• Le nid chinois

    Novak Djokovic s'impose à Shanghai

    Déjà vainqueur la semaine passée à Pékin, Novak Djokovic s’est de nouveau imposé à Shanghai au terme d’une finale plus que disputée face à Juan Martin Del Potro. Voilà maintenant trois ans que le Serbe est invaincu en Chine.

    Djokovic en transeSon cri rauque et puissant vint déchirer la nuit de Shanghai et étourdir le nombreux public venu se masser dans les travées de ce stade monumental, lotus d’acier et de béton aux airs de théâtre à ciel ouvert. En son cœur, Novak Djokovic libérait sa joie et son soulagement au sortir d’un nouveau combat dantesque. Cette fois, point de Rafael Nadal pour donner la réplique de l’autre côté du filet comme la semaine passée à Pékin mais Juan Martin Del Potro. Un colosse venu d’Argentine armé de son coup droit et de sa puissance qui assomèrent Nadal au tour précédent. Un colosse qui le poussa à guerroyer près de 2h30 dans la moiteur locale. « Jusqu'au dernier point je ne savais pas si j'allais être capable de m'imposer. C'était vraiment un match très équilibré, très serré », avoua le n°2 mondial.

    Pourtant rien ne laissait présager pareille difficulté à l’issue d’un premier set à sens unique. Implacable en demi-finale face à Nadal – « J'ai rarement affronté des joueurs qui ont affiché le même niveau de jeu que lui aujourd'hui », confessait l’Espagnol à propos de son bourreau argentin –Juan Martin Del Potro ne parvenait pas à mettre son jeu en place. Trop timide, trop timoré, trop approximatif, il laissait l’initiative à son opposant qui n’en demandait pas tant. Brillant de concentration et de précision, le natif de Belgrade ne se laissait pas prier et étouffait son adversaire sans lui laisser la moindre chance de se défaire de son étreinte. Métronomique, il s’installa sur sa ligne de fond et distribua le jeu à sa guise avant de porter l’estocade quand il le jugeait opportun.

    Balloté en quart de finale par la puissance de Monfils, Djokovic faisait le nécessaire pour se rendre cette finale la plus simple possible. Sans frémir, il s’adjugeait la première manche (6-1), n’abandonnant qu’un maigre jeu à l’Argentin, un jeu que ce dernier dû arracher après avoir écarté 2 balles de set à 0-5.

    Retour désarticulantDel Potro se rebelle

    Mais Juan Martin Del Potro n’avait pas franchi tous ces obstacles pour se faire laminer sans réagir. Car la Tour de Tandil n’est plus cet édifice fragile qu’un poignet handicapait. Aussi, le lauréat du tournoi de Tokyo dimanche dernier oubliait les évènements du premier acte pour enfin entrer dans son match. Le réveil était brutal et Djokovic fut surpris quand l’Argentin haussa le ton. S’appuyant sur un service retrouvé (3 aces contre 0 au Serbe dans ce second set), le 5ème joueur mondial faisait reculer son adversaire et obtenait le temps nécessaire pour ajuster son terrible coup droit.

    Bousculé par la soudaine révolte adverse, Djokovic dégoupillait. A 0-1, ce dernier se mit à bouger de façon extrêmement bizarre. Comme un pantin désarticulé, il trébucha sur 3 coups droits consécutifs, commettant 3 fautes directes. Stupeur dans l’assistance qui n’avait jamais vu le finaliste du dernier US Open se mouvoir de la sorte. Aubaine pour Del Potro qui se saisit de l’opportunité pour s’emparer de la mise en jeu adverse. Sonné, le Serbe ne parvenait plus à se montrer dangereux et devait se résoudre à plier devant la puissance retrouvée du vainqueur de l’US Open 2009 (6-3).

    « Une terrible défaite »

    Del Potro dépitéDel Potro revenait de loin mais n’était pas au bout de ses peines car son ascendant ne dura pas. Il faut dire que ces deux dernières années, des Jeux Olympiques à Wimbledon, les deux hommes avaient habituéà des affrontements aussi spectaculaires qu’indécis orcette finale ne pouvait déroger à cette règle. Si les deux premiers furent à sens unique, le troisième acte fut âpre et disputé. Pour la première fois, les deux hommes élevaient leur niveau de jeu de concert pour délivrer un spectacle digne de l’évènement.

    Ne dérogeant pas à sa ligne de conduite, Djokovic mettait la pression à son adversaire en variant inlassablement. De son côté, Del Potro répliquait en assénant d’immenses gifles de coups droits, balles traversant le courts comme des météores le ciel étoilé.  L’intensité montait à mesure que le dénouement approchait, à l’image d’un Argentin qui avait remisé sa nonchalance coutumière pour le costume du guerrier éructant après chacun de ses coups gagnants (34 au total). Impériaux au service, les deux hommes allaient devoir en découdre au tie-break et à ce petit jeu, c’est le quadruple vainqueur de l’Open d’Australie qui s’en sortit le mieux.  « Le match était très serré et je pense que Nole a joué des points incroyables dans le tie-break », reconnaissait fair-play l’Argentin qui ne pouvait cacher une pointe d’amertume dans ce nouvel échec. « C'est une terrible défaite pour moi. J'étais tout près de le battre après avoir battu Nadal. » « Chacun de nous deux aurait pu gagner. J’ai juste essayé de contenir mes Djokovic fait rompre son adversaireémotions et de croire suffisamment à la victoire à la fin pour jouer les bons coups aux bons moments », avançait pour sa part Djokovic qui finissait par briser Del Potro. Une faute dans le couloir à 3-5  offrait 3 balles de match au Serbe. Ce dernier ne faillissait pas et concluait l’affaire long de ligne sur une nouvelle merveille en revers. A l’autre bout du terrain, l’Argentin avait abdiqué.

    Plus que la conservation de son titre, Novak Djokovic prolonge son invincibilité en Chine où il n’a plus perdu depuis 3 ans et reste sur une série de 20 victoires. Son cri peut bien résonner, l’Aigle de Belgrade règne sur l’Empire du Milieu.

    Christopher Buet


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