Globe de Cristal, il faut dire que le Catalan n'avait besoin que de finir dans les 24 premiers pour s'assurer la victoire finale dans l'optique où Svensen l'emporterait. Ce dernier n'a pu faire mieux que troisième et a regardé de loin, l'arrivée triomphale du Français qui succède donc à Raphaël Poirée (2004) au palmarès tricolore. A 23 ans, Fourcade est un grand qui se fera une joie de finir la saison en beauté demain avec l'individuel.


    votre commentaire
  • Fourcade 3ème titre

    Oh toi belle et grande équipe de France ! Au regard de cette semaine merveilleuse, il nous en viendrait presque à déclamer des vers et à user de rimes pour avouer cet amour et cette admiration à l'égard de nos biathlètes tricolores. Encore une fois, ces derniers se sont surpassés pour nous livrer des championnats du monde de haute tenue. Premier pourvoyeur de médaille aux Jeux Olympiques (6 médailles à Vancouver en 2010), le biathlon a fait sa fête et cette équipe a établi une nouvelle marque de référence avec pas moins de 7 médailles mondiales (dont deux pour les relais).

    Ce dimanche à Ruhpolding devant un stade en folie garni de plus de 25 000 personnes (le lieu n'est pas une référence dans le monde du biathlon pour rien), hommes et femmes avaient rendez-vous pour la dernière épreuve de la semaine. Après les relais, le sprint, la poursuite et l'individuel, la mass start était au programme du jour. Premier à entrer en scène, les hommes et les frères Fourcade, Martin et Simon. Un défi pour le premier cité après la défaillance fautive (3 pioches au dernier tir debout) du relais vendredi qui a coûté le titre Bleus. Alors après cet échec, Martin avait à coeur de se racheter et de prouver que ce n'était qu'un raté et rien de plus. "Aujourd'hui, j'avais le regard noir. J'étais énervé contre moi après l'individuel et les deux relais où je n'ai pas montrer mon potentiel notamment au tir."déclarait à l'issue de la course Martin Fourcade. Survolté, le Catalan imprime un rythme d'enfer sur les skis comme à son habitude. Tant et si bien que la sélection s'opéra. Après 3 tirs et 2 fautes, Martin se présente sur le pas de tir en compagnie de l'Allemand Birnbacher et du Suédois Ferry, notamment. Là, le leader de la Coupe du Monde entre dans sa phase favorite de la confrontation et met la pression. Birnbacher craque et lâche une balle pour un tour de pénalité. Le Français sort donc seul avec Björn Ferry pour l'ultime boucle.

    En compagnie des légendes

    Bien calé dans le sillage du français, ce dernier paraissait fort  et attendait le bon moment pour lâcher son adversaire. cependant, Martin Fourcade n'est pas un biathlète comme les autres. En patron, il prit les devants et plaça une accélération décisive dans la dernière côte. Comme le week-end dernier où il y déposa un autre Suédois, (Bergman), il s'échappa seul pour fondre vers un troisième titre dans ces championnats du monde. Une performance exceptionnelle qui lui permet de rejoindre au panthéon son illustre prédécesseur Rapahël Poirée (2004) et Ole Einar Bjorndalen (2005 et 2009, là le norvégien avait poussé le vice à remporter 4 titres) "Aujourd'hui, je ne rends pas l'or à Alexis (Boeuf), Simon (Fourcade, son frère ainé) ou Jean-Guillaume (Beatrix), mais je crois que je le rends à tous les autres, aux coachs, aux farteurs, au public français et c'est un sentiment merveilleux." . déclarait le nouveau champion du monde de la mass start et grand bonhomme de ces mondiaux (portrait en préparation). Au-delà de ce quatrième titre mondial, Martin se rapproche du Gros Globe de Cristal. En effet, Emil Svensen, son dauphin au général, n'a pu faire mieux que 18ème, un camoufflet. Les Suédois Ferry et Lindstrom complètent le podium. Simon, lui, se contente du 5ème rang. 

    Brunet ou l'argent allemand

    Faisant écho à ce nouveau titre, quelques heures plus tard, Marie-Laure Brunet s'illustrait à son tour. Impeccable sur les skis et au tir, elle ne craqua que sur le dernier pas de tir. Au debout, elle laissa échapper une balle, sa seule de la journée, qui enterrait ses espoirs de titre. Sans se désunir, la Française effectua son tour de pénalité et résista au retour de la Finlandaise Kaisa Mäkäräinen pour finir à la seconde place et enfiler sa troisième breloque en argent (relais et individuel). Un peu plus loin, 8 secondes devant pour être précis, la Norvégienne Tora Berger levait les bras. Un succès en forme de triomphe pour elle qui décroche, comme Martin Fourcade, son troisième titre ici. A domicile pour ses derniers mondiaux et après un début de semaine tonitruant laissant augurer une domination sans partage, Magdalena Neuner est de nouveau passée à côté. ce dimanche, elle a échoué à la 11ème place après avoir effectuée 6 tours de pénalité. A 25 ans, la Bavaroise lorgne déjà sur Kanthi Mansyik où la semaine prochaine, elle tentera de remporter le classement général de la Coupe du Monde afin de conclure en beauté une carrière aussi météoritique que grandiose. Une grande dame du biathlon s'apprête à tirer sa révérence.

    Marie-Laure Brunet

    Ainsi s'achève ses mondiaux de Ruhpolding, dans une ambiance folle. Oh toi belle et grande équipe de France, avec tes 7 médailles, tu as a été de taille. Fin de la saison dans une semaine.

     

    Christopher Buet


    votre commentaire
  • VONN

    L'issue ne faisait aucun doute et on savait depuis bien longtemps que Lindsey Vonn allait ramener le Globe de Cristal du classement général de la Coupe du Monde à la maison. Mais entre certitude et réalité, il y a toujours un ski. Aujourd'hui, plus de doute possible, Lindsey Vonn a bel(le) et bien remportée le Gros Globe de Cristal. A Äre en Suède, l'Américaine a coupé court au suspense en remportant le Géant du jour. Avec cette victoire, elle porte son totale de victoire en Coupe du Monde à près de 52 (soit le troisième totale de l'histoire du ski féminin, à trois succès de la Suissesse Vreni Schneider et encore à distance des 62 succès d'Annemarie Moser-Pröll). Sur la piste suédoise, elle a devancé l'italienne Federica Brignone (+0.48s) et l'allemande Viktoria Rebensburg (+1''05s). Cette dernière, leader du classement de la spécialité, voit ainsi son deuxième sacre dans la discipline repoussé à Schladming dans une semaine où auront lieu les finales de la Coupe du Monde. En effet, grâce à son succès, le deuxième de sa carrière en géant, Lindsey Vonn garde une chance de ravir le globe de la spécialité à la championne olympique et du monde Allemande. Une issue, plus qu'improbable (elle compte 95 points de retard et il reste seulement un géant à disputer) qui serait le flocon sur la saison bien enneigée de l'Américaine. Après l'intendance de son amie-ennemie Maria Riesch en 2011, Lindsey Vonn renoue avec les sommets, qu'elle a cotoyé sans partage de 2008 à 2010. Cette saison, elle compte pas moins de 11 victoires et s'était déjà adjugé les globes de la descente et du super-combiné, en attendant celui du Super G la semaine en Autriche. Vonn est sur la bonne pente et descend  droit vers l'histoire. Pour sa part, Tessa Worley a terminé 4ème de la course et a vu ses chances de remporter le petit globe du géant lui filer sous les spatules.

    Christopher Buet


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique