• Tour de France : Sagan tient sa proie

    Peter Sagan

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    Trois fois deuxième depuis le départ, Peter Sagan remporte au sprint la 7e étape du Tour de France au coeur d'Albi. Daryl Impey conserve son maillot jaune. 

    Le sourire est large et le soulagement immense. En rapace affamé, Peter Sagan a fondu sur la ville d'Albi pour y décrocher sa première victoire dans ce Tour de France 2013. Grâce à une tactique ambitieuse menée par la Cannondale, le sprinteur a éliminé ses principaux adversaires pour s'adjuger un succès mérité et conforter son avance au classement du maillot vert. 

    Tactique payante

    CannondaleCette victoire arrachée devant un John Degenkolb, presque miraculé tant la sélection a été prononcée, Peter Sagan l’a doit à sa hardiesse et à un sens tactique remarquable. Trois fois deuxième depuis le départ dimanche dernier de Porto-Vecchio, le sprinteur de la Cannondale savait qu’il fallait changer quelque chose dans son approche pour enfin s’imposer. « Pour le maillot vert, il faut lutter tous les jours, aller chercher les étapes mais aussi les sprints intermédiaires. Je crois que Peter (Sagan) s’améliore jour après jour », rappelait Sean Kelly, quadruple meilleur sprinteur du Tour de France la veille. Or, Sagan apprend vite. En élève appliqué, il a fomenté une manœuvre des plus audacieuses.

    Sur les routes escarpées du Languedoc et au milieu de ses paysages verdoyants, le Slovaque a demandé aux siens de prendre les commandes de la course au milieu de l’étape. A environ 110 kilomètres de l’arrivée, ses équipiers de la Cannondale se sont exécutés et ont accélère le tempo. Le changement de rythme a été brutal et a provoqué l’explosion d’un peloton en balade.

    La tactique ne laissait aucun doute possible. En forçant l’allure si loin du terme de la journée en profitant des rampes du col de la Croix de Mounis (2e cat), la formation italienne voulait se débarrasser des adversaires les plus nuisibles à son leader. Leur initiative a été un succès au-delà de leurs espérances. Si Mark Cavendish, livide, chancelait et cédait rapidement du terrain, André Greipel, vainqueur la veille, et Marcel Kittel se faisait aussi décramponner.

    Une vaine poursuiteLes battus

    Dès lors, l’écart a grimpé entre le peloton maillot vert et les lâchés. Au sommet de la principale difficulté du jour, Greipel et Kittel mais aussi Voeckler, peu concerné, pointaient à près de 2 minutes quand le coureur de l’Île de Man accusait un retard plus conséquent encore dans un groupe d’une trentaine d’hommes où luttait Brice Feillu, le genou en vrac.

    Les kilomètres suivants ont donné lieu à une prodigieuse passe d’armes entre l’intraitable train vert de la Cannondale et l’union des infortunés Omega, Argos et Lotto. La poursuite s’est étirée sur près de 55 kilomètres, l’écart stagnant autour des 2’30 avant que les piégés n’admettent leur échec. « On s’est concerté avec les autres équipes, Lotto-Belisol, Omega et on a vu qu’on ne revenait pas », a reconnu le directeur sportif d’Argos-Shimano, Christian Gilberteau. Epuisé par son effort harassant, le groupe des vaincus s’est relevé, pour accuser à Albi près d’un quart d’heure de débours (14’55).

    Bakelandts, Gaultier et Oroz sèment le trouble

    Sorti vainqueurs de cette haute lutte, Peter Sagan et son équipe s’est arrêté pour reprendre son souffle. Profitant de ce ralentissement, Jan Bakelandts s’est fait la belle et a été vite rejoint par Cyril Gaultier, le breton d’Europcar et l’Espagnol d’Euskaltel Juan José Oroz. Les trois hommes ont longtemps maintenu le suspense au point d’apercevoir la victoire d’étape. Mais la Cannondale n’avait pas tant travaillé pour se voir usurper sa récompenser. Après avoir compté une minute de retard, elle a remis son train en action pour avaler les fuyards à 3 000 mètre de la ligne d’arrivée.

    Dans un fauteuil, Peter Sagan a attendu les dernières encablures pour porter son effort et réduire à néant les espoirs d’un John Degenkolb dont le démarrage est intervenu trop tôt. Tel un vautour à la crinière verte, le Slovaque s’est emparé de son dû: la victoire, sa première dans cette centième édition, sa quatrième en carrière sur la Grande Boucle.

    Kadri, le pois de l’échappée

    Blel KadriPlus tôt dans la journée, c’est un autre feuilleton qui a animé la course. Echappé depuis le dixième kilomètre en compagnie du vétéran Jens Voigt, Blel Kadri s’est offert un nouveau maillot, celui de meilleur grimpeur. Passant en tête des cols des 13 Vents (3e cat.) et de la Croix de Mounis (2e cat.), il a récolté 7 points au classement de la montagne. Pour un point, il dépossède Pierre Rolland d’une tunique à pois qu’il a étrenné 5 jours durant. Mission accomplie pour le bordelais d’AG2R la Mondiale, formé à l’Albi VS.

    L’autre gagnant de cette 7e étape, c’est Daryl Impey. Au soutien de la Cannondale, il a protégé son maillot jaune. Pas de changement non plus concernant le maillot blanc de meilleur jeune toujours la propriété du polonais Michal Kwiatkowski. Ce bel équilibre ne devrait toutefois pas résisté à la journée de samedi puisque l’arrivée sera jugée à Ax 3 Domaines à l’issue d’une ascension de 1ère catégorie. Les favoris sont attendus pour leur première explication dans les Pyrénées.

    Christopher Buet


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