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    C’est quoi : Difficile de détacher cette image de sport scolaire et accessible à tous qui colle au badminton européen. En Occident, le badminton est un sport de seconde zone, un divertissement peu contraignant et associé à l’extérieur, à l’ombre du volumineux tennis. Pourtant, le badminton dont on parle, ici aux Jeux Olympiques, est bien loin de ce cliché inhérent. Disputé dans un petit rectangle cerné de lignes en simple ou en double, le badminton se dispute au meilleur des 3 manches, chacune étant remportée par le premier (ou la première) à atteindre 21 points. En cas d’égalité à 20-20, la règle des deux points d’écart s’applique. Une manche ne peut toutefois excéder les 30 points.

    Longtemps mis à l’écart malgré sa très grande popularité, le badminton ne fait sa rentrée dans le programme olympique qu’en 1992 à l’occasion des Jeux Olympiques de Barcelone. Depuis, la discipline a délivré 24 médailles d’or (garçons, filles, doubles et doubles mixtes) dont 23 ont été remportées par la Chine, l’Indonésie et la Corée du Sud.

    Rétro 2008 : A domicile, la Chine est implacable, remportant 3 titres sur les 5 mis en jeu (8 médailles remportées sur 15 possibles, au total). Chez les femmes, Zhang Ning et Xie Xingfang réalise le doublé qui voit la première s’imposer au terme d’une finale indécise et magnifique en 3 manches (21-12 10-21 21-18). Le tableau masculin nous livre, pour sa part, une finale de rêve entre Lin Dan, la star chinoise de la discipline, et son rival le leader du badminton malaisien Lee Chong Wei. Mais de cette finale de rêve, il ne restera que l’affiche. En effet, le match tourne à la démonstration pour Lin Dan. Devant son public, ce dernier profite de la liquéfaction de son adversaire, qui avouera ne pas avoir su gérer la pression de l’évènement, pour imposer son jeu et survoler la finale (21-12 21-8). La fessée est mémorable. Au plus grand bonheur de la foule, Lin Dan décroche l’or tant convoité à l’issue d’un tournoi immaculé, où il n’aura pas perdu le moindre set.

     

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    La Star : Lee Chong Wei. Né le 21 octobre 1982, Lee Chong Wei est l’actuel n°1 mondial du badminton professionnel. A 29 ans, le Malaisien a su imposer ses impressionnantes qualités 

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    physiques et son sens inné du jeu pour régler la hiérarchie d’un sport dominée par la Chine et ses joueurs. Pour les non-initiés, il peut apparaître par instant nonchalant, presque déconnecté mais cette attitude n’est qu’une façade chez le droitier Malaisien au physique proche d’un coureur des Rifts d’Afrique de l’Est (Ethiopie, Kenya) Plus intense que ses adversaires, Lee Chong Wei fait appel à une explosivité rare lui permettant de prendre de vitesse l’opposition et ainsi de la déstabiliser. Profitant de ce temps d’avance, il dispose grâce à son œil de l’ensemble du court variant alors avec une grande habileté amorties meurtrières et lob déroutants, le tout en imposant ses changements de rythme inlassables. Depuis 2006, il se livre à un véritable duel avec la star chinoise de la discipline Lin Dan contre qui il du s’incliner à Pékin en finale des Jeux Olympiques.

    La Française : Hongyan-Pi. L’histoire n’est pas commune, celle d’une petite chinoise venue chercher En Europe la reconnaissance et le respect qu’on lui refusait chez elle. C’est que la sélection est brutale dans l’Empire du Milieu. Jugée trop petite et trop frêle (1m64, 52 kg), elle est mise au banc malgré des qualités techniques et tactiques évidentes. Lasse de ce statut de « 

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    bannie », Hongyan Pi décide de prendre son destin en main et s’exile. Direction l’Europe et l’eldorado du badminton, le Danemark. Dans le pays scandinave où la culture du « bad » est fort développé, Pi apprend. A 20 ans, elle accepte un rôle de sparring partner dans l’espoir d’intégrer à terme la sélection danoise. Une illusion qu’elle ne va pas tarder à reconnaître. De nouveau rejetée, elle aurait pu désespérer. Mais la native du Sichuan, qui s’était inscrite au badminton pour « se forcir » n’est pas du genre à abandonner. Pour poursuivre son rêve olympique, elle choisit la France. A la fin de l’été 2003, elle embrasse définitivement la nationalité française. Cette association est le fruit d’un intérêt commun. Avec Pi, la France se dote d’une figure de proue et d’une locomotive formidable pour son équipe, pour Pi, la France est l’occasion de pouvoir assumer un rôle de leader et de découvrir les Jeux Olympiques et ce dès Athènes. Si elle ira en Grèce, l’aventure tournera court avec une défaite surprise au premier tour. La désillusion. Depuis, « 3,14 » comme on la surnomme, a relevé la tête avec pas moins d’une médaille au Championnat du Monde (Bronze en 2009) et trois breloques européenne (Argent en 2004, Bronze en 2008 et 2010) auxquelles il faut ajouter un quart de finale aux derniers Jeux Olympiques de Pékin. Il ne manque pour l’heure qu’un titre à la trentenaire pour parachever une carrière bleue presque reine. A Londres, la nouvelle reine de France, après avoir abandonné son statut en 2011 pour cause de blessure, tentera de ravir la couronne pour ce qui se présente comme sa dernière chance de sacre.

    La petite histoire : Bien qu’il est été inventé et codifié par les Britanniques (on aurait du s’en douter), le badminton nous vient d’Inde et de la ville de Poona où des colons de sa gracieuse Majesté eurent l’idée d’ajouter un filet au jeu ancestrale ''battledore and shuttlecock'' (signifiant raquette et volant). C'est sous le nom de poone, en hommage à la ville, qu'il fut ramené en Angleterre. Le nom "badminton" vient, lui, de la résidence où se jouait ce sport sur l'île, à savoir la résidence du Duc de Beaufort, également connu sous le nom de "Badminton House".

    Bon à savoir : En Asie, le badminton est le sport le plus pratiqué devant le ping-pong, le football ou encore la gymnastique. Ainsi, il se place comme le second le plus pratiqué au monde derrière l’universel football.

    Un volant de badminton (composé de 16 plumes toutes extraites de l’aile gauche d’une oie) peut atteindre la vitesse vertigineuse de 400 km/h, une vitesse largement supérieure à un service de tennis n’allant au-delà des 251 km/h (record d’Ivo Karlovic). De fait, le badminton n’est autre que le sport de raquette le plus rapide au monde.

     

    Christopher Buet


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