• Le doublé de « Super Dario »

    Dario Cologna dans son fauteuil de vainqueur

    Sochi 2014

    Dure journée pour le fond tricolore. Jean-Marc Gaillard se classe meilleur français avec la 21e position. Adrien Backscheider et Cyril Miranda finissent respectivement 43e et 56e d’une course remportée par Dario Cologna. Le Suisse s’offre ainsi son second titre olympique après celui conquis en skiathlon.

    Il y a des jours où rien ne va, des jours où la tête ne suit pas, l’esprit vagabonde et se perd. « Je me sentais un peu en dedans, j’avais déjà la tête dans le relais », expliquait après la course Jean-Marc Gaillard. Le vétéran de l’équipe de France de fond est le symbole de cet état dans lequel a semblé erré les représentants tricolores, ce vendredi, lors du 15 km classique. A l’entrée du dernier virage, à l’embranchement du stade, le natif d’Annemasse se trompe, « la tête dans le gaz » comme il dira, il tourne trop tôt avec un concurrent parti bien après lui avant de se rendre compte de son erreur. Demi-tour et plusieurs secondes de perdues dans cette étourderie qui ne change rien au résultat final malgré tout. Juste le symbole d’un fondeur qui a tout donné et a manqué de lucidité dans les dernières encablures d’une course épuisante.

    Adrien Backscheider a beacoup appris à Sochi

    Backscheider se montre et apprend

    Comme la veille, les conditions climatiques étaient à nouveau très chaudes (12°) et rendaient la pratique du ski de fond compliqué. « Il fait chaud, c’est exténuant », lâche Adrien Backscheider qui vivait là sa toute première course olympique du haut de ses 23 ans. Motivé comme jamais, le messin ne calculait rien dès le départ. « Adrien, ce n’est pas quelqu’un qui se pose des questions. Il sait ce qu’il vaut et il va au bout des choses », assurait sa sœur voilà quelques jours à la presse. Aussi après 2 km de course, le champion du monde espoir du skiathlon était dans l’allure à 10’’ de la tête et dans les mêmes temps de passage que les Norvégiens Golberg (vainqueur à Lillehammer cet hiver) et Jespersen (leader de la coupe du monde de distance). Mais la surprise n’allait pas durer et le gamin allait rentrer dans le rang. Piochant physiquement, il rétrogradait progressivement pour finalement se contenter d’un 43e rang final à trois minutes et 52 secondes du vainqueur du jour. « J’ai essayé de déconnecté le cerveau mais ça l’a pas fait. J’ai eu un point de côté et après je me suis un peu retenu. Ma technique n’était pas bonne. Après je suis content de moi quand même », indiquait-il à l’issue de cette première expérience. Son heure de mener la délégation du fond tricolore n’était tout simplement pas venue, pas encore.

    Le jour sans de Miranda

    Miranda ne répond plus

    En ce jour et en l’absence de Maurice Manificat (impasse), ce rôle était dévolu à l’ancien du groupe, Jean-Marc Gaillard. Parti prudemment, ce dernier pointait en 22e position après 5 kilomètres à déjà plus d’une minute de la tête. Sans se désunir mais sans parvenir à accélérer non plus, il allait naviguer toute la course aux alentours du Top 20 avant de finalement échouer aux portes de celui-ci (21e). « Je ne jouais pas le podium. Ce n’est pas mon truc le chrono. Je préfère être au contact, me battre avec les autres », tentait-il de dédramatiser l’esprit déjà tourner vers le relais du week-end.

    Dernier français en lice dans ce 15 km, Cyril Miranda a vécu le genre de journée qu’on n’espère pas connaître dans un grand événement : le jour sans. Sans énergie, privé de sensations, le Grenoblois n’a jamais été dans le bon tempo. « Ca fait 4 ans qu’on attend et un jour sans aujourd’hui, c’est rageant. Au début, je ne suis pas trop loin et au fur et à mesure, je prends de plus en plus puis je lâche un peu », regrette celui qui prend une anonyme 56e place.

    Doublé doré

    Cologna impose un rythme insoutenable

    Loin des turpitudes françaises, Dario Cologna a rappelé, si cela était nécessaire, qu’il ne se ressentait plus de cette cheville qui lui avait fait manquer tout l’hiver. Deuxième au tiers du parcours, derrière le surprenant finlandais de 22 ans Livo Niskanen, dont l’avenir s’annonce radieux, le Suisse accélérait progressivement. Si Niskanen lui tenait tête jusqu’à la mi-course où seulement 7 dixièmes de secondes séparait les deux hommes (le Finlandais finira 4e, ndlr), le fondeur de natif de Santa Maria Val Müstair finissait par décramponner tout le monde et à creuser les écarts. Fluide et puissant, Cologna ne laissait aucune chance à une concurrence affaiblie par l’absence des russes Legkog et Vyleghzanin ainsi que de Petter Northug (méforme). Dans un dernier effort, le triple vainqueur du classement général de la coupe du monde venait couper la ligne d’arrivée et s’adjuger sans trembler son troisième titre olympique, le deuxième sur la distance après celui acquis 4 ans plus tôt (en libre) à Vancouver, et le deuxième de ses Jeux olympiques après le skiathlon de dimanche. Absent tout l’hiver, Cologna est l’homme de cette première semaine olympique sur le ski de fond.

    Derrière lui, le podium est complété par deux Suédois, décidément abonnés aux places d’honneur à Sochi. Comme Charlotte Kalla sur le skiathlon et le 10 km classique la veille, Johan Olsson se pare d’argent quand son compatriote Daniel Richardsson prend le bronze. Privé de Northug et Toenseth, la Norvège est la grande perdante du jour. Son premier représentant ne se classe que 7e en la personne de Chris Andre Jespersen. C’est la première fois depuis le début de ses Jeux olympiques que le Opays des fjords ne parvient pas à glisser l’un des siens sur le podium.

    Christopher Buet


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