• Tour de France : Greipel réduit au silence le peloton

    André Greipel

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    La 6e étape revient à André Greipel qui s'impose sans sourciller à l'issue d'un sprint massif à Montpellier. L'Allemand devance Peter Sagan sur la ligne. Daryl Impey est le nouveau maillot jaune.

    André Greipel en patron. Parfaitement emmené par ses équipiers de la Lotto-Belisol, le sprinteur allemand a dominé outrageusement le sprint de cette 6e étape du Tour de France 2013 arrivant à Montpellier. Il devance Peter Sagan, deuxième comme la veille à Marseille et Marcel Kittel, vainqueur de la première étape.

    CavendishMark Cavendish seulement quatrième a vu qu'il ne pouvait pas gagner à tous les coups. Dans la touffeur héraultaise (36°), le Britannique est allé tâter le bitume à environ 30 kilomètres de l’arrivée. Durant près de 6 bornes, l’ancien pistard s’est livré à la discipline qui l’a révélée au cyclisme: la poursuite. Un effort conséquent livré en solitaire avant que Peter Velits ne daigne l’aider à remonter. Même éloigné de l’arrivée, c’est cette mésaventure lui a certainement coûté la victoire. Car au moment de l’emballage final, le sprinteur d’Omega n’a jamais paru en mesure de déboiter ses adversaires.

    Il faut dire que la formation Lotto-Belisol a bien mené son affaire. Laissant la direction des opérations aux Omega du Cav et aux Argos de Marcel Kittel, les Belges ont préservé leurs forces avant de se porter aux avants postes à moins de 5 km de l’arrivée. Bien en place, ils ont alors verrouillé la tête de course et placé dans les meilleures dispositions André Greipel. L’Allemand ne s’est pas fait prier pour décrocher sa troisième victoire sur la Grande Boucle. Dans sa roue durant les derniers kilomètres, le trop esseulé Peter Sagan n’a jamais réussi à remonter son adversaire et échoue à nouveau à la seconde place. Petite consolation pour le Slovaque, la conservation de son maillot vert.

    Une peur nommée: vent

    Un final mouvementé venant conclure une étape qui l’aura été bien moins qu’imaginé. Entre Aix-en-Provence et Montpellier, l’ensemble des acteurs du tour de France n’avait que deux mots à la bouche: vent et bordure. Car les routes traversant la Camargue sont propices à ces grands mouvements redoutés. « Aujourd’hui, ça va être très difficile car il va y avoir du vent », prévenait Alberto Contador, qui avait perdu 40 secondes dans une bordure au niveau de la Grande-Motte lors du Tour 2009. « Il y a du Mistral, il va falloir être bien placé. Ca va être une grosse bataille », renchérissait son compatriote Juan Antonio Flecha.Janez Brajkovic

    Aussi, c’est une étape très nerveuse qui s’est dessinée sur les routes ensoleillées du sud de la France. Très tendue à défaut d’être agitée. Mu par la peur, le peloton n’a laissé qu’un bon de sortie à Lui Angel Mate (Cofidis), en tête durant les 44 premiers kilomètres. S’en est suivi une intense lutte entre les différentes formations de la meute cycliste, chacune cherchant à placer son leader en prévision d’une éventuelle cassure. Les roues ont frotté et inévitablement, les chutes sont intervenues comme celle de Janez Brajkovic qui à 11 bornes du terme de l’étape est tombé lourdement et s’est éraflé le menton, les bras et les genoux. Sans gravité, son séjour au sol ne lui a pas facilité la tâche pour rejoindre Montpellier.

    Devant, les équipes de sprinteurs avaient d’autres soucis à gérer et c’est donc la Lotto-Belisol, plus maline que les Omega, en ordre de marche bien trop tôt dans le final, qui a tiré son épingle du jeu pour faire triompher le surpuissant Greipel.

    Bouhanni n’a pas tenu

    Nacer BouhanniLoin de ces considérations et de son terrain de jeu favori, Nacer Bouhanni a porté sa croix jusqu’au bout en ce Tour de France 2013. Touché au dos depuis la chute de mercredi soir à une centaine de mètres de la ligne d’arrivée Le Champion de France 2012 a du poser pied à terre en plein milieu de l’étape. Cet abandon n’est pas une surprise puisque ce Tour de France avait de faux airs de calvaire pour le sprinteur de la FDJ.fr.

    Dès la première étape, il s’est retrouvé bloqué par une chute collective, contraint de ne pouvoir disputer le sprint avec les autres. Le lendemain, il a commencé à ressentir des douleurs dans le bas du ventre, prémices de problèmes gastriques. Enfin sur la route de Marseille,  mercredi, il a passé l’essentiel de la course entre la voiture du médecin et un peloton fuyant avant de chuter dans les derniers hectomètres suite à un contact avec le poisson pilote de Cavendish, Matteo Trentin. Vaincu par les circonstances, Bouhanni, dévasté, s’arrête là et ne verra pas la montagne.

    Autre malheureux de cette 6e journée, Jurgen Van den Broeck. Candidat déclaré au podium après sa 4e place en 2012, le leader de la Lotto-Belisol s’est salement blessé au genou lors de la chute marseillaise. « Il a quand même essayé de s’entraîner sur les rouleaux mais il avait tellement mal qu’il était incapable de donner un coup de pédale », a témoigné son manager Marc Sergeant. Comme en 2011 quand il s’était brisé le fémur dans le col du Perthus, VDB quitte prématurément le théâtre du Tour. Frederik Kessiakoff (Astana) a également du abandonner sur la route de Montpellier.

    Un Sud-africain en jauneDaryl Impey

    Du côté des maillots distinctifs, la surprise est venue du classement général. Pour avoir volontairement levé le pied dans l’emballage final et donc subi la cassure du peloton, Simon Gerrans a abandonné son maillot jaune de leader. Celui-ci échoit sur les épaules de son coéquipier Daryl Impey. Le Sud-africain est devenu à Montpellier, le premier africain à revêtir la tunique jaune sur le Tour de France. Il devance au général le Norvégien Evald Boasson-Hagen pour 3 secondes. Rien à signaler en revanche chez les favoris bien calés dans les roues. Le maillot à pois rouge reste la propriété de Pierre Rolland, tandis que Michal Kwiatkowski conserve celui de meilleur jeune. Vendredi, les coureurs se rendront jusqu’à Albi pour la dernière étape de plaine avant les Pyrénées.

    Christopher Buet


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