• Histoire d'une Belge à New-York

    Clijsters

    Pour commencer cette année 2013, je voulais vous faire cadeau de ce portrait d'une joueuse qui m'a profondément marqué et ému depuis que je suis le sport. Parce que Kim Clijsters m'a enchanté, voici donc son portrait.

    Roland Garros a son Rafael Nadal, Wimbledon, son Roger Federer, New-York a sa Kim Clijsters. Entre la Flamande et le Majeur américain, c'est plus qu'une histoire de tennis, c'est une histoire de coeur.

    « Je suis trop vielle physiquement pour jouer le jeu auquel je veux jouer. J'ai mis mon corps à rude épreuve. Ce style de vie, j'essaye de le maintenir pour le moment, le style de vie que j'ai eu lors des quinze, vingt dernières années. Je pense que pour moi, la chose la plus importante est que j'ai toujours suivi mon cœur. Il y a tellement plus important dans la vie que le tennis. » avoue aujourd'hui lucide Kimi.

    Mais avant de raccrocher, elle a une histoire à terminer, la sienne. Car la Reine de New-York, c'est  elle. A 29 ans, Kim Clijsters est assurément la plus américaine des Belges. Entre elle et Flushing Meadows, c'est une love story semblable dans une moindre mesure à l'idylle qu'entretient Roger Federer avec Wimbledon.

    Joueuse douée au talent précoce, Kim Clijsters n’a que 18 ans quand elle atteint sa première finale de Grand Chelem à Roland Garros. Après 2h21 de jeu, elle doit s’incliner face à l’une des références de l’époque, l’Américaine Jennifer Capriati. Le talent ne fait pas tout. Friable mentalement, la Flamande sera longtemps une joueuse douée mais pas titrée en Grand Chelem, la faute également à une Justine Hénin implacable qui lui barre la route. C'est à New-York, qu'elle trouve finalement sa scène. En 2005, Clijsters y remporte son premier titre majeur avec l'US Open. Depuis lors, elle n'y a plus perdu.

    Une histoire contrariée

    Kimi

    Mais Kim Clijsters n'est pas une joueuse de tennis comme les autres. Très spectaculaire notamment en défense où elle fait du grand écart un art, la Belge est souvent trahie par un physique qui va écrire sa carrière en pointillées. Lasse des blessures à répétition (forfait pour l'édition 2006 de l'US Open) et désireuse d’avoir un enfant avec son compagnon, le basketteur américain Bryan Lynch, la joueuse de 24 ans met un terme à sa carrière.

    Après un mariage en juillet 2007, elle donne naissance à Jada, l’année suivante. On la croit comblée. Mais très vite, un vide se fait sentir. Le tennis lui manque. Et si elle se défend d’un retour arguant son retour à l’entrainement par la volonté de digérer sa grossesse, son acharnement fini de convaincre la planète tennis. L’été 2009 marque son retour aux affaires. Comme un symbole c'est sur le dur américain qu'elle reprend. Non classée, maman Clijsters est invitée sur la tournée américaine, elle fait main basse sur son second US Open (troisième tournoi depuis son retour), devant un public aussi médusé que conquis par ce come-back, aux allures de série américaine, marquée par le sourire de sa petite Jada sur court après la finale. « Je ne m'attendais évidemment pas à revenir après avoir eu Jada, je ne m'attendais pas à ce que les choses aillent aussi bien et aussi vite. » concède-t-elle.

    « C'est le dernier tournoi »

    La Flamande a trouvé un nouvel équilibre entre tennis et vie de famille qui la porte. « J’aime être à la maison. Cela me prépare mentalement à vivre pleinement pour le tennis une fois que je suis en tournoi. J’ai besoin de cet équilibre, car lorsque je suis sur le circuit, je ne peux pas être la maman que je voudrais être pour ma fille... ».L'année suivante en 2010, elle fait à nouveau régner sa loi sur le ciment new-yorkais. On la croyait définitivement revenue et prête à se poser en reine omnipotente mais les blessures la rattrape et comme 5 ans avant, elle déclare forfait avant l'édition 2011. Le temps passe et Kim Clijsters sent que son heure est venue. Revenue par manque, la championne du plat pays  a décidé de remiser les raquettes à la cave à l'issue de la saison 2012. Aussi, ces internationaux des États-Unis auront une saveur particulière. 

    Kim Clijsters

    Ils marqueront son ultime sortie. « Je sais que c'est la dernière fois. Je suis consciente que je vais arrêter. C'est planifié, c'est encore différent d'autres athlètes qui doivent arrêter pour blessure par exemple. Je vais essayer de profiter pleinement de mon tournoi. Bien sûr que je suis motivée, peut-être même encore plus parce que je sais que c'est le dernier tournoi. » apprécie la championne avant d'ajouter. « Ces trois, quatre dernières années furent une incroyable aventure. Je me sens comme si j'étais capable de clôturer le chapitre de mes années de tennis sur une bonne note. »

    Invaincue depuis 7 sept ans à Flushing Meadows, Kim Clijsters (41 titres WTA) a fait ses adieux au tennis et au vibrant public américain, en septembre dernier battue pas la prometteuse gauchère britannique de 18 ans, Laura Robson (7-6 7-6). Comme un passage de témoin. Sur cette terre qui l'a consacrée Reine, la Belge aura toujours son trône, celui d'une reine de cœur dont l’éternel sourire manque déjà au tennis mondial.

    Christopher Buet


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