• Le marteau du destin

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    Championne olympique de la Jeunesse en 2010 au lancer du marteau, Alexia constitue l’avenir français de la discipline. À 19 ans, elle rend grâce à un lignage d’exception, tout sauf une aberration quand on s’appelle Sedykh.

    On se prend souvent à fantasmer sur la descendance des grands champions, en imaginant ce que la réunion de deux génomes hors du commun pourrait engendrer. Souvent, ses espoirs illusoires sont déçus mais comme à toutes règles il existe des exceptions. Aussi le fruit de l’union des légendaires Yuryi Sedykh, champion olympique 1976 et 1980 et recordman du monde du marteau (86,74m) et de Natalya Lisovskaya, championne olympique 1988 et recordman du monde du poids (22,63m), ne pouvait être qu’exceptionnel.

    Loin de trahir cet héritage, la jeune Alexia a embrassé la même destinée que celle de ses parents en devenant en 2010, la 1ère championne olympique de la jeunesse à Singapour dans l’épreuve du lancer du marteau. Pourtant, la Parisienne a bien failli ne jamais toucher à la discipline.

    « Puis, j’ai pris le marteau… »

    Alexia Sedykh

    C’est loin des pistes d’athlétismes et des aires de lancer, sur un court de tennis qu’elle s’initie au sport. Douée, l’enfant Sedykh atteint un bon niveau et dispute plusieurs compétitions. Mais on n’échappe pas à son destin. « A un moment, nous avons déménagé pour nous installer à Conflans dans les Yvelines. J’ai décidé d’essayer l’athlétisme, pour le plaisir. J’ai d’abord tenté le lancer du poids, mais je n’ai rien réussi de bon. Puis j’ai pris le marteau et ça m’a tout de suite plu. Ca m’a semblé naturel. J’ai fait cette découverte toute seule, mon père ne m’a pas mis la moindre pression. Je pense que j’ai ce talent dans mes gênes. » raconte la médaillée d’argent des derniers Mondiaux junior.

    A 13 ans, elle délaisse donc la petite balle jaune pour la petite sphère de métal. Avec succès. Loin de se laisser assommer par le poids de l’histoire, elle tire une grande force de ses parents qui ont décidé de l’entraîner. « C’est un atout et une chance. Je ne pense pas que je pourrais trouver de meilleurs entraineurs que mes parents. En plus d’être de bons entraineurs, ils peuvent aussi me parler de leur expérience.» explique la toute récente championne de France junior. Son père Yuryi ne tarit pas d’éloges sur son élève. « Elle progresse chaque année grâce à son travail, son envie et le plaisir qu’elle a de pratiquer une telle spécialité. Je suis admiratif de ce qu’elle fait avec un tel héritage. Je n’aurais jamais voulu être à sa place. J’espère qu’elle pourra se forger un palmarès semblable. ». La tête sur les épaules, celle qui a obtenu son bac S avec mention refuse toute forme de pression. « Moi, je fais mon chemin. » assénait voilà deux ans la championne au magazine Athlé. Un chemin qu’elle voit bien la mener à Rio de Janeiro. À 22 ans, elle sera alors« proche de la maturité » et l’un des bras armés de l’athlétisme tricolore.

    Christopher Buet 


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