• Judo: Teddy Riner, un monde de perfection

    A 24 ans, Teddy Riner est le maître incontesté des + 100 kg. Champion olympique et quintuple champion du monde, il revient à Rio, là où tout a commencé.

    Rio, son Corcovado, ses plages et ses dojos. Cet endroit à l’autre bout du monde Teddy Riner le connaît bien. Six ans après avoir éclaté aux yeux du monde, le colosse de Pointe-à-Pitre revient sur les lieux de son avènement. Cette fois, il vise un sixième titre aux championnats du monde, une sixième couronne pour asseoir encore un peu plus sa légende.

    Aux origines du mythe

    Teddy Riner exulte à Londres

    Nul n’a oublié ce jour de septembre 2007. Du haut de ses 2,03 m et avec l’impétuosité de sa jeunesse, Teddy Riner débarque à Rio de Janeiro. A dix-ans et demi, il dispute ses premiers Championnats du monde. D’entrée, il retrouve un client en la personne du japonais Kosei Inoue, champion olympique des -100 kg, tout juste débarqué dans la catégorie des lourds. Loin de se débiner, Riner fait face dans le combat et s’en sort grâce à un yuko, le plus petit point du judo.

    Ce succès à l’arraché lance le tricolore qui se fraie un chemin vers la finale. Contre le vice-champion olympique russe Tamerlan Tmenov, Riner hésite avant de faire tomber son adversaire. Après le titre européen en janvier, Teddy Riner devient le plus jeune champion du monde de l’histoire, le premier lourd Français depuis David Douillet en 1997. « C'est tout un symbole. C'est là où j'ai eu un déclic, c'est là où tout à commencé pour moi. Et comme on est au début d'une olympiade et que ça recommence à Rio, j'ai tout pour bien faire », apprécie Riner pour l’AFP.

    « J’ai toujours aussi faim »

    Depuis cet avènement carioca, Teddy Riner n’est plus tout à fait le même. « Dans ma tête j'ai muri. Mon schéma technico-tactique n'est plus le même, j'ai beaucoup plus de techniques dans ma palette. Mentalement, je peux aller encore plus loin, les entraînements ne sont plus les mêmes, je peux subir beaucoup plus de choses. Et puis, je suis capable de faire mes propres choix », analyse-t-il.

    Au-delà, de l’aspect purement technique, c’est son statut qui a profondément évolué. En l’espace de six ans, le sociétaire du Paris-Levallois s’est constitué l’un des plus grands palmarès de l’histoire du judo. Après Rio, il a ainsi aligné trois nouveaux titres dans la catégorie reine, y ajoutant une couronne toutes catégories. Mieux encore, il a obtenu le bronze olympique à Pékin (2008) et l’or à Londres (2012), achevant la filiation avec David Douillet, bronzé à Barcelone (1992) avant de conquérir le titre à Atlanta (1996). Surtout Teddy Riner est devenu une référence. « Il était évident que Teddy serait davantage qu’un 

    Riner doit se contenter du bronze à Pékin après sa défaite contre Tangriev en demi-finale

    champion, un phénomène. Un type hors norme », déclare Lucie Décosse. Si Riner a changé de dimension, il n’a rien perdu de son ambition. « J'ai toujours aussi faim, toujours autant d'appétit. J'ai encore tellement de choses à faire dans ce sport, de gagner des combats par de somptueux ippons... surtout sur les meilleurs ! », assure-t-il.

    L’or ou rien

    Tout naturellement, le champion olympique et quadruple champion du monde en titre vise la plus haute marche du podium, pour son retour à Rio. « Je suis abonné à l'or et j'aime ça. Je ne m'imagine pas sans médaille d'or, surtout lorsqu'on s'entraîne dur. Le prix de l'entraînement, le prix de la douleur, il est tellement élevé que, quand je suis sur le tatami, je n'ai rien envie de lâcher », prévient-il. Une assurance que les blessures de l’année n’ont pas entamée. Victime d’une pubalgie en avril puis d’une blessure à l’épaule gauche mi-juillet, le Français est de nouveau en pleine possession de ses moyens.

    Une condition qui fait de lui le grand favori de la compétition. « Teddy dégage une telle puissance aujourd'hui que les garçons ne montent plus pour le battre mais pour ne pas se faire exploser, humilier (…) A partir du moment où Teddy se présente et que nous on le présente, c'est qu'il est apte à aller conquérir un autre titre », rassure au micro de France Télévisionl'entraîneur national des garçons, Stéphane Frémont.

    Physiquement prêt (138 kg sur la balance), mentalement au point, Teddy Riner va tenter de poursuivre sa fabuleuse moisson dorée. Depuis son titre à Rio, il n’a perdu que deux fois en grand championnats, à Pékin (3e, en 2008) et Tokyo (2e, toutes catégories en 2010). Toujours invaincu chez les lourds, Teddy Riner ambitionne de devenir le premier judoka de l’histoire à remporter 6 titres mondiaux. Sa marche est triomphale et son monde fait de perfection.

    Christopher Buet


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