• Basket-ball (30/33)

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    C’est quoi ? « Le basket-ball n'a pas été inventé par accident. Il s'est développé pour répondre à un besoin. », indiquait James Naismith. Ce besoin résidait dans la volonté du Pasteur d’occuper ses joueurs de football et de base-ball durant l’hiver quand la pratique de sport en extérieur s’avérait compliquée. Souhaitant éviter des contacts trop nombreux et donc les blessures, celui qui était aussi professeur d’éducation physique au Collège de Springfield dans le Massachusetts se souvient d’un ancien jeu maya dont il a entendu parler et installe sur un terrain en intérieur deux paniers de pêches à des rampes du gymnase. Il met en place plusieurs règles afin de rendre praticable, ce nouveau sport. Nous sommes en 1891 et le Basket-ball vient de naître.

    Grâce au YMCA (Young Men’s Christian Association), le basket va rapidement se développer et devenir une activité courante dans les collèges du pays. Il faudra attendre 40 ans pour qu’il s’exporte en Europe et entre au programme olympique (Berlin 1936). La première ligue professionnelle, la NBA (toujours vivante) voit le jour au lendemain de la Seconde Guerre mondiale en 1946. Toutefois, ce n’est qu’en 1967 que la professionnalisation du basket s’amorce, un processus long qui s’achèvera au début des années 1990.

    Concernant le jeu en lui-même, le basket est un sport où deux équipes de 5 joueurs chacune s’affrontent. Durant 4 quarts-temps de 10 minutes (12 en NBA), les deux formations doivent inscrire le plus de points possibles. L’équipe en ayant marqué le plus grand nombre l’emporte. Un panier rapporte deux points quand un panier tiré de loin permet d’inscrire trois unités. Le lancer-franc, lui, vaut un point. Chaque équipe dispose de 24 secondes pour tenter de marquer un panier. Si elle n’y parvient pas durant ce laps de temps, la possession de balle change et c’est au tour de l’adversaire d’attaquer. Contrairement au football, il n’existe aucune limite de changement et les joueurs sortis peuvent refaire leur entrée. Par ailleurs, les entraineurs disposent de temps mort utilisable tout au long du match et permettant de couper le rythme et de réajuster son équipe tactiquement. De plus, à chaque arrêt de jeu, le chronomètre est arrêté.

    Aux Jeux Olympiques, les différentes nations engagées s’opposent lors d’une phase de poules (deux poules différentes de 6 équipes) avant d’en découdre lors d’une phase éliminatoire (quart de finale, demi-finale et finale)

    Rétro 2008 : Une finale de légende ciglée de l’aigle américain. C’est l’un des points d’orgue des derniers Jeux Olympiques. Programmée le dernier dimanche, la finale olympique de basket avait réservé une affiche de rêve entre la fantasmagorique équipe des Etats-Unis et la toute puissante et séduisante équipe d’Espagne. Si la peur de revivre la démonstration américaine des poules où le Team USA avait écrasé l’Espagne de 37 points (119-82), elle fut vite dissipée. Dans une finale à couper le souffle, les deux nations offrirent un spectacle rarement vu à ce niveau, s’affrontant avec une intensité ahurissante. Le jeu fluide se déplaçait de panneau en panneau au gré d’actions de génies et de classe. Cette partie somptueuse permit au monde de découvrir un joueur encore inconnu. Âgé d’à peine 17 ans, Ricky Rubio éclaboussa de sa classe cette finale, tant balle en main où sa vision du jeu et sa science de la passe régalèrent ses partenaires qu’en défense où ses longs segments tracassèrent Jason Kidd et Chris Paul, deux références au poste. Mais le culot et la vista du gamin combinée à l’adresse de Navarro et de ses coéquipiers ne suffiront pas. S’ils parviendront à rester au contact d’une équipe irrésistible en première mi-temps (68-61), les valeureux espagnols finirent par plier sous les actions conjointes de Kobe Bryant (20 points), Dwayne Wade (27 points), Carmelo Anthony ou encore Lebron James. L’arrière des Lakers aura éteint les derniers espoirs espagnols à trois minutes de la fin, obtenant le panier et la faute. L’Espagne s’inclinera finalement de 11 points (118-107), ce qui ne traduit pas l’intensité de cette superbe empoignade, entrée dans la légende du jeu.

     

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    La Star : Kevin Durant, la gâchette de l’Ouest. Le choix peut paraître osé ou idiot quand on sait que Kobe Bryant ou Lebron James seront de la partie à Londres mais il s’agit d’un choix logique. Depuis trois ans, Kevin Durant éclabousse de sa classe la NBA et le monde du basket. Avec son style délié et sa fluidité presque aquatique, le gamin d’Oklahoma est devenu la terreur de tous les 

    Kevin Durant (La star)

    parquets, la menace n°1. Filiforme, il n’impressionne pas comme Lebron James avec sa puissance, il n’émerveille pas comme Kobe Bryant ou Dwayne Wade avec leurs mouvements venus d’ailleurs, le truc de Kevin Durant c’est le shoot. D’une facilité déconcertante, il est une somptueuse machine à tirer. Laissez-lui un mètre et il vous punit invariablement. 2010 marque la naissance du phénomène. Drafté deux ans plus tôt par feu les Seattle SuperSonics en deuxième position, Durant prend son envol  en 2010 et devient le plus jeune meilleur marqueur d’une saison NBA. Si l’année précédente, il conclut la saison avec une moyenne de 25,3 points de moyenne, cette année, il entre dans une autre dimension dépassant la barre symbolique des 30 points de moyenne (30,1). Plus que ce titre de meilleur marqueur, qu’il a remporté à trois reprise (2010, 2011, 2012, record et série en cours), Durant profite de l’absence des autres stars NBA pour mener, presque à lui tout seul, la sélection américaine au titre de Champion du Monde. Insolent de réussite, insaisissable et implacable, il survole le Mondial Turc et est élu meilleur joueur du tournoi. Un titre qui finit de changer le statut de ce garçon humble et réservé.

    Mais le mérite de Durant est d’avoir situé sur une carte l’oubliée Oklahoma City, au cœur des Etats-Unis. Pas un mince exploit. En effet arrivé dans une équipe qui peinait à atteindre les 30 victoires dans une saison, l’ailier a mené cette année Oklahoma jusqu’aux Finals NBA. Une croissance express en adéquation avec un joueur hors norme, qui encore limité en défense, apprend à la vitesse du Thunder (ndlr : le surnom de l’équipe d’Oklahoma, qui signifie éclair). A Londres, Kevin Durant découvrira du haut de ses 2,03m et de ses 23 ans, ses premiers Jeux Olympiques. Pas de quoi impressionner le gamin qui rêvera de se parer d’or. Sur les parquets, la gâchette de l’Ouest est prête à dégainer. Plus que le 6 de Lebron James, c’est bien le 35 de Kevin durant qu’il faudra surveiller.

    L’équipe à suivre : l’Espagne, « ninos de oro » en conquête. Plus que les footballeurs de la Roja, ce sont bien les basketteurs espagnols qui sont le symbole de cette génération dorée du sport ibérique. Dès 2006, alors que l’Espagne du football voit son parcours en Coupe du Monde stoppée par la France en huitième de finale, les basketteurs espagnols montrent la voie et deviennent Champion du Monde pour la première fois de leur histoire, au terme d’une compétition menée de main de maitre. Sous la houlette de Juan Carlos Navarro et de Pau Gasol, l’Espagne écrase tout sur son passage avant de disposer de la surprenante Grèce en finale, cette dernière ayant vaincu les favoris américains dans une demi-finale épique. Il ne manquera que peu de choses, l’année suivante, pour que les ibères ne s’adjugent le titre européen. Devant son public et malgré une avance confortable, l’Espagne allait s’écrouler face à une vaillante sélection russe et son duo Holden-Kirilenko. Un accro qui sera suivi d’un second. A Pékin, dans une finale de rêve, elle s’inclinera face aux Etats-Unis. Malgré ses deux revers, l’Espagne demeure une sélection au talent indéniable. L’Euro 2009 en la preuve. Méconnaissable en poule, elle va se réveiller en phase 

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    éliminatoire et imposer un écart moyen de 20 points à ses adversaires jusqu’à la fin de la compétition (+20 contre la France en quart, + 18 contre la Grèce en demi et +22 contre la Serbie en finale). L’Espagne remporte ainsi son premier titre européen. Incapable de conserver son titre mondial en 2010 (éliminée en quart par la Serbie), l’Espagne y parvient au niveau européen en 2011.

    Championne d’Europe en titre, l’Espagne s’avance vers Londres des certitudes bien établies. Le secteur intérieur sera son atout principal avec l’activité des deux frères Gasol et la présence dissuasive de la machine à contrer d’Oklahoma Serge Ibaka. Le secteur extérieur n’est pas mal non plus avec en figure de proue le scoreur génialement fou de Barcelone Juan Carlos Navarro. Même privée de son meneur Ricky Rubio, l’Espagne s’appuiera sur ses éternels « ninos de oro » (Pau Gasol, Juan Carlos Navarro, José Calderon, Felipe Reyes) à qui seul l’or olympique manque mais aussi sur les nouveaux venus (Marc Gasol, Sergio Llull, Rudy Fernandez ou Serge Ibaka). A Londres, c’est en mission mais aussi en quête de revanche et d’absolu qu’ils débarqueront.

    Le joueur à suivre : Le dernier tango de « El Manu ». Comme le temps passe vite. Le sport n’échappe pas au passage du temps et la retraite attend tous les sportifs même les meilleurs. Tout le monde a encore en mémoire, ce jeune argentin et sa bande de copains qui avec brio et culot avaient surpris l’ogre américain en 2004 à Athènes. El Manu, le magicien argentin venait de frapper.

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    Mais Manu Ginobili n’est pas qu’un simple joueur de basket et ne résume pas à cette seule médaille d’or. Car avec ce titre olympique, Ginobili est entré dans la légende comme l’un des deux seuls joueurs de l’histoire (avec Bill Bradley) à avoir tout remporté. En effet outre le graal olympique, il a glané l’Euroligue, dont il fut le MVP, en compagnie du Kinder Bologne et d’Antoine Rigaudeau (2001) et il a aussi gagné trois championnats NBA (2003, 2005 et 2007). Joueur racé et élégant, l’Argentin est encore à 36 ans, l’un des meilleurs joueurs de la NBA où il évolue depuis 2002. Elu meilleur 6ème homme de la Ligue Nord-Américaine en 2008, il fut All Star à deux reprises en 2005 et 2011. Un long chemin parcouru quand on sait qu’il n’a été drafté qu’en 55ème position (l’avant dernière du tour de repêchage).

    Passé par l’Italie avant d’atterrir en NBA, Manu Ginobili est un joueur de classe qui est la figure de proue d’un basket argentin vieillissant et qui vivra à Londres sa dernière joute olympique.

    Le Français : Tony Parker, le souffle olympique. Plus de 10 ans qu’il attend ce moment. Trop jeune en 2000, il avait manqué de peu la qualification en 2004 et n’avait pas pu mener son équipe à la qualification en 2008. Mais voilà, Tony Parker est la preuve que la persévérance et le travail finissent toujours par payer. A Londres, le triple champion NBA découvrira pour la première fois l’atmosphère olympique. De l’autre côté de la Manche, le meneur des Spurs sera le guide d’une équipe de France jeune et ambitieuse quoique privée de son pilier défensif, l’indispensable Johakim Noah. Après avoir tout gagné en NBA avec San Antonio, après avoir été MVP des Finals (2007) et avoir été All Star, celui qui est également le président de l’ASVEL rêve d’enfin offrir à la France, un grand frisson. Médaillé de bronze mondial en 2005, médaillé d’argent européen en 2011, Tony Parker se plairait à un destin doré en 2012 aux Jeux Olympiques. Pour cela, il lui faudra mener de main de maitre ses coéquipiers. Une tâche pas si insurmontable. En effet, à 30 ans, Tony Parker est au sommet de son art. Plus scoreur que meneur à ses débuts, TP a trouvé la bonne carburation cette saison et a offert un équilibre nouveau à son jeu. Plus complet, il sera la pierre angulaire du système de Vincent Collet, le leader d’une équipe au fort accent NBA mais au cœur bien européen.

    Après l’avoir si ardemment désiré, le voilà enfin aux Jeux Olympiques. Le rêve ne fait que commencer.

    Bon à savoir : Avant l’arrivée des cercles métalliques et des panneaux en 1906, le basket se disputait avec des paniers de pêches. De fait, il fallait récupérer le ballon dans le panier après chaque point marqué.

    Le chiffre : 2. Depuis 1936 et la première édition du tournoi olympique de basket-ball, seules deux nations sont parvenues à mettre en échec les Etats-Unis et a décroché l’or olympique. Il s’agit de l’URSS en 1972 et 1988 et de l’argentine en 2004. Jamais les Américains ne sont repartis des Jeux Olympiques sans une médaille.

    L’Histoire :And the « Dream Team » come true* (et la Dream Team devint réalité). C’est l’évènement de ces Jeux Olympiques de Barcelone 1992. Un séisme à l’échelle du Sport. Pour en comprendre la portée, il convient de revenir quelques années en arrière. En effet, depuis l’inscription du basket au programme olympique et la création de la NBA, jamais les stars du championnat américain n’avait participé au rassemblement olympique. Intouchables, les Américains se contentaient d’envoyer leurs universitaires afin de les aguerrir, laissant les stars se reposer, la faute également à l’archaïque FIBA qui refusait d’autoriser les joueurs professionnels à participer à ses compétitions. En 1992, tout change. Défaits en 1988 par l’URSS, les Etats-Unis mobilisent leurs forces et envoient pour la première fois de l’histoire des joueurs issus de la NBA. Au-delà de cette première, cette équipe marquera l’histoire comme étant certainement la plus belle équipe que l’histoire du jeu n’aura jamais vue. Il faut dire que pour une première, ils mirent les petits plats dans les grands avec entre autre la présence des trois meilleurs joueurs de l’histoire du basket avec Michael Jordan, Magic Johnson et Larry Bird. A ses trois légendes, il convient d’ajouter le meilleur passeur de l’histoire John Stockton, Charles Barkley, Karl Malone, l’un des meilleurs pivots du jeu Patrick Ewing, l’un des meilleurs défenseurs David Robinson, Clyde Draxler, Scottie Pippen, Chris Mullen et Christian Laettner. Pour faire simple, tous ont intégré le prestigieux Hall of Fame à l’exception du dernier cité. Une concentration de talent improbable, exceptionnelle, presque fantasmagorique.

    Ce sont telles des rock stars qu’ils débarquèrent à Barcelone en cet été 1992. Ils étaient là et déjà ils avaient gagné. Le tournoi olympique de basket navigua alors dans l’irréel, une nouvelle dimension crée par cette « Dream Team ». David Robinson résume parfaitement ce qui allait se passer. « J’ai joué avec les plus grands joueurs que le basket ait connus. Des gars qui savaient tous passer, shooter, dribbler, mener le jeu. J’ai rarement vu autant de QI sur un même parquet. Nous avons à peu près détruit toutes les équipes sur notre passage. Jouer face à nous, c’était comme affronter des vagues immenses qui vous avalaient. » Et ce ne sont pas les adversaires de cette équipe légendaire qui diront le contraire. L’Angola fut la première victime. Avant le match, Charles Barkley dira : « Je ne connais rien de l’Angola, sinon qu’ils sont dans la merde. ». Il eut raison, l’équipe africaine fut balayé 116-48. Les quatre adversaires des Etats-Unis allaient subir le même traitement, l’Espagne (122-81), l’Allemagne (111-68), le Brésil (127-83) et la Croatie (103-70). La machine continue de dérouler en quart de finale où elle malaxe Porto-Rico (115-77). La demi-finale restera surement comme le match le plus abouti de la compétition avec un récital livré face aux impuissants Lituaniens. Equipe pourtant redoutable, elle fut soufflée comme un fétu de paille encaissant un sévère 127-76 (-51). En finale, Jordan et consort finissaient leur chef d’œuvre en atomisant la Croatie (117-85). Avec un écart moyen de 43,8 points par match, la Dream Team a plané comme plus aucune équipe n’a plané sur une compétition.

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    Christopher Buet

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