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    C’est quoi ? Il faut remonter au temps de la Grèce Antique pour trouver les origines de la gymnastique. A cette époque, la gymnastique, qui est pratiqué nue (sa racine étymologique) est considérée par les plus grands intellectuels (Aristote, Platon, Homère) comme un sport noble, expression de l’harmonie entre le corps et l’esprit.

    Après la Grèce, la discipline a été oubliée et disparut. Ce n’est qu’au XIXème siècle qu’elle retrouve ses lettres de noblesses. Là, sous l’impulsion des Danois, des Suédois et des Allemands, la gymnastique se codifie, les agrès voient le jour et la gym dite artistique se distingue d’une gym plus tournée vers le loisir. Il lui faudra un siècle pour se structurer et un peu mois de 150 ans pour atteindre la forme qu’il connaît aujourd’hui.

    Les compétitions de gymnastique artistique voit s’affronter des athlètes sur différents appareils, appelés agrès. On en dénombre 8 et ceux-ci varient selon que la compétition soit masculine ou féminine. Ainsi, les hommes travaillent le sol, le cheval d’arçon, le saut de cheval, les barres parallèles, la barre fixe et les anneaux quand les femmes s’exercent à la poutre, au sol, aux barres asymétriques ou au saut de cheval. Les compétitions s’organisent en 2 phases. La première qualificative regroupe tous les gymnastes qui tentent d’obtenir leur place pour la seconde phase, celle des finales (individuels, par agrès et par équipes). Les huit meilleures équipes à l’issue de la phase de qualification disputent les finales où seuls trois membres de chaque équipe sera appelé à évoluer à chaque agrès.

    Concernant les épreuves individuelles, les 24 meilleurs à l’issue de la première phase se retrouvent en finale du concours général et repassent à chaque agrès. Les huit premiers de ce nouveau classement accèdent aux finales par appareils. Le classement s’établi en fonction des notes obtenues par les différents athlètes, notes attribuées selon la difficulté du mouvement réalisé, la réalisation de ce dernier, son amplitude et sa propreté technique.

    Rétro 2008 : La marée rouge ! La Chine est un hôte qui a un sens du partage et de l’hospitalité très à elle. A Pékin, son crédo était d’imposer sa volonté et de faire étalage de sa supériorité aux yeux de ses invités de marque. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a réussi 

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    dans son entreprise sur les agrès. Rarement, le monde de la gymnastique n’aura connu pareil domination d’une nation au cours d’un été olympique. Si les femmes se sont contentées de remportées avec brio le concours général par équipe attestant de la puissance d’une nation, les hommes n’ont pour leur part, laissés que des miettes à la concurrence, à savoir un maigre titre au saut de cheval, s’imposant sur tous les autres agrès, dans le concours général individuel et celui par équipe.

    Une domination sans partage au milieu de laquelle, les Français ont plutôt bien figuré au regard de la densité présente. La divine surprise est venue du concours général individuel où Benoît Caranobe a su puiser au fond de ses ressources pour s’inviter sur la troisième marche du podium. Une médaille inespérée. L’autre rayon de soleil est venu du saut de cheval où Thomas Bouhail a bien cru pouvoir décrocher l’or et offrir un titre à la sélection tricolore. Malheureusement, il échoua à la deuxième place. Pourtant égalité avec le polonais Leszek Blanik, le Français devait se contenter de l’argent en raison d’un saut de difficulté inférieure. Avec deux médailles aussi belles qu’inespérée, la France repart de Pékin l’esprit léger et le sentiment d’avoir réussi ses Jeux Olympiques.

    La Star : Kohei Uchimura, l’empereur venu du pays du Soleil Levant.La grandeur d’un homme ne se mesure pas à sa taille. Quand on regarde Kohei Uchimura, on peine à croire que ce Japonais d’à peine 1.60m et 54 kg domine outrageusement son sport et fait régner sa loi dans les salles de gym du monde entier. Pourtant à 23 ans, l’artiste nippon est le meilleur gymnaste de la planète, loué pour sa technique, son élégance et la vitesse de son exécution.

    Il y a déjà 20 ans que Kohei pratique la gymnastique. Dès l’âge de 3 ans, il tâte du praticable et s’exerce. Phénomène de précocité, il n’a que 12 ans quand il remporte son premier titre national. 

    Kohei Uchimura

    Toutefois, il lui faudra attendre 2007 pour intégrer l’équipe nationale japonaise. Depuis il en est devenu l’un des piliers et une référence au gré de ses performances. A Pékin à 19 ans, il parvient à insinuer le doute dans l’esprit chinois en contestant le titre olympique du concours général individuel à Yang Wei. Une médaille d’argent, la première pour le Japon dans le concours individuel olympique depuis 24 ans, en forme de promesse pour celui qui allait bientôt gratifier le monde de sa classe. Dès l’année suivante, il devient champion du monde en individuel. Un titre qu’il parviendra à conserver par deux fois.

    A Londres, cet été, là même où il a remporté son premier titre en 2009, Kohei Uchimura se présentera en favori de l’épreuve individuel, en qualité de triple champion du monde en titre mais aussi au sol, où sa fluidité ravi. Cet été, c’est donc le nouvel empereur du la gymnastique que Londres s’apprête à accueillir. Un empereur en quête de l’ultime couronne, celle faite de lauriers olympiques.

    La Française : Youna Dufournet, étoile bleue en quête de reconnaissance. Difficile à 18 ans à peine de devoir supporter les attentes de toute une nation. C’est pourtant le lourd fardeau que la petite Youna Dufournet (1.60m pour 57 kg) va devoir apprivoiser du côté de Londres cet été. En effet, après l’hécatombe qui a décimé les rangs de l’équipe masculine, la native mur sait qu’elle constitue la meilleure chance de médaille pour l’équipe de France de gymnastique aux Jeux Olympiques.

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    Si elle n’est âgée que de 18 ans, Youna est une habituée du groupe France qu’elle fréquente depuis déjà 2005. C’est en 2008 qu’elle se signale chez les juniors devenant championne d’Europe des barres asymétriques et du saut de cheval. Très vite, elle devient le symbole d’une génération qui rêve de s’inventer un avenir. Le sien, lui, s’inscrit dans les pas de son illustre aîné, la championne olympique 2004 des barres asymétriques Emilie Le Pennec. Même agrès de prédilection et même ambition et même destin ? C’est en tout cas ce dont elle rêve et ce à quoi elle aspire. « Toutes les compétitions que je fais, les nouvelles choses que j’expérimente, c’est pour arriver dans les meilleures conditions aux Jeux. » soutient-elle. Une détermination d’autant plus forte qu’elle a abandonné ses espoirs de remporter un concours général où il brillait 2 ans auparavant. En juin 2010, le destin sportif de la gymnaste lyonnaise bascule quand elle se blesse durement à un genou. "Depuis ma blessure au genou, je ne peux plus m'aligner au concours général. Aujourd'hui, je me concentre sur le saut de cheval, les barres asymétriques et la poutre. J'ai mal supporté cette blessure. la rééducation a été trop rapide et mal gérée. J'étais démoralisée. j'ai même voulu arrêter la gymnastique." C'est finalement son entourage et un de ses pairs Yann Cucherat qui la convaincront de s'accrocher. Dès lors, elle change tout, quitte Avoine où elle s'entrainait et rejoint l'INSEP. "A Avoine, les derniers temps, j'arrivais à l'entrainement avec la peur au ventre. A l'INSEP, j'ai retrouvé le plaisir de m'entrainer, de faire de la gym, d'être avec les autres. Je me sens mieux dans ma tête." se réjouit la jolie brune.

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    Mieux dans sa tête, plus à l'aise avec son nouveau corps d'adulte, Youna Dufournet entend renouer avec un destin qui a manqué de peu de se briser. Techniquement très forte, la Française n'a rien à envier à ses principales rivales et jouit d'une grande détermination à même de la porter vers les sommets.Par ailleurs et petit clin d'oeil du destin, elle a raté ses derniers championnats d'Europe (8ème), comme une certaine Emilie Le Pennec, qui après son échec en 2004, c'était inventé un destin doré à Athènes. Gageons que "Younette" comme on la surnomme, suive le même exempleet fasse retentir la Marseillaise un soir d'été.

    Les chiffres : 16. Il s’agit de l’âge minimum requis pour qu’un athlète puisse être en droit de participer aux Jeux Olympiques. Cette limite a été fixée suite à certaines dérives qui avait vu des championnes comme la Roumaine Nadia Comaneci ou Nellie Kim triompher (obtenant la note parfaite de 10) en 1976 à Montréal alors qu’elle n’avait que 14 ans. Ces succès avaient inauguré l’ère des jeunes championnes. Une dérive que le CIO et les instances internationales ont souhaité gommer. Il faut savoir qu’au début, les gymnastes venaient de la danse et étaient programmés pour atteindre leur apogée dès leurs 20 ans.

    18. La performance mérite d’être soulignée. En effet, la gymnaste soviétique Larisa Latynina est à ce jour l’athlète ayant remporté le plus de médailles olympique. Cette dernière en a décroché pas moins de 18, soit 4 de mieux que Michael Phelps. Ce dernier peut toutefois battre ce record à Londres.

    Bon à savoir : Il faut attendre le XIXème siècle pour que soit faite une distinction entre la gymnastique pratiquée pour le loisir et celle pratiquée par les militaires. Le terme de « gymnastique artistique » apparaît ainsi en 1800. Cette discipline va se développer durant ce siècle jusqu’à intégrer dès 1896 et la première édition, le programme olympique.

    L’Histoire : Outre les exploits, les succès et les défaites, le sport se construit aussi sur la base de morceaux de bravoures et de courage. Si le football se rappelle du bras en écharpe de Franz Beckenbauer en demi-finale de la Coupe du Monde 1970 où face à l’Italie, le capitaine allemand avait joué avec une fracture à la clavicule, le monde de la gymnastique se souvient de Montréal 1976 et de Shun Fujimoto. Ce dernier avait fait fi d’une fracture de la rotule afin d’aider son pays, le Japon, a remporté le concours par équipe olympique.

    Christopher Buet


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