• Forcément mémorable

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    us-open-logoA 33 ans et après ses victoires australienne, française et londonienne, Serena Williams se présente à l’US Open face au plus grand défi de sa déjà monumentale carrière : finaliser le Grand Chelem. Une performance plus réalisée depuis 1988 et Steffi Graf.

    Serena donnera toutLe soleil se lève, une fois de plus, à l’Est, pour la 244ème fois de l’année. L’air est encore frais et New York s’éveille doucement au sortir d’une nouvelle nuit menée à un rythme effréné. Les rayons de l’astre solaire illuminent progressivement la mégapole qui ne dort jamais vraiment et ses habitants. A quelques kilomètres de l’effervescence citadine, Flushing Meadows peaufine les derniers détails. Après une longue année placée sous le signe du renouveau, la scène de l’US Open bruisse de nouveau au son des balles de tennis rebondissant sur le ciment de ses courts et des pas des spectateurs venus prendre part à la dernière levée du Grand Chelem de la saison.

    « Je suis prête »

    Loin de l’agitation grandissante qui gagne le site, dans les coulisses les actrices répètent inlassablement. Il ne faudrait pas rater son entrée pour cette dernière représentation, surtout pour l’étoile de la troupe Serena Williams. « Je suis prête », tranche Serena Williams. « Je suis impatiente », ajoute-t-elle. Le message de la patronne du tennis féminin est d’une infinie clarté. A l’aube de ce qui constitue probablement l’un des plus grands défis de sa carrière, la n°1 mondiale est sereine.

    Malgré une tournée nord-américaine terne au regard de ses standards et qui l’a vu perdre en demi-finale de Toronto face à laSerena Williams est déterminée à marquer encore un peu plus l'histoire surprenante Belinda Bencic, la joueuse de 33 ans ne connaît que trop bien la scène de Flushing Meadows pour s’inquiéter même quand LE Grand Chelem est à portée. « Je pense que Wimbledon m'a incroyablement préparé. Là-bas, j'étais en course pour un deuxième Serena Slam, ce qui est rare. Ça m'a donc véritablement donné le meilleur entrainement et la préparation optimale pour réaliser le Grand Chelem. J'ai toujours rêvé de remporter l'US Open, c'était un vrai rêve. Je n'aurais jamais pu imaginer que je serais proche de faire ce qui est en jeu. À la base je voulais tout simplement m'imposer à New York », démine la femme aux 21 couronnes en Majeurs. Si elle ne trahit aucune appréhension, elle sait l’impact qu’engendrerait sa victoire dans un peu moins de 2 semaines. En remportant l’Open d’Australie en patronne, Roland-Garros avec sa tête et Wimbledon sans accroc, la cadette des Williams s’est offert la possibilité d’écrire son nom au même niveau que celui de Steffi Graf dans les grands livres. En cas de succès, elle remporterait son 22ème titre majeur comme l’Allemande et bouclerait donc le Grand Chelem comme l’Allemande en 1988.

    Les chiffres en faveur de Serena

    Kvitova dans le bon tempoInvaincue ici-même depuis 2011, que peut bien craindre l’incontestable meilleure joueuse du monde ? Elle-même, répondent de nombreux suiveurs du tennis. En effet, Serena Williams est capable de dégoupiller quand son service l’abandonne ou ses coups lui échappent. « Espérons que ‘’Babyrena’’ ne se montrera pas à New York », plaisante l’intéressée. Un cas de figure qui ne s’est pas souvent produit cette saison. « Quand vous la voyez de l’autre côté du filet, vous savez que vous devrez jouer très bien pour la battre. Même si elle ne joue pas bien, on connaît sa capacité de réaction. On connaît ses come back. Les adversaires savent que ce n’est jamais fini, surtout quand vous menez », rappelle Petra Kvitova en référence à ces retournements de situations dont Serena s’est faite coutumière notamment lors du dernier Roland-Garros. La Tchèque peut toutefois se targuer d’avoir trouvé la solution face à sa rivale. C’était à Madrid en mai dernier. Un succès qui fait de la double championne de Wimbledon (2011 et 2014) une enquiquineuse dans la quête de Williams. D’autant qu’elle devrait débarquer en confiance après sa victoire finale à New Haven, conservant de fait le titre glané la saison passée. Une première pour elle et une bonne nouvelle pour la gauchère qui semble enfin remise de la mononucléose dont elle a souffert au printemps. S’appuyant sur un service de nouveau dévastateur, Safarova peut en témoigner, Kvitova devra toutefois attendre une éventuelle finale pour retrouver la n°1 mondiale. Une perspective lointaine d’autant que la Tchèque n’a jamais franchi le cap des 8ème de finale à New York. « Si vous voulez la battre, vous devez commencez par croire que vous pouvez le faire », conseille-t-elle.

    Vika en rêvePlus facile à dire qu’à faire quand on sait que seules deux joueuses ont dominé Serena Williams cette saison. Plus inquiétant encore, elles ne sont que trois, encore en activité, à avoir fait chuter la protégée de Patrick Mouratoglou sur le ciment new yorkais : sa sœur aînée Venus et la Serbe Jelena Jankovic qu’elle pourrait retrouver respectivement en quart et en demie, et l’Australienne  Samantha Stosur (potentiellement en finale, ndlr).

    Et si Azarenka…

    Si la n°1 mondiale aura fort à faire dans sa moitié de tableau (Stephens, Keys, Bencic, Venus, Makarova, Ivanovic), le danger semble plus grand de l’autre côté. Outre Kvitova, Victoria Azarenka a la stature pour donner la réplique. Sans aucun complexe, la Biélorusse a toujours obligé l’Américaine dans ses retranchements comme ce fut le cas en 2012 et 2013 ici, lors de deux finales fantastiques d’intensité ou plus récemment en quart de finale du dernier Wimbledon. Une rencontre, la plus difficile de son tournoi, arrachée en 3 manches au terme d’un âpre combat. Avant d’éventuelles retrouvailles, Vika devra déblayer son tableau où se profile Kerber, Safarova ou encore Halep. Tête de série n°2 et finaliste à Toronto puis Cincinnati, la Roumaine arrive d’ailleurs revancharde après un enchaînement Paris-Londres catastrophique (élimination au 2ème et au 1er tour). « C’est toujours très difficile de bien jouer sur tous les tournois. Et en Grand Chelem, il y a plus de pression. Je dois penser que c’est un tournoi "normal" et prendre jour après jour, match après jour. C’est compliqué de jouer les Grands Chelems. Je dois être plus forte dans les Majeurs », expose-t-elle.

    Des troubles qui n’affectent pas le moins du monde Serena Williams. Chez elle, devant son public, là où tout avait commencé en 1999, la tigresse de Saginaw entame son monologue avec l’Histoire, celle qu’on contera en légende. « Ce n’est pas tout le monde qui peut supporter cette pression, mais moi ça me va », appréciait-elle après son succès à Cincinnati. Le jour se lève sur cet US Open qui quoi qu’il arrive sera forcément mémorable.

    Les trophées de l'US Open

    Christopher Buet


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