• Augustes Sedanais conquièrent Delaune

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    Un derby champenois n’est une réussite que lorsqu’il pétille. Lundi soir, Sedan est allé vaincre son rival rémois et relancer le suspense en vue de la montée en Ligue 1, dans un stade Auguste Delaune qui ne vibra qu’aux chants du public ardennais.

    Les derbys ont toujours une saveur particulière. À Reims, en cette 25ème journée du Championnat de France de Ligue 2, c’est toute une ville qui s’est arrêtée de vivre le temps d’une soirée et d’une réception du voisin ardennais, Sedan. Les places se font rares et il faut ruser pour pouvoir se garer. les gens affluent vers le stade en bordure d’autoroute, tout de rouge et blanc vêtu (ndlr : les couleurs du Stade de Reims).

     

    Près d’une demi-heure avant le coup d’envoi de la rencontre, le, rutilant et tout neuf, stade Auguste Delaune résonne. Les supporters des deux équipes s’affrontent déjà entrainés par un speaker volontaire mais inaudible. De l’extérieur, les tribunes paraissent presque trembler et un certain frisson vient nous émoustiller. On aurait pu penser la Ligue 2 brute et virile mais en cette soirée de fin février, Reims nous prouve que l’échelon inférieur du championnat rime aussi avec ferveur populaire et engouement. C’est dans cette ambiance de fête mais sans débordements que les 22 acteurs entrent sur cette pelouse quelque peu jaunie. Cependant, c’est bien une minute de recueillement qui ouvre la soirée. Une minute de silence solennelle est parfaitement respectée par le public qui, dès le coup de sifflet de l’arbitre, reprend ses chants.

    Les 10 minutes de Reims

    Le match peut enfin démarrer et durant dix minutes, les locaux assurent le spectacle tant sur la pelouse qu’en tribune où dès la 7ème minute, un premier frisson se fait ressentir quand Clément Tainmot envoie le ballon mourir sur la transversale au grand dam des supporters. Ce n’est que partie remise puisque deux minutes plus tard, l’attaquant rémois Ghilas, parfaitement servi par Fauré, trouve la lucarne d’Ulrich Ramé. Si un silence plein d’espoir accompagna la course du cuir en l’air, le voir atterrir dans les filets fit exploser le public bouillonnant de Reims. Après 10 minutes, le score est de 1-0 en faveur de Reims et se profile une folle soirée rémoise. Pour autant, le football est imprévisible. Loin de redoubler de voix, le public local s’endort et ce ne sont pas les malheureux kops situés juste derrière les deux buts qui y changeront quelque chose. Pire, dans ce bastion imprenable depuis 10 matches, ce sont les supporters sedanais qui donnent de la voix et assurent l’ambiance. Une ambiance et un soutien prenant, récompensés par l’égalisation des sangliers à la 31ème minute. Suite à un corner, Lemoigne profite d’une mésentente dans la défense adverse pour glisser le ballon dans le  but de Kossi Agaça. Comme glacé, le stade se tut, à l’exception du coin gauche où le restreint mais fort bruyant kop sedanais, lui, exulte. Cette égalisation a au moins le mérite de réveiller une assistance quelque peu moribonde au vu du spectacle guère enchanteur offert par les 22 acteurs.

    Chapron enflamme les débats

    La première période est loin d’avoir délivré son épilogue quand Sedan égalise.  En effet, peu avant la pause, Fauvergue glisse le pied sur un centre et devance la défense. 2-1, le kop Vert et Rouge s’enflamme sombrant dans une certaine démence. C’est peut dire que les mines à la buvette étaient renfrognées. Pourtant, les spectateurs n’étaient pas au bout de leur surprise. Le second acte sera des plus dramatiques. Alors que le jeu vient de reprendre, M Chapron siffle un pénalty pour une main plus que douteuse du mur rémois. Comme une bouteille de champagne trop pressurisée, le stade explose et une bronca monumentale s’abat sur l’homme en noir. Les tribunes mornes deviennent soudain comme incandescentes. Les « Enc**** l’arbitre ! » pleuvent, témoignant tant de l’incompréhension que de l’indignation du peuple rémois se sentant lésé. L’épisode va être le cœur de cette période. Durant près de 15min, le ton va monter tant sur le terrain où les contacts se font plus virils sous les yeux d’un M Chapron perdu, qu’en tribunes. La colère gronde dans les cordes vocales champenoises. Une colère qui ne trouvera écho. Trop maladroit, le Stade de Reims vendange, un comble en champagne, ses dernières occasions au grand dam de ses supporters. Dans leur coin, les Sedanais, public magnifique et vibrant perpétuant la tradition des peuples ouvriers, peuvent s’époumoner et fanfaronner au son des « Nous sommes fiers d’être Sedanais » ou encore sur l’humiliant « On est chez nous ! On est chez nous ! ». En deux minutes, le stade s’est vidé, seuls les vaillants supporters des Sangliers demeurent et prolongent le plaisir, le temps d’une dernière communion avec leur équipe, leurs héros d’un soir et d’une saison (voir vidéo). A Sedan, la fierté est bruyante mais belle et méritée.

    Christopher Buet


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