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    C’est quoi ? L’escrime est si l’on ne la considère que comme l’art de manier des armes de poings, un art millénaire qui remonte aux origines même de l’Humanité. Déjà durant l’Egypte Ancienne, des hommes s’affrontaient armés de lames comme en témoignent la plus vielle représentation connu d’un duel d’escrime, datée de 1160 avant JC.

    Toutefois, l’escrime trouve ses lettres de noblesse au Moyen-âge où les duels à l’arme blanche sont nombreux. C’est à cette période, entre le XVème et le XVIème siècles qu’elle va se codifier sous l’impulsion des Allemands et des un peu plus tard des Italiens. L’escrime qui n’était qu’un entrainement militaire, devient un sport et un loisir. Les compétitions se multiplient pourtant aucunes règles communes et uniques ne voient le jour avant le début du XXème siècle. Il faut en effet attendre la création de la Fédération internationale d’Escrime (FIE) en 1914.

    Sport alliant vitesse d’exécution, dextérité, initiative, élégance et mental, l’escrime se définit autour de trois armes distinctes : le fleuret, le sabre et l’épée. Les deux premières sont des armes dites de convention. Cela signifie qu’en combat, seul l’escrimeur ayant l’initiative peut marquer un point. A l’épée, celui qui touche marque, les deux assaillants pouvant marquer en simultané. Autre particularité, suivant l’arme choisie, l’aire de touche varie. Ainsi au fleuret, on ne peut toucher son adversaire qu’avec la pointe de son arme et au niveau du buste. Au sabre, l’aire de touche est étendue au casque et contrairement au fleuret, adversaire avec l’ensemble de la lame et non uniquement la pointe. De son côté, l’épée ne souffre aucune restriction au niveau de l’aire de touche, tout le corps étant autorisé mais comme le fleuret, on ne peut atteindre son adversaire qu’avec la pointe.

    L’Escrime est l’un des seuls sports à avoir toujours été présent au programme olympiques depuis 1896. Si le fleuret et le sabre étaient déjà utilisés en 1896, l’épée ne fera sa première apparition aux Jeux Olympiques en 1924 à Paris. En compétition, l’épreuve s’organise sous la forme d’un tournoi à élimination direct. Les assauts durent 3 tiers-temps de 3 minutes chacun. En individuel, le vainqueur est le premier escrimeur à atteindre 15 points ou celui ayant le plus de points à l’issue des 9 minutes de match. Par équipe, les nations s’affrontent à 3 contre 3 sous la forme d’un relais avec 9 assauts de 3 minutes. L’objectif est de marquer 45 points.

    Rétro 2008 : La France brille par équipe. Il est acquis que la France est un pays d’escrime. Tous les 

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    quatre, c’est la même ritournelle et sabre, fleurete et épée rapporte leur petit lot de médailles à la délégation tricolore. A Pékin, les Français auront assuré le minimum. Assez décevant en individuel malgré les belles médailles d’argent à l’épée de Fabrice Jeannet et au sabre de Nicolas Lopez, c’est bien par équipe que la nation tricolore à briller avec deux titres chez les hommes. Comme une évidence, les épéistes français ont conservé leur titre acquis 4 ans plus tôt et prolongé leur invincibilité dans la discipline. Cette compétition par équipe fut marqué par les larmes du clan français et une incompréhensible décision des organisateurs et officiels. S’ils étaient trois à batailler en finale, la France a disputé l’ensemble de la compétition à 4. Or seuls les trois finalistes furent invités à recevoir la médaille d’or et à monter sur le podium. Jean-Michel Lucenet ne verra jamais la couleur de cette médaille malgré son apport. Maigre 

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    consolation, ces partenaires passeront outtre ce nouveau règlement refusant au remplaçant son droit aux honneurs et l’invitèrent sur le podium. L’autre rayon de soleil est venu du sabre où Pillet-Lopez et un Sanson étourdissant et assourdissant (en témoigne son crie de joue sur l’ultime touche) ont fait plier la concurrence. Côté féminin, la France n’a pas brillé, Laura Flessel ayant réalisé la meilleure performance féminine avec un maigre quart de finale à l’épée.

    Ces Jeux Olympiques de Pékin furent également marqué par le premier titre olympique en individuel de la Chine, Zhong Man dominant le français Nicolas Lopez au sabre. Chez les femmes, Mariel Zagunis et Valentina Vezzali ont imposé leur loi. L’Américaine a glané son deuxième titre olympique consécutif au sabre quand l’Italienne réussissait la passe de trois au fleuret.

    La Star : Valentina Vezzali, fine lame italienne. Si l’escrime devait se choisir une reine, il se tournerait certainement vers Valentina Vezzali. A maintenant 38 ans, l’Italienne est une ancienne, une légende vivante. 

    VALENTINA-VEZZALI

    La gardienne d’une escrime du passé, au même titre que Laura Flessel. Malgré les années, Valentina sera bien présente à Londres et sera évidemment la grande favorite à sa propre succession. C’est que la belle italienne est une championne hors-norme, mue par un seul désir : la victoire.

    Née dans la province de Reggio Emilie, elle a 17 ans quand elle pointe le bout de son fleuret sur les pistes mondiales. Pour sa deuxième compétition, la jeune italienne atteint la finale mais s’incline. Une défaite qui n’entamera jamais sa détermination et ne fera qu’attiser son désir de victoires. Par la suite, la transalpine va littéralement écraser le monde du fleuret et y imposer sa loi. Si elle est de l’aventure olympique italienne et du titre par équipe à Atlanta, il lui faudra attendre 3 nouvelles années avant de décrocher sa première couronne individuelle. La première d’une longue srie puisqu’après celle-ci, elle en ajoutera 5 autres pour un total record de 6 titres mondiaux en individuel, et 13 au total en comptant les sacres par équipe.

    Mais sa légende se construit également et surtout sur les pistes olympiques tous les 4 ans. Après son relatif échec américain (argent en 1996), l’Italienne va régner sur l’édition suivante à Sydney. Une performance qu’elle va rééditer en 2004 mais aussi en 2008 pour un triplé inédit.

    Hors-norme, ainsi est Valentina Vezzali toujours soucieuse d’être à la pointe de son sport. A Londres et malgré ses 38, la vainqueur de 11 Coupe du Monde (un autre record) tentera de réaliser une performance rare et d’étoffer encore un peu plus sa légende en visant un quatrième sacre consécutif. Valeureuse, vertueuse, insatiable et orgueilleuse, Valentina Vezzali est une reine dont le sceptre est un fleuret.

    Le Français : Gauthier Grumier, la pointe de l’épée. « Si tu veux avoir ce que tu veux, il faut travailler. Il n’y a pas de secret. » La phrase est lâché sous la forme d’un crédo, d’une ligne de conduite. A 28 ans, Gauthier Grumier connaît les valeurs et les vertus du travail et du travail bien fait.

     

    Gauthier Grumier

    Né à Nevers, c’est par hasard qu’il découvre l’épée. « Le club où j’ai commencé, le Cercle d’escrime de Nevers, avait fait de l’épée sa spécialité. Je n’ai pas eu vraiment le choix. Si j’avais débuté ailleurs, je serais peut-être devenu sabreur ou fleurettiste. » Mais voilà, Gauthier est né à l’épée et à persévérer. Pourtant la voie de la réussite était semée d’embuches dans une discipline de pointe dans l’Hexagone. Ses premiers faits d’armes remontent à 2003. Âgé de 19 ans, il devient pour la première fois champion d’Europe. Un coup d’éclat en forme de « bonjour », un signalement sur le chemin de la confirmation. Car voilà, Gauthier n’est pas encore prêt à l’exigence des joutes internationales. Il lui faudra trois ans pour pointer son visage au sein de l’équipe de France d’épée et trois de plus pour imposer on escrime sur les pistes du monde entier. 2009 sera sa grande année puisqu’il deviendra Champion du monde avec ces copains épéistes et achèvera la saison au premier rang mondial.

    Pour autant, le palmarès du Français reste désespérément vierge au rayon individuel. Seule marque notable, cette place de second aux Mondiaux parisiens en 2010. Un vide qu’il espère bien combler cet été du côté de Londres où l’appel des Jeux Olympiques l’amènera. Sélectionné pour la première fois en individuel, il y vivra son rêve que de participer à cette mythique épreuve quadriennale. Un rêve qui sera complet avec de l’or autour du coup, pour faire comme son idole en 1992 Eric Srecki. Pour que son nom résonne dans l’histoire, il n’y a pas de secret, Gauthier devra travailler et faire preuve d’inspiration et de concentration.

    Le chiffre : 115. Avant les Jeux Olympiques de Londres, la France est la nation ayant remporté le plus de médailles depuis la première édition en 1896. Elle compte 115 médailles, soit 1 de plus que l’Italie. Cette dernière compte toutefois plus de titres avec 45 contre 41.

    Bon à savoir : Depuis 1573, le français est la langue officielle de l’escrime. En effet, à cette date, l’un des pionniers de ce sport Henri de Saint-Didier publiait un manuscrit où il définissait les termes et les mouvements de l’escrime. Ces derniers sont toujours utilisés aujourd’hui.

    La Légende : Nedo Nadi, seul et à jamais. Nous sommes au début du siècle quand un jeune italien de 18 ans débarque pour disputer ses premier Jeux Olympiques à Amsterdam, en 1912. Personne ne le sait encore mais Nedo Nadi commencera aux Pays-Bas à écrire l’une des plus belles légendes du l’escrime. Tout juste majeur, il devient champion olympique du fleuret. Mais la légende de l’escrimeur italien n’en est qu’à ses débuts. En raison de la Première Guerre Mondiale, son destin olympique ne reprend qu’en 1920. Là à Anvers en Belgique, Nadi va définitivement inscrire son nom dans l’histoire en devenant le seul et unique escrimeur à avoir remporté l’or olympique avec les trois armes que sont le fleuret, le sabre et l’épée. Mieux, lors de cette édition des Jeux Olympiques, il réalisera une autre performance à ce jour inégalé, à savoir remporté 5 titres olympiques (en individuel au fleuret et au sabre, par équipes au fleuret, à l'épée et au sabre)

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    Christopher Buet

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